Ôde à l'oisiveté

Sunday, 14 April 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Aujourd'hui, c'est dimanche. Nous sommes au printemps. La météo est variable. Sans faire moche, il ne fait pas beau. Sans faire chaud, il ne fait pas froid. Dehors, le monde semble faire une pause. Pas de bruit, pas de voiture, pas de commerces ouvert en ce début d'après-midi.

Aujourd'hui, il n'y a rien de prévu. S'il n'y a rien de prévu, alors nous pourrions tout prévoir, tout faire, surtout ce que l'on n'a pas le temps de faire habituellement. Pourtant, on se laisse glisser délicieusement dans un petit rythme. Se poser, prendre le temps. Faire à manger, tranquillement, simplement. Un bon repas, mais rien de superflu. Et puis, quand la maison est propre, on se laisse aller à déguster un bon thé devant la fenêtre, à regarder les plantes pousser, les abeilles butiner, simplement prendre plaisir à ne rien faire. Plaisir éphémère avant le retour de la tempête.

Tempête moderne où on essai d'optimiser chaque espace de temps libre que nous avons. Car ce temps est rare (et donc précieux). Car il faut penser, il faut faire, il faut voir, il faut vivre, pour soi et pour les autres, avant qu'il ne soit trop tard.

Pourtant, il est bon parfois de faire une pause, un pas de côté, de plonger dans un moment d'oisiveté qui, finalement, n'est pas si éloigné de la méditation. Parce-que l'oisiveté se mérite. On ne peut l'apprécier qu'à petite dose. Parce-que c'est un luxe de ne rien faire et savoir malgré tout que nous pourrons manger ce soir. Parce-que l'oisiveté, ce n'est pas l'ennui, ce n'est pas l'impossibilité de faire autre chose, c'est le choix de ne rien faire.

Mais le temps passe, déjà une nouvelle activité approche.

Escale à Sète

Sunday, 07 April 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Bâteau à Sète

Sète, Cette, Cetta, est une ville connue de tous de part son patronyme, mais qui ne vit souvent que dans notre imaginaire. Elle se situe tout au sud du département de l'Hérault, après l'immense bassin/étang de Thau (d'une superficie de 75km2), dont elle est l'estuaire.

Bâtiment à Sète Pont de Sète

Cette situation très favorable entre la méditerranée, le bassin et la terre en font un endroit idéal pour y ériger une colonie. Ainsi, on trouve des traces de la cité depuis l'époque Gréco-romaine (1er siècle). Par la suite, la ville s'enrichit à partir du XVIIe siècle grâce au port nouvellement crée et au commerce qui en découle. Puis, il y a le tournant de l'industrie lourde avec les raffineries alentours (Bellaruc, Frontignan). La population y est donc traditionnellement populaire : ouvriers et pêcheurs. Ces derniers étant de plus en plus poussés en dehors de la cité, dans des parcs HLM clos, occasionnant des problèmes importants.

Le Phare de l'Espiguette au Grau-du-Roi :

Le Phare de l'Espiguette Le Phare de l'Espiguette - plage

Astuce au Grau-du-Roi : le petit restaurant "L'Assiette Amoureuse" propose une cuisine de très bonne qualité pour un prix raisonnable.

Malgré un climat très favorable, Sète possède pourtant un talon d'Achille : le sol sablonneux rend les constructions instables, limitant ainsi l'urbanisation, contrairement aux stations balnéaires alentours comme Palavas-Les-Flots qui sont tout simplement immondes. La mer, également, qui d'un côté rogne la côte et de l'autre côté l’agrandi. Problème permanent et connu depuis le XVIIe siècle.

Le Phare de l'Espiguette - intérieur

La ville actuelle apparaît comme un condensé de tous ces éléments, mais se mue peu à peu en lieu de villégiature avec son port de plaisance prisé des passionnés de voile. En effet, lors des promenades au gré des rues, on aperçoit un écart important entre certains bâtiments historiques très bourgeois et des habitations plus modestes. D'ailleurs, depuis quelques années, les prix de l'immobilier ont flambé. La croissance démographique y est continue, ce qui engendre beaucoup de circulation automobile dans les rues étroites.

Escale à Sète 2024 Escale à Sète 2024

La presqu'île se veut être un lieu culturel avec pas moins de deux théâtres et deux salles de cinéma. Pour l'anecdote, Georges Brassens, mais aussi Ève Angeli (Vanessa Garcin) y sont nés. Elle sert parfois de décors pour le feuilleton télévisée Un si grand soleil. Outre le célèbre rendez-vous des bateaux historiques Escale à Sète qui se déroule tous les deux ans, la municipalité organise de nombreux festivals lors de la période estivale.

Escale à Sète - Nao Victoria Escale à Sète - Le Belem

Sète est également une ville gourmande avec nombre de bars, restaurants, boulangeries (dont La Carioca qui fonctionne uniquement au levain), pâtisseries et chocolatiers. Côté gastronomie traditionnelle, les fruits de mer (dont les fameuses huîtres de Bouzygues élevées dans l'étang de Thau), le poisson de manière générale et en particulier le poulpe sont mis à l'honneur. On notera comme spécialité la fameuse tièle de Sète, qui est en réalité une recette Génoise (la communauté Italienne y est d'ailleurs très présente), les encornets farcis, la rouille à la Sétoise ainsi que les moules farcies. Mais, vu la quantité de produits à base de poulpe, je doute qu'ils proviennent tous de la pêche locale...

Flamants roses Élevage ostréicole à Bouzygues

Comme l'on est en Camargue, on trouvera également de la gardiane de Taureau (ainsi que d'autres spécialités à base de taureau). Côté sucré, c'est la Zézette qui est à l'honneur.

Bouzygues et Loupian qui ont su garder leur caractère :

Ruelle de Bouzygues Ruelle de loupian

Il est important de noter que le bourg voisin de Frontignan, avec son Muscat, est un des rares territoires qui fut épargné par la crise du phylloxéra, petit puceron importé par des vignes Américaines qui décima tout le vignoble Européen au XIXe siècle, au point de devoir utiliser ces même pieds Américains, naturellement résistants, comme porte greffe. En effet, le sol sablonneux empêcha le puceron de s'accrocher aux racines de la vigne. On trouve ainsi le vin local sous l’appellation Vin des sables.

Sète depuis Mèze

IWLA 0.7

Sunday, 17 March 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Capture d'écran IWLA

Here is the work done for version 0.7 of IWLA (Intelligent Web Log Analyzer witten in Python) since one year and a half :

Core

  • Awstats data updated (7.9)
  • Remove detection from awstats dataset for browser
  • Don't analyze referer for non viewed hits/pages
  • Remove all trailing slashs of URL before starting analyze
  • Improve page/hit detection
  • Main key for visits is now "remote_ip" and not "remote_addr"
  • Add IP type plugin to support IPv4 and IPv6
  • --display-only switch now takes an argument (month/year), analyze is not yet necessary
  • Add --disable-display option

Plugins

  • Geo IP plugin updated (use of ip-api.com)
  • Update robot detection
  • Display visitor IP is now a filter
  • Add subdomains plugin

HTML

  • Generate HTML part in dry run mode (but don't write it to disk)
  • Set lang value in generated HTML page
  • Bugfix: flags management for feeds display
  • New way to display global statistics : with links in months names instead of "Details" button

Config

  • Add no_referrer_domains list to defaut_conf for website that defines this policy
  • Add excluded domain option
  • Set count_hit_only_visitors to False by default

A demo instance (for forge.soutade.fr) is available here

Debian stock on Cubox-i, USB issue

Sunday, 25 February 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

My backup server was off for a while now. Something broken in my Sheevaplug power supply. And, if I do regular backup of my data on laptop, this is not the case for my server, so it was urgent to find a solution. I first though to buy a Cubox-M which is more powerful, but it's 250$ ! Quite expensive for this kind of stuff ! So I bought a second hand Cubox-i for for only 30€. This is a clone of my current server. I had to install everything from scratch, so I follow Solid Run instructions to prepare my SDCard with UBoot (with a new 2022 release and the ability to read ext4 partitions !).

> sudo dd if=SPL of=/dev/sdX bs=1k seek=1 conv=sync
> sudo dd if=u-boot.img of=/dev/sdX bs=1k seek=69 conv=sync

Then, I wanted to try to install a Debian distribution in stock version (with "nothing" from SolidRun) for an easier maintenance.

My SDCard partitioning looks like (partitioned with gparted) :

Cubox SDCard partitioning

On the main partition, I downloaded generic netboot console install from Debian server (netboot.tar.gz) and uncompress all files in the main partition. But I think it's better to put all in a directory named boot. Then put it in my Cubox and start to install using serial console.

> screen /dev/ttyUSB0 115200

Everything went fine, except that the image is configured for old stable release. So, I have to migrate to stable one (and don't forgot to remove installation files !).

When all was installed, I tried to put a USB key, but nothing happened... USB seems to work :

> lsusb
Bus 002 Device 001: ID 1d6b:0002 Linux Foundation 2.0 root hub
Bus 001 Device 001: ID 1d6b:0002 Linux Foundation 2.0 root hub

After looking for kernel logs for a while (and a bit despairs), I found the solution : Debian compile its kernel with only few drivers linked. Most of them are in modules (located in /lib/modules/kernelname). And the one missing is USB PHY driver phy-mxs-usb ! In my main server, I had it compiled because I use target imx6/7.

So, then simplest way to test is :

> sudo modprobe phy-mxs-usb

And for automatic loading at boot time :

> sudo echo phy-mxs-usb >> /etc/modules

I also added tun, dm-mod and dm-crypt.

Ukraine : Chapitre 3

Sunday, 18 February 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

L'invasion de l'Ukraine par la Russie va entrer dans sa troisième année le 24 février. Depuis un an désormais, le conflit s'est mué en guerre de position. La ligne de front, bien que s'étalant sur 2000 kilomètres, n'a quasiment pas évoluée, mis à part quelques points de tension : sur la rive gauche du Dniepr où des soldats Ukrainiens maintiennent une tête de pont après l'abandon de Kherson par les troupes Russes, le sud de Zaporijia où il y a eu une percée de la défense Russe lors de l'été 2023 et autour d'Avdïivka, près de Donetsk, qui, comme l'aciérie Azovstal, représente un symbole à prendre (ou à conserver). Que ce soit pour l'armée, la population locale ou internationale, il y a une certaine normalité qui s'est installée. Entendre des missiles est devenu courant, on espère juste qu'ils tomberont plus loin... Normalité malheureusement régulièrement rattrapée par les nouvelles du front, jamais bonnes.

L'été 2023 fut un moment charnière quant à l'issue du conflit, avec la grande offensive Ukrainienne. Offensive avec des soldats expérimentés et entraînés, mais en sous-nombre, sans maîtrise du ciel ni du champs profond, et face à de solides fortifications défensives. Quelques tests de résistance ont été réalisés le long de la ligne de front avant une première percée au sud de Zaporijia, et puis plus rien... Plus rien ou presque, car les services spéciaux réalisent régulièrement quelques exploits en territoire occupé : élimination de gradés, destructions de bâtiment militaires (qui sont mis en scène non sans une pointe d’orgueil), destructions d'infrastructures et même la jonction de la rive gauche du Dniepr. Ajouté à cela, l'envoie régulier de drones explosifs en territoire Russe afin de rappeler à la population qu'elle est engagée dans une guerre (et pas une opération spéciale réservée aux militaires), mais également disperser les moyens d'interception ennemi. D'ailleurs, si l'Ukraine communique beaucoup sur les pertes ennemies, les chiffres de ses propres pertes sont tenus secret défense.

Face à cet échec, le commandement Russe est passé à l'offensive (et inversement l'Ukraine en position défensive). Arguant d'une nette supériorité numérique, malgré des soldats beaucoup moins bien aguerris, les assauts du côté d'Avdïivka sont quotidiens. Ailleurs sur la ligne de front, c'est l'artillerie qui est de sortie avec un pilonnage régulier des deux côtés. Ce bras de fer tourne à l'avantage de la Russie qui déploie des moyens presque illimités. D'autant plus que les "élections" présidentielles vont se dérouler en mars. Après avoir modifié la constitution, éliminé tous ses adversaires politiques (dont le plus sérieux Alexeï Navalny, prisonnier dans une colonie pénitentiaire proche du cercle arctique) et muselé toute protestation populaire, il ne fait aucun doute que Vladimir Poutine sera ré élu, d'autant plus que les Russes eux-mêmes ne sont pas vraiment prompt à aller voter. Dans cette perspective présidentielle, il est important pour le pouvoir d'offrir à l'opinion publique une victoire militaire, d'où l'intensification des combats depuis le début de l'année, même si le prix à payer en terme de vies humaines et colossal.

Quel que soit le sort d'Avdïivka, l'Ukraine n'est actuellement pas en position de négocier autre chose qu'un cessez le feu avec conservation des frontières. Mais cela ne fait pas partie des objectif du gouvernement de Volodymyr Zelensky. Avec la récente nomination d'Oleksandr Syrsky au poste de commandant en chef des forces armées, le président a clairement une volonté de réaliser une seconde offensive cet été (et probablement sa dernière chance de reconquérir ses territoires). D'où le récent élargissement de la mobilisation militaire, afin de préparer au mieux les futurs soldats appelés à combattre. Soldats qui seront forcément moins performants que la première vague (dont l'état major peine à relever). Ainsi, l'offensive est autant vouée à l'échec que la première si l'Ukraine ne dispose pas d'avantage technologique sur son adversaire. Donc, sans le soutien occidental, avec notamment des missiles longue portée, ainsi que des moyens de reprendre le contrôle du ciel (avions de combat), la défaite est déjà actée. De son côté, l'état major mise beaucoup sur les technologies de drones pour pallier à son infériorité.

Du côté du kremlin, les étoiles semblent s'aligner pour Vladimir Poutine avec les futures élections présidentielles Américaines. Comme à son habitude, l'ingérence et la désinformation Russe tourne à plein régime pour faire monter chez les Républicains un mouvement de contestation face aux milliards dépensés dans un conflit lointain. Mieux encore avec l'imbécile utile qu'est Donald Trump, qui a eu des liens étroits avec des ressortissants Russes lors de sa dernière campagne, et qui jette de l'huile sur le feu à tout va, voyant dans ce conflit une faille béante lui permettant de briguer un second mandat face à un adversaire qui a déjà un pied dans la tombe. Il n'y a pas non plus de lien officiel, mais le conflit entre Israël et le Hamas (proche de l'Iran, lui même proche de la Russie) est une autre épine dans le pied des alliés qui doivent ré orienter tout ou partie de leur effort au Moyen Orient.

Reste l'Union Européenne, qui ne s'engage pas (pour le moment) totalement, mais dont le soutien est fondamental. D'autant plus avec la montée globale de l'extrême droite, signe évident des multiples fractures de notre époque et de son contexte morose à tous les niveaux. Comparé aux autres puissances mondiales, il est forcément plus difficile de s'entendre dans une Europe multilatérale, multiculturelle, où chaque pays défend des intérêts parfois différents. La Hongrie avec Viktor Orban, dont la politique enfreint beaucoup de règles, en est le parfait exemple. Idem au niveau de l'Otan avec la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan, qui, comme une bonne partie de l'Asie, tire profit de ce conflit en jouant sur plusieurs tableaux à la fois. Car, malgré les importantes sanctions internationales, l'économie Russe tient le coup dans sa globalité. Pourtant, je ne suis pas sûr qu'une économie de guerre soit très profitable à la population en général. Les chemins qui étaient autrefois directs entre l'Europe et la Russie passent désormais par des intermédiaires, mais l'industrie Russe continue d'être alimentée. Elle utilisera, à défaut, du matériel Iranien ou Nord Coréen, eux aussi sous le coup de sanctions internationales depuis de nombreuses années...

Il serait ainsi facile de se décourager, ou de rester indifférent, surtout quand l'on n'est pas directement touché par ce conflit. Mais dans ce cas, il est peut-être bon de se rappeler pourquoi dans chaque commune Française, il y a une stèle avec comme inscription majuscule 1914-1918. Abandonner le peuple Ukrainien, c'est abandonner nos idéaux de justice et de liberté, c'est se renfermer sur nous-même jusqu'à ce que, un jour, peut-être, les troupes blanc-bleu-rouge se retrouvent sur nos propres terres. Abandonner l'Ukraine, c'est abandonner tous les peuples qui souffrent ou qui souffriront d'un conflit majeur avec leur voisin, Taïwan en tête. Abandonner l'Ukraine, c'est signifier au monde entier que l'Occident a perdu.

D'ici trois mois, ce seront les élections Européennes. L'occasion de décider de l'avenir des quelques 450 millions de personnes vivants dans l'Union Européenne, à travers 720 euro députés. L'occasion de décider d'une Europe forte et unie, qui crois en un avenir commun et en ses valeurs fondatrices. L'occasion de ne pas abandonner l'Ukraine face à ceux qui prônent le repli identitaire et le chacun pour soi.

Edit: Les troupes de défense Ukrainienne se sont retirées d’Avdïivka le 17 février.

PS: France TV diffuse la série franco-germano-belge Parlement qui nous plonge dans les entrailles du fonctionnement du parlement Européen à travers Samy, jeune assistant parlementaire fraîchement élu. À la fois drôle et instructive, elle permet de mieux nous rendre compte de nos institutions, de ses pouvoirs, des jeux politiques, mais aussi de ses limites.

Dernier gif les joies du code Quand je code depuis des heures et que je réalise que je suis sur la mauvaise branche