Contre le "joyeux noël" collectif

Sunday, 25 December 2011
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Écrit par
Grégory Soutadé

Dans la série "j'aime pas" (le précédent épisode est ici) : le "joyeux noël" collectif.

Nous sommes en période de fêtes, il fait plus ou moins beau/chaud, c'est la période des huîtres, des dindes, des pères noël pendus à tout-va aux fenêtres... Il est donc tout à fait naturel de souhaiter de bonnes fêtes (joyeux noël, bonne année, bonne santé ...) à ceux qu'on aime !

Dans des temps anciens où Akhenaton dansait le MIA, on n'avait pas tellement le choix : une carte de voeux pour la bonne année, un repas en famille le 24 et quelques coups de fil pour les cousins perdus à l'autre bout de la France.

Mais les temps ont changé, un millénaire s'est écoulé, apportant : le téléphone avec la liste de nos 500 contacts en mémoire (dont le chien du médecin de la soeur d'Isabelle). Le mail avec nos 1000 contacts MSN ainsi que le group-all du boulot. Facebook avec nos 2000 amiscontacts (dont la chienne du plombier qui convoite secrètement le chien du médecin de la soeur d'Isabelle). Twitter avec nos 10000 followers, dont 90% qui comprennent que dalle au français.

Et c'est dans l'hystérie générale (que le cocktail whisky/vodka/champagne favorise) que l'on souhaite dire bonne fête à la terre entière et au moment le plus opportun. Les plus bourrins enverront un "bonne année" à tout leur répertoire à minuit le 31 décembre. Tout le monde sait que les réseaux téléphoniques sont capables de supporter 3 milliards de communications simultanées. Les plus fainéants/"geek" se contenteront d'utiliser Internet.

Bref, on rentre dans l'industrialisation des fêtes de fin d'année (comme la commercialisation, mais ceci est une autre histoire...). Quand on envoi un "bonnes fêtes" à une liste de personnes, il n'y a aucun sentiment personnel vis à vis de ces personnes (à moins que ce groupe soit restreint : oncle/tante/neveu par exemple). On le fait parce qu'on est content/parce qu'il faut le faire/parce que c'est comme ça. Le pire vient de la satisfaction intrinsèque de l'avoir fait. Mais le message qui est, à la base, porteur d'espoirs perds d'un coup toute sa substance car il n'est plus adressé à personne. L'émetteur n'a même plus conscience des gens (à titre personnel) qu'il va toucher (ou non). Il se contente d'avoir la réflexion : liste -> amis -> message. Et on se retrouve avec un message impersonnel de plus, que l'on va traiter ou non.

Quel que soit le mode que l'on a choisi, un message unitaire et personnalisé est le seul moyen d'exprimer ses véritables sentiments. Et puis il faut savoir une chose importante : 80% de la liste n'en a rien à faire de recevoir un message de notre part. Les personnes importantes sont : la famille, les amis et les collègues proches, soit à peu près 20% du répertoire. Le reste sont des contacts utiles.

Il ne faut pas se tromper pour autant : les nouvelles technologies (au sens large), sont une très bonne chose. Elles permettent de fluidifier, d'accélérer et d'augmenter le rayonnement de l'information (il faut quand même faire attention à ne pas trop l'utiliser pour des choses inutiles sinon ça devient du SPAM). Et tout ce qu'apportent le téléphone, le mail, facebook ou encore twitter vont dans ce sens.


En conclusion, il vaut mieux s'abstenir de souhaiter de bonnes fêtes que de balancer 500 textos d'un coup. Vous n'êtes pas obligé de souhaiter de bonnes fêtes à la terre entière.

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