Le prénom
Vincent, Anna, Élisabeth et Pierre se retrouvent avec Claude, leurs amis de toujours, pour un repas de famille. Trois clans existent, à droite : Vincent et Anna à droite, il est agent immobilier, elle est chef d'entreprise. À gauche, Pierre et Élisabeth tous deux professeurs, l'un à la Sorbonne, l'autre dans un lycée de banlieue. Au milieu, Claude, tromboniste à Radio France, Suisse, neutre. La soirée s'annonçait bien : Vincent et Anna attendent un enfant, mais une première dispute commence quand on soumet le prénom choisi à l'auditoire. Cette frustration, en apparence minime, réveille les petites rancœurs que l'on garde au fond de soi, les petits défauts des uns et des autres, les choix et les idéaux politiques. On vogue ainsi de dispute en dispute alternant avec brio les passages comiques et dramatiques.
L'interprétation de chacun des personnages est d'une justesse rare et, diras-t-on, presque normale, car le film est l'adaptation de la pièce de théâtre éponyme dont font partie la plupart des comédiens. Par contre la réalisation est mauvaise. Comme au théâtre, l'action se déroule uniquement dans le salon et arriver à trouver les bons angles, même si ce n'est qu'un décor, est un exercice difficile. Au théâtre, le spectateur choisit de fixer son attention sur tel ou tel partie de la scène, même si elle n'est pas au cœur de l'action. Au cinéma on ne peut plus imposer un plan large et fixe trop longtemps, ce qui a d'ailleurs été réalisée par la palme d'or du festival de Cannes 2007 "4 mois, 3 semaines, 2 jours", car c'est beaucoup trop lourd, le spectateur a besoin de mouvement. Les réalisateurs ont donc choisis d'imposer, plutôt maladroitement, des angles de vue et certaines scènes perdent ainsi de leurs superbe. On manque certaines réactions collectives, ou alors elles sont hachées : action puis réaction.
Malgré quelques problèmes de réalisation, "le prénom" est un très bon film !