David et madame Hansen
David, jeune ergothérapeuthe, récemment arrivé dans une clinique en Suisse, se voit confier une patiente pour l'après-midi (madame Hansen), dont il ne connait rien. Madame Hansen souffre de lésions post traumatique (perte de mémoire, blocages, blanchiment des cheveux...). Cette après-midi là, il doit l'emmener en ville pour qu'elle s'achète des chaussures, alors que David avait prévu de fêter l'anniversaire du frère de sa fiancée. Au-delà de cette activité en apparence banale, il va peu à peu plonger, parfois contre son gré, dans le monde de madame Hansen.
C'est son bébé que nous sort Alexandre Astier. Dans "David et madame Hansen", il est à la fois co-producteur, réalisateur, scénariste, acteur, compositeur et interprète. Et que cela n'en déplaise à Delon, tant pis ! On se passera de lui, il y à Adjani ! Monsieur Karlsson (titre original écrit pour Delon) devient alors madame Hansen. Au début, on a droit à une madame Hansen un peu plate, Adjani n'a pas le caractère assez tranché pour les répliques cinglantes qui ont été composées pour elle. Côté réalisation l'image est propre, mais les coupures brutales et à répétition des plans sont gerbantes. On distingue clairement le style d'Astier dans la musique. Puis, vers le milieu du film, se produit une montée en puissance. Adjani, dans un rôle plus dramatique est splendide, on a droit à de très beaux plans et jeux de lumière. La musique évolue en harmonie avec l'histoire.
Après le succès de Kaamelott, Astier s'est positionné là où on ne l'attendait pas. Pourtant, l'ambiance qui se dégage du film correspond (pour les connaisseurs) à ce qui a été fait dans la seconde partie du livre V de Kaamelott. Comme David, on essaie au fur et à mesure du déroulement de l'histoire de comprendre, de savoir ce qui est arrivé à cette madame Hansen et ce qu'elle cache. Mais là où Astier fait fort, c'est qu'il n'y a pas de détails précis, de tentative d'explication à tout prix. Il se contente de faire des choses simples, profondes, mais simples. Susciter un sentiment de mélancolie, de la douce tristesse, de détresse, d'attente et un brin de curiosité, c'est la force du film. Hélas, si le spectateur n'emprunte pas le chemin vers lequel Astier nous emmène, il s'ennuiera profondément.