Donner son sang
Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que je donne mon sang ? J'ai beau y réfléchir, je pense que la réponse est plutôt simple : "parce que c'est bien". Bien, dans le sens bonne action. Certes, un peu influencé par la publicité émanant de l'Établissement Français du Sang, je trouve, qu'au-delà des dons classiques simplement pécuniaires, le don de soi (ou d'une partie) est important. Donner de son énergie, de son temps, de son corps est sans équivalent. C'est aussi ce qui me pousse à être présent lors des courses caritatives de fin d'année.
L'argument de l'EFS est lui plus pragmatique : sauver des vies, aider la recherche, créer des bio-médicaments. J'ai eu la chance de ne pas être confronté directement ou indirectement à un problème nécessitant une transfusion (immédiate ou non), et bien que ce soit un argument cohérent, c'est quelque chose que j'ai plus de mal à percevoir.
Au final, quelle que soit la raison, donner son sang est un geste précieux.
Quels sont les effets ?
Le volume de sang prélevé dépend du poids de la personne, il se situe entre 420ml et 480ml (>= 57 kilogrammes) Selon les sources, nous possédons entre 4 litres et 7 litres, donc, nous perdons entre 7% et 10% lors d'un don de sang. Sur le moment, on peut se sentir un peu faible, avoir des baisses de tension. Ces effets disparaissent au bout d'une heure ou deux. L'important est de bien s'hydrater afin de reconstituer rapidement le volume perdu (généralement quelques heures).
Les problèmes surviennent lors d'une pratique sportive. En effet, si le volume de sang est rapidement reconstitué, il faudra plus de temps pour recréer les globules rouges/blancs et plaquettes manquantes. Personnellement, il me faut une à deux semaines pour retrouver 100% de mes capacités sportives. C'est une raison qui fait que je donne moins que ce que je ne le voudrais (uniquement dans des périodes de creux, soit une fois l'an...). Alors que les hommes ont la possibilité de faire jusqu'à 6 dons par an et les femmes 4.
Douloureux ?
Comme pour une prise de sang, tout dépend de vous et de la personne qui prélève. Si la veine est suffisamment grosse et visible, que l'infirmière est expérimentée, le don est quasi indolore. Ces conditions ne sont pas toujours réunies, c'est alors plutôt désagréable.
Où donner ?
Le plus commode étant lors du passage du camion mobile. Cependant, on peut aussi donner dans des établissements de l'EFS et ce, sans rendez-vous. Ils sont en général plus confortables. Le personnel y est toujours charmant et qualifié. Le don dure environ une demi-heure, le temps d'arriver, de remplir le questionnaire de santé, de passer l'entretien médical, ensuite il faut compter 15 minutes pour le don en lui-même et, enfin, aller à la petite collation offerte par l'EFS (pensez à bien boire). Ce sera plus long dans le cas d'un don de plasma ou de plaquettes (60-90 minutes), car il faut prélever le sang, séparer les éléments et le-réinjecter.
Que faire quand on est homosexuel, drogué et atteint d'une hépatite ?
Les autorités sont très regardantes quant à la qualité du sang prélevé. Celui-ci est systématiquement analysé afin de détecter les éventuelles infections comme le VIH, l'hépatite B et C. Après analyse et validation des échantillons, la poche peut être distribuée selon les besoins. Le sang étant un produit frais, il ne pourra être transfusé que dans un délai de 42 jours après prélèvement. Les périodes de vacances (surtout de l'été) et de fêtes sont hélas très accidentogènes, c'est à ce moment que les besoins en sang sont le plus important. Mais pas que, il faut donner (si possible) toute l'année.
Tout est tracé : le nom du donneur, la personne qui a prélevé, l'établissement, le laboratoire... Afin de réduire les coûts (transport, stockage, analyse), les personnes à risque sont d'office refusées (on se souvient du scandale du sang contaminé qui a éclaté dans les années 90), qu'il s'agisse d'une infection plus ou moins grave, de drogue, de changement de partenaire, tout se retrouve dans le sang. Il faut, de plus, être en forme pour faire un don.
On pourra cependant regretter que les homosexuels soient encore exclus. Certes, les mœurs du milieu sont plutôt volages, mais, suite aux énormes campagnes de prévention, les comportements sont beaucoup plus responsables de nos jours (même chez les hétéros). Peut-être un peu moins chez la nouvelle génération, qui n'a pas bénéficié d'autant de sensibilisation.
Conclusion
Donner son sang, c'est aider les autres. Rapide et gratuit, il ne faut surtout pas s'en priver ! Au bout du second don, vous obtiendrez la carte de fidélité (carte de donneur) avec des informations relatives à votre groupe sanguin. C'est d'ailleurs aberrant que ces informations ne soient pas d'office présentes sur les papiers d'identité et/ou la carte vitale tellement elles sont importantes.