The Inspector Cluzo - Rockfarmers
Rockfarmers (2016)
Pour reprendre la présentation officielle, Rockfarmers a été écrit et composé durant la tournée Gasconha Rocks (2013-2015), c'est-à-dire aux quatre coins du monde ! Pour cet opus, les Gascons ont eu la chance d'être mixés par Vance Powell à Nashville dans le Tenessee. Ce dernier a travaillé avec (entre autres) The Raconteurs, The White Stripes et les Arctic Monkeys. Le mixage a, comme l'enregistrement, été effectué avec du matériel 100% analogique, qui donne ce fameux grain à certains morceaux.
Côté visuel, c'est encore une fois une grosse claque. Abu, le dessinateur a pu passer un mois à la ferme Lou Casse. Les croquis semi colorisés ressortent superbement à côté des photos du livre de 40 pages au format 24cmx24cm d'une qualité irréprochable. De quoi balancer à la poubelle les miteuses pochettes carton ainsi que les boîtes CD plastiques au format standard qui se font traditionnellement.
Outre les paroles, le livre contient deux CD audio (pour 1h05 de musique) à l’effigie de Laurent et Mathieu, ainsi qu'un documentaire réalisé, lui aussi, lors de la tournée mondiale. Seul regret, ils sont insérés dans des pochettes carton (on y revient !) collées, ce qui les rend assez fragiles et difficile à manipuler (faites des sauvegardes !). À noter que les morceaux sont assez longs (4-5 minutes en moyenne).
Le tout est sorti officiellement en février 2016, mais des lots (avec du foie gras) étaient disponibles durant la période de noël. Et parce que ça n'apporte rien, mais que c'est à la modeclasse, une version vinyle existe également.
Voilà, tout est dit... Gasconha Rocks était déjà un peu plus sombre que les précédents opus, ici on abandonne complètement les cuivres. Pour innover, il y a quelques instruments acoustiques (guitare, banjo, harmonica...), une chorale d'enfants, mais l'esprit originel et original, sympa, agressif, fou, vitaminé, festif de The Inspector Cluzo se noie dans un rock lent et souvent dépressif. Laurent retrouve aussi son principal défaut : une montée dans les aigus tout à fait désagréable, bien que le tout soit compressé pour ne pas faire exploser les enceintes.
Seuls quelques titres méritent le détour : l'introduction très oisive ;) qui entame sur du bon rock, le second morceau avec un refrain accrocheur. "Lost In Traditions" annonçait pourtant un blues sympa, mais aurait mérité d'être amputé d'une bonne minute. On sautera directement au second titre du deuxième disque pour entendre un rock plutôt sympathique gâché par les chœurs. Dans un registre plus classique, "Quit The Rat Race" propose du bon rock à l'ancienne (un des rares titres qui sauve l'album). L'hommage à leur dessinateur de toujours, Abu, est un long solo avec des choeurs tristesspirituels. Pour terminer, on fera abstraction du chant sur "Romana" pour écouter une compo jazzy très fraîche.
Grosse déception donc pour cet opus. TIC a voulu faire les choses en grand, mais a oublié les fondamentaux comme qui dirait. Il ne reste qu'à se rabattre sur le foie gras d'oie de Lou Casse pour se consoler !