Lipidose hépatique

Tuesday, 27 November 2018
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Écrit par
Grégory Soutadé

Parlons peu, parlons chats ! Je voudrais mettre en lumière un phénomène qui n'est certes pas nouveau, mais peu connu du grand public et surtout contre intuitif : la lipidose hépatique. Commençons par décomposer ce nom barbare : lipidose vient de lipide (les graisses) et hépatique : du foie. La lipidose hépatique est donc une hépatite causée par l'arrivée massive de triglycérides (un élément de la classe des lipides) dans le foie.

Jusque là rien d'anormal étant donné que le foie est (entre autres) un organe de stockage et de transformation des graisses (miam, le bon foie gras dont on se délecte les jours de fête). Le problème intervient quand il y a un excès de graisses qui provoque une hépatite, donc une destruction des cellules du foie : il est "innondé".

Quel rapport avec les chats me direz-vous ? Mécanisme de survie primaire, lorsque nos chères petites bêtes à poils arrêtent de s'alimenter (initialement à cause d'un manque de proies sauvages, comme en hiver par exemple), le foie va récupérer un maximum de graisses stockées dans le corps pour permettre la redistribution aux organes et donc de poursuivre une activité normale. Ce genre d'anorexie peut également être causé par un stress important (changement d'environnement, nouvel arrivant dans le foyer...). Tandis que chez l'humain, et pour les mêmes causes, cette gestion des graisses continue à être régulée "normalement". D'un point de vue extérieur, l'hépatite se manifeste par un jaunissement progressif : muqueuses, yeux, peau.

Petit problème : ce phénomène intervient également lorsque les chats arrêtent de s'alimenter pour une cause autre telle qu'une maladie et plus particulièrement une maladie liée à l'alimentation/digestion : problème d'oesophage, de pancréas, d'estomac, de côlon...

Ce mécanisme normal à l'état naturel devient hélas mortel pour un animal domestiqué. Pourquoi ? À cause du surpoids ! Manque d'activité, vie confortable, nourriture à volonté et surtout stérilisation qui fait chuter le taux d'hormones et donc ralentit le métabolisme entraînant une élimination plus lente des graisses absorbées. Même un chat qui paraît "normal" est déjà en surpoids par rapport à ce qu'il devrait être à l'état sauvage.

La conclusion est simple : lorsqu'un chat arrête de s'alimenter, c'est qu'il est malade et il faut l'emmener d'urgence chez un vétérinaire avec prise de sang OBLIGATOIRE pour trouver la cause de la maladie et la traiter rapidement avant que cela ne provoque une hépatite qui peut rapidement devenir irréversible. Si le vétérinaire ne trouve rien ou est trop léger, ne pas hésiter à en consulter un autre, même si ce n'est pas le vétérinaire habituel, même s'il est plus loin, même s'il est plus cher. Car Une fois que ce mécanisme est enclenché, les chances de survie sont faibles et il faut alors recourir à des traitements invasifs dont l'issue est incertaine. Pire encore, l'anorexie du chat est un cercle vicieux, car elle provoque des vomissements répétés qui ne lui donnent pas envie de reprendre son alimentation normale. Le chat se meurt à petit feu. D'où l'intérêt d'une prise en charge rapide.

C'est malheureusement l'expérience qui parle...

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