Les Freddy's
Il y a peu, l'association Imobile United a dévoilé sur bandcamp "Ze Compile #1", une compilation qui regroupe pas moins de 24 formations issues de la région PACA. Les fonds de la vente sont destinés à soutenir le festival Montaurock. On y retrouve des groupes assez connus localement (Cølliders, Park In Son, I.M.O.D.I.U.M, ...). Mais une compilation c'est également l'occasion de découvrir de nouvelles pépites telles que Kubiak, déjà présentés sur le blog, ainsi que Les Freddy's !
À l'origine, un duo (Josh à la batterie et Gaëtan à la guitare et au chant) devenu trio grâce Gus (à la basse) puis JB, gérés par leur manager Fred (qui a inspiré le nom du groupe). Ils ont commencé de manière très confidentielle (et sans réelle ambition) avant de prendre de l'ampleur suite à leur passage au festival de Néoules en 2017. Ce fut l'événement déclencheur qui fera naître la volonté de composer. Le style du groupe se situe à mi chemin entre le punk et le rock énervé. D'une certaine manière ils se rapprochent de Noir Désir, voir de Guerilla Poubelle (à leurs début) : beaucoup d'énergie, un son assez propre, des textes engagés et le tout en français s'il-vous-plaît. Le groupe officie principalement dans le Var, autour de la région Toulonnaise.
L'histoire des gens (2019)
Sorti en mars 2019, L'histoire des gens est le premier album studio des Freddy's. Pour un premier album, il est impressionnant de maturité tant dans sa construction que dans son enregistrement. Certains pourront regretter qu'il n'y ait "que" 9 titres et "seulement" 36 minutes 30 de musique, le minimum syndical à la limite de l'EP, pourtant cet opus est sans fausse note. L'ambiance est ici clairement punk (le look des membres en est la meilleure illustration), il y a beaucoup de rythme sans pour autant négliger l'aspect mélodique à la rock. Le tout est emmené par la voix rauque de Gaëtan qui est vraiment impressionnante de par sa justesse. C'est un album très engagé de jeunes gens révoltés par notre société. L'objectif était de donner un instantané de cette dernière. Le trio va donc causer politique, racisme, amitié, solitude, des médias, des préjugés, de rébellion, de future...
Si le disque commence avec un rock très fort sur En bleu ou en noir (le clip a d'ailleurs été annulé faute d'autorisation administrative), à partir du 3e titre l'aspect punk s'intensifie pour glisser doucement sur L'histoire de Jean qui représente bien l'esprit de l'album. Quand est-ce qu'on dira non est l'objet du second clip du groupe. Plutôt simple dans sa réalisation. La pression ne retombe pas avec Le lion et l'agneau malgré un petit break acoustique. Pour enchaîner sur Idéaux préconçus qui pulse. Idem pour le morceau suivant qui est une bonne transition vers la fin en permettant de souffler un peu. Les petits gars ont gardé le meilleur pour la fin, comme un bon dessert qui vient sublimer le repas. Carte électorale, signature du groupe, se base sur des éléments simples : un refrain survitaminé tout en onomatopée, gueulé en chœur sur les trois quarts de la piste, entrecoupé de couplets acerbes, une mélodie accrocheuse qui traîne dans la tête et surtout l'envie de sauter partout. Le clip idoine profite d'une réalisation très esthétique, rare pour un groupe avec des moyens limités. C'est avant tout une belle vitrine pour le studio The Birdies. Et puis vient le silence, comme si on avait débranché le casque trop brusquement, on en redemande encore. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il faudra patienter encore un peu avant d'espérer voir sortir un second album. D'ici là, on sera à l'affût des dates de concerts, si les conditions sanitaires le permettent...