Déchets à emporter

Sunday, 01 September 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Nous sommes en septembre ! Les grosses chaleurs de l'été vont bientôt s'estomper, on va pouvoir enfin respirer. Certains regrettent justement cette chaleur, les longues journées de vacances et les bons fruits et légumes gorgés de soleil, avec comme perspective grisaille et travail. Pourtant il se produit le contraire autour du bassin méditerranéen où le reste de l'année est agréable à vivre tandis que l'été est une période suffocante (encore 34°C le 1er septembre)... Bref, septembre marque le début d'un nouveau cycle. Cycle où traditionnellement l'on pouvait reprendre le travail sans trop se brûler la peau, à commencer par les vendanges. De nos jours ce cycle est calqué sur le cycle scolaire. Après une douce montée en charge fin août, c'est donc l'agitation de la rentrée qui opère. On se replonge dans un quotidien chargé en activités. Tout reprend en même temps, ce qui en fait un mois plutôt chaotique d'un point de vue circulation, le temps que chacun s'adapte à son (nouvel) emploi du temps.

Avec le retour au travail (et une moindre disponibilité de fruits et légumes variés), la question des repas revient sur la table. D'après une étude réalisée par Harris Interactive pour Cetelem (2023) et qui se base que sur un échantillon de 1165 personnes, 45% des actifs apportent un repas sur leur lieux de travail, 25% vont à la cantine, 10% au restaurant et 20% achètent leur repas le jour même. En se concentrant sur la région Parisienne, 40% se restaurent à la cantine. Les disparités sont donc importantes selon la région et la catégorie socio-professionnelle. L'étude nous apprend également que la pause déjeuner est souvent courte (inférieure 30 minutes dans 46% des cas, 1h dans dans 86% des cas).

Pour répondre à ce besoin de se sustenter pendant et en dehors des heures de travail, le recours à un achat externe est devenu monnaie courante. Il est d'ailleurs amusant de noter que les vendeurs ambulants ont (quasiment) toujours existé dans les villes. Aujourd'hui, on appelle ça la street food. Composés à la fois d'échoppes ambulantes (food trucks) et fixes. D'aucun pourra regretter le déclin de la grande cantine commune ou du bistrot du coin. Cette pratique du repas sur commande connaît d'ailleurs une forte croissance grâce à la livraison. Côté qualité, il y en a pour tout les goûts. Certes, hormis pendant la période du COVID, il sera difficile d'atteindre une qualité équivalente à un bon restaurant dans une offre à emporter/commander, mais l'on peut trouver des plateaux repas tout à fait correct, voire même des camions à nourriture de bonne qualité.

Le revers de la médaille, comme souvent quand il s'agit de "simplifier" la vie du consommateur, est une production de déchets importante (notamment plastiques et cartons). Déchets qui seront difficiles à recycler car souillés (liquides, gras, bactéries). De manière plus générale, l'alimentation est une grande génératrices de déchets à causes d'emballages et de sur emballages nombreux. Face à ce constat amer, une association Toulousaine a vu le jour en 2019 "En boîte le plat". Le nom n'est pas forcément très vendeur, mais l'idée tombe sous le sens : proposer un circuit de distribution/nettoyage aux commerçants. Ces derniers délivrent alors les repas dans un contenant consigné qui pourra être réutilisé de nombreuses fois. La principale difficulté de mettre en place un système de consigne est le fait que la plupart du temps les producteurs et les consommateurs sont éloignés via une (longue) chaîne de distribution, ce qui n'est pas le cas dans la vente à emporter; la plupart du temps locale et récurrente !

En quelques années, le réseau ETIC Emballages a pris de l'ampleur avec des antennes sur Rennes, Besançon, Compiègne, Saint-Étienne, Toulouse, le bassin Sophiapolitain et quelques 180 commerces engagés. Si ce chiffre peut paraître anecdotique au regard de l'offre nationale, l'important est surtout la volonté de faire bouger les choses et pourquoi pas l'évolution des mentalités. Car, même s'ils ne le proposent pas d'eux même, la plupart des commerçants acceptent DÉJÀ de disposer leurs produits dans nos propres contenants. Il faut juste anticiper un minimum avant de sortir faire des achats. Boulangerie, Pâtisserie, Boucherie, Poissonnerie, Traiteur, Food Truck... Pensez à apporter votre propre contenants, exactement comme on pense à apporter ses propres sacs de courses.

Aparté : Au delà de la production de déchets, de la qualité et du niveau d'équilibre nutritifs très moyen des repas, la vente à emporter favorise des comportements très mauvais d'un point de vue nutritionnel car elle s'accompagne souvent de desserts et "boissons" très sucrés via les "formules". Ces éléments qui sont peu souvent fait sur place, permettent au commerçant de réaliser de grosses marges unitaires. Pour autant, c'est une mauvaise habitude de les associer à son repas, car on aura tendance à reproduire ce schéma lors des repas courants (notamment pour les plus jeunes).

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