De l'importance de voter
Dans une semaine se dérouleront les élections présidentielles 2012. Ce dimanche 22 avril seront donc appellés aux urnes 43 millions d'électeurs afin de choisir le prochain président de la République. Quel que soit le résultat de l'élection, il y aura toujours un problème : une grande partie ne se déplaceront pas.
Pourquoi ? Plusieurs hypothèses existent selon les personnes interrogées : quel que soit le résultat, ça ne changera rien. Ma voix ne changera rien. Je ne sais pas pour qui voter. Je ne veux pas choisir et le vote blanc n'est pas reconnu. Bref, autant d'excuses pour faire une grasse mat' et passer le reste de la journée les pieds en éventail plutôt que d'aller au bureau de vote. S'il est vrai que le choix d'un président est difficile et ne changera rien sur la vie de tous les jours à court terme (cf Barack Obama), il faut savoir que la plupart des mesures entreprises par celui-ci n'auront un réel impact que dans 5 ou 10 ans. La France, c'est un énorme paquebot contenant 65 millions de personnes, il est donc concevable que l'orientation prise (ou le changement d'orientation) ne se fasse que dans la durée.
Le vote blanc n'est pas reconnu : vrai, il n'est pas comptabilisé : FAUX. Le site internet du ministère de l'intérieur affiche toutes les statistiques, sur la France et par région, en pourcentage des inscrits et pourcentage des votants, dont la catégorie "blanc ou nul".
Pour résumer : si je vote aujourd'hui, je le fais pour mes enfants et pour mon avenir à 10 ans.
Une voix sur 43 millions représente 0,000002326% du résultat de l'élection. Ce chiffre est à la fois dérisoire mais aussi très important. Si, aujourd'hui, avancer l'argument de personnes qui se sont battues (1789, 14-18, 39-45) pour ce droit désormais acquis et inaliénable, n'affecte plus grand monde du fait de l'éloignement temporel trop important qui nous sépare de ces périodes sombres de notre histoire, il faut bien prendre conscience que chaque voix compte. Il n'y a pas de démocratie sans dêmos. Il faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt et prendre ses responsabilités. Ou alors assumer devant ses enfants de n'avoir rien fait lorsque c'était encore possible, d'avoir préféré une partie de pétanque au destin d'une nation. Surtout qu'il n'y a pas des élections/référendum tous les jours. C'est pour cela que le droit de vote est aussi un devoir, mais dès qu'on commence à parler de devoir les gens tournent la tête...
Les politiques sont tous des pourris les mêmes, on nous ment tout le temps. On ne peut pas totalement dire le contraire. Mais comme décrit plus haut, l'évolution d'une société se fait dans le temps (qui se rappelle des semaines de 50h à l'usine ?). Il est vrai que le choix d'un candidat n'est pas évident à moins d'avoir déjà une conviction politique. Le tapage médiatique n'aide pas non plus à prendre une décision (on est dans une période de surenchère électorale). De plus la marge de manoeuvre du chef de l'état est réduite du fait de l'interdépendance politico-économique mondiale.
Alors que faire ? Au-delà du délit de sale gueule, car le charisme intervient à 75% dans le choix des électeurs, on peut se reposer sur une base commune à tous les présidentiables : le programme électoral. Celui-ci ne sera pas réalisé en totalité, mais il a l'avantage de donner la couleur et la volonté politique de la personne et répond à l'ensemble des sujets (politique, économique, écologique ...) et pas seulement aux sujets choisis par les journalistes lors du célèbre débat télévisuel. La lecture des programmes représente un travail non négligeable : ils sont parfois trop long, parfois trop précis, parfois pas assez. Mais par rapport aux années précédentes, il n'y a que 10 candidats (12 en 2007, 16 en 2002). Même avec une lecture rapide, on peut être positivement surpris par certaines propositions et s'orienter vers une personnes initialement écartée de notre choix.
Voter pour le président ou pour le candidat que l'on souhaiterait voir comme président ? Il y a peu de chances qu'un "petit" candidat soit élu, mais voter pour son second choix n'est à mon avis pas la solution. Voter pour quelqu'un c'est lui signifier son soutien et notre volonté qu'il soit élu, même si ses chances sont faibles. Voter pour son second choix, de peur qu'il ne soit pas au second tour, c'est approuver la politique actuelle et affaiblir en même temps le parti que l'on souhaiterait voir élu et qui, du coup, ne le sera jamais. Le vote sanction est quant à lui stupide et contre-productif, un seul exemple : 2002. Il faut donc voter en son âme et conscience pour la personne qu'on juge la plus à même à diriger le pays.
Ceux qui ne s'expriment pas quand on le leur demande devraient fermer leurs gueules le reste du temps.
Pour conclure ce bourrage de crâne sur une note plus poétique, un petit morceau de Lofofora :
Sonnez l'alarme citoyens
Sortez vous les doigts ...
Programme des candidats par ordre alphabétique
Nathalie Arthaud
François Bayrou
Jacques Cheminade
Nicolas Dupont-Aignan
François Hollande
Eva Joly
Jean-Luc Mélenchon
Marine Le Pen
Philippe Poutou
Nicolas Sarkozy