Politique

Ukraine : Chapitre 3

Sunday, 18 February 2024
|
Écrit par
Grégory Soutadé

L'invasion de l'Ukraine par la Russie va entrer dans sa troisième année le 24 février. Depuis un an désormais, le conflit s'est mué en guerre de position. La ligne de front, bien que s'étalant sur 2000 kilomètres, n'a quasiment pas évoluée, mis à part quelques points de tension : sur la rive gauche du Dniepr où des soldats Ukrainiens maintiennent une tête de pont après l'abandon de Kherson par les troupes Russes, le sud de Zaporijia où il y a eu une percée de la défense Russe lors de l'été 2023 et autour d'Avdïivka, près de Donetsk, qui, comme l'aciérie Azovstal, représente un symbole à prendre (ou à conserver). Que ce soit pour l'armée, la population locale ou internationale, il y a une certaine normalité qui s'est installée. Entendre des missiles est devenu courant, on espère juste qu'ils tomberont plus loin... Normalité malheureusement régulièrement rattrapée par les nouvelles du front, jamais bonnes.

L'été 2023 fut un moment charnière quant à l'issue du conflit, avec la grande offensive Ukrainienne. Offensive avec des soldats expérimentés et entraînés, mais en sous-nombre, sans maîtrise du ciel ni du champs profond, et face à de solides fortifications défensives. Quelques tests de résistance ont été réalisés le long de la ligne de front avant une première percée au sud de Zaporijia, et puis plus rien... Plus rien ou presque, car les services spéciaux réalisent régulièrement quelques exploits en territoire occupé : élimination de gradés, destructions de bâtiment militaires (qui sont mis en scène non sans une pointe d’orgueil), destructions d'infrastructures et même la jonction de la rive gauche du Dniepr. Ajouté à cela, l'envoie régulier de drones explosifs en territoire Russe afin de rappeler à la population qu'elle est engagée dans une guerre (et pas une opération spéciale réservée aux militaires), mais également disperser les moyens d'interception ennemi. D'ailleurs, si l'Ukraine communique beaucoup sur les pertes ennemies, les chiffres de ses propres pertes sont tenus secret défense.

Face à cet échec, le commandement Russe est passé à l'offensive (et inversement l'Ukraine en position défensive). Arguant d'une nette supériorité numérique, malgré des soldats beaucoup moins bien aguerris, les assauts du côté d'Avdïivka sont quotidiens. Ailleurs sur la ligne de front, c'est l'artillerie qui est de sortie avec un pilonnage régulier des deux côtés. Ce bras de fer tourne à l'avantage de la Russie qui déploie des moyens presque illimités. D'autant plus que les "élections" présidentielles vont se dérouler en mars. Après avoir modifié la constitution, éliminé tous ses adversaires politiques (dont le plus sérieux Alexeï Navalny, prisonnier dans une colonie pénitentiaire proche du cercle arctique) et muselé toute protestation populaire, il ne fait aucun doute que Vladimir Poutine sera ré élu, d'autant plus que les Russes eux-mêmes ne sont pas vraiment prompt à aller voter. Dans cette perspective présidentielle, il est important pour le pouvoir d'offrir à l'opinion publique une victoire militaire, d'où l'intensification des combats depuis le début de l'année, même si le prix à payer en terme de vies humaines et colossal.

Quel que soit le sort d'Avdïivka, l'Ukraine n'est actuellement pas en position de négocier autre chose qu'un cessez le feu avec conservation des frontières. Mais cela ne fait pas partie des objectif du gouvernement de Volodymyr Zelensky. Avec la récente nomination d'Oleksandr Syrsky au poste de commandant en chef des forces armées, le président a clairement une volonté de réaliser une seconde offensive cet été (et probablement sa dernière chance de reconquérir ses territoires). D'où le récent élargissement de la mobilisation militaire, afin de préparer au mieux les futurs soldats appelés à combattre. Soldats qui seront forcément moins performants que la première vague (dont l'état major peine à relever). Ainsi, l'offensive est autant vouée à l'échec que la première si l'Ukraine ne dispose pas d'avantage technologique sur son adversaire. Donc, sans le soutien occidental, avec notamment des missiles longue portée, ainsi que des moyens de reprendre le contrôle du ciel (avions de combat), la défaite est déjà actée. De son côté, l'état major mise beaucoup sur les technologies de drones pour pallier à son infériorité.

Du côté du kremlin, les étoiles semblent s'aligner pour Vladimir Poutine avec les futures élections présidentielles Américaines. Comme à son habitude, l'ingérence et la désinformation Russe tourne à plein régime pour faire monter chez les Républicains un mouvement de contestation face aux milliards dépensés dans un conflit lointain. Mieux encore avec l'imbécile utile qu'est Donald Trump, qui a eu des liens étroits avec des ressortissants Russes lors de sa dernière campagne, et qui jette de l'huile sur le feu à tout va, voyant dans ce conflit une faille béante lui permettant de briguer un second mandat face à un adversaire qui a déjà un pied dans la tombe. Il n'y a pas non plus de lien officiel, mais le conflit entre Israël et le Hamas (proche de l'Iran, lui même proche de la Russie) est une autre épine dans le pied des alliés qui doivent ré orienter tout ou partie de leur effort au Moyen Orient.

Reste l'Union Européenne, qui ne s'engage pas (pour le moment) totalement, mais dont le soutien est fondamental. D'autant plus avec la montée globale de l'extrême droite, signe évident des multiples fractures de notre époque et de son contexte morose à tous les niveaux. Comparé aux autres puissances mondiales, il est forcément plus difficile de s'entendre dans une Europe multilatérale, multiculturelle, où chaque pays défend des intérêts parfois différents. La Hongrie avec Viktor Orban, dont la politique enfreint beaucoup de règles, en est le parfait exemple. Idem au niveau de l'Otan avec la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan, qui, comme une bonne partie de l'Asie, tire profit de ce conflit en jouant sur plusieurs tableaux à la fois. Car, malgré les importantes sanctions internationales, l'économie Russe tient le coup dans sa globalité. Pourtant, je ne suis pas sûr qu'une économie de guerre soit très profitable à la population en général. Les chemins qui étaient autrefois directs entre l'Europe et la Russie passent désormais par des intermédiaires, mais l'industrie Russe continue d'être alimentée. Elle utilisera, à défaut, du matériel Iranien ou Nord Coréen, eux aussi sous le coup de sanctions internationales depuis de nombreuses années...

Il serait ainsi facile de se décourager, ou de rester indifférent, surtout quand l'on n'est pas directement touché par ce conflit. Mais dans ce cas, il est peut-être bon de se rappeler pourquoi dans chaque commune Française, il y a une stèle avec comme inscription majuscule 1914-1918. Abandonner le peuple Ukrainien, c'est abandonner nos idéaux de justice et de liberté, c'est se renfermer sur nous-même jusqu'à ce que, un jour, peut-être, les troupes blanc-bleu-rouge se retrouvent sur nos propres terres. Abandonner l'Ukraine, c'est abandonner tous les peuples qui souffrent ou qui souffriront d'un conflit majeur avec leur voisin, Taïwan en tête. Abandonner l'Ukraine, c'est signifier au monde entier que l'Occident a perdu.

D'ici trois mois, ce seront les élections Européennes. L'occasion de décider de l'avenir des quelques 450 millions de personnes vivants dans l'Union Européenne, à travers 720 euro députés. L'occasion de décider d'une Europe forte et unie, qui crois en un avenir commun et en ses valeurs fondatrices. L'occasion de ne pas abandonner l'Ukraine face à ceux qui prônent le repli identitaire et le chacun pour soi.

Edit: Les troupes de défense Ukrainienne se sont retirées d’Avdïivka le 17 février.

PS: France TV diffuse la série franco-germano-belge Parlement qui nous plonge dans les entrailles du fonctionnement du parlement Européen à travers Samy, jeune assistant parlementaire fraîchement élu. À la fois drôle et instructive, elle permet de mieux nous rendre compte de nos institutions, de ses pouvoirs, des jeux politiques, mais aussi de ses limites.

Cœur de béton

Friday, 22 December 2023
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Marguerite

La COP 28 vient de s'achever sur un accord "historique" prévoyant une transition vers la sortie des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Personne n'est dupe quant aux engagements pris par des états producteurs d'énergies fossiles et des états hyper dépendants de ces dernières. Concernant les émissions de gaz à effet de serre, le grand public et les médias sont surtout focalisés sur le secteur du transport et du chauffage. Il est toutefois important de ne pas ignorer les autres sources émettrices comme l'acier ou le béton. Le sujet est abordé de manière intéressante dans l'émission Maman, j'ai arrêté l'avion ! en date du mercredi 6 décembre 2023.

On note ainsi que le béton émet 4% à 8% des émissions mondiales de CO2 et l'acier entre 7% et 9%, donc un total compris entre 11% et 17% (même si l'acier n'est pas exclusivement associé au béton). Au-delà des émissions brutes, il faut se poser la question de savoir ce que représente ces matériaux dans notre société. Dans le monde occidental et ses influences, le béton de ciment et l'acier sont à la base de constructions solides et modernes. Cet alliance a ainsi remplacé le traditionnel couple pierre/brique - mortier (traditionnel) car il peut facilement être fabriqué en quantité industrielle et coulé selon les formes choisies (par coffrage) en nécessitant un effort moindre, tout en ayant de bonnes propriétés physiques et en permettant d'obtenir des structures plus fines : gain de temps et de main d'œuvre ! Il est ainsi le socle fondateur de toutes nouvelles constructions.

Côté inconvénients, il y a bien sûr les émissions de CO2 (avec notamment une cuisson pouvant atteindre 1500°C), mais également le fait que le béton nécessite du sable. Hors, le sable disponible en quantité astronomique sur terre, notamment dans le désert du Sahara, est impropre à sa fabrication. Ainsi, les méga buildings du moyen orient ont nécessités l'importation de sable venu de l'autre bout du monde (notamment l'Australie). De manière générale, ce sable est prélevé dans les fonds marins, ce qui perturbe (voire détruit) les éco systèmes présents sur place ! Un autre problème des constructions est l'artificialisation des sols. Celle-ci se fait à la fois au dessus de la terre (avec au moins un étage), mais également en profondeur du fait de la nécessité de creuser des fondations (remplacement de la terre par du béton). Le sol ne respire plus, il n'y a plus d'organismes vivants pour faire fonctionner le cycle de la vie et effet pervers en sus, le béton stocke et émet de la chaleur !

Pourtant, il faut bien loger les gens et leur offrir des infrastructures. L'idée la plus simple est une hyper concentration de la population dans des grandes villes pour limiter l'empreinte au sol. Ceci impose une vie en communauté forte avec des espaces privatifs plutôt restreints. Si la ville offre l'avantage d'avoir des lieux dynamiques et une multitude de services proches, l'inconvénient est que chacun se doit de respecter des règles plus strictes pour ne pas empiéter sur les libertés des voisins. Malheureusement, il y a toujours un faible pourcentage de la population ne respectant pas ces règles (même de manière intermittente), et donc, plus la population augmente, plus le nombre de personnes inciviles augmente. On cherche donc naturellement à avoir plus d'espaces privés et un lien plus limité avec le voisinage : formulation qui se traduit par la maison individuelle. Le ratio empreinte au sol/personne est dans ce cas clairement très mauvais. Surtout que l'on ne mutualise pas certaines ressources comme le chauffage. Cela augmente également le morcellement et le cloisonnement du territoire ; la faune sauvage ne peut non plus seulement vivre à cet endroit, mais elle ne pourra même plus y accéder ! C'est ainsi une perte sèche pour la biodiversité (faune et flore).

Une alternative de construction est proposée en fin d'émission : le mur de carton. Certes, le carton a une réputation bas de gamme. Il n'en est rien ici ! Suffisamment épais et construit avec une structure alvéolée, il offre des propriétés d'isolation à la fois thermique et phonique excellentes. Il faudra bien sûr lui adjoindre une fine couche d'isolation pour éviter le contact avec l'eau, mais sa légèreté lui permet d'être embarqué dans une structure en bois. L'ensemble peut également être posé sur pilotis afin de laisser respirer le sol et d'éviter d'avoir à creuser des fondations. Le bilan en terme de ressources renouvelables est donc très bon. Reste à voir le passage à l'échelle, la possibilité de construire en hauteur et les retours d'expériences sur une période longue (actuellement il n'y a que quelques maisons pilotes).

Mais, au-delà de ces aspects techniques, l'urbanisme est au cœur du fondement de nos sociétés. Le besoin d'être dans un environnement dynamique évolue au fil de nos existences. De manière générale, il est fort pendant la période 15 ans - 40 ans, plus faible en dehors. Pourtant, la construction personnelle (et par extension, celle de la société) se joue principalement entre 0 et 10 ans. Alors, comment réagit-on quand on nous parle de "protection de la nature" si on n'a jamais été en contact avec elle ? Si elle n'est présente qu'à travers des images ? De manière assez indifférente, car on n'a pas crée de liens. En effet, on ne protège que ce que l'on connait : un proche malade ou en danger sera notre priorité. Un étranger à l'autre bout du monde ne suscitera qu'une émotion éphémère. Pourtant, nous faisons partie intégrante de la nature. À la question Quel animal aimeriez-vous être ?, notre imaginaire nous pousse soit vers des animaux domestiques, soit vers des animaux sauvages (à priori puissants), alors qu'en réalité nous faisons déjà parti du règne animal !

Les personnes qui naissent et grandissent dans une mer de béton ne construisent plus ce lien avec la nature. Selon les dirigeants locaux et leur politique, l'urbanisme leur permettra peut-être d'accéder à des espaces verts. Encore faut-il qu'ils soient assez grands et diversifiés pour accueillir la faune sauvage. Dans ce cas, c'est un jardin commun qui apporte également de la fraîcheur. Il en va de même pour les jardins privatifs : ils permettent une première approche de l'environnement. Néanmoins, du gazon et une piscine sont des terres mortes. Le compromis est donc difficile à trouver, plus encore dans une société à croissance exponentielle. Mais à ce jeu là, il ne faut pas oublier que la nature gagne toujours, quitte à tout détruire pour se reconstruire dans les prochains millénaires.

Scandale sanitaire à Paris

Monday, 20 March 2023
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Scandale sanitaire à Paris : les rats pullulent sur les montagnes de poubelles qui jonchent la capitale. Ces derniers n'ont jamais vraiment eu bonne presse dans notre société. Ce muridé est considéré comme ravageur des cultures et comme porteur sain de dangereuses maladies (dont la fameuse peste bubonique). On l'associe donc à un environnement malsain, mais c'est oublier qu'il agit également comme nettoyeur ! Et surtout, en tant de disette, comme lors du siège de Paris par les Prussiens en 1870, il était même proposé à la carte des restaurants ! C'est également un des sujets vivants plébiscités par les chercheurs pour leurs expérimentations. En astrologie Chinoise, le rat est le symbole de la mesquinerie/intelligence. Il peut également être associé à l'argent ou au commerce.

Mais revenons à notre actualité. Parmi ces nouvelles, laquelle est (la plus) scandaleuse :

Les deux premières sont éminemment politiques et chacun jugera de leur pertinence. Par contre, la troisième a de quoi faire peur. Surtout si on prend en compte le fait que le ramassage des ordures n'est suspendu que partiellement (au moins dans la moitié des arrondissements). En extrapolant un peu, on peut considérer que dans Paris, l'on génère 2000 tonnes de déchets par jour... Soit environ 1kg/jour/habitant ! Bien sûr, pour être tout à fait précis, il faudrait prendre en compte toutes les personnes travaillant à Paris, ainsi que les touristes. Mais je pense qu'en ordre de grandeur, on n'est pas très loin du compte. Ne portons pas gage uniquement aux Parisiens, tous les foyers contemporains produisent des déchets à un niveau plus ou moins égal. Le non ramassage des ordures est un moyen de pression très fort, ce n'est pas donc pas une surprise d'apprendre que la Camorra (mafia Napolitaine) en a fait une de ses spécialités

Il faut dire que la poubelle a ça de pratique : elle disparaît (ou pas) tous les jours, rendant notre environnement immédiat "propre". Malheureusement, derrière cet objet si pratique, il y a toute la problématique de la gestion des déchets. Déchets que l'on pourrait classer en trois catégories principales :

  • Déchets alimentaires végétaux
  • Déchets alimentaires issus de produits animal
  • Déchets ménagers

Tous sont réunis dans un même container pour être traités "comme on peut" : incinération ou enfouissement... Et quel gâchis en ce qui concerne les déchets végétaux. Ces derniers sont de vraies ressources organiques qui, s'ils étaient triés, permettrait d'alimenter les animaux d'élevage, de produire des engrais naturels ou encore être mis dans des cuves de méthaniseurs. Il y a d'ailleurs une loi publiée en septembre 2022 qui impose que Tous les ménages devront pouvoir trier leurs déchets alimentaires à partir du 1er janvier 2024, soit dans 9 mois... Malheureusement, aujourd'hui RIEN n'est fait pour se mettre en accord avec cette directive. D'autant plus que ce genre de "déchets" produisent de gros volumes et ne sont pas vraiment combustibles. Les ré employer allègerait la charge de beaucoup de monde.

Concernant les produits animal, ce sont les "pires" en terme sanitaire, car les bactéries s'y développent rapidement (surtout en période de chaleur). Ce sont également les plus odorants du fait de la putréfaction des chairs.

Reste les déchets ménagers. On retrouve principalement des produits à base de plastique. Même si nous nous donnons bonne conscience en pratiquant le "recyclage", la réalité est bien moins reluisante. Les matières que l'on recycle réellement sont le verre et l'aluminium. Mais ils nécessitent beaucoup d'énergie afin de les faire fondre et re créer ... les mêmes contenants ! Papier et cartons se recyclent moins bien, car les fibres se détériorent, mais ils peuvent (avec de la chimie) avoir une seconde vie. Malheureusement, le plus gros reste les emballages plastiques présents PARTOUT. Il s'agit d'une bombe à retardement qui contamine petit à petit toute la planète (et notamment les pays pauvres). Même si l'on en traite une petite partie, la plupart finit brûlée (et ce qui n'est pas complètement calciné est disséminé par le vent dans les fumées) ou enfoui (dégradation : plusieurs centaines voir milliers d'années).

La production de déchets est donc un mal tout aussi important que les autres pollutions (air, eau, sols...), mais l'on y est moins sensible du fait qu'elle ne soit pas directement sous nos yeux.

Pourtant, il y a quelques actions simples pour la limiter (liste non exhaustive) :

  • Éviter absolument de consommer "à emporter" (véritable fléau en terme de déchets)
  • Se fournir dans des magasins de vrac en apportant ses propres contenants
  • Réutiliser ses contenants le plus possible (exemple : ré utiliser le sachet du pain, apporter une boîte chez son poissonnier, son boucher, son primeur, sa crémerie)
  • Avoir un sac sur soi pour les imprévus
  • Éviter de consommer des produits transformés (utiliser des produits de base pour cuisiner ses repas)
  • Composter ses déchets alimentaires
  • Consommer moins de produits animal (qui sont en général emballés de manière hermétique)
  • Privilégier les petits producteurs/commerçants qui accepteront plus facilement nos récipients
  • Éviter les commandes en ligne et leur utilisation massive de carton/sur emballage
  • Faire attention même quand on est en dehors de chez soi (entreprise, vacances...)

En prenant un peu de recul, on se rend compte de l'impact causé par l'éloignement (voir de la rupture) entre les producteurs et les consommateurs. Cette séparation crée artificiellement la nécessité des contenants intermédiaires à usage unique, largement manipulés par les distributeurs. L'essor du plastique a ainsi permit à toute l'industrie agroalimentaire de se développer. Si, pour le moment, chacun y trouve son compte (producteurs, intermédiaires, consommateurs), ce n'est pas une solution pérenne sur le long terme. Et encore, je n'ai pas évoqué la situation des autres déchets (électronique en tête). Sans changement des comportements, il faudra bientôt payer l'addition, qui risque d'être très salée (voir même acide).

Douze ans !

Thursday, 04 August 2022
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Gâteau anniversaire 12 ans

Voici venu le temps de fêter les 12 ans du blog! L'occasion de faire une petite rétrospective sur l'année écoulée, riche en événements !

Juillet 2021 : Emmanuel Macron décide d'étendre le pass sanitaire à l'ensemble des lieux de santé et de "loisirs" accueillants du public, ainsi qu'une obligation vaccinale les corps de métiers y correspondant. L'objectif ? Atteindre un taux de vaccination d'environ 80% à 90% de la population avant le retour de la saison froide. Force est de constater que malgré 72% de la population ayant un schéma vaccinal complet et 78% de primo vaccinés début décembre, la France connaîtra une vague de contamination sans précèdent 1 mois plus tard, suivies par deux autres vagues, avec un nombre d'hospitalisations quasi identique au printemps 2020. Il est encore trop tôt pour tirer un bilan juste, complet et éclairé de cette situation, mais il se dégage quand même quelques éléments : le président se devait de réagir et il l'a fait (il vaut mieux une mauvaise décision que pas de décision du tout). Néanmoins, il est de son devoir de prendre les bonnes décisions. Sur ce dernier point, on peut avoir de sérieux doutes quand on sait qu'en janvier 2022, en plein cœur d'une vague historique, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, et l'ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn démissionnaire de son poste ont été nommés sur la liste de promotion de la légion d'honneur. Quand on sait qu'il s'agit d'un cabinet de conseil américain (comme la société Pfizer) qui a dictée tout ou partie de la stratégie anti COVID. On peut également être effaré de la non réaction générale face l'imposition du contrôle des individus par les gestionnaires d'établissements, par l'obligation de présenter un sésame (sanitaire, puis vaccinal) afin d'effectuer des actions du quotidien (ou simplement aller travailler), alors même que le vaccin conçu un an plus tôt n'est plus en phase avec les mutations du virus. Il s'agit d'un procédé de privation des libertés fort, mais avec un argument imparable qu'est la "santé". Aucun mouvement politique ne voulait s'opposer à la santé des français. L'avenir quand on donne au gouvernement des outils de contrôle forts des libertés individuelles ? la Chine interdit la 31e commémoration de Tiananmen pour raison sanitaire. Si on a pu arriver dans cette situation, c'est aussi parce que le gouvernement a fait des petits pas. Impossible d'imposer une vaccination obligatoire dès le début, il faut restreindre petit à petit. À chaque pas on accepte la situation actuelle et il n'y a qu'un petit effort à faire pour passer à l'étape suivante, jusqu'à ce qu'on se rende compte du chemin parcouru et qu'il soit trop compliqué de faire machine arrière. Qu'aurait-on pensé d'un pass vaccinal en janvier 2020 ? Le traumatisme du confinement, ou simplement l'envie de passer du bon temps fait que la population accepte plus facilement de se laisser guider là où les politiques veulent l'amener.

Février 2022 : Après des semaines de préparatifs militaires en Biélorussie, Vladimir Poutine ordonne le début de l'offensive sur son voisin Ukrainien afin de conserver sa souveraineté idéologique et sa mainmise politique, l'Ukraine se rapprochant dangereusement des états de l'Est (Union Européenne et USA). C'était déjà le cas 8 ans plus tôt lors de la chute du gouvernement en place (pro russe), mais qui s'est limité alors à la région du Donbass. La stratégie de prise en tenaille de Kiev était plutôt bonne, mais c'était sans compter sur le courage de la population Ukrainienne, très fortement soutenue par les pays occidentaux. Là encore, difficile d'avoir assez de recul pour en parler sereinement. On peut toutefois déjà sentir un changement profond dans l'ordre mondial avec une guerre par procuration, des sanctions occidentales fortes sur le voisin soviétique, qui ne sont pas sans représailles concernant les approvisionnements de denrées alimentaires et énergétiques (gaz et pétrole en tête). Dans cette guerre, l'Occident se bat autant pour la liberté que pour démontrer la supériorité de son modèle économique et social face aux velléités Orientales. Si l'Ukraine tombe demain, ce sera un signal fort envers tous les régimes autoritaires : le géant Américain ne serait plus ! En particulier pour la Chine qui aurait le champs libre et deviendrait ainsi la première puissance mondiale. Elle pourrait de ce fait reprendre un contrôle total sur les provinces avoisinantes sans risquer de trop grandes représailles.

Mai 2022 : Élections présidentielles en France. En soufflant sur les braises du Rassemblement National pendant 5 ans, Emmanuel Macron réussit à écarter Jean-Luc Mélenchon, un des rares candidats à pouvoir prendre sa place à l'Élysée. La venue d'Éric Zemmour dans la campagne a contribué à fracturer les extrêmes. La guerre en Ukraine ? Du pain béni d'un point de vue politique, a permit de faire remonter sa côte de popularité (toujours agiter le drapeau de la peur). Finalement, les Républicains se sont tiré une balle dans le pied en écartant Xavier Bertrand. On pourra également attribuer une mention spéciale à François Hollande, pourfendeur de la gauche socialiste ! Le chemin était donc libre à la ré élection du pensionnaire de l'Élysée. Autant dire qu'aucun changement de cap politique ne sera à prévoir pendant 5 ans. Cette élection est malheureusement le reflet de la société Française : il n'existe pas réellement de personnalité charismatique voulant (et pouvant) briguer le pouvoir. Ainsi, avec beaucoup de paresse intellectuelle, 28% des électeurs inscrits (26% pour le premier tour) n'ont pas prit la peine de se déplacer aux urnes. Pourtant, les 12 candidats en course lors du premier tour offraient un panel de représentation idéologique assez large. Hélas, le corpus de personnes qui votent n'évolue pas beaucoup à chaque échéance, avec une sous représentation des jeunes et des classes populaires. Ce phénomène contribue à la continuité politique des gouvernements en place. Il est à la fois triste et dangereux de constater que beaucoup de nos compatriotes sont à ce point éloignés de la volonté de bâtir une société commune, de choisir la direction de leur avenir et de celui de leurs enfants en n'utilisant pas le plus grand pouvoir qu'ils aient en tant que citoyen.

Juillet 2022 : la guerre fait toujours rage en Ukraine, mais se concentre désormais dans l'Est et le Sud du pays. Les médias ont évoqué une future pénurie d'huile de tournesol et de moutarde provocant ainsi, comme souvent dans une société très individualiste, un pic de demande qui a eu pour conséquence des ruptures de stocks sur ces deux produits... À la sécheresse (94% des départements en alerte), succède des vagues de chaleur intense. Il fait 40°C en Bretagne, Paris, Londres... Il faudra presque 2 semaines pour fixer le méga incendie en Gironde. 20 000 hectares (200 km2), soit l'équivalent du département des Hauts-De-Seine est parti en fumée, ce qui représente 20% du département de la Gironde (le plus vaste de France). Plusieurs incendies se déclarent dans le sud de la France. Malgré un budget du ministère de la transition écologique doublé depuis 2020 (~50 milliards d'euros/an), le gouvernement préfère sortir le carnet de chèque en subventions diverses et variées (pétrole, gaz, calamités agricole ...), plutôt que de réaliser des transformations en profondeur de la société et de nos modes de vie. Le prix de l'énergie étant pourtant un facteur limitant de la consommation et moralement acceptable. Les subventions cachent à la fois le vrai coût de l’énergie et contribuent au prolongement d'un modèle à bout de souffle. Il faut dire que le pouvoir d'achat était l'axe principal de la campagne du candidat Macron (l'argent et la peur sont des thèmes qui font toujours recette), probablement traumatisé lui aussi par le mouvement des gilets jaunes. Pourtant, avec des mesures démagogiques comme la suppression de la taxe d'habitation ou encore la redevance audiovisuelle, le gouvernement fragilise les services publics locaux. Car si on allège un petit peu le portefeuille des français, il faudra d'une part trouver des sources d'économies dans un contexte de croissance quasi nul (voir négatif)) et d'autres part avoir recours à la dette (déjà explosive depuis le quoi qu'il en coûte de 2020), alors que les taux risquent de remonter (un beau cadeau pour les générations actuelles et futures). Par ricochet, c'est tout le milieu associatif qui sera touché. D'un point de vue écologique, le plan de sobriété énergétique, appelé de ses vœux par les membres du GIEC, mais pas attendu avant la fin de l'année, sera-t-il à la hauteur ? En tout cas, les événements majeurs de ces deux dernières années n'ont pas beaucoup fait évoluer les mentalités. La plupart des gens, qui ont pu obtenir du temps de réflexion, souhaitent simplement vivre "comme avant". La proportion de gens faisant vraiment des efforts est encore trop faible pour engager un mouvement global...

Après ce petit aparté politique, revenons au sujet initial avec quelques chiffres : les statistiques (en trompe l’œil) montrent un année un peu en deçà pour la partie blog qui est moins fréquentée, mais l'arrivée de libgourou a permit de fortement soutenir le trafic (notamment sur la forge). Suite à la redirection mise en place depuis les sites russes, j'ai noté un nombre de connexions inhabituel provenant de Russie, ce qui m'a obligé à bloquer tout un ensemble d'IPs.

Comme il est de coutume désormais (et puisqu'il ne me coûte rien), le concours est reconduit. Les modalités sont identiques, avec une période d'inscription valable jusqu'au 30 septembre 2022 inclus.

Statistiques août 2021/ août 2022

  • 19 articles publiés
  • 13 747 visites
  • 12.4 Go de données envoyées
  • 26 641 pages affichées

Nombre d'articles publiés Visites Données envoyées Pages affichées Trafic par domaine

Top 10 :

Un top 10 qui représente 29.4% du trafic total du blog. La moyenne quotidienne s'établit à 37 visites/jour.

Un petit acte

Sunday, 06 March 2022
|
Écrit par
Grégory Soutadé

/etc/nginx/sites-available/default

location / {
    if ($http_referer ~* ^.*\.ru$)
    {
        rewrite ^ https://www.lemonde.fr/crise-ukrainienne/ redirect;
    }
}

Ces quelques lignes de configuration de mon serveur web sont un petit soutien au peuple Ukrainien. Concrètement, il s'agit de rediriger toutes les requêtes dont l'origine provient d'un site Russe vers une source d'information (certes en Français) plus fiable que la propagande mise en place par le gouvernement l'autocratie Moscovite. Il s'agit d'une mesure facilement contournable, mais le but est surtout d’éveiller les consciences quand tous les médias non conformes à la ligne éditoriale dictée par le Kremlin sont muselés. Car l'information et l'éducation restent encore le meilleur moyen d'éviter les guerres (et autres aberrations). Dans l’idéal il aurait fallu mettre un filtre sur les adresses IP, mais cela aurait nécessité beaucoup trop de calcul pour mon petit serveur.

Il ne faut pour autant pas faire d'amalgames : Il n'y a qu'une poignée de personnes qui décident de faire la guerre, seulement quelques centaines de milliers qui la font vraiment et le reste de la population qui la subie (Ukrainiens, Russes, Européens...). En l’occurrence, Vladimir Poutine et son état major sont les seuls vrais responsables de la situation actuelle.

On pourra d'ailleurs reconnaître à quel point cette opération, dont la source remonte à la chute du gouvernement pro Russe en 2014, a été longuement mûrie et préparée en augmentant progressivement la dépendance des Européens aux ressources fossiles Russes (seul secteur avec celui du militaire dans lequel la Russie peut prétendre exister au niveau international) pour profiter d'une fenêtre de tir parfaite (une Europe divisée, en période électorale, dont le Royaume Uni ne fait plus partie, affaiblie par la crise sanitaire et en période hivernale, sans oublier un président Américain relativement faible) durant laquelle Poutine a joué jusqu'au bout la carte de l'issue diplomatique afin de peaufiner les préparatifs de l’opération. Car il est impensable pour le chef de la fédération de voir l'Ukraine, berceau de la grande Russie basculer à l'Est dans les bras Européens. Le reste n'aura servit que de prétexte pour attiser les tensions et justifier cette offensive qui se voulait dès le départ totale.

Malheureusement cette crise en cours (il n'y aura plus de relation normale avec la Russie sans un changement de gouvernance) et à venir une fois que les chars auront tout détruit, va encore reléguer au second plan une crise bien plus importante, dont on ignore sciemment tous les avertissements depuis plus de 50 ans. Une crise qui touchera l'ensemble du monde vivant sur toutes les parties du globe et dont personne ne pourra échapper : la crise climatique, qui se précise de jour en jour. Mais il est plus facile de toujours rejeter la faute sur les autres alors que chacun est en devoir d'agir, quel que soit son niveau de responsabilité (personnelle, entreprise, état...). Après tout, quelle importance ? Puisque la plupart des responsables ne seront plus de ce monde quand les véritables catastrophes arriveront... Encore une fois on touche du doigt les limites de la mondialisation, de l'uniformisation généralisée et de la recherche toujours plus extrême de la rentabilité.

Il est d’ailleurs intéressant de voir que nous choisissons (de manière plus ou moins suggérée par les médias) les causes que nous souhaitons défendre. La preuve en est avec le conflit en Ukraine, un quasi état membre de l'Europe (donc proche géographiquement et culturellement) qui doit faire face à un envahisseur souvent dépeint comme hostile par le monde de la culture (notamment Américaine). Ainsi, les guerres en Libye et Syrie (par exemple) ont beaucoup mois touchées l'opinion publique (trop loin, trop simples d'un point de vue géopolitique). On s'occupe en priorité de ce qui nous touche directement ou à nos voisins proches. Hors, aujourd'hui on voit plutôt d'un bon œil de pouvoir sortir dans la rue en t-shirt en plein mois de février...

Drapeau Ukrainien