Un petit bout de Tarn
Qui dit Tarn, dit sud-ouest : foie gras, magret de canard, confit, pâté, saucisson, jambon, vins... Que de bonnes choses qui régalent nos papilles tant les jours de fêtes qu'au quotidien. C'est aussi un lieu où l'on passe ses vacances d'été, dans un des nombreux campings. Pourquoi ? Parce qu'il offre un cadre privilégié au cœur d'une nature encore préservée et avec des activités tout aussi bien ludiques que culturelles : territoire disputé de part sa proximité avec l'actuelle Espagne, Néandertal y a séjourné, les Wisigothes, les Francs, les Romains...
Tout ceci transparaît lors des visites dont voici un petit avant-goût.
Albi
Chef-lieu du Tarn, la "ville rouge" fut un fief du Catharisme. Le monument le plus important est sans-doute la cathédrale Sainte Cécile (XIIe siècle - XVe siècle). Ses dimensions parlent d'elles-mêmes : 113m de long, 35m de large et 78m de haut, on ne peut pas la rater !
Le Tarn sépare La ville en deux rives, mais seule celle qui abrite la cathédrale est intéressante à visiter. Elle fut le berceau d'Henri de Toulouse-Lautrec, qui bénéficie de son musée, ainsi que du comte de La Pérouse.
Castres
Castres, seconde commune du Tarn en termes d'habitants. Seule représentante du département à être encore en top 14, c'est la ville de Jean Jaurès et de Pierre Fabre (fondateur des laboratoires du même nom). Elle possède quelques hôtels particuliers du XVIe et XVIIe siècles. Mis à part cela, l'hôtel de ville et le théâtre municipal, il n'y a rien de spécial à voir. En dehors de la place Jean Jaurès, le centre historique est gangrené par la circulation.
Pradelles - Cabadardès
Petit village situé au pied du pic de Nore, à quelques 820m d'altitude. Il se situe en réalité dans l'Aude (à la toute frontière du Tarn). Outre son bar-restaurant (ouvert toute l'année !) bordant un petit lac, Pradelles s'est autrefois illustrée en profitant du climat rude de la montagne pour construire des "glacières" et ainsi vendre de la glace aux grandes villes des alentours. Ce commerce durera jusque dans les années 20. Le pic de Nore est, quant-à-lui, le point culminant de la montagne noire (1200m d'altitude) sur lequel est implanté un émetteur TV/Radio. La montagne noire est ainsi nommée, non pas parce qu'il y pleut tout le temps, mais parce qu'elle est composée de conifères sombres, en partie utilisés par des exploitations forestières.
Hautpoul
Sur l'autre versant, Hautpoul garde les portes de la montagne noire. Il s'agit d'une cité très ancienne (on parle de 413, voire moins). Elle possède une place forte convoitée de part sa position dominante. Au XIIe siècle, une partie des habitants en sont chassés (toujours cette histoire de Catharisme). Ces derniers vont se réfugier dans la vallée pour fonder Mazamet. Toute la région profite de l'essor de l'industrie du textile à partir du milieu du XIXe siècle. Mazamet est alors une place forte, à la fois industrielle (délainage, cuir notamment), mais aussi économique avec le développement des banques (une des rares places à pouvoir effectuer un transfert bancaire international en quelques jours). Comme personnalité Mazamétaine, on pourra citer Laurent Cabrol et les frères Jalabert (Nicolas et Laurent). C'est aussi dans la commune de Mazamet (composée principalement de protestants), que se déroule l'affaire Sirven (en parallèle de l'affaire Calas).
Carcassonne
En bordure du Tarn, l'Aude, avec comme préfecture Carcassonne. Ville célèbre pour son cassoulet (même si plusieurs bourgades en revendiquent la paternité) et sa citadelle. L'histoire de la cité est au moins aussi ancienne que celle d'Hautpoul. Située au bord de l'Aude, elle est un lieu idéal pour construire une cité (époque gallo-romaine). Elle deviendra plus tard un point stratégique et des fortifications y seront construites tout au fil des années. À tel point qu'au XIIe siècle la ville se divise. Une cité basse naît en dehors des fortifications. Quatre siècles plus tard, la cité médiévale autrefois meilleure place forte du royaume de France est complètement abandonnée. Alors que cette dernière tombe en ruine et est pillée par les locaux, des travaux de restaurations sont entrepris. Les architectes Eugène Viollet-le-Duc, Paul Boeswillwald et Henri Nodet contribuent à dessiner les plans de ce qu'a pu être le château et l'église (devenue basilique) Saint-Nazaire. Si la visite vaut le détour, on pourra déplorer l'aspect vraiment commercial de la cité.