Nexus 4
Nexus 4
Heureux possesseur d'un Nexus 4 depuis 6 mois (sortie officielle novembre 2012), je me suis demandé : "Et si je devais changer de téléphone, lequel prendrais-je ?". Le marché du téléphone intelligent (smartphone) est saturé, toutes les gammes sont couvertes : de 50€ à 800€ (à la louche). Pourtant, il n'y a plus de réelles innovations depuis un certain temps et, la pression du marché qui veut un nouveau modèle chaque année bride un peu l'impulsion créatrice des constructeurs.
Les principaux axes novateurs sont logiciels avec, d'une part les applications disponibles (mais non lié à un constructeur) et, d'autre part, le système d'exploitation, mais ça reste le plus souvent cosmétique. Côté matériel, c'est la course à la puissance (processeur, mémoire...), à l'affichage haute définition (et/ou taille de l'écran) et au capteur photo. Apple a introduit le lecteur d'empreinte, mais c'est plus un outil de fichage qu'une réelle innovation...
Néanmoins, le Nexus 4 (fabriqué par LG) se distingue dans sa catégorie par deux innovations qu'on ne retrouve pas (ou peu) ailleurs :
- Une petite LED multicolore en bas de l'écran. Gérée avec des applications comme "Light Flow lite", elle permet de connaître l'état du téléphone (batterie faible, appel manqué, nouveau SMS...) sans avoir à allumer l'écran, ce qui offre un gain de temps et d'énergie incroyable.
- Il est compatible Qi. Qi est une norme de transmission d'énergie sans fil. Dans notre cas, il s'agit de pouvoir recharger son téléphone par induction. De multiples supports Qi sont disponibles, ils vont en général de 20€ à 80€. La charge complète dure un peu plus de 3h.
C'est deux fonctionnalités ont été reportées dans le Nexus 5, mais je trouve l'écran trop grand. Le reste, c'est Android qui le fournit, et particulièrement le mode glissé (swype) de l'application SMS que j'adore !
Côté batterie, elle tient entre 7 et 10 jours pour mon utilisation (faible). Cerise sur le gâteau : le téléphone est nu de toute surcouche logicielle et c'est le premier (et le mieux supporté) à recevoir les mises à jour pour Android !
Finalement, son prix attractif (< 400€) en fait (de mon point de vue) le meilleur téléphone. Ce qui ne cache pas non plus certains défauts :
- Pas de tuner radio
- Bords de l'écran fragiles (dont nécessité ABSOLUE d'avoir une coque)
- Capteur photo médiocre
Mon chargeur Qi:
Obsolescence programmée
On parle souvent d'obsolescence programmée, de non réparation des matériels modernes... Pourtant, après une chute d'un petit mètre, l'afficheur LCD s'est cassé (mais pas la vitre). Suite à ce choc, les deux tiers des pixels sont morts. Pour 160€ pièces et main d’œuvre (ça fait mal par rapport au prix du téléphone neuf...), j'ai pu le faire changer (en réalité il faut changer tout le bloc écran).
L'obsolescence programmée est un concept biaisé, une sorte de théorie du complot. Il s'agirait d'introduire volontairement un défaut dans le produit afin que le consommateur le renouvelle régulièrement. Si certaines techniques ont pu être utilisées, voir le sont encore, cela reste assez marginal de nos jours. Ce mythe comme propagé par ce site résulte d'une incompréhension des effets pervers de la société de consommation et d'une progression technologique hyper rapide. Gageons que l'article Wikipediesque est beaucoup plus raisonné.
On la divise en deux causes majeures : causes psychologiques et causes matérielles.
Causes psychologiques
Le consommateur est toujours poussé vers des produits nouveaux. Particulièrement les produits ou gadgets avec une dimension esthétique forte. La cause est le marketing et le matraquage publicitaire. Il est alors opportun de parler de "con sommateur" car, si on regarde précisément les faits, personne ne nous oblige à rester scotché devant la télévision, personne ne nous oblige à renouveler nos appareils fonctionnels. D'un autre côté, le marché (donc les consommateurs) est très friands de nouveauté, toujours, tout le temps. Si, dans un autre monde, la population tentait de faire durer ses produits le plus longtemps possible (marché de l'occasion, réparations...), ce qui est le cas en Afrique, les industriels ne feraient pas cette course effrénée à la nouveauté.
Mais la mode et la jalousie sont des sentiments intrinsèques à l'humain. Le seul reproche que l'on peut adresser à la société est un manque d'éducation par rapport à ces notions. Paradoxalement, la succession des crises économiques et politiques commencent à freiner le mouvement consumériste débuté à la sortie de la dernière guerre mondiale.
Causes matérielles
Miniaturisation, réparations à prix exorbitant, manque de pièces de rechange, incompatibilité, pièces de mauvaise qualité. Commençons par les vrais arguments. Les pièces de rechange sont peu ou pas disponibles et les réparations sont chères. C'est vrai, le marché de l'occasion et de la réparation s'est perdu avec l'hyper industrialisation. On considère les biens (quels qu'ils soient) comme des "consommables".
Incompatibilité et miniaturisation ? Désolé de vous apprendre quelque chose, mais le monde évolue et, en tant qu'ingénieur, je suis bien placé pour le voir. Les techniques s'affinent, les outils et les process que l'on met en place permettent d'être toujours plus efficace. C'est le cercle vertueux de la technologie : chaque outil permet de fabriquer un outil encore plus performant. On ne peut hélas pas sauter les étapes pour créer le produit parfait du premier coup. Cela entraîne des incompatibilités : mon lecteur CD ne lit pas les cassettes audio...
La miniaturisation rend les appareils plus performants, mais aussi plus difficile à réparer. C'est mal ? alors, qui de nos jours souhaiterait se balader avec un téléphone "portable" des années 90 ? On ne peut pas demander à un humain d'intervenir sur des composants de taille inférieure au millimètre.
Des gens ont lancé l'idée d'un téléphone en "blocs", l'idée est bonne, mais la compacité (et l'esthétisme) d'un téléphone vient du fait que tout est intégré, intégration complexe pour assurer des performances maximales (la batterie fait la taille de l'écran par exemple), chose que l'on ne peut pas à l'heure actuelle assurer en séparant les blocs. C'est un peu comme pour une maison, on ne peut pas changer de toit du jour au lendemain, on ne peut pas changer de dimensions de fenêtres à la volée. On la construit d'un bloc.
Les pièces sont de mauvaise qualité ? Comme dans mon article précédent, c'est plus un problème de coûts de fabrication et d'acceptation du marché que de l'obsolescence. Une mauvaise qualité influe sur l'image de marque des sociétés, ce qui n'est pas négligeable (cf Apple).
Conclusion
Réelle ou imaginaire, l'obsolescence programmée cache surtout la surconsommation catastrophique et irréversible de notre société... Il est urgent de n'apprendre à consommer que ce qui est nécessaire !