Politique

On veut des consignes !

Thursday, 18 February 2016
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Écrit par
Grégory Soutadé

Un instant !!!

Qu'est qui ya ?

C'est un nouveau patient, il faut l'enregistrer

On l'enregistrera plus tard, il a un couteau dans le dos

C'est la consigne

C'est où qu'on signe ?

C'est là qu'on signe

François Pérusse - Les urgences - 7

Ariane vend des confitures qu'elle fabrique artisanalement dans son petit laboratoire de Mouans-Sartoux. Un soin tout particulier est apporté, tant dans la fabrication, que dans la sélection des matières premières. C'est le parfait exemple de l'artisan de proximité, chose qui devient rare de nos jours. Seulement voilà, quand on ramène gentiment le pot de confiture vide (et propre) que l'on a acheté la semaine passée, Ariane nous indique qu'elle ne les reprend pas...

La réponse a de quoi surprendre, surtout que Mouans-Sartoux est réputée pour être une ville tournée vers l'écologie. Deux hypothèses s'offrent ici :

  • Soit Ariane achète des pots déjà stérilisés (et donc ne le fait pas elle-même)
  • Soit Ariane ne veut pas s'encombrer de cette charge de travail supplémentaire

Dans tous les cas, le pot finira dans un container de recyclage du verre. Ce type de recyclage a été le premier à voir le jour en France, suite à l'abandon progressive des consignes dans les années 60. Pour autant, même si elle est recyclée, une bouteille en verre ne pourra fournir que 80% à 90% de la matière première nécessaire à la fabrication d'une autre bouteille, le tout en étant fondu à plus de 1500°C. Il s'agit donc d'un processus complexe qui nécessite un matériel de pointe et beaucoup d'énergie. Pour faire bien, il faudrait aussi séparer le verre blanc et le verre coloré (à partir duquel on ne peut plus produire de verre blanc), ce qui n'est pas le cas en France. Le verre utilisé pour la vaisselle domestique n'est quant-à-lui pas recyclable car il utilise des composants de type vitrocéramique. On notera tout de même que le système de consigne des bouteilles persiste dans le cas des débits de boisson.

Cet exemple n'est que l'arbre qui cache la forêt. L'écologie est un domaine qui commence à toucher de plus en plus de consommateurspersonnes, faisant naître progressivement une prise de conscience collective, même si relativement réduite par rapport à l'ensemble de population mondiale dont la première des priorités est d'assurer sa propre survie (et pas forcément celle de ses descendants). On se rend compte qu'il est nécessaireimpératif de réduire la production de déchets (donc d'utilisation d'énergie et de matières premières). Les épiceries et petits commerces "bio" sont, dans ce secteur, souvent en avance. La dernière idée est de réduire les emballages au strict minimum : fini les portions individuelles, on vend désormais en vrac !

À moins d'avoir de très grosses mains pour pouvoir transporter tous ses produits, il faut donc des contenants. Le siècle dernier a été le siècle du pétrole. Pétrole à partir duquel on a pu synthétiser des plastiques plus ou moins appropriés à une utilisation alimentaire. Ces plastiques ont complètement éclipsés les contenants traditionnels tel que le verre : plus légers, plus résistants aux chocs, moins chers, aussi (voir plus) malléables. Le coût de transport et de stockage ont, de fait, été largement réduits. On pourrait arguer que le plastique est lui aussi recyclable, ce serait encore mieux s'il était réutilisable !

Le carton est l'autre grand gagnant dans la guerre des emballages : léger, peu cher, suffisamment solide pour sa tâche, facilement personnalisable, également recyclable, il peut même provenir de sources renouvelables, mais n'est toujours pas réutilisable !

Cette question des emballages est à la fois importante et universelle. Comme mentionné plus haut, certaines épiceries (bio ou non) vendent désormais en vrac. L'idée est bonne, mais n'est pas applicable à tous les produits. Un des inconvénients de ce système est la perte de fraîcheur du produit (exposé à l'air ambiant), ainsi que l'écrasement de celui-ci s'il se trouve dans des containers trop grands (les pertes sont d'autant plus grandes que le débit est faible), là où l'industrie agroalimentaire nous a habitué aux portions "individuelles".

Une solution naïve consisterait à prendre le meilleur des deux mondes : avoir des portions individuelles dans des emballages réutilisables (en verre ou non). Il faudrait donc revenir à ce fameux système de consigne. Sur le papier, l'idée est belle mais requiert un effort énorme.

En effet, l’essor des transports a permis de réduire virtuellement la distance entre producteurs et consommateurs. au XIXe siècle, il était peu envisageable de se fournir en matières premières alimentaires provenant de l'autre bout de la France. Les durées de transport et les modes de conservations n'étant pas suffisamment au point. On achetait donc des fruits et légumes du coin, le lait et les œufs provenaient de la ferme de Mme Michu... De nos jours, un Marseille-Paris se fait en une journée pour un transporteur. Rien de neuf là dedans me direz-vous. Pourtant, quand on regarde le paquet de biscuit de son supermarché, on ne réalise pas forcément combien il peut y avoir d'acteurs intervenants dans la chaîne. À minima, pour un produit 100% fabriqué en France, on peut trouver :

  • Les producteurs de matières premières
  • (Éventuellement) des grossistes
  • L'usine qui a réalisé le produit
  • Les producteurs d'emballages
  • Le distributeur (chaîne de magasins) qui possède une ou plusieurs centrales nationales
  • Le distributeur local

Le tout en ayant subi divers aller-retour via des transporteurs. La crise agricole qui secoue les médias n'en est que le reflet : le producteur ne vend plus directement au consommateur, mais à une chaîne de transformation/distribution qui se trouve alors en position de force pour négocier les tarifs (et qui peut surtout se fournir à l'étranger). Chaîne qui voit les emballages plastiques et cartons comme une aubaine extraordinaire de réduction des coûts. La charge du recyclage est alors assurée d'une part par le consommateur qui va trier ses déchets (hors emballages intermédiaires), puis par la collectivité locale qui va les récupérer, et enfin par le centre de recyclage. Il n'y a donc (pour l'industriel) aucun coût lié au produit une fois qu'il est sorti de l'usine, mis à part le service après-vente à cause d'une éventuelle erreur de fabrication.

La mise en place d'un système de consigne impliquerait une capacité à minima de tri, de stockage et peut-être de nettoyage (qui doit être fait au plus tôt) de la part du réseau de distribution, de gestion des retours et de nettoyage (stérilisation) de la part de l'industriel. Mécanisme qui a un coût non négligeable et qui nécessite une logistique importante. Le surcoût de la consigne était autrefois assumé par le consommateur. Une hausse généralisée des tarifs serait-elle acceptée ? Difficile de répondre oui quand on voit la guerre incessante des prix que se livrent les grandes chaînes qui compressent les coûts au maximum, quitte à vendre des produits de moins bonne qualité ou en étouffant les fournisseurs...

Autre point exploité par les industriels : l'identité visuelle. L'emballage d'un produit reflète une identité. En plus du marquage légal (composition, propriétés nutritionnelles, service après-vente...), l'industriel appose sa marque, son logo, sa publicité et même la forme de son emballage. il en résulte un moyen fort de communication et de différentiation là où un système de contenant uniforme permettrait de simplifier la consignation (multi sources, multi destinations).

Dernière barrière : la volonté du consommateur. Le monde a évolué. La gestion de l'alimentation (choix des repas, approvisionnement, préparation, vaisselle) demande beaucoup de temps. Autrefois, ce sont les femmes qui en héritaient. La situation a un peu changé avec une certaine répartition des tâches, mais, dans l'ensemble, les femmes restent maîtresses en cuisine, en plus de faire une journée complète de travail hors du domicile ! Donc, le temps lié à l'approvisionnement est une tâche que l'on essaie de réduire au maximum (d'où la popularité croissante des "drives"). La stratégie principalement appliquée par les actifs étant un seul passage au supermarché par semaine pour obtenir un (très) gros chariot. Passage qui se fait lors du peu de temps libre disponible. Dans ce cas, laver, trier et ramener des contenants d'une part, les déplacer durant toute la durée des courses d'autre part, nécessite un certain courage, d'autant plus si ces derniers se retrouvent plus lourds que le couple carton/plastique. La seule solution consisterait à fragmenter les courses en deux ou trois fois par semaine, ce qui est encore plus chronophage.

Bien que coûteux, il ne semblerait donc pas impossible de mettre en place un système de consigne. Néanmoins, cet exemple a un biais : l'usine de production se situe en France. Imposer la consignation à toute l'industrie agroalimentaire exclurait de fait une large partie des produits étrangers, ce qui reviendrait potentiellement à enfreindre la règle de libre circulation des biens et des personnes de l'Union Européenne...

Il existe également un problème technique lié aux produits de première fraîcheur (viande, poisson, produits laitiers, produits préparés...). Ceux-ci nécessitent des emballages dont tout ou partie est à usage unique. Il s'agit, par exemple, des fameux opercules fraîcheur. Il y a donc, dans ce domaine, des procédés et des matériaux à mettre au point pour les rendre recyclables et/ou réutilisables, sachant que les organismes de certifications sont très pointilleux. Si cela ne semble pas (du moins de l'extérieur) intéresser beaucoup d'industriels jusqu'à présent, je pense qu'il s'agit du produit du futur qui fera du détenteur de son brevet quelqu'un de riche. Dans la même veine, on notera que le pire exemple en matière de déchets provient des plats préparés : qualité très moyenne, emballage fraîcheur, sur emballage : tout finit à la poubelle... Il s'agit d'un marché extrêmement juteux exploitant le défaut moderne qui relègue l'alimentation à un plan secondaire par manque de temps et de motivation...

Dans un premier temps, il serait bon d'appliquer un système de consignation à tous les produits liquides alimentaires, avant de l'étendre aux contenants en verre, puis à l'ensemble des produits. Un premier pas dans la suppression des matières plastiques a été fait de part l'interdiction de distribution des sacs plastiques car, en plus d'utiliser des ressources, ils sont souvent source de pollution grave. Ce genre de mesure est de nos jours totalement comprise et acceptée (même si on râle quand on a oublié de prendre le sac des courses). On ne souhaiterait même plus revenir en arrière étant donné que les sacs réutilisables sont bien plus pratiques !

L'écologie de manière générale a un coût et nécessite une volonté et des efforts de chacun. Reste à savoir si l'on continue à exploiter aveuglément toutes nos ressources naturelles jusqu'à ce que mort s'en suive, ou si l'on décide de réagir afin d'infléchir la tendance.

Pourquoi ne peut-on pas parler de race blanche ?

Friday, 20 November 2015
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Écrit par
Grégory Soutadé

Je suis Paris

C'était il y a quelques mois. Nadine Morano, en perte de vitesse dans un parti qui n'a d'unité que celle de son président, a déclaré publiquement "La France est un pays judéo-chrétien, de race blanche.". C'est pas moi qui l'ai dit, c'est De Gaulle.

"Ce qui me choque, c'est que vous fassiez encore cette distinction" rétorque Laurent Ruquier. La bombe était lâché, elle a alimenté les médias pendant une bonne semaine. Le débat dérive alors sur les terres de la laïcité, pour y revenir un peu plus tard.

"Si vous voulez être présidente de la République un jour, n'utilisez plus jamais le mot race, parce que c'est indécent" conclu Yann Moix.

En effet, ce type de déclaration choque en dehors de contexte et de réflexion. Une petite phrase, plusieurs notions : Qu'est-ce que la France ? Qu'est-ce que la République Française ? Qu'est-ce qu'une race ? Quel est le rôle des médias et de la société dans le formatage de l'information ?

Tout d'abord, qu'est-ce que la France ? La France d'aujourd'hui est géographiquement définie par des frontières connues vis-à-vis des autres états. Elle est composée de citoyens Français et non Français. Son interlocuteur au niveau international est représenté par le gouvernement. Gouvernement élu lors d'élections démocratiques. Il s'agit d'un schéma classique dans le monde actuel, schéma lui-même issu du modèle de ... la révolution Française !

Cet état de fait n'a pas toujours été en vigueur. Ses frontières, par exemple, ont variés dans le temps. Il y a peu, l'Alsace ne faisait plus partie de son territoire. Si l'on remonte un peu plus, on peut éventuellement associer la notion de France au royaume des Francs, ou du moins à une partie de ce qu'il a pu être il y a 1500 ans. Et avant ? Elle faisait partie de l'Empire Romain d'Occident. Et avant ? Une terre peuplée de "barbares". Et avant ? Une terre.

L'origine de la France est donc sujette à discussion. Néanmoins, ce qui fait une nation, ce n'est pas tant ses frontières, ni ses représentants politique, mais bel et bien les humains qui la compose. Des humains, donc une culture, une langue, une histoire commune. En somme, une identité. Cette identité est ce qui distingue un Français, d'un Italien ou d'un Allemand. La culture Française est à la fois un brassage Européen, national et local. Fait étonnant, le mode de vie est différent entre le Nord et le Sud, entre l'Est et l'Ouest du fait des disparités géographiques et micro culturelles. Pourtant, il n'y a qu'un seul pays.

Force est de reconnaître que la religion majoritaire et traditionnelle est le Christianisme.

En ces temps de tensions religieuses, qui n'est rien d'autre qu'une guerre de pouvoir sous couvert de la religion, chaque mot compte. Attiser les tensions est facile, et même, politiquement intéressant. Car, si la France est traditionnellement issue de peuples d'Europe occidentale, elle possède une histoire forte avec ses anciennes colonies, et plus particulièrement les colonies issues d'Afrique, reflet d'un âge d'or dont le point culminant se situe au XIXe siècle.

Du fait de leur supériorité technologique, les Européens ont toujours considéré les populations locales comme des esclaves ou assimilés. La différence culturelle forte pour ces minorités grandissantes n'a pas aidé à leur intégration lorsque ceux-ci sont venus s'installer en métropole. Pas plus que le rejet du statut de citoyen Français post seconde guerre mondiale, et encore moins la décolonisation sanglante qui s'en suivie. Il faut ajouter à cela la pauvreté et la concentration urbaine, pour parer au plus pressé dans une France en reconstruction. En découle de la misère, de la violence et du communautarisme. On vit ensemble, mais chacun de son côté.

C'est un cercle vicieux, dont il est difficile de sortir. On ne voit et on ne nous montre que les mauvaises expériences avec les populations défavorisées. Populations, qui, bien que travaillant dans l'ombre, ne sont vues que comme délinquants et mangeurs de ressources. Statistiques à l'appui, il y a une relation entre population d'origine étrangère et délinquance. On pourrait conclure ici, pourtant, la délinquance n'est pas une caractéristique des étrangers, mais bel et bien de la pauvreté (tant matérielle qu'intellectuelle).

En ces temps économiquement difficiles, il n'est pas évident de se faire à l'idée qu'il faudra partager encore plus le gâteau, alors qu'on le voit fondre régulièrement. C'est pourtant la notion de Fraternité à la base de notre République. Cependant, la fraternité n'est pas à sens unique, et chacun doit y mettre du sien pour que le système fonctionne. Comme pour l'amitié, c'est une relation multi-parties. Faire le premier pas pour une réconciliation est un acte difficile.

Où est passé l'ascenseur social me direz-vous ? J'entends au loin hurler qu'il est cassé, ce qui est faux. L'ascenseur social, est là, mais on refuse de le voir, il s'appelle "éducation". L'éducation, c'est ce qui nous distingue des animaux. L'éducation, c'est apprendre la notion de ce qui est bon, de ce qui est mauvais, du respect, de la vie en société. On pourra mettre des milliards pour lutter contre la pauvreté sans résultat si on n'en accorde pas une grande partie à l'éducation. À l'éducation, il faudra ajouter l'instruction afin d'avoir des repères intellectuels, pratiques, d'avoir des connaissances suffisantes pour connaître le monde, le comprendre, y évoluer et développer son sens critique (permettant d'évaluer la véracité de telle information ou de tel discours). Ces notions sont des armes puissantes, si bien que les régimes totalitaires en restreignent le plus possible l'accès, particulièrement aux femmes. Pourquoi les femmes ? Parce que ce sont elles qui s'occupent des enfants ! Par l'éducation on peut modeler un homme comme on le souhaite.

Il n'y a pas de secret, la réussite est directement liée à l'éducation/l'instruction. Les personnes sortant des meilleures écoles auront une bonne situation. Mais il ne faut pas restreindre l'instruction à un point de vue purement intellectuel. L'éducation aux métiers manuels peut aussi mener à une excellence technique reconnue (et donc rémunérée), quel que soit le domaine. Bien sûr, prendre cet ascenseur demande plus d'effort que de monter dans celui de la facilité, de la délinquance, où on finit par stagner rapidement...

C'est en 1932 que le ministère de l'Instruction Publique (initié sous la Restauration) devient celui de l'Éducation Nationale. L'Éducation Nationale porte mal son nom, puisque sa mission n'est pas d'éduquer, mais d'instruire. Autrefois elle en avait les moyens (et même un peu trop). Ces abus ont progressivement été restreints dans le statut de l'enseignant, qui doit désormais se concentrer sur l'instruction. Instruction qui est impossible s'il n'y a pas d'éducation à la base.

L'autre fait sociétal est le déclin de l'instruction en lui-même, particulièrement sous le gouvernement actuel. Les enfants sont pris pour des idiots incapables de travailler et d'apprendre par cœur les notions de base (le b-a ba). Tout est mis en œuvre pour qu'ils ne se retrouvent pas devant une situation d'échec. Résultat, on n'inculque plus de repères et de notions simples. Alors qu'il faudrait plutôt travailler (et donc former les enseignants) à la gestion de l'échec. Le problème est pris à l'envers. Un article satirique particulièrement drôle est paru sur legorafi à ce sujet.

Il y a donc en France plusieurs peuples qui cohabitent plus ou moins bien. Mais peut-on parler de "race" ? Le dictionnaire (Larousse) donne des définitions antagonistes :

Population animale résultant, par sélection, de la subdivision d'une même espèce et possédant un certain nombre de caractères communs transmissibles d'une génération à la suivante.

Catégorie de classement de l'espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, sans aucune base scientifique et dont l'emploi est au fondement des divers racismes et de leurs pratiques. (Face à la diversité humaine, une classification sur les critères les plus immédiatement apparents [couleur de la peau surtout] a été mise en place et a prévalu tout au long du XIXe siècle. Les progrès de la génétique conduisent aujourd'hui à rejeter toute tentative de classification raciale chez les êtres humains.)

Littéraire. Lignée familiale considérée dans sa continuité ; ensemble des ascendants ou des descendants d'un personnage ou d'un groupe humain

Ensemble de personnes présentant des caractères communs (profession, comportement, etc.), et que l'on réunit dans une même catégorie

En résumé, une race est un groupe d'une même espèce possédant des caractéristiques communes. Cependant, s'il est permit de subdiviser les espèces animales, on ne doit plus faire de distinction de race en ce qui concerne l'espèce humaine. Scientifiquement, l'humain est une espèce animale, cette décision est donc purement philosophique. On touche ici aux mœurs sociétales qui ne veulent pas faire de distinction entre les êtres humains. Si la volonté est bonne, à savoir que tous les humains sont égaux (concept d'Égalité de la République), on en vient simplement à nier progressivement nos différences.

Cette recherche absolue de l'égalité est absurde. Charles Darwin (ah mince, un contemporain du XIXe) a développé la théorie de l'évolution. Théorie (bien qu'affinée) que personne ne conteste aujourd'hui. Un organisme biologique évolue dans son environnement physique direct dans le sens de la survie de l'espèce. Il va muter afin qu'un maximum de ses représentants puissent survivre. Les plus faibles et les moins adaptés mourront et/ou ne se reproduiront pas.

Toujours en suivant cette théorie, on peut avancer l'hypothèse que tous les êtres vivants actuellement sur Terre sont issus d'une ou plusieurs souches.

Les mammifères (donc l'Homme) en particulier ont une seule souche commune. Si on avance dans le temps, on peut trouver le groupe des Hominidés, dont l'Homo Sapiens est un sous-ensemble. C'est le père de tous les humains. Voilà où s'arrêtent les philosophes. Pourtant, selon sa répartition géographique, l'Homo Sapiens a légèrement muté. On a ainsi une multitude de morphotypes distincts, chacun étant adapté à son environnement, à son alimentation, à son mode de vie, que l'on se refuse de classer en race, ne voulant pas retenir un critère particulier. S'ils ne sont pas incompatibles entre eux, les humains sont bel et bien différents : la peau foncée est adaptée à un soleil fort, au contraire, la peau claire permet de capter le soleil, les peuples vivant en altitude ont un système cardiovasculaire en conséquence, les Européens, ayant un mode de vie confortable seront en moyenne plus grands, les yeux bridés permettent de se protéger de la réverbération du soleil et du vent...

Pour éviter toute forme de racisme, on impose une restriction plutôt que d'éduquer à la compréhension et la tolérance de nos différences. Le problème est encore une fois pris à l'envers. Comble de l'hypocrisie, les gens policés parleront de "type", ce qui revient strictement au même.

Reconnaître nos différences, ce ne serait pas établir un ordre hiérarchique, ce n'est pas dire celui-là est mieux, celui-là est mal. L'aberration actuelle, dans la recherche de l'égalité absolue conduit à des comportements tels que, par exemple, réaliser de la discrimination positive, qui impose des personnes pas forcément compétentes là où d'autres auraient été beaucoup plus efficaces. La parité obligatoire est une autre forme de discrimination positive. Ce n'est pas en imposant que l'on va changer les mentalités. La seule chose importante étant la compétence et la capacité d'intégration à une équipe. C'est cela qu'il faut inculquer, non pas trouver une solution de substitution bancale.

La nature, par essence, c'est la diversité, c'est l'inégalité. La société essaie de compenser cette inégalité grâce aux armes juridiques dont elle dispose, parfois un peu trop. Il n'est nul question de segmenter ou de créer des interdictions, mais, typiquement, certains domaines professionnels sont plus favorables aux hommes qu'aux femmes, et inversement. Les hommes sont plus à l'aise pour des aspects techniques et matériels, tandis que les femmes ont une plus grande sensibilité dans les contacts humains. Caractères qui sont le fruit de notre condition animale : la force de chasser et subvenir aux besoins primaires pour l'un, la douceur d'enfanter et d'élever pour l'autre. La négation de ces éléments traduit l'incompréhension de ce que nous sommes. Chose encore plus terrible car il en découle un manque de repères clairs pour les générations actuelles et futures.

En poussant ce concept d'égalité à l'extrême, on pourrait imposer un salaire, une habitation, des biens matériels, une religion, une façon de penser, un morphotype (certains petits bruns Austro-Hongrois seraient ravis). Il n'y aurait plus que des clones d'Humains sur terre. C'est, au fond, un simili de communisme. Bien que cette thèse se base sur des idées louables, son application est contre nature. En imposant l'égalité, on divise. D'un côté ceux qui imposent, de l'autre ceux qui sont imposés. On freine l'évolution, l'innovation, l'imagination, qui découle de la liberté, et donc de la différence.

Heureusement pour nous, le premier fondement de la République est la Liberté. Liberté qui permet à tout un chacun de vivre selon ses principes, du moment qu'ils sont conformes à la législation en vigueur. C'est cette liberté qui fait que notre société évolue en fonction des peuples qui la compose. Nadine Morano ne veut pas que son quartier change, que des mosquées s'y construisent. Elle a peur de perdre son identité. Question est épineuse que celle de l'identité. D'ailleurs, le pseudo débat national d'il y a quelques années n'a aboutit à rien. Le monde évolue constamment, les choses changent tôt ou tard. Si l'on veut conserver son identité, il faut l'entretenir, qu'il y ait une mosquée en face de chez soi ou non. La culture, les traditions, les langues, la gastronomie, le savoir faire, les produits, la philosophie, il faut les entretenir activement. C'est un travail réel qui ne se fera pas juste parce qu'on le souhaite. Comme une vieille église, on ne peut déplorer son érosion si on ne fait rien pour la conserver.

Encore une fois, il faut éduquer les gens, c'est notre seul salut. Nous ne nous rendons pas forcément compte de la richesse et de la diversité culturelle que nous possédons en France. Du savoir et de l'expérience de nos anciens (qui ont connu un monde simple et brut), qui disparaît avec eux. L'ère de l'instantanéité, de la mono culture, de la mono idéologie, de la mondialisation nous fait souvent oublier nos racines, nos repères et nous fait parfois perdre de vue les fondamentaux.

Les paroles de Mme Morano sont choquantes dans un monde où il faut être politiquement correct, où l'on ne peut pas exposer une réflexion dans un temps de parole très court. D'un certain côté, heureusement, car l'arrière pensée n'est pas celle que je viens de développer, mais uniquement à but électoral, politicien. Pour que les médias s'intéressent à une personne en manque de lumière, ayant un discours populiste primaire. Malheureusement, ce n'est pas la seule dans ce cas...

Réflexions à la mémoire d'André Gastaud (1940-2015)

Je suis Charlie

Wednesday, 14 January 2015
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Écrit par
Grégory Soutadé

Je suis Charlie

Je suis Charlie. Au début on entend une vague news : attentat chez Charlie Hebdo. Où ça ? Dans la rédaction de Charlie Hebdo ! Soit. On apprend ensuite que des hommes sont venus et ont tiré dans le tas, c'est moins drôle. Les dessinateurs emblématiques, ainsi que l'équipe de rédaction, mais aussi d'autres innocents sont morts. Finalement, on suit avec de plus en plus d’assiduité la cavale et le double assaut des forces de l'ordre. C'est un drame qui s'est peu à peu découvert et, prendre un peu de recul, apprendre ce qu'il s'est réellement passé (au-delà du tapage médiatique), laisser passer l'émotion, n'est que plus bénéfique pour en tirer un article.

Je suis Charlie. Qu'est-ce que cela veut dire exactement ? ça veut dire que je suis un homme libre, que je marche droit, que je suis libre de m'exprimer. Plus encore quand on tient un blog sur internet, quand ce qui est écrit est librement accessible de New York à Tokyo, en ne passant pas par la Chine. Plus encore quand, en plus d'être auteur, on est rédacteur en chef et responsable de la publication. C'est le propre de la décentralisation : ce que j'écris, j'en suis seul responsable. Ni Facebook, ni Twitter, ni Skyblog ne pourront l'effacer !

Je suis Charlie. Pourquoi ? Cette question n'a, outre les médias à sensation, qu'une moindre importance. Charlie Hebdo, personne n'en parlait il y a une semaine à peine. Un tirage pour seulement 0,05% de la population française. Aujourd'hui, tout le monde est Charlie. Ceux qui l'aiment, ceux qui ne l'aiment pas, et surtout tous ceux qui ne le connaissent pas. Le pourquoi, c'est une pulsion, ou, à défaut, un ordre survenu brusquement. Un assaut destructeur planifié à la va vite par deux simple exécutants.

Je suis Charlie. La véritable question, c'est comment ? Comment deux jeunes hommes en sont arrivés à prendre les armes pour massacrer de sang froid une tablée d'innocents. Je pense que l'on peut trouver deux explications majeures. La première, et la plus facile pour la société, puise sa source dans ce que l'on appelle communément Al Qaida, l'État Islamique, Daesh... Ces groupes terroristes ont pris une ampleur considérable depuis 2001. Ils disposent d'importants moyens de communication (notamment via les réseaux sociaux). Mais surtout, ils ont un énorme potentiel d'endoctrinement. Sur le terrain, ils ont les financements nécessaires pour mener une guérilla terroriste. C'est le régime de la peur, régime favorisé par le chaos qui règne au moyen orient et en Afrique.

Les États-Unis et l'Europe sont en partie responsables de ce chaos. En envahissant l'Afghanistan et l'Irak, ils ont, certes, mis à mal les régimes dictatoriaux en place, mais se sont retirés sans avoir pu apporter la paix et la sérénité pour les populations locales. Un dictateur au pouvoir n'est pas une solution, le chaos l'est encore moins. La deuxième partie de ce chaos intervient avec la révolution arabe. Elle n'est pas néfaste en soit, puisqu'elle apporte aux peuples la liberté de choisir leur avenir. Mais, c'est surtout la période de transition post révolution, jusqu'à la stabilisation des nations, qui permet aux plus forts de tenter de prendre le pouvoir par les armes (ou du moins d'essayer). On peut aussi noter le silence de la ligue arabe par rapport aux conflits qui se déroulent juste à leurs frontières...

Il ne faut pas oublier non plus que, les dictateurs en place, ne le sont pas forcément par hasard. Certains ont reçu des soutiens extérieurs en échange de contrats commerciaux, avantages politiques ou simplement financiers. C'est un peu clichés, mais le film "Lord Of War" donne un bon aperçu du niveau de corruption que l'on peut trouver un peu partout dans le monde. Si on revient quelques dizaines d'années en arrière, la décolonisation des puissances Européennes a laissé place au même vide que le désengagement de l'Afghanistan et de l'Irak, rapidement comblé par des groupes armés. Ne parlons même pas de la guerre froide qui a vu une prolifération massive des armes de guerre (autant lourdes que légères) que l'on retrouve un peu partout dans le monde.

La deuxième explication est encore moins plaisante. Le massacre de Charlie Hebdo est un problème français. Les exécuteurs sont français. Ils ont le parfait profil psychologique pour mener ce genre d'opération. Des meurtriers ? Pas vraiment. Surtout des personnes en détresse, que la république a abandonnée. Ce sont les laissés pour compte du système. Quel que soit le système en place, il y aura toujours des laissés pour compte, mais, si on veut éviter un nouveau Charlie, il faut avant tout travailler sur ce point. Dans les quartiers où l'état n'a plus d'emprise, construit pour parquer les immigrés au sortir de la seconde guerre mondiale, citoyens de seconde classe, où règne la loi du plus fort, la loi de la délinquance, où les gens grandissent dans un chaos social et familial, dans la haine permanente, exclus (à tort ou à raison) du système, il est facile d'attiser encore plus ces sentiments. Plus encore quand on invoque un motif religieux. On l'oublie souvent, mais la religion (quelle qu'elle soit) est un repère. Un repère là où il n'y en a plus. C'est l'arme des recruteurs, donner l'espoir qu'un homme puisse faire quelque chose d'utile, venger ses frères qui tombent sous les balles. Charlie, malgré sa faible audience, était un symbole, du pain béni (si je puis dire) auprès des recruteurs pour attiser la haine et renforcer ce sentiment de victimisation des combattants radicaux.

Mais, si mourir en martyr est un honneur, assassiner des innocents n'est pas un acte de foi. Les assassins ne sont pas des martyrs, ce sont des assassins. Invoquer le nom de dieu pour tuer, c'est le salir.

À Marseille, il y a eu un règlement de compte par mois en 2014. La violence du procédé est la même. Ne parlons même pas de ce qui se passe en Afrique et au Moyen Orient (Syrie en tête). C'est devenu tellement banal, que l'on n'y prête plus attention. De plus, la censure médiatique existe dans nombre de pays et pourtant, la mobilisation internationale est relativement faible. C'est un peu l'hypocrisie que dénonce certains dessinateurs.

À l'opposé, la tentation de renforcer les contrôles au niveau de la vie privée/liberté informatique est forte. Pourtant, c'est tout le contraire qu'il faut faire ! Les agissements de la NSA, en collaboration avec les services secrets internationaux, sont contre-productifs. Au lieu de se consacrer sur des cibles, tout le monde est espionné. Résultat, tout le monde augmente le niveau de sécurité de ses connexions ! Donc, il est de plus en plus difficile de capter et tracer ce genre d'attentat. Le groupe Anonymous, en réalisant des DDoS de sites islamiques radicaux, ainsi que des défaçages n'ont rien compris non plus. Il faut continuer à garder ces sites en vie et tracer les utilisateurs. Qu'ils en fassent tomber un et dix renaîtrons, c'est exactement la même chose pour les sites pirates dont ils sont les gestionnaires !

Tomber dans la haine n'est pas la solution. D'un côté, ceux qui profitent de cette aubaine pour commettre des actes islamophobes et, de l'autre, ceux qui approuvent ces attentats. Il faut expliquer, surtout aux plus jeunes, ce qu'il en est. Expliquer ce que sont réellement les caricatures, leur contenu, plutôt que de laisser entrer l'idée dans leurs têtes que "le prophète a été insulté" sans autre argument. Expliquer que l'Islam est, au même titre que les autres, une bonne religion. Le point positif que l'on a pu voir lors des manifestations, est le rejet par la majorité de ces actes ainsi que le non amalgame entre Islam et terrorisme. Mais, comme pour les groupes terroristes, c'est toujours une minorité haineuse qui entache la majorité.

La conclusion de la semaine qui vient de s'écouler ? Peut être une prise de conscience de l'aspect global des choses. Moi, en tant que citoyen français, en tant que citoyen européen, en tant que citoyen du monde, que puis-je apporter pour infléchir ce mouvement ? Mais aussi Charlie ? Que va-t-il devenir une fois que le souffle médiatique sera retombé ? Le plus dur reste à faire et le chemin est loin d'être facile !

Nexus 4

Wednesday, 18 June 2014
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Écrit par
Grégory Soutadé

Nexus 4

Nexus 4

Heureux possesseur d'un Nexus 4 depuis 6 mois (sortie officielle novembre 2012), je me suis demandé : "Et si je devais changer de téléphone, lequel prendrais-je ?". Le marché du téléphone intelligent (smartphone) est saturé, toutes les gammes sont couvertes : de 50€ à 800€ (à la louche). Pourtant, il n'y a plus de réelles innovations depuis un certain temps et, la pression du marché qui veut un nouveau modèle chaque année bride un peu l'impulsion créatrice des constructeurs.

Les principaux axes novateurs sont logiciels avec, d'une part les applications disponibles (mais non lié à un constructeur) et, d'autre part, le système d'exploitation, mais ça reste le plus souvent cosmétique. Côté matériel, c'est la course à la puissance (processeur, mémoire...), à l'affichage haute définition (et/ou taille de l'écran) et au capteur photo. Apple a introduit le lecteur d'empreinte, mais c'est plus un outil de fichage qu'une réelle innovation...

Néanmoins, le Nexus 4 (fabriqué par LG) se distingue dans sa catégorie par deux innovations qu'on ne retrouve pas (ou peu) ailleurs :

  • Une petite LED multicolore en bas de l'écran. Gérée avec des applications comme "Light Flow lite", elle permet de connaître l'état du téléphone (batterie faible, appel manqué, nouveau SMS...) sans avoir à allumer l'écran, ce qui offre un gain de temps et d'énergie incroyable.
  • Il est compatible Qi. Qi est une norme de transmission d'énergie sans fil. Dans notre cas, il s'agit de pouvoir recharger son téléphone par induction. De multiples supports Qi sont disponibles, ils vont en général de 20€ à 80€. La charge complète dure un peu plus de 3h.

C'est deux fonctionnalités ont été reportées dans le Nexus 5, mais je trouve l'écran trop grand. Le reste, c'est Android qui le fournit, et particulièrement le mode glissé (swype) de l'application SMS que j'adore !

Côté batterie, elle tient entre 7 et 10 jours pour mon utilisation (faible). Cerise sur le gâteau : le téléphone est nu de toute surcouche logicielle et c'est le premier (et le mieux supporté) à recevoir les mises à jour pour Android !

Finalement, son prix attractif (< 400€) en fait (de mon point de vue) le meilleur téléphone. Ce qui ne cache pas non plus certains défauts :

  • Pas de tuner radio
  • Bords de l'écran fragiles (dont nécessité ABSOLUE d'avoir une coque)
  • Capteur photo médiocre

Mon chargeur Qi: Chargeur Qi Google

Obsolescence programmée

On parle souvent d'obsolescence programmée, de non réparation des matériels modernes... Pourtant, après une chute d'un petit mètre, l'afficheur LCD s'est cassé (mais pas la vitre). Suite à ce choc, les deux tiers des pixels sont morts. Pour 160€ pièces et main d’œuvre (ça fait mal par rapport au prix du téléphone neuf...), j'ai pu le faire changer (en réalité il faut changer tout le bloc écran).

L'obsolescence programmée est un concept biaisé, une sorte de théorie du complot. Il s'agirait d'introduire volontairement un défaut dans le produit afin que le consommateur le renouvelle régulièrement. Si certaines techniques ont pu être utilisées, voir le sont encore, cela reste assez marginal de nos jours. Ce mythe comme propagé par ce site résulte d'une incompréhension des effets pervers de la société de consommation et d'une progression technologique hyper rapide. Gageons que l'article Wikipediesque est beaucoup plus raisonné.

On la divise en deux causes majeures : causes psychologiques et causes matérielles.

Causes psychologiques

Le consommateur est toujours poussé vers des produits nouveaux. Particulièrement les produits ou gadgets avec une dimension esthétique forte. La cause est le marketing et le matraquage publicitaire. Il est alors opportun de parler de "con sommateur" car, si on regarde précisément les faits, personne ne nous oblige à rester scotché devant la télévision, personne ne nous oblige à renouveler nos appareils fonctionnels. D'un autre côté, le marché (donc les consommateurs) est très friands de nouveauté, toujours, tout le temps. Si, dans un autre monde, la population tentait de faire durer ses produits le plus longtemps possible (marché de l'occasion, réparations...), ce qui est le cas en Afrique, les industriels ne feraient pas cette course effrénée à la nouveauté.

Mais la mode et la jalousie sont des sentiments intrinsèques à l'humain. Le seul reproche que l'on peut adresser à la société est un manque d'éducation par rapport à ces notions. Paradoxalement, la succession des crises économiques et politiques commencent à freiner le mouvement consumériste débuté à la sortie de la dernière guerre mondiale.

I've got an iPhone, an iPad, iPhoto and an iBook... Now I just have to get an iLife...

Causes matérielles

Miniaturisation, réparations à prix exorbitant, manque de pièces de rechange, incompatibilité, pièces de mauvaise qualité. Commençons par les vrais arguments. Les pièces de rechange sont peu ou pas disponibles et les réparations sont chères. C'est vrai, le marché de l'occasion et de la réparation s'est perdu avec l'hyper industrialisation. On considère les biens (quels qu'ils soient) comme des "consommables".

Incompatibilité et miniaturisation ? Désolé de vous apprendre quelque chose, mais le monde évolue et, en tant qu'ingénieur, je suis bien placé pour le voir. Les techniques s'affinent, les outils et les process que l'on met en place permettent d'être toujours plus efficace. C'est le cercle vertueux de la technologie : chaque outil permet de fabriquer un outil encore plus performant. On ne peut hélas pas sauter les étapes pour créer le produit parfait du premier coup. Cela entraîne des incompatibilités : mon lecteur CD ne lit pas les cassettes audio...

La miniaturisation rend les appareils plus performants, mais aussi plus difficile à réparer. C'est mal ? alors, qui de nos jours souhaiterait se balader avec un téléphone "portable" des années 90 ? On ne peut pas demander à un humain d'intervenir sur des composants de taille inférieure au millimètre.

Phone bloks

Des gens ont lancé l'idée d'un téléphone en "blocs", l'idée est bonne, mais la compacité (et l'esthétisme) d'un téléphone vient du fait que tout est intégré, intégration complexe pour assurer des performances maximales (la batterie fait la taille de l'écran par exemple), chose que l'on ne peut pas à l'heure actuelle assurer en séparant les blocs. C'est un peu comme pour une maison, on ne peut pas changer de toit du jour au lendemain, on ne peut pas changer de dimensions de fenêtres à la volée. On la construit d'un bloc.

Les pièces sont de mauvaise qualité ? Comme dans mon article précédent, c'est plus un problème de coûts de fabrication et d'acceptation du marché que de l'obsolescence. Une mauvaise qualité influe sur l'image de marque des sociétés, ce qui n'est pas négligeable (cf Apple).

Conclusion

Réelle ou imaginaire, l'obsolescence programmée cache surtout la surconsommation catastrophique et irréversible de notre société... Il est urgent de n'apprendre à consommer que ce qui est nécessaire !

J'admire les pauvres, ils génèrent tellement moins de déchets que nous !

Europe : je t'aime, moi non plus

Tuesday, 03 June 2014
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Écrit par
Grégory Soutadé

Je crois que nous sommes perdus !

Contrairement à ce qu'annoncent tous les médias, les élections Européennes n'ont pas été un ras de marrée, ni un séisme, simplement la confirmation que, d'une part nous vivons une période difficile (via le vote Front National) et que, d'autre part, les gens ne savent pas ce qu'est l'Europe (57% d'abstention). Apparement, on ne nous a pas assez expliqué ce qu'était l'Europe et pourquoi il était important de voter.

Qu'est ce que l'Europe ?

L'union Européenne pour être précis est une confédération d'états. Pour simplifier, il s'agit de 28 pays proches géographiquement qui se sont unis pour se développer ensemble. L'Europe est présente dans tous les domaines : politique, économique, monétaire, agricole, industriel, culturel, scientifique, militaire...

Comment ça marche ?

Le développement commun passe par le vote de lois au niveau Européen qui sont directement ou indirectement applicables dans chaque pays, mais aussi par le vote de budgets affectés aux différents programmes culturels, scientifiques, agricoles... Ces lois sont proposées par la commission Européenne à Bruxelle (équivalent du gouvernement) puis votées au parlement Européen de Strasbourg. Les députés du parlement sont en nombre plus ou moins proportionnel avec la population du pays d'origine. Il y a environ 750 députés, élus pendant 5 ans, pour représenter les quelques 500 millions d'Européens.

L'Europe ça ne me concerne pas

Qu'on le veuille ou non, nous sommes Européens. L'union Européenne est partout, il n'y a qu'à voir le logo CE sur les produits que nous achetons, les aides et projets venant de l'Europe, les restrictions agro-alimentaires imposés aux agriculteurs, les normes requises pour construire un bâtiment... Beaucoup de nos lois ne sont que l'application de directives venant de Bruxelle.

L'Europe c'est mal

L'Europe est une entreprise humaine, donc par définition imparfaite. Elle essaie de mettre en place une politique commune pour des pays historiquement liés et pourtant avec des cultures parfois très différentes. C'est toute la différence avec les États-Unis qui ont en commun histoire, langue, monnaie et culture, ce qui facilite bien des choses. Bien sûr qu'il y a des ratés, des milliards qui sont jetés par la fenêtre, des erreurs de casting, des lois absurdes... Sans parler de toute la lourdeur administrative que tout cela requiert. Mais il y a aussi les avantages de la volonté d'unification : les normes (quand elles sont bénéfiques), la monnaie, la libre circulation des personnes et des biens... Il n'y a pas plus d'erreurs au niveau Européen qu'au niveau national. L'Europe est financée par les plus riches ? C'est scandaleux ? Pourtant il s'agit du même système que pour l'assurance maladie ou les impôts...

Le franc c'était mieux

L'euro a été crée pour être une monnaie stable, ce qui empêche de jouer sur le montant de la dette en créant des liquidités à foison et donc devrait responsabiliser les états sur la gestion de leur budget. On ne peut pas vivre éternellement à crédit, c'est une fuite en avant que les politiques essaient de compenser par la croissance supposée. Mais il ne faut pas imputer à l'euro l'augmentation du coût de la vie (sauf lors du passage à l'euro qui a vu les prix arrondis à la hausse, mais pas les salaires...) qui est la combinaison de l'inflation naturelle induite par le système capitaliste et de la situation économique et politique actuelle. C'est pour cela qu'on ne peut comparer tels quels les prix actuels (en euro) avec ceux d'il y a quinze ans (en francs). Les économistes parlent souvent en monnaie constante.

Mon plombier est Polonais et ma voiture Roumaine

Le problème est plus complexe que la simple ouverture des frontières. Il mélange trois facteurs :

  • Le consommateur veut des produits les moins chers possible
  • La concurrence internationale (et la croissance interne) oblige à réduire les coûts de fabrication quitte à réduire la qualité
  • Les entreprises veulent réaliser un maximum de marge, donc délocalisent (même des sites rentables)

Les mots clés sont capitalisme (le marché donne la direction) et société de consommation (posséder des biens). C'est donc cette entente tacite entre les consommateurs et l'industrie qui amène depuis 50 ans la désindustrialisation de la France. Exemple : Vico était leader des chips sur le marché Français, pourtant la plupart des personnes achètent les américaines de Lay's (ou pire) moins cher, mais moins bon. La tendance politique et sociale s'inverse depuis quelques années, particulièrement avec l'arrivée du gouvernement socialiste, même si le ministre concerné est passablement ridicule dans chacune de ses interventions : on essaie de ramener nos usines en France, de retrouver notre savoir faire. Cela va de paire avec le mouvement écologique qui veut que l'on consomme des produits locaux et le mouvement bio qui veut que l'on mange de manière plus saine, donc avec des produits frais de NOS agriculteurs et pas des légumes espagnols qui auraient mûris pendant le voyage.

Les politiques sont tous pourris

Le pouvoir change les hommes (et les femmes), c'est un fait. Mais il ne faut pas oublier que les médias ne couvrent que la politique sensation, les combats de coqs et les déclarations minables de ceux qui sont le plus en vue. Bref, on aime bien s'auto flageller en oubliant de souligner le travail accompli au jour le jour par une grande partie de la classe politique.

Je ne connais pas les personnes pour qui je vote

C'est exact, car le vote est une délégation de pouvoir. On élit (pour ceux qui vont voter...) un représentant sans l'avoir jamais rencontré, sans connaître son passé. On ne peut qu'espérer qu'il fera de son mieux et ira dans la direction que l'on souhaite mais, particulièrement au niveau Européen, on ne peut pas avoir de contrôle sur ce qu'il va faire ou non. Le problème est le même pour les autres élections : un maire, un député, un président...

Conclusion

La conclusion de tout ce blabla ? Il faut aller voter ! Qu'on aime l'Europe ou qu'on la déteste, le seul moyen de se faire entendre est de choisir une liste qui sera la plus proche de nos idées. Ça ne sert à rien de gueuler à tout bout de champs si on ne dit rien le jour où on nous le demande !

Barack, là, je suis sûre que vous m'entedez. Je vous assure que non