Politique

Moi président

Sunday, 22 August 2021
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Écrit par
Grégory Soutadé

La prochaine élection présidentielle (et législative) se profile. À la rentrée, nous aurons droit à la déclaration de candidature de la plupart des prétendants, passés ou non par une primaire. Force est de constater que malgré la succession des têtes diverses et variées à la plus haute fonction de l’état, il n'y a pas vraiment eu de changement important de trajectoire politique, tout au mieux quelques mesurettes (le plus amusant étant de voir un président de "droite" mettre en œuvre des mesures de "gauche" et inversement). En parallèle, le GIEC a remit le premier volet de son sixième rapport (en 30 ans). 1500 pages qui vont permettre d'alimenter les toilettes des différents bureaux présidentiels.

Car malgré les avertissements répétés, les signes évidents (inondations, incendies, canicules, sécheresses) à répétition (l'exceptionnel devient la norme), il n'y a pas de véritable volonté de changement profond (Le changement, c'est maintenant disait-il). Car l'on souhaite que les choses s’améliorent sans avoir à modifier notre quotidien confortable. Car sans mesures coercitives, chaque acteur va poursuivre son grand n'importe quoi jusqu'au maximum de ses possibilités, en dépit du bon sens. Il ne faut pas non plus tout voir en noir. L'on peut sentir ça et la une certaine brise, avec des personnes impliquées au quotidien, qui ont compris la nécessité de faire les choses différemment et qui s'y attachent, même si au regard de la population globale cela reste bien trop faible.

Sur cette thématique, je me suis amusé à imaginer un programme électoral de transition visant à modifier en profondeur la société afin d'arriver à tenir les objectifs de la COP21 avant 2030. Parce que l'on n'a plus le temps d'attendre que les différentes politiques molles portent leurs fruits. Ici, point de mesure d'intention, point de "favoriser", "tendre", mais des mesures claires, précises, soutenables pour l'économie, applicables, visant a interdire (ou du moins fortement limiter) les comportements toxiques que nous reproduisons depuis trop d'années. Le but étant de sortir de la logique de croissance pour arriver à une logique d’équilibre, de responsabiliser les acteurs (politiques, privés) et les consommateurs. Certaines mesures peuvent paraître inconcevables dans notre façon actuelle de penser et de part nos habitudes, mais il faut arriver a se projeter dans un monde nouveau, plus local, plus lent, plus en lien avec la nature. C'est un monde différent et excitant à la fois car il offre multitude de nouvelles opportunités, de services et de produits à inventer pour respecter un cadre plus restrictif.

Le choix a été fait ici de classer les mesures par ordre d'importance plus que par thème.

Interdiction de circulation pour les véhicules thermiques (ou électriques d'une puissance supérieure à 250W) dans les villes de plus de 50 000 habitants de 9h à 19h (hors samedi, transports en commun, véhicules médicaux, secours et BTP)

Limitation du transport de marchandise à un rayon de 150km. Au delà, il devra se faire par un moyen de fret fluvial, maritime ou ferroviaire

Limitation de la vitesse à 110km/h sur autoroute

Pour les restaurations collectives publiques et privées : limiter à 40% le nombre de repas incluant des protéines animales

Mettre en place le télépéage à 60km/h Afin de limiter les bouchons et redémarrages sur autoroute

Tarifs des péages régulés et uniformisés à 20 centimes/km

Imposer un prix plancher pour les billets d'avion (100€ pour les lignes locales, 200€ pour les lignes Européennes, 400€ hors Europe) Afin de responsabiliser les consommateurs et éviter le dumping des compagnies à bas coût

Suppression des lignes aériennes locales, s'il y a une alternative de 2h30 ou moins en train

Interdiction des pesticides à néonicotinoïdes

Chaque contenant en verre devra être obligatoirement consigné

Interdiction des contenants alimentaires à base de plastique (hors cellophane pour les produits frais)

Obligation de planter des haies d'une hauteur supérieure ou égale à 2m entre chaque parcelle agricole Afin de restaurer la biodiversité et de limiter la propagation des pesticides et des ravageurs

Interdiction totale de l'incinération de déchets verts

Mise en place d'un service de collecte de déchets verts

Prix plancher pour l'achat de matières premières alimentaires Afin de contrer le dumping des pays à bas coût

Limiter l'éclairage public au strict minimum entre 23h et 5h du matin Économies d'énergies, lutte contre la pollution lumineuse

Interdire de l'éclairage des bâtiments professionnels, sauf activité nocturne, et affiches publicitaires entre 23h et 5h du matin Économies d'énergies, lutte contre la pollution lumineuse

Remplacer un lampadaire sur deux par un arbre couvrant Permet de réduire de 2°C à 3°C la température au sol en été

Arboriser les places publiques

Obligation d'arborer les parkings nus

Tout travailleur pourra demander jusqu'à 3 jours de télétravail par semaine (si le télétravail est compatible avec ses fonctions)

Investissement dans des lignes de fret ferroviaires

Les nouvelles constructions devront avoir un toit végétalisé

Les nouveaux logements devront être pourvus d'un double circuit d'eau permettant de récupérer une partie de l'eau afin de la réinjecter dans le circuit local Permet de récupérer l'eau non contaminée de la douche, des lavabos et des éviers à destination : de l'arrosage, du remplissage de la cuvette des toilettes ou de ré emploi.

Suppression des quotas des HLM

Toute nouvelle construction sur un terrain naturel (artificialisation des sols) sera soumis à une taxe pour la mairie équivalente à 20% de la valeur finale du bien (terrain + bâti) Afin de responsabiliser les maires vis à vis de l'artificialisation des sols

Taxe sur les piscines de 2000€/an Afin de limiter le volume d'eau perdu inutilement et l'usage massif de sel/chlore

Rétablissement de la taxe d'habitation Afin que chacun participe aux frais de service public de sa commune

Supprimer les avantages fiscaux liés à l'immobilier

Limitation à 20 élèves maximum par classe Car l'éducation est la clé du futur

Suppression des avantages fiscaux supplémentaires à partir de la troisième grossesse Car la population de ne peut pas croître indéfiniment

Suppression de l'impôt sur les héritages, hors forfait pour des héritages > 2M€ Car c'est un impôt injuste

Suppression de l'impôt sur les donations, hors forfait pour les donations > 2M€ Afin de réinjecter l'argent bloqué dans l'économie

Obligation pour la vente à emporter (alimentaire et boisson) d'utiliser des contenants consignés et réutilisables

Mise en places de points de collectes des contenants consignés

Limitation de la publicité audiovisuelle à 10 minutes/heure en une seule coupure maximum (2 pour la radio) Afin de limiter la consommation de masse

Interdiction des panneaux publicitaires vidéo

Bridage du débit des antennes mobiles Afin de limiter la consommation électrique et obliger les concepteurs de site web à les optimiser

Interdiction du transport aérien (commercial) pour les matières végétales et animales Afin de réduire la pollution et la propagation des nuisibles

Suppression pour les entreprises de l’amortissement comptable de l'achat de matériel Afin d'éviter le renouvellement systématique et inutile

Interdiction de construire à moins de 100m du littoral

Augmenter la durée d’indemnité chômage à 3 ans le temps d'assurer la transition Car une partie des emplois actuels ne pourront être ni conservés, ni transformés

Créer un office Européen dédié à la lutte contre les feux de forêt et à la reforestation des zones sinistrées

Créer des camps de vacances accessibles à tous les jeunes jusqu'à 18 ans pour 1€/jour Afin d'offrir des vacances à tout le monde et augmenter la mixité sociale

Une ou deux journées de formation aux premiers secours par la Sécurité Civile pour les élèves de lycée (ou équivalent)

Légalisation de l'euthanasie pour les patients en phase terminale

Imposer la délivrance de médicament à l'unité (correspondant strictement à l'ordonnance)

Autoriser la ré introduction dans le stock de médicaments non utilisés

Utilisation du surplus d'énergie généré après les pics de de charge afin d'alimenter des mécanismes de génération d'énergies renouvelables (pompage de l'eau, électrolyse...)

Faciliter l'implantation d'éoliennes

Suppression des marchés des matières premières en bourse

Obligation d'émettre les bulletins de paie sous forme électronique, sauf demande expresse de l'employé Pour réduire le nombre d'imprimés

Les programmes scolaires doivent être fixés pour une durée de 5 ans Afin de limiter le renouvellement régulier des manuels

Une demie journée scolaire devra être consacrée par chaque élève à un (ou des) clubs de sport ou culturel, de la primaire à la fin du lycée

Remplacement du défilé national du 14 juillet par des défilés locaux

Mise en place du vote à distance

Interdiction définitive de navigation dans les eaux territoriales pour un armateur coupable d'un dégazement sauvage (en plus de l'amende sine qua non)

Imposer la mise en place d'un système de capture de méthane dans les bâtiments abritant des cheptels de plus de 100 têtes

Limitation des domaines skiable à 25% de la surface totale du massif

Suppression de la retraite présidentielle (hors protection personnelle)

Interdiction des frigos et congélateur ouverts

Limitation du volume sonore des deux roues

Augmentation des effectifs hospitaliers

Limiter la surface de culture du maïs par agriculteur Car le maïs est un très gros consommateur d'eau en été

Supprimer le changement d'heure et rester à GMT+2

L'ogre

Wednesday, 25 November 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

En cette période de fin d'année propice à l'achat de cadeaux pour les fêtes, de black friday, on parle beaucoup de numérisation, de digitalisation, afin que les petits commerces soient présents sur le marché, désormais virtuel. D'autant plus en cette année si particulière de confinement général dont les grands gagnants sont les vendeurs de gel hydro alcoolique, de masques jetables et de commerce en ligne.

En France, un des leader et, au demeurant, grand méchant loup est nommé Amazon. Chiffre d'affaire en 2019 : 280 522 millions de dollars pour un bénéfice net de 11 588 millions de dollars. On ne peut pas le cacher : Amazon est un monstre tentaculaire qui a envahit le monde (à l'exception de la Chine où le groupe Alibaba règne en maître).

Si l'on entend surtout parler du groupe via son activité de vente de détail, il a massivement investi dans la high tech : cloud, intelligence artificielle, espace, liseuse, assistant personnel, films. On est loin du vendeur de livre en ligne des débuts, par ailleurs longtemps déficitaire.

En effet, Amazon est devenu incontournable comme place de marché. Il a une situation de quasi monopole. Les grandes enseignes n'hésitent d'ailleurs pas à avoir un compte officiel sur le marketplace d'Amazon en parallèle de leur propre site de vente. Pour les acteurs plus petits, moyennant une commission, le groupe assure un forfait : visibilité, logistique, système de paiement. Une aubaine pour se concentrer sur son activité de vente. Surtout quand on sait combien prennent les banques pour un module de paiement en ligne auquel il faut ajouter le coût de création et de maintien d'un site internet, ainsi que tout ou partie des frais de transport. Mais les griefs contre ce géant sont nombreux, notamment le fait qu'il tue ces fameux petits commerces qui ont du mal à exister en dehors.

C'est pourquoi l'on entend de toutes parts des appels au boycott. Pour sauver les emplois, pour sauver la planète. Pourtant les gens continuent de consommer via Amazon. La raison est simple : il y a tout, c'est simple, l'achat est rapide, la livraison également, le retour est gratuit en cas de soucis. Pourquoi se bouger les fesses pour aller au Décathlon du coin, alors que l'on peut commander et se faire livrer depuis son canapé ? On pourrait faire le parallèle avec les hypermarchés : avant (années 50) on allait au marché pour les fruits et légumes, chez le boucher, chez le poissonnier, chez l'épicier, chez le boulanger... Bref, il fallait faire un circuit pour ses courses. Désormais, on va à l'hypermarché avec un gros caddie : "tout" est disponible à un seul endroit, ce qui permet d'économiser un temps précieux (mis à part lors des heures de pointe). Amazon est devenu cet hypermarché du web.

C'est d'autant plus incroyable, qu'en France, il n'a eu besoin d'aucune publicité pour y arriver. Il a grignoté des parts de marché petit à petit, grossit dans l'ombre du numérique longtemps ignoré des grandes enseignes, profitant du bouche à oreille. Rageant pour la concurrence quand on sait par exemple que E.Leclerc a un budget communication annuel de 325 millions d'euros. Jeffrey Bezos (fondateur et PDG d'Amazon) a eu du flair en proposant un service numérique au début de l'Internet. Il a su investir ce monde d'alors vierge et être le meilleur afin d'engloutir petit à petit ses concurrents (comme eBay) à l'image de Google, Facebook, Paypal, et surtout en se diversifiant !

D'un point de vue environnemental, le groupe pollue incontestablement : ferme de serveurs, entrepôts, transport. Mais quand on regarde de près, il n'y a que peu de produits estampillés Amazon. La grande majorité du business est de fournir des infrastructures physiques et digitales. Beaucoup de gros sites d'entreprises utilisent leurs serveurs directement ou indirectement, surtout quand il s'agit de gérer des pics de charge ponctuels. En ce sens, Amazon est un catalyseur de la mondialisation, un catalyseur de la consommation des ménages. Qui dit consommation et transport, dit pollution.

Quant à Jeffrey, l'homme à la base de cet empire, il n'est rien de moins que l'ex homme le plus riche du monde avec un patrimoine estimé à 183 milliards de dollars. Naturellement, il s'agit de la valeur de son patrimoine et non d'argent sur son compte en banque. Il ne détient "que" 11% du capital d'Amazon, mais garde la majorité des droits de vote (du coup, il reste PDG). À ce titre, il fait beaucoup de jaloux et d'envieux, de personnes qui ne comprennent pas pourquoi et comment on peut être aussi riche, de l'indécence de cette fortune face à la misère du monde. C'est vrai, mais je pense que la jalousie ne mène à rien, elle ne crée rien, est contre productive. Il ne faut pas non plus être dupe : si ce n'avait pas été M. Bezos le fondateur, d'autres l'auraient fait à sa place. C'est le cas pour Jack Ma avec Alibaba en Chine !

Bref, tout ce laïus pour dépeindre partiellement la galaxie du groupe. Rien de bien reluisant à priori, et encore, on passe sur les conditions de travail auxquelles sont soumit les ouvriers du groupe (les ingénieurs étant plutôt chouchoutés) et qui font l'objet d'une campagne de communication récente pour redorer le blason de l'entreprise.

On peut ne pas aimer Amazon, on peut détester Amazon. Sans aller jusque là, je l'utilise moi même en dernier recours. Pour autant, il y a une nouvelle majeure (16 novembre 2020) qui n'a pas été relayée par la presse nationale : via son fond pour la planète (Bezos Eart Fund), Jeff vient de faire un don de 791 millions de dollars à l'attention de 16 associations qui luttent pour la protection de l'environnement. Pour être précis, 5 associations (Nature Conservancy, Natural Resources Defense Council, Environmental Defense Fund, World Resources Institute et World Wildlife Fund) recevront 100 millions de dollars, les autres se partageront le reste soit à peu près 26 millions de dollars par association (en une ou plusieurs fois). L'objectif à terme étant d'investir 10 milliards de dollars via ce fond.

Un super riche qui fait un super don, il y aura toujours des gens pour critiquer, dire que ce n'est pas assez et proposer plus simplement de stopper les activités du groupe pour diminuer la pollution. Je trouve que cet effort est minime par rapport à la tâche globale et collective qu'il faudrait produire pour s'en sortir, mais j'ai envie de dire bravo. Le monde n'est ni tout blanc, ni tout noir et il faut savoir saluer les actions qui vont dans le bon sens. Il faut saluer ce genre d'initiative et les encourager car c'est un geste effectif et concret, loin des vaines paroles et discours en l'air de la plupart des pseudo philanthropes presque aussi fortunés.

De mon point de vue, il ne faudrait pas seulement investir dans des associations qui vont "réparer" la nature, mais également dans l'éducation des populations à ne plus la détruire. Il faut soigner le mal autant que ses conséquences, sinon les actions entreprises par ces associations seront vaines à long terme. Il faut également créer des conditions favorables à une vie en équilibre pour l'ensemble des habitants de la planète, créer des alternatives durables face un système qui joue sur la facilité, l'ignorance, la naïveté, voir la peur des personnes. Le défi est immense, tout reste à inventer.

En bonus (mais pas en promo), le titre Trash Friday des Freddy's sorti pour l'occasion

Black Friday des Freddy's

Quand l'espoir se tarit

Friday, 30 October 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Comme près d'un français sur deux, j'étais devant mon poste de télévision mercredi soir à 20h. Par écran interposé, le président de la république, dit "Manu", nous a dévoilé son plan d'urgence. D'abord en posant les faits, puis les axes d'actions, les pistes écartées car jugées insuffisantes pour finalement arracher ce mot qui nous rappelle à un souvenir traumatisant, malheureusement si proche, le confinement.

Ce n'était pas une grande surprise tant la nouvelle avait fuité tôt dans la semaine, tant les mesures prises jusqu'à présent semblent inefficaces par rapport à la réalité des faits et l'augmentation exponentielle des cas de contaminations.

Pourtant, ce fut un sentiment de colère et d'injustice qui est venu le premier. Le même que l'on ressent à l'école lors d'une punition collective. Encore plus pour moi, qui depuis 3 semaines n'a pas pu bouger de mon canapé, attendant patiemment la reconstruction des ligaments de ma cheville. Certes, le confinement durera autant que le reste de ma convalescence, mais je ne pourrais pas profiter des infrastructures externes qui faciliteraient ma ré éducation, ni même m'aérer le week-end maintenant que j'ai retrouvé un peu de mobilité. Ajouté à cela, l'idée que les gens se ruent déjà dans les magasins et créent des pénuries inutiles me débecte au plus haut point.

Bien sûr que j'en ai voulu à Manu, qui n'est finalement pas responsable de la situation. Puisque la responsabilité est collective, c'est le résultat de l'ensemble des comportements individuels ... ou presque. Depuis 6 mois, il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler, sur tous les supports et que l'on parle soi même et avec son entourage de ce virus qui nous gâche l'existence. Depuis 6 mois, les consignes sanitaires n'ont cessées de se renforcer : dans les commerces, dans les lieux de vie, dans les lieux communs, dans le cadre professionnel... Certes, la reprise générale du travail et des écoles est un catalyseur d'épidémie, mais les "gestes barrières" (je commence à ne plus supporter cette expression) sont justement étudiés pour contraindre la propagation du virus dans un milieu restreint.

Je suis ingénieur. Très doué dans mon domaine, même si je ne pourrais être comparé aux lauréats des grandes écoles. Les ingénieurs sont des gens très cartésiens et qui ont tendance à respecter les règles du moment que celles-ci sont cohérentes. Il y a d'ailleurs peu d'ingénieur dans les manifestations nationales et aussi peu qui sont syndiqués. À ce titre, je me contente de suivre les directives nationales : beaucoup de masque dans les lieux publics, un peu de gel hydroalcoolique, respect des distanciations, même si tout n'est pas parfait. Pourtant j'ai vu ces derniers mois des rassemblements importants où les gens (jeunes et moins jeunes) ne respectaient pas ces consignes. On m'a reproché plusieurs fois d'être peureux, quand je portais simplement un masque au milieu d'un public important. Alors qu'en réalité le virus ne me fait pas peur, je suis relativement jeune, en bonne santé et sportif. Parallèlement, j'ai aussi vu qu'au quotidien ces consignes étaient respectées par la plupart des personnes que j'ai croisé.

Pourquoi les gens ont-ils agi de cette manière ? Après une période difficile, il y a un besoin naturel de faire tout le contraire, de jouir de sa liberté retrouvée, de s'extraire des contraintes auxquelles ont a été soumises. Mais le cœur du problème, c'est l'invisible. Ce concept d'action-réaction (cf Kad Merad dans Les Choristes) qui n'existe pas, le fait de ne pas avoir à subir immédiatement les conséquences de ses actes. La transmission et la période d'incubation sont asymptomatiques, indolores, quand ce n'est pas l'infection elle-même. Plus encore parce-que cette maladie est assez peu mortelle.

Les pays asiatiques et nordiques sont habitués à respecter, de manière plus ou moins contrainte, scrupuleusement les règles édictées (ce qui peut poser d'autres graves soucis en cas de sur-contrainte). Le reste du monde, et particulièrement les nations du "sud", vit plutôt dans un mode "On s'en bat les c...." tant qu'il n'y a pas quelqu'un pour surveiller et sévir. C'est un comportement primaire que l'on retrouve dans tout le règne animal et végétal, à savoir exploiter à convenance toutes les ressources que l'on a à disposition.

Parce qu'au final, cette pandémie n'est rien. À très court terme, ce confinement nous fait tous c.... À court terme, il y aura une surmortalité, mais finalement pas tant que ça. Il y aura des séquelles persistantes pour un certain nombre de personnes, mais finalement pas tant que ça. À moyen terme, il y aura une crise économique mondiale non négligeable. Mais à long terme, entre les tests, les mesures, l’hypothétique vaccin ou la résignation, on s'en sortira. On espère juste passer entre les mailles du filet jusqu'à ce que ça se tasse.

Néanmoins, elle met en exergue le comportement individuel et collectif de nos sociétés face à un danger qui n'est pas palpable, malgré le rabâchage intensif que l'on subit. Parce qu'il y a un autre problème tout aussi important dont on entend autant parler et pour lequel on se comporte de la même façon. Il y a une similitude avec la propagation du Covid-19 : les actions que j'entreprends aujourd'hui de manière consciente ou inconsciente auront un impact dans le futur. Il s'agit de l'impact de l'activité humaine sur l'état de notre planète. Cet impact que l'on résume souvent en "réchauffement climatique", mais qui va au delà du simple aspect thermique puisqu'il englobe aussi la pollution atmosphérique, du milieu aquatique, l'appauvrissement des ressources naturelles, la réduction des espaces sauvages, l'artificialisation des sols...

"Notre maison brûle...", mais nous ne regardons pas ailleurs car en réalité (citation) "Notre maison brûle et nous sommes tous des pyromanes". Certes, il n'est pas évident de changer. Certes, nous sommes enfermés dans un système où la (sur)vie passe par l'utilisation d'un certain quota de ressource. Mais nous avons, à l'échelle humaine, un manque cruel d'auto régulation. Si une partie de la population fait réellement des efforts (ou ne peux pas faire autrement), le reste possède un pouvoir de destruction tellement important qu'il semble difficile d'envisager une issue positive. Les conséquences seront bien plus dramatique et à plus grande échelle que la crise actuelle. Nous commençons déjà à en voir les premières conséquences : jusqu'à cette année, personne en dehors de la région n'avait entendu parlé du village de Tende, et pourtant nous n'en sommes même pas au frémissement. Le problème étant que lorsqu'il fera trop chaud et que les conséquences seront lourdes pour l'ensemble de la population, nous ne pourrons pas revenir en arrière. La jeunesse est un peu plus sensible à cette problématique, pour autant les actions entreprises ne sont clairement pas suffisantes (à tous les niveaux).

On se repose sur l'espoir technologique qui est pourtant une source importante du problème. Il faut faire preuve de sobriété, jouir sans détruire, ne pas surconsommer juste pour son petit plaisir personnel. La 5G par exemple, qui est largement décriée à cause de sa consommation énergétique. En réalité, à débit équivalent, elle est moins consommatrice que les réseaux actuels, mais comme elle permet une utilisation plus intensive, la consommation des utilisateurs et donc la consommation électrique explose ! L'outil s'améliore, mais l'usage qui en est fait n'est pas raisonnable. Il n'y a pas de Manu pour siffler la fin de la récrée, pour dire stop, pour dire non. Sur ce point là, c'est même l'inverse vu que le système est basé sur la croissance et que la croissance doit être soutenue par la consommation, alors qu'il pourrait très bien y avoir croissance (inflation) sans consommation supplémentaire. C'est un système fondamentalement déséquilibré alors qu'à l'inverse la vie n'a pu se développer et prospérer sur terre que grâce à un équilibre des forces.

Une inflexion de cette courbe destructrice, si tant soit peu qu'elle soit possible, ne passera que par l'éducation des populations, même si, force est de constater que l'effort fourni dans ce sens et les résultats obtenus (ce fameux rabâchage) sont assez maigres jusqu'à présent, voir faussement intégré dans l'esprit collectif avec le green washing opéré par la publicité autour des produits de consommation courante.

[ NEXT ]

Friday, 17 August 2018
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Écrit par
Grégory Soutadé

Il y a un an (déjà), j'avais publié un article faisant echo au "jour du dépassement" paru (entre autres) dans le journal Le Monde. Un an plus tanousrd, Apple s'apprête à sortir trois nouveaux modèles d'iPhone, le feu ravage la Californie, le Portugal, la Suède, la Grêce. L'année précédente a été particulièrement sèche, ce qui a permis aux glaces de fondre en abondance amenant toute une série d'inondations dans le nord de la France durant le printemps. Quant au "jour du dépassement", il est arrivé un jour plus tôt.

Bref, la situation n'est pas bien engagée et les occasions de renverser cette tendance s'amenuisent dangereusement pour atteindre un niveau critique. Une fois passés la coupe du monde, le tour de France et l'affaire Benalla, une série d'articles publiés dans la presse générale m'a fait découvrir la websérie [ NEXT ] crée par Clément Montfort. Il n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il a déjà réalisé des documentaires comme "La guerre des graines" et "Soigneurs de terres" diffusés sur les chaînes nationales.

Jusque dans les années 2000, l'écologie c'était un truc de bobo. Vers 2005 elle a pris plus d'importance aux yeux du grand public avec des chiffres qui commençaient à faire froid dans le dos. Il faut dire que grâce à internet, l'information circule plus rapidement et touche plus de personnes. En 2018, nous sommes dans la phase suivante. Point de départ de la websérie : le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens. Bien qu'existant depuis les années 70 et le célèbre rapport du "Club de Rome", ils définissent un nouveau courant intellectuel qu'est la "collapsologie" ou "science de l'effondrement" décrivant comment et pourquoi une société s'effondre. Le modèle est similaire depuis une simple société de quelques individus perdus au milieu de l'océan Pacifique jusqu'à l'échelon planétaire.

Ce qui faisait jadis froid dans le dos résonne désormais comme une onde de choc qui lamine les âmes de l'auditorium. Il faut du temps pour l'accepter et s'en remettre. Car au-delà de la peur individuelle de la mort, aucun être vivant n'est préparé au concept de disparition pure et simple de ce que nous avons vu de nos propres yeux et qui nous semble immortel : la transformation d'une planète vivante en un gros cailloux stérile. L'épisode le plus intéressant est l'interview de Cyril Dion réalisateur de "Tomorrow"/"Demain". Je ne suis pas tout à fait d'accord sur certaines causes évoquées dans cette interview, mais les conséquences seront les mêmes.

Si un danger venant de l'extérieur permettrait de mobiliser chaque individualité dans un combat, ce n'est malheureusement pas le cas pour un danger venant de l'intérieur et représenté par chacun. Pour autant, la seule issue possible est collective. Ça ne sert à rien de se cacher au fin fond de la forêt et tenter de vivre en autarcie. Nous avons besoin de vivre en société et partager le travail si l'on veut espérer avoir une vie un tant soit peu descente. Se cacher c'est tomber dans la survie. D'une part, elle ne durera pas bien longtemps et d'autre part, cela n'arrêtera pas les bouleversements écologiques en approche.

Le problème est constitué de la somme des individualités, il faut donc agir sur ce point pour s'en sortir. Et l'on ne peut pas demander à son prochain de faire des efforts si nous ne commençons pas à le faire nous-mêmeŝ : il faut initier le mouvement pour être suivi. Pour cela, il est nécessaire de prendre des initiatives individuelles, mais aussi d'avoir un cadre législatif favorable afin d'orienter les industriels et proposer de vraies alternatives au mode de consommation actuel.

Un triste détail apparaît dans la série. M. Édouard Philippe, premier ministre (autrement dit chef du gouvernement) de la 7e économie mondiale cite régulièrement dans ses conférences à connotation environnementales le livre "Effondrement"/"Collapse" de Jared Diamond. Autrement dit, la personne responsable de notre avenir collectif, mais également celle qui a le pouvoir de changer réellement les choses ne prend pas les mesures à la hauteur des événements qui se profilent. Certes, quelques mesurettes sont prises çà et là, malheureusement insuffisantes et avec des délais d'applications à 2 ou 3 ans. De ses propres paroles : "une société qui ne se transforme pas prend le risque de s'effondrer". Force est de constater que l'immense majorité des personnes adultes censées être responsables (les 30 ans et plus) ne sont pas capable d'auto-régulation. Ce que nous avons fait depuis 50 ans qui est de miser sur le couple intelligence individuelle et progrès technique comme solution absolue est un échec.

Nous savons que le modèle économique actuel n'est pas viable ou le serait pour une population de quelques centaines de millions d'habitants tout au plus (et pas 7 milliards). Aujourd'hui, les centres de productions sont déportés sur la planète entière et les centres de consommation sont regroupés dans les zones urbaines. L'équilibre repose sur la capacité de fournir de l'énergie électrique pour faire fonctionner l'ensemble des machines qui nous entourent ainsi que d'assurer l'interconnexion des centres avec de l'énergie fossile. Le jour où cet équilibre est rompu, soit à cause d'un défaut externe (maladie, guerre, crise économique majeure), soit par un tarissement des ressources (effondrement en cascade de la biodiversité entraînant un défaut d'alimentation global, fin de la ressource pétrole), l'ensemble du monde industrialisé s'effondrera comme un château de carte. Les villes confortables (en France, 80% de la population habite en zone urbaine) qui auront été construites deviendront des pièges mortels sur fond de guerre civile pour la survie. Il ne sera pas possible d'enlever le béton pour y faire pousser des patates. Le pétrole, c'est le sang du monde moderne, lorsqu'il n'arrive plus à un organe, ce dernier meurt. Pourtant, nous continuons d'accélérer la croissance de ces unités rendant un retour en arrière chaque jour un peu plus difficile. Il serait temps d'ouvrir enfin les yeux, car il y a urgence.

Différents scénarios sont envisagés de part l'incertitude du facteur humain, du nombre gigantesque de variables dans l'équation, ainsi que du degré de confiance dans la capacité de résilience du monde vivant. En omettant le facteur de la fin du pétrole, selon les prévisions actuelles, les mécanismes irréversibles d'éffondrement écologiques dûs à la pollution et au réchauffement global de l'atmosphère devraient s'engager entre 2020 et 2030. Autant dire demain. Il n'y a qu'à voir les progrès que nous avons réalisés depuis 10 ans (~ 2007/2008) pour comprendre à quel point nous sommes lents à évoluer. Même en ayant des doutes sur certaines théories catastrophes extrêmes, il faut reconnaître que les signes d'une dégradation environnementale globale sont bien présents : tempêtes, ouragans, sécheresses, pollution atmosphérique, pollution des cours d'eau...

Ceux qui auraient aimés vivre (ou revenir) au temps des dinosaures pour voir comment c'était "avant", n'auront qu'à attendre un petit peu pour apprécier ce que des derniers ont pu ressentir lors de leur extinction.

C'est triste à dire, mais aujourd'hui, le seul moyen viable et humain pour limiter la sur-consommation des ressources naturelles reste d'imposer des quotas. Quotas sur tous les produits manufacturés, plus ou moins importants selon le degré d'utilisation des ressources naturelles (transport inclus) et de rejet de polluants. Quotas sur l'utilisation des climatisations individuelles. Quotas sur les transports de personnes (avions, bateaux, véhicules motorisés). Quotas sur l'importation de pétrole. Quotas sur la production d'énergie... Quotas lissés sur l'année pour éviter des périodes sèches trop importantes. Sans oublier les restrictions afférentes. L'imposition de créer des contenants ré utilisables et l'obligation faite aux industriels de les ré utiliser. Il faut également intégrer toutes ces problématiques environnementales dans le programme de l'éducation nationale et ce, dès le plus jeune âge, ainsi que faire de grandes campagnes de sensibilisation pour le grand public.

En ce qui concerne les produits audiovisuels diffusés gratuitement sur internet, j'ai plutôt tendance à payer si celui-ci me convient. Néanmoins, vu l'urgence de la situation actuelle et, parce qu'avec une contribution même minime de chacun, on arrive à faire de grandes choses, je participe à la campagne Tipee de la web série [ NEXT ], car il est important d'être informé. Nous connaissons les problèmes et les efforts à fournir pour redresser la situation. Chacun prendra ses responsabilités vis-à-vis de son avenir et de celui de ses enfants.

Le T-Shirt Propre

Friday, 09 March 2018
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Écrit par
Grégory Soutadé

Logo du T-Shirt Propre

Comme chaque année et, sauf pour ceux qui veulent profiter de leurs vacances en altitude, l'hiver est une période que l'on aime bien retrouver (la neige, le chocolat chaud au coin du feu...), mais que l'on apprécie encore plus quand elle se termine. Il est donc temps de penser printemps, soleil, balades en extérieur... Bref, c'est bientôt le retour de la saison du t-shirt !

Car, si pour les femmes la mode propose une quantité considérable de tenues, les hommes sont bien moins lotis et le t-shirt apparaît comme l'élément de base le plus couramment utilisé. D'autant plus que son prix est relativement faible (5€-15€), qu'il possède de multiples motifs et couleurs, pratique, léger, suffisant. D'ailleurs, est-on prêt à payer plus cher ce pauvre bout de tissu ? Plus encore quand on sait qu'il a une durée de vie moyenne assez faible (surtout quand la mode passe par là).

Le sujet étant lui aussi tendance, une question m'est passée par la tête : "Est-ce qu'il existe des t-shirts fabriqués en France ?". Le marché semble décoller puisqu'il en existe plusieurs (liste non exhaustive) :

Il faut bien lire les petites lignes. Parfois, ils ne sont que partiellement transformés (teinture, impression, logo), ou déssinés en France... Les prix varient de 25€ à plus de 50€. Sachant que, hors promotion, un t-shirt de marque (style Chevignon) démarre à 30€. Hors, l'industrie textile est connue pour ses marges pharaoniques : x10, x100. Pour autant, certains fabricants sus-cités profitent de la vague "fabriqué en France" pour gonfler les prix de manière abusive (Goudron Blanc par exemple, alors que les t-shirts sont fabriqués au Portugal...).

Hasard du calendrier, Le samedi 10 février 2018, France 2 diffuse un reportage de l'émission "Tout compte fait", sur "La face cachée des petits prix dans la mode". Le format long de ce genre d'émission permet d'avoir un argumentaire assez étayé, même s'il en reste parfois un peu partisan. Quoi qu'il en soit, il met en exergue les problèmes liés à l'industrie textile globalisée.

Tout d'abord le coton. Cette fibre végétale est la plus utilisée pour la confection de vêtements. Les rendements ont été démultipliés durant le 18e siècle avec la révolution industrielle, mais l'on a retrouvé des traces datant de plusieurs milliers d'années. Un climat (sub-)tropical avec une alternance de saison humide puis sèche est nécessaire pour qu'elle s'épanouisse. On en produit environ 25 millions de tonnes par an. C'est la composante principale des t-shirts, mais aussi des jeans et de bien d'autres vêtements. La teinture ensuite. Naturellement, le coton est blanc, il est ensuite filé puis teint. Finalement, le transport des matières premières.

À priori, il n'y a rien de bien méchants dans ces éléments. Surtout que l'on utilise une fibre naturelle (donc renouvelable). C'est sans compter sur la partie sombre de l'économie de marché et des processus industriels. Dans ce petit jeu où la croissance est un élément "vital", il faut (parfois) créer le besoin, y répondre tout en réduisant les coûts de production et en maximisant les marges. La première partie est régie par le génie marketing et financier, la seconde par une logique plus industrielle. Logique qui s'appuie sur un rapport de force déséquilibré afin d'obtenir son produit/sa matière première au prix le plus faible. Le prix est le seul facteur, il n'y a pas d'éthique dans ce système. Pour (sur)vivre et assurer la subsistance de sa famille (puisque c'est la seule chose qui compte), le soumis n'aura pas forcément plus d'état d'âme à réaliser un travail au détriment de son propre environnement et de celui des générations futures. Particulièrement quand on ne lui laisse entrevoir aucune alternative à ce qu'il réalise et peut réaliser quotidiennement.

Ainsi, les conditions de fabrication de ces quelques bouts de tissus sont souvent catastrophiques. On utilise des techniques du début du siècle dans des pays où le coût de la main d'œuvre est faible et où les réglementations (ou du moins les contrôles) sont quasi inexistants. Le tout pour répondre à une demande croissante, sans vision globale, sans vision sur le long terme, car l'Économie prime avant tout. Les problèmes qui en découlent sont classiques : assèchement des régions à cause de l'irrigation intensive, épandage massif de pesticides volatiles, non traitement des polluants issus des teintures qui se retrouveront dans les nappes phréatiques...

Un t-shirt bio, c'est ridicule ! C'est ridicule car on associe le terme "bio" au domaine alimentaire. En ce qui concerne le textile, il s'agira d'avoir une empreinte réduite sur l'environnement : peu ou pas de pesticides, traitement des polluants... Pour autant, il ne faut pas considérer un produit "bio" comme le graal. Ces derniers ont quand même un impact écologique non nul, surtout quand on prend en compte ce qui entoure le produit (emballages & co) et son transport. Typiquement, celui qui a bonne conscience en achetant du miel bio Carrefour se trompe : il s'agit d'un mélange de miels, certes bios, mais provenant d'Union Européenne et d'Amérique Latine, le tout conditionné en Belgique et vendu en France. Alors qu'il existe des miels locaux d'excellente qualité à un prix équivalent.

C'est dans ce contexte global que l'on comprend les raisons de la marque "T-Shirt propre". Si l'objectif, ou la prétention, des fondateurs est clair, je trouve l'aspect marketing d'un tel nom très mauvais car il nous vient immédiatement à l'esprit son antagoniste, "sale", ce qui ne donne pas envie d'acheter. Bref, cette PME de l'Aude ne s'appuie que sur des partenaires Français afin de proposer des produits de qualité, éco responsables. Le coton, bio, est importé de Grèce car il n'est pas possible (pour le moment) de le faire pousser en France. C'est donc le retour de l'industrie textile dans le sud-ouest ! Région autrefois spécialisée (entre autres) dans ce domaine, même si à l'époque on utilisait de la laine de mouton. La marque propose une ligne femme et homme, sobres (on aime ou on n'aime pas), à des prix raisonnables (33€ le pack de 3 ou 39€ l'un) pour des produits entièrement réalisés en France ! Pour avoir acheté un pack, je ne peux que les recommander chaudement. Le t-shirt est assez épais (ce qui tranche avec les versions plus bas de gamme), les coutures sont renforcées.