Politique

Travailler le dimanche ?

Thursday, 03 January 2013
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Écrit par
Grégory Soutadé

Moi je suis pour le travail le dimanche, mais que le dimanche alors !

Il y a quelque temps, un ami qui a séjourné à Londres s'est émerveillé de voir que le dimanche tous les magasins sont ouverts, et a appelé à faire la même chose dans nos contrées. Héritage du Christianisme, le dimanche est traditionnellement chômé en France, mais contrairement à ce que l'on pense il y a beaucoup d'exceptions à cette règle. En Europe la situation est disparate : certains pays autorisent tout, d'autres rien, mais la plupart ont des règles similaires à la France (ou l'inverse).

Cette page donne un très bon aperçu de la législation en cours. Pour résumer : un employé ne peut travailler plus de 6 jours par semaines et doit avoir un repos quotidien d'au moins 11h. La durée légale du travail (concernant les employés) est de 35h, ou 37.5h avec les RTT et même plus pour les cadres. Concernant les exceptions, on dénombre :

  • Les établissements "dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendue nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public" (hôpitaux, cliniques, industrie, restaurants, cafés, ...)
  • Les commerces de détail alimentaire (autorisation d'ouverture jusqu'à 13h)
  • Les zones touristiques ou les grandes agglomérations (>= 1 000 000 d'habitants) par autorisation préfectorale pour les établissements de vente au détail
  • Les établissement sous couvert d'un arrêté préfectoral permanent ou temporaire

À cela s'ajoute la règle des "5 dimanches par an" qui permet aux grandes surfaces d'ouvrir exceptionnellement (en période de fêtes et de soldes généralement). Naturellement, le travail le dimanche peut être refusé par un salarié sans qu'il ne puisse y avoir des mesures discriminatoires à son encontre (enfin sur le papier). Le barème horaire est, lui aussi, plus important que pour un jour travaillé en semaine.

travFaut absolument qu'on se booke un truc. Dites-moi vos disponibilités


Le dimanche chômé est un acquis ardemment défendu par les syndicats. D'un point de vue économique, l'autorisation dominicale apporterait 47 jours de recettes supplémentaires à l'état. Ce qui correspond, à la louche, à plusieurs milliards d'euros par an. Ce serait un petit coup de pouce pour la relance économique et la création d'emplois.

D'un point de vue pratique, il est agréable de pouvoir faire ses courses ce jour là (logique, puisqu'on ne travaille pas), on évite ainsi les rues désertes, même s'il est aussi agréable de les faire en semaine quand l'affluence est moindre. D'un point de vue social (et c'est ce qui est défendu par les syndicats) c'est une catastrophe, car cela brise l'unité familiale déjà très fragile.

Néanmoins, on oublie de préciser qu'actuellement, il n'est pas obligatoire d'avoir deux jours de repos consécutifs. C'est une pratique courante dans les établissements commerciaux. Si cela permet tout de même de se retrouver en famille le dimanche, le temps de récupération est moindre et la fatigue s'accumule plus rapidement et plus profondément. En prenant en compte tous ces facteurs, on pourrait légiférer sur une solution intermédiaire, à savoir : autoriser le travail dominical pour toutes les activités commerciales et de services (UNIQUEMENT), tout en conservant une rémunération plus importante, ET en obligeant d'avoir deux jours de repos consécutifs incluant le samedi et/ou le dimanche. Amenant ainsi les entreprises à créer des roulements et même des embauches pour subvenir à la charge supplémentaire SI elles décident une ouverture le dimanche.

N.B. : D'après l'INSEE le commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles, compte 1 637 100 employés (ref 2010) sur les 22 775 000 de salariés (ref 2011) (ne sont pas concernés : les artisans, chefs d'entreprises et professions libérales), tandis que le nombre de chômeurs s'établit à 2 612 000 (ref 2011).

Restaurant Publique

Monday, 17 December 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

le bonheur c'est simple comme une saucisse de Francfort

Le constat

Régulièrement, des études montrent que les pays "riches" jettent une quantité importante de nourriture non consommée (en France, de l'ordre de 90kg par an et par habitant). Si on peut contester les critères de calculs (ménages uniquement, entreprises, restaurateurs...), le fait qu'une certaine partie des produits finissent à la poubelle est une réalité. Les causes sont multiples, mais ce n'est pas le sujet du jour. De l'autre côté on a des millions de personnes dans le monde qui n'ont pas assez à manger. Les utopistes pensent qu'il suffit de partager équitablement la nourriture entre tous les consommateurs pour que le problème soit résolu. Sauf que dans la réalité, ça ne se passe pas comme ça. Ce que l'on fabrique à un point A ne peut pas forcément être transporté vers un point B, et ce n'est pas forcément souhaitable (régimes alimentaires différents). Il faut privilégier les circuits courts. Si on regarde rapidement une carte du monde présentant les zones où l'on souffre le plus de la faim : Afrique centrale, Amérique du Sud (régions très pauvres) et Asie (région très peuplée). On est donc face à d'importants problèmes de logistique.

Mais plutôt que de regarder la misère à l'autre bout du monde, essayons de régler les problèmes que nous avons juste devant nos yeux. Il y a 26 ans, Coluche lançait un pavé dans la marre : les restos du coeur. Chaque année, des milliers de bénévoles distribuent des denrées alimentaires aux plus démunis. La popularité de Coluche a permis au mouvement de prendre de l'ampleur, même si l'idée n'était pas nouvelle : le secours populaire, par exemple, le faisait depuis 40 ans déjà. Ce n'est pas pour autant que la pauvreté a disparu... Le besoin est encore réel et vital pour des milliers de personnes en France en 2012. Alors, quand on entend que les grandes surfaces jettent de l'acide sur les produits périmés, on se lève, on crie au scandale et on retourne au chaud.

Coluche

L'idée

Si ces denrées sont sciemment détruites, c'est uniquement un problème d'hygiène. Tout le monde sait que malgré la date de péremption, les produits sont encore consommables pendant plusieurs jours, néanmoins il serait indécent de les donner, même aux plus démunis. Alors que faire ? Le principe de base est simple : obliger légalement les grandes surfaces à les céder à l'état une fois arrivé à la date de péremption - 1 jour. Ce dernier prendrait en charge le coût de récupération et les distribuerait gratuitement dans des restaurants locaux, les restaurants publiques, où ils seraient préparées et consommées dès le lendemain ou détruits si ce n'est pas le cas.

Les problèmes techniques

Pour les grandes surfaces, le manque à gagner est en partie compensé par le coût de destruction et de stockage. Le reste, c'est le bon coeur. Pour l'état, l'investissement n'est pas négligeable : logistique de transport respectant la chaîne du froid, création de cuisines publiques, embauche de fonctionnaires. Une partie de cette logistique existe déjà et est utilisée dans le cadre des communes pour leurs besoins personnels (écoles, administrations, maisons de retraites...).

Conclusion

Il est facile d'émettre ce genre d'idée, plus difficile de les réaliser. Tout d'abord : le coût de cette mesure est important : plusieurs dizaines de millions d'euros par an pour l'état. Ensuite : est-ce que les produits collectés se suffiraient à eux-même ou bien faudrait-il en acheter d'autre pour compléter ? (On ne peut se contenter uniquement de produits frais). Le gouvernement est dans une optique de réduction du nombre de fonctionnaire, il faudrait peut-être sous-traiter à une association ou une entreprise ? Néanmoins, l'essentiel serait préservé : apporter une aide au plus démunis sans discrimination. Comme qui dirait : le changement c'est maintenant (ou pas).

De l'importance de voter

Saturday, 14 April 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Dans une semaine se dérouleront les élections présidentielles 2012. Ce dimanche 22 avril seront donc appellés aux urnes 43 millions d'électeurs afin de choisir le prochain président de la République. Quel que soit le résultat de l'élection, il y aura toujours un problème : une grande partie ne se déplaceront pas.

Pourquoi ? Plusieurs hypothèses existent selon les personnes interrogées : quel que soit le résultat, ça ne changera rien. Ma voix ne changera rien. Je ne sais pas pour qui voter. Je ne veux pas choisir et le vote blanc n'est pas reconnu. Bref, autant d'excuses pour faire une grasse mat' et passer le reste de la journée les pieds en éventail plutôt que d'aller au bureau de vote. S'il est vrai que le choix d'un président est difficile et ne changera rien sur la vie de tous les jours à court terme (cf Barack Obama), il faut savoir que la plupart des mesures entreprises par celui-ci n'auront un réel impact que dans 5 ou 10 ans. La France, c'est un énorme paquebot contenant 65 millions de personnes, il est donc concevable que l'orientation prise (ou le changement d'orientation) ne se fasse que dans la durée.

Le vote blanc n'est pas reconnu : vrai, il n'est pas comptabilisé : FAUX. Le site internet du ministère de l'intérieur affiche toutes les statistiques, sur la France et par région, en pourcentage des inscrits et pourcentage des votants, dont la catégorie "blanc ou nul".

Pour résumer : si je vote aujourd'hui, je le fais pour mes enfants et pour mon avenir à 10 ans.

Une voix sur 43 millions représente 0,000002326% du résultat de l'élection. Ce chiffre est à la fois dérisoire mais aussi très important. Si, aujourd'hui, avancer l'argument de personnes qui se sont battues (1789, 14-18, 39-45) pour ce droit désormais acquis et inaliénable, n'affecte plus grand monde du fait de l'éloignement temporel trop important qui nous sépare de ces périodes sombres de notre histoire, il faut bien prendre conscience que chaque voix compte. Il n'y a pas de démocratie sans dêmos. Il faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt et prendre ses responsabilités. Ou alors assumer devant ses enfants de n'avoir rien fait lorsque c'était encore possible, d'avoir préféré une partie de pétanque au destin d'une nation. Surtout qu'il n'y a pas des élections/référendum tous les jours. C'est pour cela que le droit de vote est aussi un devoir, mais dès qu'on commence à parler de devoir les gens tournent la tête...

Les politiques sont tous des pourris les mêmes, on nous ment tout le temps. On ne peut pas totalement dire le contraire. Mais comme décrit plus haut, l'évolution d'une société se fait dans le temps (qui se rappelle des semaines de 50h à l'usine ?). Il est vrai que le choix d'un candidat n'est pas évident à moins d'avoir déjà une conviction politique. Le tapage médiatique n'aide pas non plus à prendre une décision (on est dans une période de surenchère électorale). De plus la marge de manoeuvre du chef de l'état est réduite du fait de l'interdépendance politico-économique mondiale.


Alors que faire ? Au-delà du délit de sale gueule, car le charisme intervient à 75% dans le choix des électeurs, on peut se reposer sur une base commune à tous les présidentiables : le programme électoral. Celui-ci ne sera pas réalisé en totalité, mais il a l'avantage de donner la couleur et la volonté politique de la personne et répond à l'ensemble des sujets (politique, économique, écologique ...) et pas seulement aux sujets choisis par les journalistes lors du célèbre débat télévisuel. La lecture des programmes représente un travail non négligeable : ils sont parfois trop long, parfois trop précis, parfois pas assez. Mais par rapport aux années précédentes, il n'y a que 10 candidats (12 en 2007, 16 en 2002). Même avec une lecture rapide, on peut être positivement surpris par certaines propositions et s'orienter vers une personnes initialement écartée de notre choix.

Voter pour le président ou pour le candidat que l'on souhaiterait voir comme président ? Il y a peu de chances qu'un "petit" candidat soit élu, mais voter pour son second choix n'est à mon avis pas la solution. Voter pour quelqu'un c'est lui signifier son soutien et notre volonté qu'il soit élu, même si ses chances sont faibles. Voter pour son second choix, de peur qu'il ne soit pas au second tour, c'est approuver la politique actuelle et affaiblir en même temps le parti que l'on souhaiterait voir élu et qui, du coup, ne le sera jamais. Le vote sanction est quant à lui stupide et contre-productif, un seul exemple : 2002. Il faut donc voter en son âme et conscience pour la personne qu'on juge la plus à même à diriger le pays.

Ceux qui ne s'expriment pas quand on le leur demande devraient fermer leurs gueules le reste du temps.


Pour conclure ce bourrage de crâne sur une note plus poétique, un petit morceau de Lofofora :

Sonnez l'alarme citoyens
Sortez vous les doigts ...


Programme des candidats par ordre alphabétique

Nathalie Arthaud
François Bayrou
Jacques Cheminade
Nicolas Dupont-Aignan
François Hollande
Eva Joly
Jean-Luc Mélenchon
Marine Le Pen
Philippe Poutou
Nicolas Sarkozy

Liberté de la presse selon Jean-Luc Mélenchon

Saturday, 28 January 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Tout le monde sait que les méchants capitalistes de droite dirigent et contrôlent la presse. Tandis que la gauche défend corps et âme une valeur fondamentale de la république Française : la liberté de la presse.

Jean-Luc Mélenchon invité sur Europe 1 peu après l'incidie de Charlie Hebdo

Jean-Luc Mélenchon sur Europe 1 - Matinale du... par lepartidegauche

Heureusement en 2012 ça va changer. Quand Jean-Luc Mélenchon est en froid avec une équipe de journalistes, ça donne ça :

Le 30 août 2011. Le petit journal couvre l'université d'été de Jean-Luc Mélenchon

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Le 14 décembre 2011. Manifestation inter syndicale, mais contre qui ?

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Le 19 janvier 2012. Déplacement de Jean-Luc Mélenchon à Metz, apparemment l'équipe du Petit Journal n'est plus la bienvenue.

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