Musique

The Inspector Cluzo - Brothers In Ideals

Wednesday, 12 February 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Brothers In Ideals (2020)

Pochette "Brothers In Ideals"

La genèse de Brothers In Ideals se trouve dans la tournée réalisée à l'occasion de la sortie (et de la promo) de We The People Of The Soil. Certains morceaux sont alors joués de façon acoustique, ce qui semble plaire au public. S'en suit la tournée aux États-Unis sous la houlette de Clutch. C'est l'occasion de passer voir Vance Powell dans le Tennessee, lui qui a déjà contribué aux deux albums précédents. Ils décident alors, pour le plaisir dans un premier temps, d'enregistrer de nouveau l'intégralité de We The People Of The Soil en acoustique (en version unplugged). Deux jours suffisent. Visiblement, le résultat étant suffisamment qualitatif, et surtout déjà enregistré, alors pourquoi ne pas le sortir ? C'est ce qui est décidé. Le temps de caler une nouvelle tournée pour 2020 (100 dates en 2019), c'est donc le 17 janvier que devient disponible ce 7e album. 14 dates sont prévues en France, 5 dans la foulée au Royaume-Uni et encore bien d'autres à partir de l'été (dont une représentation au HellFest).

Bref, le succès est clairement au rendez-vous ! Qu'en est-il de ce nouvel opus ? Sans surprise, les morceaux (paroles et mélodies) sont connues. Pour autant, le rendu est totalement différent. Là où We The People Of The Soil apparaît très brut de décoffrage, son pendant acoustique apporte beaucoup de douceur et de profondeur aux différents morceaux. La grande nouveauté réside dans le fait qu'il ne s'agit plus d'un duo, mais d'un quintet avec la venue d'un violon, d'une contrebasse et d'une orgue électronique. Exit la guitare électrique, bonjour la guitare sèche. Le style bascule sur de la "folk". Quelques points noirs subsistent comme certaines montées dans les aigus (comme dans Ideologies) toujours aussi désagréable.

Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est un album tout à fait délicieux qui se laisse écouter sans aucun problème autant en premier qu'en arrière plan. Note spéciale pour Globalisation Blues qui conserve toutes ses qualités. D'un point de vue général, chaque instrument occupe parfaitement sa place (le violon un peu trop présent parfois comme sur No Deals At The Crossroads). L'orgue remplace allègrement la guitare électrique, et souligne la mélodie. La contrebasse apporte un appui et une douceur très agréable. Les parties rythmiques, plus jazzy, sont parfaitement maîtrisées. Il n'en reste que les deux derniers morceaux sont toujours aussi décevants.

Il faudra attendre quelques années et le prochain album, néanmoins il est amusant de retracer la trajectoire musicale des deux compères qui sont partis d'un funk endiablé pour progressivement passer vers du rock puis blues/rock et finalement de la folk. Chaque transformation s'apparente à une décennie de leur vie, de maturation intérieure et du monde qui les entoure.

Kubiak - Sauciflarmageddon

Monday, 13 January 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Sauciflarmageddon (2019)

Album Sauciflarmageddon

Les petits gars de Kubiak ont pensé à nous pour le réveillon de 2019 puisqu'est sorti le 31 décembre ce second opus apocalyptique, quatre ans après leur premier fait d'armes. Désormais orchestré par un trio suite au départ d'Alex, le soliste de la bande, les compositions ont dû être adaptées voir ré-écrites.

Évolution naturelle ou conséquence de la réorganisation, la tonalité métal est plus présente, les riffs punk plus violents, le débit vocal plus rapide. Certains morceaux sont également plus acerbes que sur la démo précédente. Le mixage est correct, mais sans plus, je pense qu'il y a des progrès à faire dans ce sens.

Pour autant, est-ce un mauvais album ? Au contraire, on retrouve avec joie cette bande de joyeux lurons dans leurs délires et leur énergie débordante.

"3, 2, 1, Pogo" est un hymne au zouk. Normal me direz-vous pour un groupe de ZumbaCore ! C'est aussi le premier titre à recevoir un guest. En tout cas, il donne parfaitement le ton de l'album : punk, métal, (zouk), solo et délires en tout genres, signature par excellence du groupe. "David Pugilas" quant à lui voit l'arrivée de refrains très métal, tellement bon ! Suivi de "Skamon Amarth", un mix SKA/Punk. Tout ceci pour arriver à "HxCœur" qui est, à mes yeux, le point d'orgue de Sauciflarmageddon. "Ça Ne Rime À Rien" balance très fort avant une petite baisse générale. Ainsi, "Pour La Radio", qui est sortie en avant première pour le réveillon de Noël, déçois un peu malgré une partie musicale finale très sympa. Cela reste un beau cadeau tout de même. Gamin des années 90, il ne fut pas possible de passer à côté des mangas animés qui ont déferlés sur le petit écran. Kubiak rend hommage à cette jeunesse avec le titre suivant et nous gratifie de passages en Japonais (bon, il faudrait vérifier la prononciation, mais l'idée est là) toujours avec des fins acoustiques excellentes. Les deux prochains titres font partis de la catégorie "énervés", assez fouillis dans l'ensemble. L'on retrouve sur le second l'autre invité de l'album. Petite amélioration de clôture avec "Spoil-Man". Il n'atteint pas pour autant le niveau des premiers morceaux.

Finalement, c'est peut être en concert que le groupe se dévoilera le mieux avec un mélange des deux set list (Pizzapocalypse et Sauciflarmageddon), de quoi faire zouker toute la salle ! L'album est disponible à prix libre sur la plateforme Bandcamp et en écoute/téléchargement sur la plupart des plateformes musicales en ligne.

The Inspector Cluzo : We the people of the soil

Tuesday, 10 July 2018
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Écrit par
Grégory Soutadé

Pochette de l'album We The People Of the Soil

10 ans, ça se fête ! À cet effet, les Cluzo sont retournés dans le Tenesee, chez Vance Powell déjà responsable de "Rockfarmers". On peut donc s'attendre à retrouver les mêmes ingrédients pour ce nouvel album. C'est le cas, ceux qui ont aimé le précédent n'en seront que plus conquis. Pour les 10 ans, le duo a voulu marquer encore plus profondément leur ancrage à la terre (the soil), on retrouve donc une musique plus folk/blues, avec une présence forte de la guitare sèche ainsi que la thématique paysanne, l'amitié, l'entraide.

Force est de reconnaître la qualité exceptionnelle de la production. Il y a un fossé très clair avec "Rockfarmers", plus brut de décoffrage, tandis que cet opus offre un son lisse où chaque élément est à sa place. Les mélodies sont beaucoup plus travaillées que précédemment (tout album confondu). Le résultat donne un style rock/blues fusion puissant avec des refrains très doux dûs en partie à un nouveau venu : l'orgue (de type hammond b3). Si on en avait eu un aperçu précédemment, elle est désormais présente dans la plupart des titres. Le premier, "A Man Outstanding In His Field", en est le meilleur exemple avec toute la palette de nuances qu'offre les 40 minutes de l'album. Mais pas que, on trouve beaucoup de ballades : presque la moitié des chansons, avec comme figure de proue "Little Girl And The Whistling Train", ainsi que quelques surprises, comme la participation de Marianne Dissard pour un super duo sur "The Best".

Les fans de la première heure seront peut-être déçus de cette compression excessive du son, mais où est la rock bordel ?? Il est pourtant présent, de manière très propre, relativement profond et énergique. À ce sujet, deux titres sortent du lot : "Pressure on Madalands" proposant un rock psyché avec un son volontairement "crade" et "The Globalisation blues" qui se rapproche plus de "Rockfarmers". Autre élément à souligner, le travail exceptionnel de Laurent quant à sa voix. Certes, les ballades qu'il interprète ne requièrent pas de monter trop haut dans les aiguës, mais la maîtrise qu'il pose sur chaque morceau est énorme. Malheureusement, le final est bâclé avec un chant clairement faux (il fallait passer moins de temps à la piscine et plus en studio).

Autre bémol : malgré sa très bonne qualité d'impression, les pages du livret sont imprimées à l'envers. Livret qui reprend le même format que pour l'album précédent, à savoir un melting pot de photos en noir et blanc et d'aquarelles de leur ami Abu.

N'ayant pas pu l'écouter plus tôt, je ne comprenais pas l'engouement de la presse (L'obs, les inrockuptibles, FIP de la FNAC, C À Vous, France Inter ...) pour ce 6e cru. Mais avec autant d'éléments "mainstream", il est clair que ce dernier sera apprécié d'un large public !

Les Cluzo proposent un pack spécial "10 ans" (en édition limitée), comprenant l'album, 10cl d'Armagnac ainsi que le livre "The Inspector Cluzo - Rockfarmers" de Romain Lejeune (les Inrockuptibles). À la base, il s'agissait d'un article voulu par le journaliste qui donnera finalement lieu, de part la masse d'information recueillie, à l'édition d'une biographie complète du groupe, des deux hommes et de leur parcours formateur jusqu'à la réalisation de leur dernier opus. Un peu réticent au début, je conseille fortement de le commander car il permet de comprendre le cheminement humain des deux "frères". Les premiers chapitres apportent beaucoup d'informations intéressantes, des anecdotes croustillantes. Les derniers étant malheureusement trop redondants concernant le message et le mode de vie des deux fermiers rockeurs : chaque témoignage, bien qu'il émane d'une personnalité reconnue, ressemble au précédent. Une relecture un peu plus attentive aurait également été souhaitée pour corriger les fautes qui émaillent l'ensemble de l'ouvrage ainsi que la fausse transition vers "We the people of the soil", car ce n'est pas avec cet album, mais bien avec "Rockfarmers" que le groupe a signé sa première collaboration avec Vance Powell.

L'Armagnac est à l'image de l'album : d'un équilibre saisissant. D'une belle robe ambrée parée de jambes très lourdes, la bouche offre un bouquet assez riche de fruits compotés pour finir sur une touche légèrement épicée. L'alcool se fait discret, un peu trop présent au nez peut être. Il s'agit d'une cuvée spéciale provenant de la distillerie "La Tuilerie" dont The Inspector Cluzo est partenaire depuis le début. Malheureusement il n'y a pas plus d'informations sur l'étiquette.

Kubiak

Wednesday, 27 December 2017
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Écrit par
Grégory Soutadé

Logo Kubiak

Petit coup de projecteur sur le groupe Kubiak. Non, je ne parle pas de Francis Lawrence Kubiac, personnage emblématique de la série Parker Lewis ne perd jamais, mais d'un petit groupe de punk Niçois.

Composé de quatre membres, Kubiak a vu le jour il y a quelques années maintenant. Cependant, comme la plupart des formations qui ne vivent pas de leur musique, il faut en profiter avant qu'ils ne disparaissent.

Pyzzapocalypse (2015)

Album Pizzapocalypse

Leur première démo Pizzapocalypse sortie en 2015 est disponible sur Bandcamp à prix libre. 6 morceaux et demi de punk qui groove grave ! Sur un son énergique, mais néanmoins très propre, avec quelques teintes métal, rock, blues, reggae, Kubiak déblatère des textes satyriques, teintés d'humour. L'objectif est clair : se faire plaisir, pas de prise de tête. La technique (plutôt riche) est vraiment maîtrisée, ce qui change de pas mal de beaucoup de groupes punk/grunge Français qui deviennent rapidement inaudibles.

D'après le quatuor, un album est en préparation (les morceaux de la démo seront inclus), et comme "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras", je conseille d'investir maintenant.

Pour ceux qui ont la chance d'être dans le coin, ils semblent tourner assez régulièrement. Pas encore en tête d'affiche, mais aux côtés de groupes plutôt connus dans la région (Park In Son, I.M.O.D.I.U.M notamment).

Sauciflarmageddon (2019)

Album Sauciflarmageddon

Les petits gars de Kubiak ont pensé à nous pour le réveillon de 2019 puisqu'est sorti le 31 décembre ce second opus apocalyptique, quatre ans après leur premier fait d'armes. Désormais orchestré par un trio suite au départ d'Alex, le soliste de la bande, les compositions ont dû être adaptées voir ré-écrites.

Évolution naturelle ou conséquence de la réorganisation, la tonalité métal est plus présente, les riffs punk plus violents, le débit vocal plus rapide. Certains morceaux sont également plus acerbes que sur la démo précédente. Le mixage est correct, mais sans plus, je pense qu'il y a des progrès à faire dans ce sens.

Pour autant, est-ce un mauvais album ? Au contraire, on retrouve avec joie cette bande de joyeux lurons dans leurs délires et leur énergie débordante.

"3, 2, 1, Pogo" est un hymne au zouk. Normal me direz-vous pour un groupe de ZumbaCore ! C'est aussi le premier titre à recevoir un guest. En tout cas, il donne parfaitement le ton de l'album : punk, métal, (zouk), solo et délires en tout genres, signature par excellence du groupe. "David Pugilas" quant à lui voit l'arrivée de refrains très métal, tellement bon ! Suivi de "Skamon Amarth", un mix SKA/Punk. Tout ceci pour arriver à "HxCœur" qui est, à mes yeux, le point d'orgue de Sauciflarmageddon. "Ça Ne Rime À Rien" balance très fort avant une petite baisse générale. Ainsi, "Pour La Radio", qui est sortie en avant première pour le réveillon de Noël, déçois un peu malgré une partie musicale finale très sympa. Cela reste un beau cadeau tout de même. Gamin des années 90, il ne fut pas possible de passer à côté des mangas animés qui ont déferlés sur le petit écran. Kubiak rend hommage à cette jeunesse avec le titre suivant et nous gratifie de passages en Japonais (bon, il faudrait vérifier la prononciation, mais l'idée est là) toujours avec des fins acoustiques excellentes. Les deux prochains titres font partis de la catégorie "énervés", assez fouillis dans l'ensemble. L'on retrouve sur le second l'autre invité de l'album. Petite amélioration de clôture avec "Spoil-Man". Il n'atteint pas pour autant le niveau des premiers morceaux.

Finalement, c'est peut être en concert que le groupe se dévoilera le mieux avec un mélange des deux set list (Pizzapocalypse et Sauciflarmageddon), de quoi faire zouker toute la salle ! L'album est disponible à prix libre sur la plateforme Bandcamp et en écoute/téléchargement sur la plupart des plateformes musicales en ligne.

The Inspector Cluzo @ Lyon

Wednesday, 08 March 2017
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Écrit par
Grégory Soutadé

 Au Kao

TIC sur scène

The Inspector Cluzo est un groupe qui tourne beaucoup à l'international, un peu moins en France et (comme beaucoup d'autres) encore moins dans le Sud Est (la barrière Alpine sûrement). Donc, quand ils annoncent un passage à Lyon, on n'hésite pas !

Le concert est programmé pour 20h au Ninkasi Gerland Kao (près des halles Tony Garnier), pas de première partie (et ça c'est bien), ils entrent en scène à 20h30, ce qui est fort ponctuel pour des musicos. Sur l'estrade, les deux compères s'amusent, rigolent, interpellent le public et jouent les yeux fermés. La complicité qui règne entre ces deux-là est impressionnante. Ils s'éclatent comme des gosses devant les quelques 200 personnes présentes.

Il s'agit d'un concert de rock, c'est donc moins structuré qu'avec des groupes classiques (on aime ou on n'aime pas). L'ambiance monte crescendo. La performance vocale de Laurent est impressionnante dans les aiguës, ça accroche un peu dans les graves. Côté set-list, nous avons droit à quelques morceaux du dernier album suivis des incontournables "Two Days" et "Fuck The Bass Player" (joués trop rapidement à mon goût) avant le grand final de "Put Your Hands Up" où tout le monde se déchaîne.

Le stand des goodies est prit d'assaut en fin de concert. Dans le désordre Laurent et Mathieu vendent des albums, des t-shirts, des bérets, dédicacent. Les stickers sont offerts. La grosse attraction est la conserve de confit d'oie d'1kg (à ne consommer que d'ici trois ou quatre mois) qui part tout aussi bien que le reste.

Je crois qu'à la fin, autant les spectateurs (venant parfois de loin) que le groupe étaient ravis de la soirée.

Lyon

Panorama de Lyon depuis la colline de Fourvière

Ce concert fut également une bonne occasion pour passer quelques jours à Lyon. Malgré le temps détestable qu'il a pu faire, Lyon se révèle toujours un peu plus riche d'un point de vue culturel, culinaire et historique. Ici, quelques photos de l'île Barbe. La restauration de la chapelle sera terminée l'année prochaine et une visite guidée sera proposée par la propriétaire des lieux en personne.

Île Barbe depuis la berge

Une propriété sur l'île Allé arrière

Mais aussi, à la faveur d'une belle demi journée, les ruines de la grande cité romaine de Lugdunum près de la basilique Fourvière. La plus grande de Gaule. Elle abrita jusqu'à 80 000 personnes à son apogée voilà presque 2 000 ans.

Panorama de Lugdunum Théâtre de Lugdunum

À ne pas manquer également, la visite du musée de l'institut Lumière à Monplaisir, un dîner à l'institut Paul Bocuse ainsi que le traditionnel repas à la brasserie Georges (à la table des frères Lumière s'il vous plaît !).