Sinké Zakéou, un groupe qui sent bon le soleil de Provence. C'est à partir de 2001 que les 8 musiciens se retrouvent sur la région PACA pour former Sinké Zakéou. Sinké fait sa renommée grâce à son SKA festif : plusieurs concerts auprès de grands noms (Tryo, Marcel & son Orchestre, Pierpoljak ...). Une composition admirable et tout en français (et oui mon p'tit monsieur). On s'éloigne des bases classiques du SKA pour monter en puissance tant au niveau de la mélodie que du fond, bref on ne s'en lasse pas. J'ai assisté à leurs deux derniers concerts en date (2009 et 2010), alors autant le premier (pour le Polytech'Festival) était très moyen, surtout à cause d'un son vraiment pourri, autant le second était absolument génial où ils ont réussi à mettre une ambiance phénoménale !
Contrairement à ce que je pensais, le Sinké n'est pas totalement mort avec un nouveau concert le 21 juin 2011 à Draguignan pour la fête de la musique.
C'était soirée moustache ! C'est sur la scène principale de Draguignan que Sinké a eu l'honneur de jouer. Il y avait un peu moins d'ambiance qu'au concert précédent, mais sur scène ils se sont vraiment éclatés, et ça, ça fait plaisir. Il faut dire aussi que le concert a commencé à 22h50 (pour 1h20) et que le mixage était un peu aléatoire (il y a quand même 10 instruments plus 2 voix), ce qui rend les choses un peu plus compliquées pour un public qui découvre le groupe. Enfin, c'était une très bonne soirée et on espère les revoir très rapidement !
"Qué Cavalcade" première aventure de la cigale du Sinké, CD auto-produit, le style est SKA/Rock avec 7 longs morceaux (en moyenne 6 minutes par morceau), beaucoup de passages instrumentaux qui donnent la part belle aux cuivres et au clavier qui, même si souvent en fond, est absolument terrible. Mais aussi le style de Sinké qui réside dans ses textes, chaque morceau est l'occasion d'une nouvelle histoire. Premier titre "Le Yench", ça commence à 100 à l'heure : rythme endiablé pour savoir où est passé ce satané clébard. "Le 6e moulskataire" raconte le périple des moulskataire, du pur SKA. "Sinfunkeou" entièrement instrumentale est un régal pour les oreilles. Sans transition Le 4ème titre est une éloge à la Provence (un hasard ??) avec encore une fin toute instrumentale. A l'écoute on croirait qu'il n'y a qu'un seul morceau tellement la transition est parfaite. "El barudo", une chanson en espagnol pour nous faire voyager un peu, avec une partie plutôt rock (la technique n'est pas encore au point). Pour finir en beauté par "Tel une folie altruiste", thème qui leurs est cher et que l'on retrouvera dans le prochain album : l'enfance, la folie, l'incompréhension du monde qui nous entoure. Les plus patients pourront entendre le morceau caché.
C'est en voulant souligner son "nouveau" style réunissant des influences diverses et variées comme le Ska (toujours !), le rock, le hip hop que Sinké revient en 2005 avec "L'étrange Brasserie". Un album moins instrumental que le précédent mais tout aussi bon, les textes ont pris encore plus d'importance et chaque morceau est une histoire à part entière. La durée moyenne a légérement diminuée, mais reste toujours au dessus de la moyenne. "Sergueï Zakowsky", génération Tchernobyl, que faire quand une centrale nucléaire s'emballe ? Le deuxième morceau s'attache à dénoncer les problèmes d'apparence ,tandis que le "Ménach" relate le fardeau des tâches ménagères. Dans le 4ème morceau on retrouve le même thème que "Tel une folie altruiste" du dernier album. "Ghost Town Station" nous plonge dans une ambiance "Resident Evil", tout en Anglais. Petite ballade avec "Gaston". La suivante "Le marchand de Glaire" est assez drôle, encore un univers déjanté. Le Sinké se lâche sur "One Shot" qui se rapproche d'un morceau rap/hip hop (c'est important pour la suite). On revient aux base, avec une partie très rock sur "Bimbo", un petit coup de gueule ? "Papyrus" nous fait voyager dans l'Egypte antique. "Trip et Déclic" propose un sond vraiment sympa. On finit avec Valska dans lequel les Sinkés se laissent aller aux impros des plus délirantes.
Troisième album éponyme sorti en 2008. Techniquement il y a eu de gros progrès (surtout au niveau du mixage). Le style est ici encore un peu différent : un peu plus rock, avec une tendance plus politique dans les textes. On commence très fort avec le premier morceau "American hysterie X", ça claque dans tous les sens. Le deuxième titre "La bourse ou la vie" dénonce habilement les mécanismes boursiers. "Salamalaïa" est une belle ballade tout en nissart (occitan de Nice), puis on enchaîne sur un Medley avec "Muzik". "Feignant" est elle aussi assez "rock". "Porqué no", petit voyage en espagnol a le même effet que "Salamalaïa". "Sac d'os" est politiquement caché. "Tic et déclic" reprise de "Trip et déclic" de l'album précédent en plus touffu. On finit encore une fois en beauté avec un "Jeux De Boules" plein de sous-entendus.
En recherche permanente de nouvelles vibrations, le coeur de Sinké (Chill, Djeep, Piew et Gregg) s'associe à la voix de Laurence pour créer en 2009 le projet "Haute Couture Records" : un projet à la fois esthétique et musical. C'est de l'électro avec des samples électros (Chill et Gregg), un sampler pour la voix mélodique et puissante de Laurence, tandis que Djeep se lâche enfin au niveau du chant (ça le démangeait vraiment), style hip hop, un débit très rapide (tout en anglais cette fois). On n'oublie pas les instrus acoustiques avec une batterie (parfois), la guitare électrique de Piew et le Sax de Djeep, qui se met aussi à la guitare sèche. Le résultat est aussi inattendu qu'excellent. On sent que la source est la même que pour Sinké, même si l'expression en est différente : un style connu mais renouvelé d'une façon magistrale. Hélas tous les éléments audios et vidéos ont été supprimés du web... C'est vraiment dommage, car il y avait largement la place pour un album, les représentations scéniques étaient plus que positives et déjà un clip surréaliste.