Sommet de Robion

Sunday, 02 June 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

J'attendais ce créneau depuis le début de l'année : quelques jours d'affilé sans pluie, temps ensoleillé et température correcte. Pas évident en ce début d'année très humide. Il a fallu patienter jusqu'à fin mai ! Ni une, ni deux, petit RTT surprise avant de se lancer à l'assaut du sommet de Robion. Est-ce que la balade vaut le coup ? Oui ! Par contre, il faut bien préciser que c'est une randonnée difficile. Il faudra être un minimum entraîné, avoir de l'expérience et du matériel spécifique (chaussure, sac à dos...). La difficulté ne vient pas tant de la distance (14km en aller-retour), mais surtout du dénivelé : 950m d'après ma montre (sur 7 km donc). La partie finale, notamment, est assez raide. Ajouté à cela un piste souvent étroite, à fleur de colline, encombrée par les végétaux (surtout cette année) et pas toujours clairement balisée. De manière générale, la randonnée enchaîne entre parties douces et parties raides.

Point important, 500m après la balise, il faudra tourner à 180°C et non continuer tout droit sur une fausse piste encombrée d'arbres morts ! Je me suis fait avoir... Mais vu les traces de pas, je n'étais pas le seul ! Dans ce cas, on se retrouve quasiment à escalader la montagne jusqu'à retomber sur la piste. Au final, on gagne un kilomètre, mais quel kilomètre...

Pour éviter cette déconvenue aux suivants, j'ai balisé le chemin en reformant le tas de pierre et en mettant un bout de bois à la verticale. En espérant que ça tienne au moins pour la saison...

Pour joindre le départ, il faut suivre la direction de Robion en tournant sur la gauche juste avant de le pont qui permet de rentrer dans Castellane (depuis Grasse). On s'engage alors sur environ 2km dans une route plutôt étroite jusqu'à dépasser une barrière (sur la droite). Il y a un parking 30m plus loin. De là, deux options s'offrent à nous : continuer 5/10m pour prendre le départ officiel ou rejoindre la barrière et prendre le chemin jusqu'à tomber sur le circuit. La deuxième option est beaucoup plus facile. Il faudra, pour la suite, suivre le balisage jaune/rouge, puis rouge.

On commence alors par descendre jusqu'à enjamber un petit court d'eau.

La randonnée peut réellement commencer avec les premiers dénivelés !

Au fur et à mesure que l'on s'élève, la vue sur Castellane et ses alentours s'ouvre de plus en plus grand.

L'avantage est que l'ascension se fait côté Nord. Le circuit est donc plutôt ombragé (surtout le matin).

Ça et là, il y a encore les stigmates des sécheresses passées.

On arrive alors à sur un pallier. Une prairie très verte et boisée.

Mais c'est un piège ! La dernière partie (~1,5km) est très raide (15%/20%) ! Le chemin est le plus souvent indiqué par du scotch autour de piquets/arbres. Cette dernière ascensions est divisée en deux blocs avec un petit replat au milieu.

Avant d'arriver au point culminant à 1660m. On aurait aimé quelque chose de plus prestigieux qu'un simple piquet indiquant le sens du départ.

Mais le panorama à 360°C est là pour nous rappeler qu'il y a des choses plus importantes.

La falaise tombe à pic

Sur tout le chemin et à toutes les altitudes, la nature nous offre une myriade de fleurs à observer. Particulièrement pendant cette période cruciale qu'est le printemps.

Expo rose 2024

Sunday, 19 May 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Danser la vie était le thème de la 52e édition du festival Expo Roses. À cette occasion, les organisateurs ont demandé aux multiples associations et écoles de danse du Pays De Grasse de faire des démonstrations un peu partout dans la ville : classique, hip hop, claquettes, tango, charleston, flamenco, jazz... Le tout, sous un soleil radieux (avant de retrouver les traditionnelles pluies du festival de Cannes). De quoi bien profiter des quatre jours de festivités, dont deux jours fériés consécutifs !

Malgré les années, on ne se lasse pas de faire un tour dans la salle du concours et de découvrir les multiples créations venues du monde entier. Si elles paraissent à chaque fois identiques, il faut pourtant bien regarder les différentes formes et couleurs ainsi que la recherche d'une certaine perfection de la part des créateurs. Ne manque que le délicat parfum de rose...

Les blanches

Les roses

Les oranges

Les tigrées

Coup de cœur (personnel) avec cette rose d'un jaune sublime

Pour la première fois, une salle dédiée aux pivoines s'est mêlée au concours

Dans les jardins de la villa Fragonard, il était également possible d'admirer les créations de l'école de couture Denis Durand Académie, ainsi que de humer les créations parfumées de l'école de parfumerie Passion Nez Cinquième Sens

La décoration discrète, mais efficace, autour de la villa Fragonard

Apes O'Clock

Monday, 06 May 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Groupe Apes O'Clock

Partageant l'affiche d'un concert avec les punk cuivraille d'Outrage, Apes O'Clock est une belle découverte. Pas facile pourtant de trouver des infos autour du groupe. Il s'agit plus précisément d'un collectif rock/cuivre basé à Rennes, ayant pour noyau dur Johan Clérambourg et Hugues Appert, tous deux chanteurs et compositeurs (en plus du saxophone et trompette pour Hugues). Alex Fatty B, à la guitare, jouant également un rôle prédominant ces dernières années. Le reste de la troupe est quant à elle assez changeante depuis leur création en 2015.

Le terreau fertile d'Apes O'Clock est avant tout le texte. Précis, incisif, percutant. Texte tantôt chanté, tantôt parlé à la mode hip hop avec cette force d'avoir deux voix plutôt qu'une. Vient ensuite la mélodie avec là encore des influences hip hop, rock et surtout la magie des cuivres : trompette, saxophone, trombone selon les besoins, voire claviers. De plus, la plupart des compositions sont en Français, ce qui est vraiment appréciable et jamais évident, notamment avec des textes longs. Les deux premiers EP From Jungle To Downtown (2015) et Don't Wake Me Up (2016) ont été des travaux préparatoires qui, sans sortir du lot, ont permis de poser les fondations, avec tout de même une mention spéciale pour Columbia (coup de cœur) et Go Ape.

Le Spectacle Continue (2019)

Couverture de l'album "Le spectacle continue"

Premier album où le collectif a les pleins pouvoirs, ce qui va leur permettre de créer un opus extrêmement riche en explorant différents univers. L'introduction Soyez Les bienvenus a donné lieu à un clip. Les références au cabaret y sont fréquentes. Une pointe de rock, une pointe de Ska, le ton est donné, même si ce n'est pas le meilleur morceau pour attirer le chaland... Autre salle, autre ambiance, le titre Fonk Me part sur une base plus funk avec des chœurs un peu décalés et un break assez blues, vraiment très très sympa. Boum Baff est quant à lui un pur produit rock/cuivraille, un peu plus agressif. Avant d’enchaîner sur du power Ska qui dénonce la folie des influenceurs et des réseaux sociaux. Le Spectacle Continue, pièce maîtresse de l'album éponyme possède elle-aussi son propre clip, toujours dans l'univers du cabaret/cirque. Le texte est maîtrisé à la perfection façon slam, le ton y monte crescendo jusqu'au refrain, percutant et entêtant. On passera rapidement sur Shame On My People, beaucoup plus sombre. Si le morceau suivant commence doucement, il finit par un swing très intéressant. Encore un peu de funk avec Apes Original Company, tandis que Play A Game est plus rock. On poursuit avec Rouge, qui fait la part belle aux cuivres. Si Requiem Et Messes Basses est un peu lourd, c'est pour mieux conclure avec un magistral La Plume Et le Plomb.

À l'Aube du Tumulte (2023)

Couverture de l'album "À l'Aube du Tumulte"

Si l'album commence fort avec un puissant Kong, après 4 ans de maturité et beaucoup de dates enchaînées un peu partout en France, Apes O'Clock plonge dans une certaine noirceur malgré un dynamique Le temps des récoltes et un G.N.A.R.K vraiment sympa. La joie et l'énergie du précédent opus se mue en quelque chose de plus orchestral (adieu funk/blues/swing ...), notamment sur Hans Peter von Barrik, ainsi que les deux dernier titres Ocieux, je suis et Odieux, je nuis. Je pense que cette perte de dynamisme est aussi le fait du mixage, avec des instruments trop égalisés et qui se laissent un peu étouffer par la ligne de basse. Mais le groupe ne se renie pas sur le fond. La critique de la société est toujours aussi amère et se concentre beaucoup sur l'urgence climatique, qui nous menace un peu plus jour après jour, que l'on ressent un peu plus jour après jour. Elle se matérialise ici avec des titres très forts, notamment Il était une fois et Faux frère (avec des cuivres dignes de ce nom !) dont l'image qu'elle véhicule fait frissonner. Finalement, parce qu'il fait parti intégrante de l'univers du groupe, le singe est encore une fois magnifié sur Get It.

Comment l'Allemagne prépare la prochaine génération de débiles mentaux

Monday, 22 April 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

L'information n'avait pas vraiment filtré de notre côté du Rhin jusqu'à son application le 1er avril 2024. J'ai d'ailleurs dû croiser les sources pour être sûr que ce ne soit pas un poisson d'avril... Bref, il est désormais légal en Allemagne de posséder jusqu'à 25g de cannabis séché ainsi que de faire pousser ses propres plants (3 maximum). Autrement dit, le désastre ne fait que commencer ! Pourquoi ? Parce que, contrairement à l'aspect marketing mis en avant sous le terme récréatif, le TétraHydroCannabinol (THC) modifie la structure cérébrale, notamment la morphologie et la croissance des neurones, ce qui a un impact direct sur le QI, la mémoire, et augmente fortement la probabilité de développer des troubles psychiques de type schizophrénie, bipolarité, psychose, dépression. Phénomènes qui sont particulièrement importants chez les adolescents, dont le cerveau est encore en formation. Naturellement, tout dépend de la dose ingérée, de la fréquence, de l'âge et du patrimoine génétique propre. Parmi les autres effets "rigolos", on peut noter également des potentiels troubles cardio vasculaires, pulmonaires, baisse de la testostérone, baisse de la fertilité, qui apparaissent à plus forte dose. D'autant plus que, comme tout produit psychoactif, il entraine une dépendance et peut être le pont vers des substances plus puissantes.

Bien sûr, il serait illusoire de croire que le cannabis est absent du continent Européen et que seuls les camés avachis au fond de la rue en consomment. Selon les estimations de 2021, environ 50% des 18-64 ans l'ont déjà testé. Mais il y a une différence majeure entre le fait qu'il soit prohibé, donc que son accès soit restreint (passer par un dealer n'est pas très glamour) et le fait qu'il soit en accès libre, où tout le monde a la possibilité de le consommer. Notamment les jeunes mineurs comme c'est le cas pour la cigarette. Même s'ils évitent une consommation active, ils seront plus fortement soumis à une consommation passive. D'ailleurs, avec cette réforme, l'industrie du tabac se frotte les mains. Eux qui subissent depuis de nombreuse années des politiques anti-tabac ont trouvé un nouveau levier pour attirer et fidéliser des nouveaux clients.

Cette mesure est un grave coup porté au marché noir des trafiquants. Encore une belle connerie que l'on peut lire/entendre parmi les arguments pro légalisation. En effet, les réseaux de trafiquants sont des structures extrêmement évolutives, qui s'adaptent très rapidement au marché, aux législations et aux contraintes des forces de l'ordre. Il y a une réelle intelligence de la part des cerveaux. C'est pour cela que les opérations de type Place Nette ne sont que du buzz inutile avec un déploiement de moyens considérables, mais sans effets sur le long terme. Pour tuer un réseau, il faut couper son approvisionnement, supprimer sa tête, supprimer ses ramures et rendre son terreau non fertile. Le dernier point étant un travail de longue haleine qui demande le plus de moyen, car il faudrait sortir les gens de la pauvreté, des enclos que sont les cités, les éduquer et leur offrir emploi et perspective d'avenir. En légalisant la consommation, le marché noir va devenir un marché gris. Les réseaux vont continuer leur trafic comme avant (une diversification sera probablement nécessaire pour certains), mais les condamner demandera encore plus de moyens pour réunir des preuves. Même si la politique de prohibition actuelle est un "échec" dans le sens où elle n'a pas réussit à éradiquer la consommation, elle permet pour autant de la contenir.

Comble de la perfidie, des politiques de sensibilisation aux dangers du cannabis seront mis en œuvre. Ou comment dire à la population On sait que c'est de la merde, on vous le dit, mais on l'autorise quand même. Il est triste de voir que cette mesure fait partie des revendications phares des écologistes depuis de nombreuses années. Une des rares mesures sur lesquelles ils ont pu avoir gain de cause, mais qui discrédite totalement le discours principal. Car les écologistes sont un parti important en Allemagne. Ils font actuellement parti de la coalition au pouvoir. Pour autant, ils n'ont pas réussi à pousser l'interdiction des pesticides à base de néonicotinoïde comme le glyphosate. Ils ont également voulu une sortie du nucléaire malgré la relance des centrales à charbon. On me chuchote à l'oreille que Volkswagen, BMW, Audi, Porsche sont tous des constructeurs Allemands... Leur seule victoire étant finalement une mesure populiste qui va créer des problèmes de santé publique. D'autant plus que la production locale de cannabis passe par des serres chauffées et des lampes à ultra-violet ou LED puissantes, grosses consommatrices d'énergie. On notera toutefois que le chanvre agricole, dont la teneur en THC est faible, est un matériaux très intéressant pour ses multiples usages, tout en étant beaucoup plus rustique et moins énergivore à produire.

Les soit disant économies réalisées en supprimant la lutte contre le cannabis n'existent donc pas puisqu'il y aura autant de trafic de drogue. Il faudra en plus ajouter des dépenses de prévention et augmenter les finances des hôpitaux publics, notamment dans les services psychiatriques. Le gouvernement Scholz n'est même pas capable de tirer profit de la situation avec un levier financier comme, par exemple, une taxe sur le cannabis (modèle appliqué au tabac). En effet, la production légale est déléguée à des "clubs" à but non lucratif et dont il faudra financer les "contrôles".

Pour autant, les Allemands ne sont pas les premiers à prendre une telle mesure. En effet, c'était déjà le cas dans plus de la moitié des états Américains, du Canada. En Europe, les Pays-Bas et le Luxembourg ont déjà sauté le pas. Mais ici on parle de l'Allemagne, qui possède presque 20% de la population de l'Union Européenne (actuellement le plus peuplé). L'Allemagne, jusqu'ici le bon élève, le modèle. Autrement dit, un effet boule de neige est à prévoir dans les prochaines années. En attendant, les 9 pays frontaliers de la république fédérale vont pouvoir bénéficier de cette brèche.

Ôde à l'oisiveté

Sunday, 14 April 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Aujourd'hui, c'est dimanche. Nous sommes au printemps. La météo est variable. Sans faire moche, il ne fait pas beau. Sans faire chaud, il ne fait pas froid. Dehors, le monde semble faire une pause. Pas de bruit, pas de voiture, pas de commerces ouvert en ce début d'après-midi.

Aujourd'hui, il n'y a rien de prévu. S'il n'y a rien de prévu, alors nous pourrions tout prévoir, tout faire, surtout ce que l'on n'a pas le temps de faire habituellement. Pourtant, on se laisse glisser délicieusement dans un petit rythme. Se poser, prendre le temps. Faire à manger, tranquillement, simplement. Un bon repas, mais rien de superflu. Et puis, quand la maison est propre, on se laisse aller à déguster un bon thé devant la fenêtre, à regarder les plantes pousser, les abeilles butiner, simplement prendre plaisir à ne rien faire. Plaisir éphémère avant le retour de la tempête.

Tempête moderne où on essai d'optimiser chaque espace de temps libre que nous avons. Car ce temps est rare (et donc précieux). Car il faut penser, il faut faire, il faut voir, il faut vivre, pour soi et pour les autres, avant qu'il ne soit trop tard.

Pourtant, il est bon parfois de faire une pause, un pas de côté, de plonger dans un moment d'oisiveté qui, finalement, n'est pas si éloigné de la méditation. Parce-que l'oisiveté se mérite. On ne peut l'apprécier qu'à petite dose. Parce-que c'est un luxe de ne rien faire et savoir malgré tout que nous pourrons manger ce soir. Parce-que l'oisiveté, ce n'est pas l'ennui, ce n'est pas l'impossibilité de faire autre chose, c'est le choix de ne rien faire.

Mais le temps passe, déjà une nouvelle activité approche.