Milano nuovo
Le début d'année une période propice aux bilans divers et variés ainsi qu'à l'introspection. Ce qui amène à prendre des résolutions pour ce nouveau cycle qui commence, bien qu'en réalité notre rythme de vie est calqué sur le rythme scolaire. L'autre tradition consiste en l'envoie de ses vœux à un maximum de personnes, les outils de communication actuels permettant de transmettre ces messages immédiatement. Je préfère personnellement des messages personnalisés que l'on pourra délivrer directement à la personne, en face à face quand cela est possible.
Mais le 1er janvier est également synonyme d'entrée en vigueur de nouvelles législations et d'ajustement de taxes et pensions. Législations qui ont souvent été votées longtemps en avance (parfois des années). Il y a ainsi de grandes dates butoirs qui font régulièrement écho dans la presse : neutralité carbone en 2050, fin de la vente de véhicules thermiques en 2035... À la fois lointaines et si proches, ces mesures inquiètes car elles vont nous forcer à repenser notre mode de vie et nos déplacements, pour des modèles fort probablement plus contraignants.
En Lombardie, c'est une petite révolution qui s'opère en ce 1er janvier 2025. Les Milanais ont eu 5 ans pour se préparer psychologiquement à une nouvelle mesure : l'interdiction totale de fumer dans les espaces publics (ouverts ou fermés). Petit encart néanmoins : il est possible de fumer dans des lieux isolés avec une distance minimale de 10m autour de soi (difficile à obtenir dans une métropole aussi dense). Je me souviens en effet de mon voyage datant de 2019 dans la capitale Lombarde où je notais
Il est d'ailleurs assez difficile de trouver des rues où personne ne fume...
Je trouve donc cette mesure extrêmement courageuse sachant que 20% des Italiens fument et qu'il y a même des distributeurs de cigarettes en libre service (une aubaine pour la mafia). Cette mesure me rappelle le "big bang" opéré par le Royaume-Uni lorsqu’a été interdit la cigarette dans les pubs. On pensait alors à la mort de ces derniers, il n'en fut rien. Milan n'est pas précurseur en la matière. On trouve des règles similaires à New York (avec un peu plus de souplesse) ou Singapour. Mais cette mesure met en lumière une prise de conscience généralisée des pouvoirs publics face à ce qu'on appelle communément une "drogue douce".
Dans ma jeunesse, j'étais entouré de fumeurs. L'habitude faisant, la fumée ne provoquait qu'une gêne légère. Je me souviens encore de certains repas familiaux où flottait 20cm de fumée au plafond, ou encore certains restaurants/bars totalement enfumés. Les plus anciens ont même connus la cigarette dans les avions ! Il y a désormais moins de fumeurs dans mon entourage. Puis, il y a eu ce 1er février 2007 où la cigarette a été interdite dans les restaurants (entre autres). Et puis, la plupart des voisins sont non fumeurs. Et puis, j'ai commencé à faire plus de sport, domaine où l'oxygène est une ressource précieuse. Les bronches étant particulièrement ouvertes, on est beaucoup plus sensible à la pollution atmosphérique. Il s'est donc opéré un réel sevrage depuis plusieurs années. À tel point que cette odeur m'est désormais particulièrement désagréable. Et pour cause, une fois sevré, on se rend compte à quel point ce produit est de la grosse m****.
Parce que la cigarette n'apporte que des mauvaises choses :
Pour soi
- Dépendance
- Troubles de l'humeur
- Perte de goût et d'odorat
- Jaunissement des dents et de la peau
- Mauvaise haleine
- Encrassement des poumons et des artères
- Risque de cancer
- Perte de capacité respiratoire
- Obligation de fumer en extérieur par temps froids et pluvieux
- Obligation de se réapprovisionner régulièrement
- Coût du tabac
Pour les autres
- Tabagisme passif
- Pollution de l'air
- Exploitation des travailleurs pauvres
Pour l'environnement
- Produit exotique venant de loin
- Transformation du tabac utilisant des produits nocifs
- Pollution due aux mégots
- Risque d'incendie
- Déforestation (plantation é séchage du tabac)
- Pollution plastique (paquet de cigarette, briquet)
D'ailleurs, je ne comprends pas les personnes qui fument avant/pendant les repas. Il est impossible d'apprécier un plat quand on a les papilles brûlées par la fumée (en plus d'incommoder le voisinage). On pourra malheureusement dresser ce triste constat : beaucoup de personnes travaillant dans la restauration (dont des grands chefs) sont fumeurs... Et que dire des personnes qui fument dans leur voiture ? Dès le lever ? On voit ainsi à quel point cette drogue "douce" est une véritable addiction et n'est pas consommée seulement dans les moments festifs/conviviaux. Elle est une fausse solution face au stress et à l'angoisse, qui augmentent avec l'addiction cat le corps se met en état de stress avec le manque.
Fumer n'est ni un droit, ni une liberté, c'est une addiction.
Pour autant, j'ai vu autour de moi plusieurs personnes arrêter de fumer. Je trouve cette démarche très courageuse de leur part quand on connaît la difficulté de se sortir d'une addiction parfois vieille de dizaines d'années.