Balade en Provence
Un petit tour en Provence.
L'Isle sur la Sorgue
Cette première étape à L'Isle sur la Sorgue se mérite. Une fois sorti de l'autoroute et passé Cavaillon, le réseau routier devient très campagnard dès lors que l'on s'éloigne de la départementale ! Après avoir laissé la voiture au parking, il ne faut pas hésiter à s'enfoncer dans la vieille ville, la périphérie étant surtout résidentielle. On y découvre alors une petite ville à l'esprit typique Provençale. Le centre étant très vivant, particulièrement la place de la liberté. Nous sommes en pays d'Aix (en Provence), il est donc possible d'y déguster des Calissons ! (Ceux de la chocolaterie de Puyricard sont délicieux).
Avignon
On ne présente plus Avignon, cité des Papes et haut lieu de théâtre (plus d'une dizaine de salles dans le centre) avec son festival incontournable, qui préfigure de le saison nationale à venir. La ville est nichée entre le Gard et le Vaucluse, bordé par le Rhône et la Durance. C'est en 1309 que Clément V en fait une résidence pontificale. Les Papes étaient jusqu'à alors plus ou moins itinérants, avec plusieurs résidences réparties un peu partout.
Le choix du comté de Venaissin est très politique, l'Europe étant alors très morcelée et le royaume de France n'occupait que les deux-tiers (d'Ouest en Est) de sa configuration actuelle. Il était donc important d'avoir ce centre de pouvoir dans son propre Royaume. Les différents palais ne furent construits que par ses successeurs (dont Clément VI, qui acheta la ville à la comtesse de Provence en 1348). Peine perdue, puisque le 7e Pape d'Avignon, Grégoire XI, revint à Rome. Après sa mort précoce, guerre de pouvoir oblige, il y eu un schisme et 2 Papes ont officié en parallèle : un à Avignon et un à Rome ! La situation revint à la normale en 1411.
La situation géographique idéale de la ville au confluent de deux fleuves est un atout indéniable pour le commerce. Mieux encore, avec le pontificat, nombre de communautés religieuses ainsi que de riches bourgeois et hommes de pouvoir s'y installent. La ville bénéficie ainsi d'habitations et de palais cossues, tout en pierre de taille. Il y fourmille également beaucoup de places, petites ou grandes, où trônent des arbres majestueux (plusieurs fois centenaires), apportant un peu de fraîcheur pendant les chaudes journées d'été.
On pourra visiter le palais des Papes, dont ne subsiste d'origine que la chambre du Pape. Le reste ayant été pillé lors de la révolution et transformé ultérieurement en caserne. Il ne subsiste donc majoritairement que des immenses salles vides où il faudra s'orienter, dans un dédale d'escaliers, en suivant un marquage peu clair.
Saint Rémy de Provence
Encore un village typiquement Provençal, mais dont la notoriété est largement surévaluée. La faute à Vincent van Gogh qui passera un an ... à l'asile psychiatrique (de manière volontaire). Ce qui ne l'empêchera pas de peindre ! Aujourd'hui, le village est bondé, particulièrement les jours de marché, et il n'est pas très agréable de s'y promener.
Les Baux de Provence
Les Baux de Provence a joué un rôle important par le passé en tant que place stratégique, cette dernière étant situé tout en haut du massif des Alpilles, évitant ainsi un grand détour et permettant de voir loin l'arrivée d'envahisseurs. Là encore, il faudra y aller hors saisons car elle est prise d'assaut. Il n'y a d'ailleurs quasiment plus personne qui habite le village, mais, commerce oblige, le prix du parking est de 5€ minimum, pour 0 minutes ! La forteresse, aujourd'hui en ruines, se visite (prévoir un chapeau). L'autre attraction sont les carrières des lumières où des œuvres (thème qui change régulièrement) sont projetées dans les anciennes carrières de roche calcaire (qui ont notamment servies à l'édification des Baux de Provence et des villes alentours). Les plus gourmands pourront faire une halte à L'Oustau de Baumanière, le restaurant où officie le chef Glenn Viel, 3 étoiles au guide Michelin. Quant aux Alpilles qu'elle domine, elles renferment de nombreux chemins de randonnées.
Arles
Situé à la frontière des Bouches-du-Rhône et du Gard, Arles bénéficie elle-aussi du contrôle du Rhône. Même si elle n'a pas forcément bonne réputation, c'est pourtant une ville magnifique où trône en son cœur des arènes romaine très bien conservées, ainsi qu'un théâtre antique. Au delà de la partie HLM en périphérie, qui masque son rayonnement passé, on pourra découvrir un petit village dans la ville. Ville qui s'étend elle-même jusqu'à la mer !
Car, en plus des férias et de la tauromachie, traditions fortes en ces terres de Camargue (bonjour le sel, le riz de Camargue et sa Gardiane de taureau), Arles est le lieux incontournable pour tous les amateurs de photographie, avec la manifestation Les rencontres d'Arles qui se tiennent chaque été depuis 1970 ! Comme pour le festival d'Avignon, les expositions s'adressent avant tout à un public averti. Mais il se déroule en parallèle le festival "off" : des mini expositions dans toute la ville (librairie, restaurant...), et même parfois dans des lieux insolites comme un garage ! Les gloutons prendront le plan et feront tout le circuit d'une traite. Il est pourtant plus intéressant de flâner et de rentrer au hasard dans des lieux insoupçonnés. Pour marquer encore un peu plus ce lien avec la photo, il a été crée en 1982 l'École Nationale Supérieure de la Photographie, qui bénéficie depuis 2019 d'un bâtiment très moderne. Pour les amateurs de passage dans le coin hors saison, il existe également plusieurs galeries permanentes d'artistes photographes.
Arles et ses 2500 ans d'histoire est notamment le berceau de Constance d'Arles (986 - 1032), fille de Guillaume Ier (comte de Provence), et future reine des Francs, ainsi que de Jeanne Calment et Christian Lacroix (entre autre). Pour faire le lien avec les étapes précédentes, van Gogh y séjournera un an et s'y coupera une oreille à cause de ses troubles psychiatriques et/ou d'une dispute avec Gauguin.