Balade

Circuit de Charamel

Sunday, 17 September 2023
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Écrit par
Grégory Soutadé

Une nouvelle rando dans mon top 3 du haut pays Grassois : La circuit de Charamel. Le nom n'est pas forcément en adéquation avec la randonnée étant donné que l'on ne longe la crête du Charamel que sur la moitié du parcours avant de basculer côté opposé dans la forêt de la Gironde. C'est d'ailleurs pour cette raison que la balade m'avait tapé dans l’œil début 2022. De la montagne, certes, mais également beaucoup de passages dans les bois (environ les 3/4 du temps), donc bien ombragé. Malheureusement, entre attente de la fin mars, autres activités, la blessure de mai et les fortes chaleurs de cet été, il a fallu patienter jusqu'à la St Grégoire pour trouver un créneau ! Et quel "cadeau". Le parcours est difficile, mais il en vaut vraiment la peine !

Dimanche, 9h du matin sur le parking de l'Église du Mas. On sentait déjà poindre le retour de la chaleur avec 18°C sur le thermomètre. Le soleil est traître un montagne, il n'est donc pas inutile de se mettre un peu de crème solaire avant le départ. Surtout que le ciel est d'un bleu magnifique.

Le début est assez tranquille. Pour autant, il est parfois un peu technique avec des franchissements de pierriers ou bien, ça et là, quelques trous sur le chemin (étroit).

S'ensuit 1km d'ascension assez raide pour joindre le haut de la montagne.

Si on se retourne, on pourra apercevoir Le Mas.

On bascule alors sur le versant nord, boisé et complètement à l'ombre. Il faut faire attention car le chemin est parfois humide.

Si on est suffisamment discret et que l'on tend un peu l'oreille, on peut avoir la chance de voir ou d'entendre un chevreuil. Il était caché non loin de moi par une épaisse couche de végétation, mais impossible de l'apercevoir. Il a eu de la chance, car c'était jour de fête au village : La fête des chasseurs, avec comme menu : civet de chevreuil et polenta !

Celui-ci ne pourra pas en dire autant.

Après un peu de descente, il faut récupérer le GR4. Autant le dire tout de suite : ce GR est une tannée, avec des chemins pentus et peu praticables (surtout en descente).

Au loin, le village d'Aiglun

Une fois rejoint la route, il faut continuer de descendre en direction du hameau des Tardons, puis encore jusqu'à la Clue. Cette partie est agréable.

Vient le temps de faire la pause déjeuner au bord de la Gironde. On en profitera pour recharger en eau, les fontaines des villages sont fermées !

Mais ce repos paisible est un piège, car la remontée vers le village abandonné de Pigros est assez raide (et pas forcément ombragée).

Le reste de la randonnée se fait entièrement dans les bois. Un vrai bonheur où on pourra enjamber plusieurs petits affluents (et se rafraîchir au passage) avant de traverser de nouveau la Gironde.

Les choses se gâtent pour la partie finale, puisqu'il faudra remonter jusqu'au village par une petite route qui serpente le long de la montagne. On dérangera au passage nombre de lézards en pleine séance de farniente, mais surtout en plein soleil !

Malgré la fatigue des ~15km de marche (et ~900m de dénivelé positif), le retour à la civilisation se fait avec un petit pincement au cœur tellement l'endroit est beau et calme.

La fin de l'été offre moins de fleurs. Malgré tout, il y a pas mal de thym sauvage sur le parcours.

La voie du Nord

Sunday, 18 June 2023
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Écrit par
Grégory Soutadé

Le Nord de l'Europe continentale est dans notre imaginaire une destination peu attractive et souvent pleine de pré jugés, particulièrement le Nord de la France. Pourtant, en ces temps de réchauffement climatique, ces petits coins seront les futurs paradis (ou pas). Il n'y aura malheureusement pas de photo cette fois pour illustrer mon propos. Combinaison à la fois d'un mauvais pressentiment et d'une rhinopharyngite aiguë qui m'aura fortement secoué pendant 10 jours, l'appareil photo est resté sagement à la maison.

Digression sur le Toplexil

On nous l'a appris depuis tout petit : toux = sirop. Atteint de fortes quintes de toux, direction la pharmacie pour acheter le précieux sésame. La pharmacienne conseille le Toplexil (Sanofi) pour traiter la toux sèche (qui ne produit pas de mucus). Mise en garde particulière : il provoque des somnolences importantes. Le produit est plutôt efficace (et provoque effectivement des somnolences, ce qui est pratique pour passer une bonne nuit). Son bon goût de caramel donne même envie d'y revenir ! Si on se penche un peu plus sur la notice, le Toplexil ne contient en réalité qu'une seule molécule : l'oxomémazine, qui est classée dans la catégorie des antihistaminique (utilisé principalement contre les allergies). Il n'y donc pas d'action "directe" de la molécule comme avec la traditionnelle tisane gingembre/miel (efficace elle aussi), mais indirecte grâce à ses propriétés antitussives. Pour satisfaire sa clientèle soucieuse de ses apport en calorie, le Toplexil ne contient pas de sucre (mais un édulcorant). Bref, tout ça pour dire que le public attend un sirop pour soigner la toux et que Sanofi se contorsionne pour répondre à cette demande alors que la prise de la même molécule sous forme de cachet, comme il est d'usage pour les antihistaminique, serait tout aussi efficace !

Lille

Le séjour débute à Lille. Le chef-lieu du département des Hauts De France a vraiment tout pour plaire : une architecture typique avec des bâtiments en briques rouges, quelques immeubles Haussmanniens, de nombreuses places tout à fait charmantes, une ambiance très jeunes (grâce à ses nombreuses universités), dynamique, cosmopolite, une histoire riche (Vauban y fut nommé gouverneur). Malgré ses 263 000 habitants, la circulation y est peu dense. Il faut dire que le dénivelé quasi inexistant et les larges allées se prêtent parfaitement à la marche ou au vélo (très plébiscité par la population). D'une manière générale les personnes qui vivent dans le Nord adoptent facilement ce mode de transport, notamment en mode "cargo" avec l'essor des assistances électriques. Il y a également une volonté forte de la municipalité pour végétaliser et sécuriser les axes publiques. Bus, métro et tramway viennent compléter l'offre de mobilité urbaine. Besoin d'air malgré tout ? Une promenade le long de la Deûle ou dans l'immense parc de la Citadelle érigée par Vauban apporteront toute la fraîcheur nécessaire. Mais il est difficile d'avoir soif vu le nombre de bars disponibles ! Autre atout majeur : elle se situe à 1h de Paris (TGV) et seulement 30 minutes de Bruxelles, la gare Lille Europe étant un véritable carrefour ferroviaire pour toute la partie Nord de l'Europe. Non loin (à Lesquin) se trouve également un aéroport. Toujours dans le thème des transports, la métropole a mis en place un ingénieux système de ticket "papier" rechargeable (valable pour 1 à 5 personnes), pratique et pas cher ! Le revers de la médaille d'un niveau de qualité élevé est le coût de la vie qui, sans être égal à une capitale, n'est pas à la portée de tout le monde (particulièrement dans le centre). Le constat est d'ailleurs très différent lorsque l'on se rend (en tram) à Roubaix où l'ambiance est clairement plus populaire. C'est tout le paradoxe de ces territoires ouvriers où certaines familles ont pu faire fortune tandis que la plupart de leurs employés sont restés en bas de l'échelle. La famille Cavrois, dont le patriarche Paul a commandé dans les années 30 une villa à l'architecte Robert Mallet-Stevens afin d'y loger ses 7 enfants, en est le parfait exemple. Villa d'art moderne qui se visite depuis que la ville l'a rachetée et restaurée. De son passé fortifié, Lille garde encore en héritage une influence importante au niveau national en hébergeant le prestigieux "Commandement des forces terrestres", de quoi assurer de nombreux emplois indirects ! Plus anecdotique, l'ancienne capitale des Flandres française est passé par les mains du royaume d'Espagne, on y trouve donc une communauté Espagnole, et même un tableau de Goya dans le palais des beaux arts. Côté météo ? Elle fut clémente avec seulement 15 minutes de pluie en 3 jours et environ 20°C/25°C, même si les statistiques d'ensoleillement disent le contraire. D'ailleurs, dès que le soleil pointe le bout de son nez, les terrasses se chargent de monde (malheureusement, beaucoup en profitent pour griller une clope, ce qui n'est pas des plus agréable).

Bruges

Le patrimoine historique de Bruges est colossal : 4 anciennes Abbayes, 2 abbayes, 1 monastère, 1 basilique, 5 chapelles, 8 églises, 1 cathédrale... Il faut dire que 8 communes ont été rattachées en 1970 au Bruges actuel, ce qui permet de gonfler un peu les chiffres. Elle offre une architecture flamande intacte. On dit que c'est une ville romantique et c'est plutôt vrai lorsque l'on se promène le long des canaux abrités par de grands arbres qui les surplombent. Cause ou conséquence, Bruges est très très, très prisée des touristes et la ville semble très riche. La Cathédrale Saint Sauveur en est la première représentante. Je n'ai jamais vu un monument religieux aussi richement décoré : statues en argent et en or, immenses fresques, pas moins de 3 orgues... Il y a même des portes automatiques à l'entrée ! Pour ceux qui auront survécu à l'overdose de bières, de frites, de gaufres et de chocolats (tout le monde est chocolatier en Belgique), il n'y aura rien de plus romantique que de descendre avec sa chère et tendre dans une des plus anciennes prisons d'Europe, requalifiée aujourd'hui en musée de la torture (parce qu'à l'époque, ils savaient s'amuser !). Autre curiosité : l'utilisation du vélo y est tellement développé (les sorties scolaires se font à vélo !), qu'il y a carrément de grands parkings souterrains dédiés.

Bruxelles

Après avoir été tant émerveillé par Lille, on s'attend forcément à être déçu par la prochaine destination. Le trajet est court dans l'Eurostar. Pas le temps de dire ouf que déjà se profile la gare de Bruxelles Midi (Zuid). Les quartiers qui entourent les gares sont rarement attractifs. Le problème de Bruxelles est que la ville entière y ressemble... Pour résumé, la ville est moche : les bosquets entourant autrefois les habitations historiques ont laissé place à des constructions erratiques, sans aucun charme ni unité et pour beaucoup couvertes de tag. La ville est sale : les poubelles empilées jonchent les trottoirs (quand elles ne sont pas éventrées). Le pire étant les lendemains de "fêtes". À 10h du matin, on dirait que la ville entière a encore la gueule de bois et on peut apercevoir les stigmates de la veille un peu partout : mégots de cigarettes, canettes, déchets de nourriture, que les commerçants nettoient à grand coup de jet d'eau (et tout par dans les égouts !), ce qui ne suffit pas toujours à enlever l'odeur d'urine des ruelles. Il y a d'ailleurs des urinoirs publics, dont 3 directement sur le flanc de l'église Sainte Catherine... La ville est bruyante : à la circulation dense et aux personnes qui gueulent jusqu'à pas d'heure dans la rue, s'ajoute les sirènes excessivement fortes de la police et des ambulances qui tournent régulièrement. L'air y est étouffant (surtout quand il fait 30°C). Le grand parc près de l’Atomium où l'on cherche fraîcheur et calme se situe proche d'un couloir aérien. La mendicité y est omniprésente et, pour couronner le tout (parce-que nous sommes au Royaume de Belgique), la vie est très chère. Bruxelles regroupe tous les affres des grandes villes modernes : l'urbanisme n'a été ni pensé, ni re pensé, mais clairement subit. On y entasse les personnes à ne plus savoir qu'en faire. Exemple cocasse (parce que les Belges sont farceurs) : sur certains arrêts de tram (parfois vétuste), les voyageurs descendent directement sur la voie de circulation ! Il y a très peu de choses pour relever le niveau : le parc de Laeken (à côté de l'Atomium), le palais de Bruxelles et son parc (avec ses bronzes du Chat de Geluck), la grand place, le jardin Botanique et la Cathédrale Sainte Gudule. Ces monuments restent pour autant très classiques. Le seul véritable intérêt d'aller à Bruxelles est le musée Banksy qui expose des reproductions de l’œuvre de l'artiste dans leur contexte. C'est une véritable expérience immersive à ne surtout pas manquer. Que dire des Belges ? Le sentiment est partagé : Les Wallons sont globalement très accueillants et sympathiques, mais il y a une distance certaines qui s'installe dès qu'on s'adresse à un Flamand (et ce n'est pas lié à la barrière de la langue). Difficile donc d'unir un pays quand les deux principales communautés ne peuvent pas se blairer... Sans compter sur le fait que la Belgique doit composer avec un passé colonial Africain peu glorieux (comme beaucoup de nations Européennes). Néanmoins, nos amis Belges peuvent être d'une délicatesse infinie, notamment la personne qui a pris le soin de refermer ma sacoche après y avoir dérobé mon portefeuille ! Mais comme ce sont des gens sympa, j'ai eu la bonne surprise de recevoir un coup de fil une semaine plus tard pour me signifier qu'il se trouvait au bureau des objets perdus du métro. Outre cet incident qui aurait pu se produire un peu partout, le constat est clair : il ne sert à rien de perdre son temps et son argent dans une ville qui n'est clairement pas digne d'être nommée capitale de l'Europe.

Mont Vinaigre

Sunday, 23 April 2023
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Écrit par
Grégory Soutadé

Vue en direction du Var

Profitons d'un dimanche ensoleillé pour aller faire un tour au Mont Vinaigre ! La température est idéale en ce mois d'avril et le soleil au beau fixe après les quelques pluies bienfaitrices (bien que trop rares) de la veille. Il s'agit d'une randonnée abordable : 10,4km pour 300m de dénivelé positif. Mis à part lorsqu'on s'approche du sommet où le chemin devient assez technique, le reste du parcours est composé de pistes assez larges et peu caillouteuses, propices aux balades en VTT.

Départ du parking Piste large

Comme pour le lac de l'Allevan, le point de départ se situe à ~1km du centre du village des Adrets-De-L'Estérel (côté opposé à l'autoroute). On pourra se garer sur le petit parking, avant de traverser la route pour emprunter le chemin des cols/Mont Vinaigre. Le départ est très roulant. Le balisage à suivre est vert. Si on veut suivre les instructions de viso rando, il faudra bifurquer sur la gauche à l'intersection "chemin privé" au bout de ~1,3km. Néanmoins, je conseille de faire le parcours à l'envers (en continuant sur la piste principale) en suivant le marquage vert/jaune, ce sera plus facile pour se diriger (notamment au niveau de "la Duchesse").

Saint Raphaël au loin

Au fur et à mesure de l'ascension, le panorama se découvre. On peut apercevoir Saint-Raphaël.

Bifurcation Chemin étroit

Il faut ensuite prendre sur la gauche (on fait demi-tour). À partir de ce moment, le chemin se rétrécit, se charge de cailloux et le dénivelé augmente.

Antenne relais

Avant de rejoindre le mont Vinaigre, on passera au pied de l'antenne relais. Il faut continuer son chemin jusqu'à la plateforme, puis la traverser pour compléter la boucle. Le passage est étroit et assez technique.

Mercantour et mer

Au loin, le massif du Mercantour, enneigé. On redescendra vers la maison forestière de "la Duchesse".

Piste large

Un peu plus loin après la maison forestière, il y a un sentier plus étroit sur la gauche qui remonte. Il faut l'emprunter et non pas continuer sur la grande piste qui descend (il n'y a pas de marquage), afin de contourner le massif. La voie redevient large et boisée pour finalement retrouver l'intersection "chemin privé".

Quelques plantes que l'on peut observer sur le parcours :

Lac de l'Avellan

Sunday, 05 February 2023
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Écrit par
Grégory Soutadé

C'est un dimanche de janvier, l'air est frais (~6°C) en cette fin de matinée, mais le soleil réchauffe doucement la peau. Au cœur du village des Adrets-de-l'Esterel, le petit marché bat son plein. De quoi acheter le casse-croûte de 13h ainsi qu'une petite douceur. Le village est un peu en retrait dans les terres, entre Fréjus et Mandelieu. Non loin du lac de Saint Cassien, mais moins côté que d'autres localités, il offre un cadre de vie paisible, et pas moins de 6 balades pour tous les niveaux. La plus difficile (le Mont Vinaigre) sera pour une autre fois. Aujourd'hui, l'objectif est le lac de l'Allevan (7,2km, 150m de dénivelé), un parcours assez facile pour lancer la saison.

Point de départ

Pour commencer, il faut traverser complètement le village (si on vient depuis l'autoroute) pour rejoindre un parking en terre. On peut également faire cette partie à pieds depuis le centre, ce qui rajoute environ 1km aller.

Chemin en terre dans le massif de l'Esterel Chemin en terre dans le massif de l'Esterel

On s'engage alors sur les pistes de terre ocre si typiques du massif de l'Esterel. Il faudra bien suivre les instructions de la randonnée car le chemin EST TRÈS PEU BALISÉ ! Un peu plus loin, on bifurque sur un chemin en pente à gauche. Cette partie est peu agréable car l'on passe par un petit pierrier.

Chemin en terre dans le massif de l'Esterel Chemin en terre dans le massif de l'Esterel

C'est la pleine saison du mimosa, mais il n'y en a malheureusement pas de ce côté. On se contentera d'apprécier la grande variété de chênes (verts, lièges, pubescents...) qui bordent le parcours aux côtés des pins et du thym sauvage.

Lac de l'Allevan

À mi chemin se trouve le lac (accessible également en voiture par l'autre côté). Le pourtour aménagé offre une promenade agréable avec beaucoup de bancs et de tables ombragés, ce qui fera le bonheur des vacanciers en été. Malheureusement, les quelques pluies de ces derniers mois n'auront pas permis d'effacer la longue sécheresse de l'année passée et il manque clairement 3m à 4m d'eau.

Un arbousier

Pour les gourmands, il reste encore quelques arbouses non picorées par les promeneurs et les oiseaux. Le retour se fait par une piste moins raide et beaucoup plus accessible.

Sanremo : ville de farniente

Sunday, 11 September 2022
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Écrit par
Grégory Soutadé

Farniente à Sanremo

Située à seulement 25km de la frontière française, Sanremo est le pendant Italien de la Côte d'Azur. La ville bénéficie d'une aura internationale (on pense notamment à la fameuse course cycliste Milan - Sanremo), et se force à cultiver cette image glorieuse qui appartient pourtant au passé. En effet, la région devint très populaire à la fin du XIXe siècle, attirant toute l'aristocratie Européenne (et notamment Russe) afin de profiter du climat doux de la côte. Ils y construisirent de magnifiques palais, le plus souvent à quelques pas de la mer. Puis vint les années 60/80 et le tourisme de masse : les constructions anarchiques d'une qualité moyenne à médiocre en viennent à défigurer totalement ce petit coin de paradis. Heureusement la région a perdue beaucoup de son attractivité, ce qui la sauvegarde (pour le moment) d'une bétonisation encore plus massive (que l'on retrouve de l'autre côté de la frontière). Ces fameux palais ont pour beaucoup été reconvertis en hôtels, certains en logements et d'autres sont tristement à l'abandon.

La villa Nobel est aujourd'hui un musée :

Villa Nobel

Vivre à Sanremo est très déplaisant : la montagne étant beaucoup plus proche du bord de mer qu'en France, on se retrouve avec une voie principale saturée tout au long de la journée. Le bruit des nombreux scooters résonne sur les tours de béton construites de part et d'autre de la route. Il n'est pas rare de mettre 30 minutes pour effectuer seulement 10km... Fort heureusement, passé quelques rues, le bruit s'estompe alors qu'il n'est plus possible d'utiliser des véhicules motorisés.

Rue de Sanremo Sur les toits de Sanremo

En face de l'immense port et du peu de plages disponibles (la plupart privatisées), le quartier branché se situe au bas de la vieille ville, jouxtant la principale rue piétonne (via Roma) bordée de commerces chics. Juste après, sur la via Giacommo Matteotti s'étend des boutiques moins bling bling. Puis, un dédale de rues étroites, véritable cœur historique de la cité qui est resté très populaire, permet de remonter jusqu'au sanctuaire de la Madonne della Costa. Il n'est pas très grand, mais richement décoré.

Madonne della Costa

Éclaircie dans ce monde urbain : l'ancienne voie de chemin de fer qui longeait le bord de mer (aujourd'hui déviée un peu plus haut dans la montagne) a été reconvertie en piste cyclable : 26km entre Sanremo et Imperia entièrement séparé de la route ! Deux voies pour les cyclistes, une pour les piétons, dénivelé très faible (faux plat). Un véritable bonheur qui permet de joindre le chef-lieu de la province les cheveux au vent. On ne manquera pas de faire une pause dans le charmant village côtier de San Stefano al Mare ou de piquer une petite tête dans la méditerranée à l'approche de San Lorenzo al Mare. Comble du luxe : quelques points d'eau sont disponibles sur le trajet ! C'est d'ailleurs une constante sauvegardée dans les villages traversés : de nombreux points d'eau sont accessibles ça et là. Attention cependant à bien se protéger du soleil, il n'y a quasiment pas d'ombre sur le trajet !

Rue Bordighera Place Bordighera

Si Sanremo est une véritable marque reconnue, elle n'a donc pas beaucoup d'intérêt (en dehors du farniente et de la dolce vita) face à des villes comme Bordhigera ou Imperia dont la renommée plus faible a permis de conserver un semblant d'authenticité (au milieu d'une jungle de béton).

Bussana

Plus haut dans les terres, se trouve également le vieux Bussana (Bussana vecchio). Frappé (comme d'autres) par un tremblement de terre en 1887 faisant un total de 2000 morts, dont 59 dans le village, il fut vidé de ses habitants quelques années plus tard car la qualité des sols et des bâtiments le rendent dangereux. Il est aujourd'hui squatté illégalement par des artistes, quelques commerces, certains résidents et plus hallucinant encore : des B&B... Devenu un point d'attraction touristique (attention, la route pour le joindre ne permet pas forcément à deux voitures de se croiser...), il évite ainsi sa démolition totale .

Dolceacqua

Autre point intéressant : la cité médiévale de Dolceacqua. Autrefois place forte de la région de par sa position dominante permettant de surveiller à la fois les Alpes et la mer et de contrôler le torrent de la Nervia qui coule au pied. La ville, ainsi que son château, fut souvent le théâtre de guerres intestines entre les différentes puissances de l'époque : les Vintimille, les Grimaldi, les Génois, les Savoyards... Avant de tomber en désuétude sous le feu des canons modernes. Ce n'est que récemment (~ 2000) qu'ont été entrepris des travaux de restauration. Monet, lors de son séjour dans la région y a peint deux tableaux. C'est aussi le point de départ d'une très belle randonnée dans les montagnes (~ 30km).

Moins urbanisé qu'en France, la côté Italienne apparaît paradoxalement moins verte du fait de la conservation des cultures en restanque (surtout de la fleur coupée) ne permettant pas à une végétation dense de pousser. Il faut dire que la région a longtemps été pauvre, justement à cause des terres difficilement cultivables du fait de la déclivité, de la qualité des sols et du manque de pluviométrie. La barrière des Alpes rendant également plus difficile les échanges avec les régions voisines. Seuls les moyens d'irrigation et de transport modernes ont permis à la population (de plus en plus nombreuse) de bénéficier d'un climat doux tout au long de l'année. Revers de la médaille : la plupart des denrées alimentaires sont importées. Autant dire qu'à long terme, un département sans un minimum d'autonomie alimentaire est vouée à fortement régresser.

Malgré tout, Le panorama quasi vierge sur la méditerranée est époustouflant, que ce soit au bord de mer ou plus haut en altitude.

Colline sur la méditerranée