Outrage : Règne Animal
Règne Animal (2025)
Le groupe Manceau de punk cuivraille garde son rythme de sortie de croisière avec ce nouvel album Règne Animal. Ceux qui ont participé à la campagne de financement participatif ont même eu la chance de le recevoir en avant première ! Selon le pack choisi, il y avait également des goodies. Personnellement, j'ai beaucoup aimé le magnet, et je dois dire que le t-shirt est vraiment de bonne qualité, ce qui est plutôt rare dans le merchandising.
Que vaut cette nouvelle mouture ? Eh bien, je dirais qu'elle est dans la lignée du dernier album Pavillon Noir (2021) avec un style qui s'affirme depuis le départ de Charles. Pour ma part, j'ai une préférence pour Pavillon Noir.
En ce qui concerne les points noirs, le principal tourne autour du mixage. Comme sur le précédent album, je trouve que cette façon de mixer en mettant tous les instruments au même niveau (notamment les basses qui prennent beaucoup de place) écrase la musique et enlève beaucoup de ses aspérités. Les chœurs s'en trouvent ainsi très plats, d'autant plus qu'ils en abusent un peu trop à mon goût (il y a donc moins de refrains, qui sont les piliers des morceaux). Pour pallier à ces problèmes, il faudrait entendre la version live afin de ressentir vraiment toute l'énergie déployée par le groupe. Petit bémol également sur le "fond". Beaucoup de titres ont pour thème la fête et la picole (c'est un disque qui tourne en rond). Une déprime passagère ? Ou alors est-ce qu'ils ont été composés pendant la période COVID et maturé jusqu'à aujourd'hui ? Seuls les punks nous le diront !
Si on fait abstraction du négatif et que l'on se concentre sur chaque morceau, je dois dire qu'il s'agit d'un album plutôt réussi d'un point de vue composition. Outrage nous fait une proposition assez éclectique (ce qui peut en déranger certains), dans un registre plus orienté punk que SKA. Par rapport à Pavillon Noir, le ressenti est (de mon point de vue) un peu plus fouillis.
Une fois la galette insérée dans le lecteur, ça commence fort dès l'Ouverture, parfait pour démarrer un concert ! Sans reprendre leur souffle, ils enchaînent avec un énergique Hystérie Générale. Puis vient le titre phare de l'album Carnage en stéréo, dans lequel Outrage signe une belle collaboration avec leurs potos : Niko Jones, Irvin, et Guiz. On reconnaîtra aisément le style de Tagada Jones boosté par les cuivres. Personnellement, je ne suis pas fan de Mouton Charbon (version moins aboutie de L'École De Nos Gosses), un peu simple, à l'exception des 30 dernières secondes qui en jettent pas mal. Idem pour Tony, même si les parties cuivres sont vraiment soignées. Dans un registre plus punk, Nos Pires Cauchemars vaut le coup, avec son introduction très originale. Les 3 Keupons semble s'être un peu perdu au milieu des autres morceaux. Pour le coup il est très SKA. L'autre coup de cœur est Égarés, qui mériterait d'être nommé comme titre le plus original de l'année (et pourquoi pas pour l'Eurovision ??). Météore est le morceau pivot de fin de disque, le dernier à déployer une grosse énergie. On passera sur Menteur pour arriver sur Les Amants Carnassiers dont le style me fait furieusement penser à un ancien album (Irrécupérable), tout du moins dans l'esprit, avec un solo très intéressant. L'album se clos tout en douceur avec Ici Et Maintenant, même s'il est encore question de faire la fête !
Règne Animal est donc un bel opus pour les presque 30 ans d'Outrage ! Avec autant de matériel, nul doute que ça va balancer pas mal dans les festivals.