Cinéma

Dans la maison

Monday, 15 October 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Affiche "Dans la maison"

Germain Germain aurait voulu être écrivain, seulement il n'a jamais eu le talent de ceux qu'il admire. Il s'est donc ré orienté en professeur de littérature. En ce début d'année, il corrige un devoir donné à sa classe de seconde : faire une rédaction sur son week end. Au milieu des copies médiocres il tombe sur le récit de Claude. Claude dit avoir observé tout l'été la maison de son camarade Raphaël, en imaginant comment la vie pouvait être à l'intérieur, la vie d'une famille normale. Cette année il a décidé de se lier d'amitié avec ce Raphaël pour pouvoir pénétrer la maison de ses fantasmes, concluant par un "À suivre". Germain, certainement curieux de connaître la suite de l'histoire, décèle dans la prose de Claude un talent indéniable. Il décide alors de l'encadrer pour la construction de sa nouvelle, sans savoir où s'arrête la fiction et commence la réalité.

Que l'on aime ou pas, "Dans la maison" est un des ces films qui sortent de l'ordinaire. En réalité c'est une adaptation d'une pièce Espagnole (Le Garçon du dernier rang). On assiste tout au long du film à la construction de la nouvelle qui alterne récit de Claude (qui va toujours plus loin dans la maison et dans la vie des Rapha) et correction du professeur, le tout avec une réalisation très audacieuse. Fabrice Luchini apparaît en second rôle, corrigeant, modifiant le script de son élève, mais il est parfaitement à l'aise à son poste. On sait l'amour qu'il porte pour la langue française, c'était donc un rôle prédestiné pour ce grand narrateur. Kristin Scott Thomas apparaît, elle aussi, en second rôle. S'il est un peu long sur la fin, il n'en reste pas moins un film très sympathique et original !

Le magasin des suicides

Monday, 01 October 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

affiche "Le magasin des suicides"

Entre "Là-bas" et "Ailleurs" se trouve une ville, une ville grise, pluvieuse, morose, une ville où même les pigeons se suicident. À tel point que se suicider sur la voir publique est passible d'une amende ! Seulement, depuis 1854, la famille Tuvache veille au bien être des futurs suicidés : cordes, poison, armes blanches ou à feu, lames de rasoir, le Magasin des suicides vous offre tout ce dont vous avez besoin pour réussir votre suicide. Pour vous accueillir Mishima et Lucrèce sont là, accompagnés de leurs deux enfants Marylin et Vincent. Mais voilà que le troisième, Alan de son prénom, pointe le bout de son nez. Que diable, un enfant qui sourit ! Un enfant qui aime la vie ! Serait-ce bientôt la fin de l'entreprise familiale ?

"Le magasin des suicides" se pose en tant que comédie, même si certains propos peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Une comédie, mais aussi une comédie musicale : il y a beaucoup de parties chantées. Cet aspect là n'est pas forcément le plus réussi, les chansons sont simples, pas forcément mélodieuses et ont la rime facile. En réalité c'est la transcription en film d'animation (2d ou 3d) du roman de Jean Teulé. Et sur ce point-là c'est une vraie réussite, le style graphique mis en avant est vraiment superbe et s'accorde parfaitement avec cet univers emplit de sinistrose. Un peu court du haut de son 1h25, il mérite toutefois le détour pour son originalité.

Les saveurs du palais

Tuesday, 25 September 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Affiche Les saveurs du palais

Le Président de la République souhaite retrouver le goût des choses simples, la cuisine de sa grand-mère. La cuisine centrale de l'Elysée perd donc la réalisation des repas du Président au profit de la réputée Hortense Laborie, tenant un restaurant dans le Périgord. C'est un grand honneur pour Hortense, néanmoins elle ne se doute pas des embûches qui vont parsemer son chemin.

Inspiré de faits réels (Danièle Delpeuch, cuisinière de François Mitterrand), le film passe... Le peu de rebondissements ne suffisent pas à capter l'attention du spectateur qui s'ennuie malgré l'attente des révélations finales. Le seul point positif est que Catherine Frot réussit à nous mettre l'eau à la bouche (ne pas regarder avant l'heure du repas).

David et madame Hansen

Monday, 17 September 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

affiche de David et madame Hansen

David, jeune ergothérapeuthe, récemment arrivé dans une clinique en Suisse, se voit confier une patiente pour l'après-midi (madame Hansen), dont il ne connait rien. Madame Hansen souffre de lésions post traumatique (perte de mémoire, blocages, blanchiment des cheveux...). Cette après-midi là, il doit l'emmener en ville pour qu'elle s'achète des chaussures, alors que David avait prévu de fêter l'anniversaire du frère de sa fiancée. Au-delà de cette activité en apparence banale, il va peu à peu plonger, parfois contre son gré, dans le monde de madame Hansen.

C'est son bébé que nous sort Alexandre Astier. Dans "David et madame Hansen", il est à la fois co-producteur, réalisateur, scénariste, acteur, compositeur et interprète. Et que cela n'en déplaise à Delon, tant pis ! On se passera de lui, il y à Adjani ! Monsieur Karlsson (titre original écrit pour Delon) devient alors madame Hansen. Au début, on a droit à une madame Hansen un peu plate, Adjani n'a pas le caractère assez tranché pour les répliques cinglantes qui ont été composées pour elle. Côté réalisation l'image est propre, mais les coupures brutales et à répétition des plans sont gerbantes. On distingue clairement le style d'Astier dans la musique. Puis, vers le milieu du film, se produit une montée en puissance. Adjani, dans un rôle plus dramatique est splendide, on a droit à de très beaux plans et jeux de lumière. La musique évolue en harmonie avec l'histoire.

Après le succès de Kaamelott, Astier s'est positionné là où on ne l'attendait pas. Pourtant, l'ambiance qui se dégage du film correspond (pour les connaisseurs) à ce qui a été fait dans la seconde partie du livre V de Kaamelott. Comme David, on essaie au fur et à mesure du déroulement de l'histoire de comprendre, de savoir ce qui est arrivé à cette madame Hansen et ce qu'elle cache. Mais là où Astier fait fort, c'est qu'il n'y a pas de détails précis, de tentative d'explication à tout prix. Il se contente de faire des choses simples, profondes, mais simples. Susciter un sentiment de mélancolie, de la douce tristesse, de détresse, d'attente et un brin de curiosité, c'est la force du film. Hélas, si le spectateur n'emprunte pas le chemin vers lequel Astier nous emmène, il s'ennuiera profondément.

La clinique de l'amour

Tuesday, 14 August 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

John et Michael sont les deux seuls chirurgiens de la clinique familiale dirigée par leur père. Tout se passait bien jusqu'à ce que Michael se marie avec Priscilla, une femme dont John est amoureux depuis les premiers instants. Au bord de la dépression, John, décide de partir en mission humanitaire. Ce départ marque le début d'une longue agonie pour la clinique Marshal. Après que son père tombe dans le coma, John revient à la clinique et décide de redresser la barre, mais le chemin est parsemé d'embûches plus terribles les unes que les autres !

On retrouve un Artus de Penguern omniprésent : co-scénariste, réalisateur, acteur, co-producteur dans un film totalement loufoque où s'enchaînent les péripéties plus grosses et improbables les unes que les autres. Comme pour le marsupilami, c'est un film qui n'a de limite que l'imagination des auteurs : se battre avec un ours, anesthésier quelqu'un avec un batte de baseball, se réjouir d'un accident d'autocar... La bande annonce ne reflète pas la chronologie du film, mais est très bien construite. La réalisation, classique, offre quelques plans vraiment très sympa lors de scènes plus sérieuses. Sans être le film de l'année, c'est une comédie agréable.