Cinéma

Mains armées

Sunday, 15 July 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Des armes de guerre de l'OTAN ont été subtilisées en Serbie. Elles servent maintenant pour des braquages en France. L'inspecteur Skali, et son équipe, est chargé de l'affaire. À cela se mêle la drogue et une fille abandonnée il y a longtemps, devenue flic. Dans l'ensemble le film se laisse regarder, l'intrigue est intéressante. Néanmoins, il s'essouffle un peu aux trois quarts. On se perd dans une certaine description des faits, dans un boulot de longue haleine pour remonter incessamment cette piste jusqu'au chef, alors qu'il faudrait un peu plus d'action. L'histoire du père et de la fille amène elle aussi un ralentissement du rythme global. La réalisation est classique pour un film policier français. Côté acteurs, ils n'ont pas à rougir de l'interprétation vraiment bonne qu'ils donnent. le plus populaire étant sûrement Marc Lavoine qui s'en sort très bien (comme dans "Les Meilleurs amis du monde ").

Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé

Thursday, 28 June 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Bienvenue dans le monde merveilleux des Podalydès. Un monde emplit de mélancolie, d'une certaine poésie, d'un peu de folie, d'un soupçon de philosophie, parfois drôle, laissant les êtres ici bas se battre dans un monde en perpétuelle mouvance en les regardant avec un petit sourire au coin des lèvres. Les deux frères (à la fois scénaristes, réalisateurs et acteurs) mettent en scène leur personnage favoris : un homme de la quarantaine, un peu perdu. Il vient d'apprendre la mort de sa grand-mère dont il ne s'est jamais soucié et va devoir organiser les funérailles de celle-ci. Autour de lui gravitent sa femme dont il se lasse, son garçon qu'il n'a pas vu grandir, sa belle-mère exécrable à souhaits et sa nouvelle maîtresse.

On voit pendant 1h40 tout ce petit monde se débattre en conflit d'intérêt pour s'apercevoir à la fin de l'histoire que l'on n'a pas parlé du sujet principal, à savoir Berthe. C'est un film dans la plus pure tradition des films d'auteurs français, passablement long et ennuyeux pour les béotiens. Il arbore hélàs peu de profondeur, c'est un "essai", que l'on regardera de préférence devant son poste de télévision plutôt qu'au cinéma. D'un point de vue réalisation la scène des pompes funèbres est particulièrement réussit, le reste est classique.

The Dictator

Friday, 22 June 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Politiquement incorrect. Quand on s'appelle Aladeen est qu'on est dictateur de la République du Wadiya, en Afrique du Nord, on peut tout se permettre ! C'est sur cette base quasi illimitée que les scénaristes, comme pour Borat, mettent en scène un dictateur imbu de lui-même, machiste à souhait et dont le seul objectif est de se satisfaire lui même. Le fond de l'histoire commence quand Aladeen doit s'expliquer devant l'ONU sur ses agissements militaires (et notamment sur une potentielle bombe nucléaire), il est alors convié aux États-Unis, mais se retrouve au petit matin dans la rue sans soutien, ni argent. Il va alors devoir reconquérir sa place.

L'objectif du film est un gag toutes les deux minutes. Dans l'ensemble c'est plutôt réussit, même si c'est parfois très limites (certains propos ou faits peuvent choquer les plus jeunes). Il se permet même de rendre hommage à Kim Jong-il avant le début du film. Plus qu'une critique de l'occident, c'est un délire total de Sacha Baron Cohen et ses amis !

Barbara

Thursday, 17 May 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Malgré ses 1h45, "Barbara" se trouve être loooooooooooooooooooooooooooooooooong. L'action se déroule en 1980 en Allemagne de l'est, Barbara, chirurgien-pédiatre est muté dans un hôpital de province suite à son incarcération à Berlin pour tentative d'évasion vers l'ouest. Primé aux Berlinales 2012, le réalisateur tente de reconstituer le climat si particulier de l'époque communiste : l'état dirige les destins, il décide des possessions de chacun, le bonheur est artificiel, les soupçons sont omniprésents, en particulier pour ceux qui tentent de passer à l'ouest. Le cadre est donc très froid, les interactions entre les personnages sont passionnées, mais il y a beaucoup de silence, ce qui donne cet effet de lenteur extrême, même si le réalisateur compense par des changements d'angle réguliers. On appréciera toutefois la photographie qui est absolument superbe, surtout lors des phases nocturnes. Comme la plupart des films lauréats, Barbara est à réserver à un public cinéphile...

Le prénom

Friday, 27 April 2012
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Écrit par
Grégory Soutadé

Vincent, Anna, Élisabeth et Pierre se retrouvent avec Claude, leurs amis de toujours, pour un repas de famille. Trois clans existent, à droite : Vincent et Anna à droite, il est agent immobilier, elle est chef d'entreprise. À gauche, Pierre et Élisabeth tous deux professeurs, l'un à la Sorbonne, l'autre dans un lycée de banlieue. Au milieu, Claude, tromboniste à Radio France, Suisse, neutre. La soirée s'annonçait bien : Vincent et Anna attendent un enfant, mais une première dispute commence quand on soumet le prénom choisi à l'auditoire. Cette frustration, en apparence minime, réveille les petites rancœurs que l'on garde au fond de soi, les petits défauts des uns et des autres, les choix et les idéaux politiques. On vogue ainsi de dispute en dispute alternant avec brio les passages comiques et dramatiques.

L'interprétation de chacun des personnages est d'une justesse rare et, diras-t-on, presque normale, car le film est l'adaptation de la pièce de théâtre éponyme dont font partie la plupart des comédiens. Par contre la réalisation est mauvaise. Comme au théâtre, l'action se déroule uniquement dans le salon et arriver à trouver les bons angles, même si ce n'est qu'un décor, est un exercice difficile. Au théâtre, le spectateur choisit de fixer son attention sur tel ou tel partie de la scène, même si elle n'est pas au cœur de l'action. Au cinéma on ne peut plus imposer un plan large et fixe trop longtemps, ce qui a d'ailleurs été réalisée par la palme d'or du festival de Cannes 2007 "4 mois, 3 semaines, 2 jours", car c'est beaucoup trop lourd, le spectateur a besoin de mouvement. Les réalisateurs ont donc choisis d'imposer, plutôt maladroitement, des angles de vue et certaines scènes perdent ainsi de leurs superbe. On manque certaines réactions collectives, ou alors elles sont hachées : action puis réaction.

Malgré quelques problèmes de réalisation, "le prénom" est un très bon film !