Sport

Avec pertes et fracas

Sunday, 26 March 2023
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Écrit par
Grégory Soutadé

Logo 6 nations

Le tournoi des 6 nations 2023 s'achève. Deux équipes l'ont survolé : l'Irlande et la France qui ont tenu respectivement leur rang de première et seconde nation mondiale (classement IRB). Le niveau est clairement celui que l'on va retrouver dans quelques mois durant la coupe du monde avec les surpuissantes nations du Sud. Les autres participants ? L'Italie, bien qu'en progression (notamment grâce à son intégration dans la ligue Celtes), n'aura fait qu'un seul bon match (comme à son habitude). L’Écosse est montée en puissance, mais reste fébrile. Le rugby Anglais et Gallois se trouve dans la tourmente, tant au niveau national qu'international, notamment avec la défaite historique à Twickenham. Mais ne nous voilons pas la face, La France a beaucoup souffert, avec pas mal de joueurs blessés et un démarrage poussif...

En effet, depuis l'ère Fabien Galthié, le schéma de jeu est clair : une défense de fer, une solidarité exemplaire et des contres attaques fulgurantes. Si, avec un peu de chance, cela a permis de renverser toutes les nations 14 matchs d'affilés, ce n'est plus suffisant. En effet, cette mise en lumière a poussé les autres équipes à bien décortiquer ses forces et faiblesses. Ce qui manque cruellement, et qu'il faudra corriger rapidement, est un plan d'attaque performant, qui ne soit pas basé sur la désorganisation et les exploits individuels. Le fait de balayer latéralement le terrain et de percuter sans cesse l'adversaire, même si exécuté rapidement, ne suffit plus face à des défenses aussi puissantes que celle de l'Irlande par exemple. C'est d'ailleurs un reproche que l'on peut adresser à beaucoup d'équipes du top 10 mondial : il manque clairement de l'intelligence de jeu. Le nombre de lancement préparé, de combinaison au milieu de l'attaque ou même d'une simple croisée se comptent sur les doigts d'une main. On ne pourra que regretter le manque de French Flair des joueurs, qui nous rappelle que le rugby n'est pas qu'un simple match de boxe à 44.

Pourtant, ce qui m'a le plus choqué, dès l'ouverture du tournoi, est le nom des joueurs floqué au dos des maillots. Cela reste très symbolique, mais cette pratique tend à personnifier les acteurs du match au détriment de l'esprit de groupe. Si l'on encense souvent les finisseurs, il ne faut pas oublier qu'il s'agit avant tout d'un travail collectif, tant en attaque qu'en défense. Celui d'un groupe où chacun a des caractéristiques différentes, qui lui permet d'intervenir dans les diverses phases de jeu durant lesquelles il sera plus ou moins à son avantage. Ce sont d'ailleurs surtout les avants qui ferraillent tout au long de la partie, sans forcément être mis en lumière.

D'une manière générale, on peut se réjouir de l'évolution de ce sport depuis la professionnalisation des équipes (95-2000). Les règles tendent à préserver la santé de joueurs et à favoriser le jeu rapide. Il y aura bien sûr toujours des râleurs pour dire que c'était mieux avant. Ceux-là ne sont pas morts à 50 ans d'une maladie neuro dégénératives... Car c'est la face cachée d'un sport qui expose les joueurs à des situations potentiellement dangereuses. Les instances essaient de cacher cette face sombre, notamment en étouffant la parution du livre Ce rugby qui tue (de Jean Chazal, 2019). Mais le terrible accident de Matthias, 17 ans, désormais tétraplégique, n'a pu être masqué par une fédération elle-même dans la tourmente. Si la solidarité, l'humilité et l'abnégation sont souvent mis en avant, c'est avant tout pour répondre à l'agressivité et l'engagement dont il faut faire preuve. Au niveau scolaire, les éducateurs essaient d'éviter ces situations dangereuses en favorisant le mouvement et la prise d'intervalle plutôt que l'affrontement frontal. Toujours est-il que si l'évolution est globalement positive, l'engouement populaire qu'il soulève depuis une dizaine d'années a fait monter les enchères financières à tous les niveaux (du club jusqu'à l'équipe nationale). Ce besoin d'être ultra compétitif requiert des investissements de plus en plus importants, au détriment des valeurs de base qui ont longtemps fait de ce sport un exemple. Le maillot national est désormais entaché d'un sponsor. Les fonds d'investissement prennent des parts dans les équipes nationales. Certains stades sont eux-mêmes sponsorisés. Des joueurs populaires font de la publicité à la télé. Les salaires explosent, autant que le montant des paris sportifs, des droits TV et des cachets de publicité. C'est le revers de la médaille, qui nous rappelle que l'on n'est jamais loin de tomber dans les dérives du ballon rond (celui que l'on tape au pied)...

Transpirer fait-il maigrir ?

Monday, 30 January 2023
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Écrit par
Grégory Soutadé

Jordan Peele dans Key and Peele - Comedy Central

La réponse est simple : non

Il existe une injonction sociétale forte : il faut transpirer pour faire fondre la graisse ! On assiste ainsi à des situations aberrantes comme faire du sport dans un sauna ou emmitouflé dans des vêtements étanches. La raison ? Pour perdre du poids, il faut (entre autre) faire du sport, et quand on fait du sport, on transpire. Donc, plus on fait de sport, plus on transpire... Mais ça ne veut pas dire que quand on transpire on diminue sa masse graisseuse ! Et pour cause, si on regarde la composition de la sueur, il n'y principalement que de l'eau et des minéraux. C'est pourquoi, transpirer ne fait perdre que de la masse d'eau (qui sera rapidement récupérée). Au passage, une transpiration excessive pendant l'activité physique contribue à la déshydratation du corps, elle est donc néfaste.

Alors ça ne sert à rien de faire du sport pour perdre du poids ? Eh bien si ! La bonne question est pourquoi transpire-t-on ? La transpiration est un phénomène particulièrement développé par l'espèce humaine afin d'assurer la thermorégulation interne (elle peut également être induite par une source de stress). Autrement dit, elle permet de conserver une température interne d'environ 37°C, température optimale pour le bon fonctionnement des organes. Quand cette température augmente (chaleur extérieure, activité physique, fièvre...), le corps va se mettre à produire de la sueur pour évacuer l'excès de chaleur. Dans notre cas, lors d'un exercice physique, les muscles vont avoir besoin de sucre (glucose ici) pour effectuer des contractions. S'il n'y a plus de sucre rapide disponible (dans le sang), le corps va métaboliser ce sucre à partir des réserves de graisse. Cette consommation de sucre n'est pas neutre puisqu'elle produit de la chaleur, mais également de l'eau, du C02 et éventuellement de l'acide lactique. Vouloir transpirer à tout prix est donc contre productif, d'autant plus que la chaleur diminue les performances musculaires, et qui dit moins de performance, dit moins de sucre/graisse consommé.

Une autre idée contre-intuitive ou tout du moins très désagréable : pour perdre de la masse graisseuse, il faut avoir froid ! Car la transpiration n'est pas le seul phénomène de thermorégulation. Quand le corps se trouve dans un environnement froid, il va libérer des hormones pour augmenter le métabolisme global. Stimulées ainsi, les cellules vont consommer plus d'énergie, ce qui fait augmenter la température interne ! Il est donc préférable de pratiquer son activité en tenue relativement légère. On pourra toutefois protéger spécifiquement les extrémités (mains, oreilles, gorge, nez) qui se refroidissent plus vite.

À partir d'un certain niveau d'entraînement, le froid devient l'allier du sportif par un double phénomène de diminution de la chaleur interne permettant aux muscles de continuer leur effort à un niveau élevé (refroidissement externe) et en ayant un effet anesthésiant. Le premier paramètre définit la température optimale de l'activité, température qui dépend du type d'activité, du sexe, de l'âge et du niveau d'entraînement. Personnellement, pour de la course à pied, je suis passé de 18°C-20°C à 14°C-15°C au fil des années. Quant au deuxième, l'effet anesthésiant, il se trouve dans des températures encore plus basses (de l'ordre de 8°C pour moi). Si les premières minutes ne sont vraiment pas agréables, une fois que l'ensemble du corps est chaud (~5 minutes), on ne prête plus attention à la masse d'air que l'on transperce. Il faudra toutefois être vigilant à réaliser un échauffement préliminaire digne de ce nom (ou commencer très progressivement). En dessous de ~7°C, les muscles commencent à être tétanisés et la montée en température est beaucoup plus longue, ce qui induit une contre performance. Un muscle froid est rigide : moins performant, moins mobile, il amortit moins les chocs. Le risque de blessure est donc plus important. Il faut également ajouter qu'à ce niveau de température, l'air froid "brûle" les poumons. En réalité, les voies respiratoires se rétractent et s'irritent à cause du manque d'humidité. L'oxygénation est donc de moins bonne qualité. Quoi qu'il en soit, une fois la sortie terminée, il faut se débarrasser rapidement de ses vêtements humides (préférez les vêtements "techniques" à ceux en coton), et aller dans un endroit chaud et abrité, car la température du corps diminue rapidement. La température extérieure n'est pas le seul critère à prendre à en compte : il faudra adapter son équipement en fonction de l'intensité et du type de l'activité, du vent, de l'humidité, de l'ensoleillement, du terrain...

Aparté : Pour perdre du poids, l'idéal est de pratiquer une activité sur un temps long (1h à 3h) et à un niveau d'intensité compris entre 60% et 75% de ses capacités, soit entre le début et le milieu de sa zone d'effort. Le tout 2 à 3 fois par semaine minimum. Le niveau d'effort est surtout quelque chose que l'on ressent quand on est habitué à pratiquer. Il faut ajouter à cela un régime alimentaire correspondant à ses propres besoins énergétiques. Typiquement, il est inutile de manger trois carottes bouillies (ce qui n'est d'ailleurs plus recommandé), car un régime trop sec stresse le corps, qui fera par la suite le plus de réserve possible. Le gras (notamment végétal) en quantité raisonnable est conseillé. La seule chose à fuir ABSOLUMENT est le sucre, véritable poison des temps moderne (et notre mauvaise habitude de prendre systématiquement un dessert et/ou une boisson). Mais c'est une démarche qui reste très personnelle et qui devra être adaptée à chacun.

Histoire de sport

Monday, 31 October 2022
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Écrit par
Grégory Soutadé

Samedi soir, 22h30, l'alcool faisant son effet, les voisins braillent près de leur fenêtre. Nous sommes en automne heureusement, les fenêtres sont fermées. Malheureusement le bruit n'est pas complètement filtré. Pas très fort, mais je suis dans la phase critique d'endormissement. Si cela ne s'arrête pas d'ici 30 minutes, il faudra beaucoup de temps pour trouver le sommeil. Vers minuit le calme revient, énervé, il va se passer encore une petite heure avant de rejoindre Morphée. Pourquoi ce soir après des semaines de calme ? Pourquoi la veille de la plus grosse échéance de l'année ? La nuit n'a pas été très bonne, il a fait chaud (24°C en pic fin octobre !), je suis sorti plusieurs fois de mon sommeil. Déjà alerte, le réveil programmé à 6h45 n'aura pas le temps de se déclencher. Petite pesée matinale, simple curiosité. La balance affiche sournoisement un 66,6kg (ramené à 65,7kg en seconde pesée), j'ai pris un peu de poids... pas terrible. C'est au tour du chat de miauler frénétiquement. Peu enclin à lutter, il sortira plus tôt aujourd'hui. Le déjeuner se passe bien, j'avais tout préparé la veille. J'enfile mon t-shirt (édition 2018) et mon short. Au moment de serrer le nœud, celui-ci se déchire sur presque 10cm au niveau du cordon. On fera avec... Arrivée à Cannes vers 8h15, la circulation est fluide le dimanche matin, même au niveau du marché de Rocheville. Par chance la plupart des feux étaient au vert. Le ciel est voilé, il fait "chaud" (19°C/20°C), le vent est légèrement perceptible. Les conditions, sans être optimales, sont bonnes. Après avoir été fouillé, direction le stand pour récupérer le dossard. Les enceintes gueulent de partout, pas très agréable. Ah, il faut le bon de convocation. Je ne l'ai pas ... mais j'ai ma carte d'identité, changement de file. La personne en charge des demandes "spéciales" court partout, elle n'est pas très organisée. Finalement, je récupère la convocation sur mon téléphone, re changement de file. Dossard introuvable ! Je ne sais pas qui a buggué, le lien de téléchargement me renvoie la convocation de l'année dernière !!! Re re changement de file, départ dans moins de 15 minutes. C'est l'heure de prendre une barre et de commencer l'échauffement, tant pis pour l'échauffement. J'hésite à aller directement me ré inscrire, mais je n'ai pas mon certificat médical sur moi. Finalement je suis bien sur la liste, dossard 1041. Re re re changement de file pour récupérer mon sésame. Je le poinçonne moins délicatement qu'à l'habitude, pas le temps. Où est la consigne ? Il n'y en a pas me répond un bénévole, "vous devrez courir avec votre sac" ... (mais bien sûr !). Après plusieurs tractations infructueuses, le stand de l'AC Cannes accepte très gentiment que je le dépose (un grand merci à eux), il sera sans surveillance. Tant pis ! Il ne reste que 5 minutes avant le départ, échauffement express. Les 520 participants sont en train de se placer. Pas question de partir derrière, je me faufile jusqu'aux premiers rangs. Tiens, un collègue du travail ! On discute un peu, je commence à avoir soif. Il vise à peu près le même temps que moi (même si ça reste une course d'entraînement pour le semi de la semaine prochaine), chouet on va avoir mutuellement un point de repère. Le départ est donné à 9h pétante. Je m'élance un peu vite, histoire de se placer, avant de rapidement redescendre à mon rythme. Arf, je sens la barre qui flotte dans mon estomac, elle n'y restera pas très longtemps. Un train arrive en gare de Cannes, il actionne son klaxon en signe d'encouragement. Les 4 premiers kilomètres se passent sans difficulté malgré le tempo élevé. Vers les 4,5km/5km ça commence à devenir difficile, surtout au niveau du cardio. 5km : j'ai désormais 10 secondes d'avance sur le temps que je m'étais fixé. J'en avais espéré 20 à 25 afin d'absorber le probable ralentissement de la fin de course. Kilomètres 5, 6 et 7, j'oscille entre 7 et 9 secondes d'avance. C'est la partie la plus difficile, le cardio est à 100%, les jambes demandent à ralentir. Il ne faut surtout pas lâcher, il faut garder le rythme, "le rythme, le rythme". Je ne peux pas défaillir maintenant, pas après 1 an de préparation, pas après tous ces efforts, il faut tenir, au moins jusqu'au kilomètre 8. Je m'accroche au regard des coureurs sur la voie opposée pour me changer les idées. Mais jamais il arrive ce kilomètre 8 ??? C'est interminable, il fait chaud, les jambes sont molles, il faut vraiment se forcer pour les tirer. Je vois au loin les immeubles, la ligne d'arrivée est proche. Finalement, c'est le point de repère du kilomètre 8, enfin ! Plus que 9 minutes de course, il faut tenir encore un peu, j'ai un matelas suffisant pour y arriver. J'attends avec impatiente le point de bascule en légère descente du kilomètre 9. Je dépasse la 5e féminine. Il y a un concurrent avec 20m/30m d'avance, je suis sûr que je peux le doubler avant la fin. Le groupe qui était devant lui a déjà commencé à accélérer, je ne les reverrai plus. Ça y est, il y a le petit bâtiment de la SNCF, légère descente, on est au kilomètre 9. J'ai réussi à doubler mon vis-à-vis. Coup d'œil sur la montre, encore 8 secondes d'avance, hourra, sauf accident, je vais atteindre mon objectif ! Dernier kilomètre dans la zone rouge, 4'13 de sprint avec uniquement la ligne d'arrivée en point de mire. Je voulais absorber un maximum de temps pour passer officiellement sous la barre des 45'. La montre affiche un léger décalage à l'arrivée, je la bloque à 9,99km, la réactive et la désactive de nouveau pour être sûr qu'elle enregistre bien un 10km, cela fausse un peu les stats. Pas grave, j'ai de la marge. Je comate légèrement penché sur la barrière en essayant de retrouver mon souffle. Le suivant me double, il a 7 secondes de retard. Mon collègue n'était pas préparé spécifiquement pour le 10km et a un peu lâché aux 6km, mais il arrive quand même moins de 2 minutes plus tard. On discute un peu, je récupère mon sac (encore merci), c'est l'heure de rentrer. On ne peut pas sortir par l'entrée (!!!), il faut donc faire le tour. Au passage, je croise David Lisnard qui vient pour la remise des récompenses. Il n'a pas participé cette année (pourtant le marathon est dans une semaine). Un petit salut et direction le parking. Il faut monter deux étages, j'ai des crampes ! Obligé de m'arrêter pour ventiler. Le retour se fera sans encombres, ce qui était loin d'être gagné vu tous les signes négatifs envoyés.

C'est dans la nature de l'Homme d'en vouloir toujours plus : plus de richesses, plus de pouvoir, plus de biens, plus de terres, être plus fort, aller plus loin, plus vite. Je confesse ne pas y échapper : mon objectif était de réaliser moins de 45' sur 10km. Mais finalement, à quoi ça sert de vouloir aller toujours plus vite ? Et bien, ça ne sert à rien ! Pour la vie de tous les jours, Il n'y a aucune utilité à courir aussi rapidement une distance relativement courte. D'autant plus qu'il faut des conditions et un équipement particulier. Pourtant, ce qui est important n'est pas tant le but que le chemin parcouru. Il y a quatre ans (en 2018), j'ai pris conscience que cette barre des 45' était atteignable. Jusqu'alors je l'avais dans un coin de la tête sans vraiment y prêter attention car j'en étais habituellement assez loin. Ce jour là, j'échouais pour 25 secondes... L'année suivante, trop tendu, je me suis bloqué le dos les jours précédents (problème de sciatique). Puis, le confinement fut déclaré pour l'édition 2020. Dans la foulée je me faisais une grosse entorse de la cheville. Ce fut clairement un tournant, positif pour certains aspects. J'ai dû en effet revoir mes plans d'entraînement et réduire la voilure sur la partie "trail" : plus de plat et de cardio (pour la rééducation). La préparation courte et les conditions moyennes de course (vent fort) ont rendu l'édition 2021 très agréable car aucune pression de résultat. Avec ce retour d'expérience, j'ai ré orienté ma préparation estivale 2022 uniquement pour Odyssea, avec une intensification en septembre/octobre, notamment en mettant (temporairement) de côté le tag. C'est donc tout ce travail, ces petits sacrifices hebdomadaires (surtout les jours où on n'a clairement pas envie) qui ont payé le jour J. Ce qui rend la performance encore plus remarquable est le fait que j'étais dans l'incertitude avant le départ car je n'ai jamais tenu cette cadence. Selon mon plan, j'estimais que si j'arrivais à boucler un 10km sur mon circuit d’entraînement (plat/terre battue) avec une allure moyenne comprise entre 4'45 et 4'40, je devrais pouvoir réaliser 4'30 sur goudron. Avec un 4'38, puis un 4'36 une semaine avant Odyssea, je savais que j'étais sur la bonne trajectoire. Mais encore fallait-il confirmer ! D'autant plus qu'il n'y a qu'une édition par an et qu'avec les années, ma capacité à aller vite va diminuer. C'est un petit peu la même chose pour nos agriculteurs qui travaillent toute l'année et dont les récoltes peuvent être détruites en quelques heures. La recherche de performance implique une capacité de travail, de sacrifices, la nécessité de surveiller son alimentation (sans forcement s'imposer des privations), d'avoir une bonne hygiène de vie tout au long de l'année, d'arriver à dépasser ses limites. Le plus pénible étant l'endurance face à la souffrance : en prenant le départ, on sait que ça va être difficile, qu'il faudra être à 100% de son effort jusqu'à la fin. On pourrait faire un parallèle avec la vie : être capable de traverser les tempêtes en courbant le dos et en sortir plus fort. Travailler dur pour atteindre ses objectifs. Parallèle qui atteint vite ses limites. Le sport reste une activité physique et le physique est quelque chose de très rationnel. En suivant un plan d’entraînement adéquat, on peut atteindre beaucoup d'objectifs. Particulièrement dans la course à pied qui est un sport sans intelligence (mais qui permet de gagner du physique). Sans pratiquer, on n'imagine pas à quel point il est possible d'arriver loin dans les performances avec du travail, à quel point notre corps regorge de ressources cachées. La vie quant à elle recèle de beaucoup plus d'impondérables, de plafonds de verre et de situations difficiles à gérer. C'est une source de motivation que j'utilise particulièrement sur Odyssea : quand le cardio est à fond, que les jambes ont du mal à maintenir le rythme imposé par la tête, le corps est en souffrance. Pourtant, cette souffrance est bien dérisoire face à une chimio. Pour moi, ce sera terminé dans 20', dans 9', dans 5', pas dans 2/3/6/9 mois de traitement, et sans risque de rechute... Le sport aide à maintenir son corps en bon forme physique et permet de réduire les affections médicales (c'est ce que je ressens en tout cas), surtout dans un monde sédentaire. Il fait partie intégrante d'un équilibre de vie, nécessaire même. Sortir, se changer les idées, respirer, être dans la nature, apprendre à écouter et connaître son corps. Le côté obscur étant qu'il devient addictif quand on acquiert un niveau correct, ce qui nous pousse à se donner des objectifs toujours plus importants. C'est pourquoi il ne faut pas oublier que les sacrifices concédés (particulièrement à l'approche des compétitions) se font en général au détriment de l'entourage proche. Il faut donc veiller à trouver le bon équilibre entre recherche de performance et vie sociale.

Courses de fin d'année (2022)

Monday, 03 October 2022
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Écrit par
Grégory Soutadé

Logo Odyssea

On entame cette saison 2022 le dimanche 23 octobre, boulevard du Midi Louise Moreau à Cannes pour soutenir la lutte contre le cancer du sein. Le front de mer est idéal pour les novices comme les expérimentés (quand il n'y a pas de vent). Départ 9h pétante pour le 10km. S'ensuit le 1km enfant à 10h30, puis le 5km (possibilité de le faire en marchant) à 11h. l'organisation d'Odyssea propose également un challenge connecté à réaliser la semaine précédente et jusqu'au dimanche, mais c'est quand même plus sympa d'être sur place !

Retour : Odyssea a 20 ans ! Je n'ai pas vraiment pu profiter de cette belle ambiance à cause de certains couacs. Néanmoins, ce fut une édition record avec quelques 3 450 participants et 29 000€ qui seront réparti entre le Centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne, ASSO Cannes et SOS Cancer du sein PACA. Les conditions de course étaient bonnes : ciel voilé, 19°C/20°C (chaud pour fin octobre). De mon côté ce fut également exceptionnel puisque j'ai enfin franchi la barre des 45' aux 10km ! Pour être exact : 44'33 aux 10km (selon ma montre), et j'ai terminé officiellement à la 82e place (sur 521) en 44'38.

Départ course des paroisses

Trois semaines plus tard, le vendredi 11 novembre dans le massif de l'Esterel se déroulera (si tout va bien !) la course des Paroisses, organisée par la paroisse de St Raphaël. La configuration est à peu près identique à Odyssea avec un 12km, un 5km et un 1km enfant. Sauf qu'il s'ait ici à un trail nature (~200m de dénivelé pour le 12km). En parallèle, il y aura une marche familiale de 7 kilomètres à 12h30 animée par un naturaliste, un herboriste et un historien ! Départs à 11h (1km enfant), 12h30 et 13h. Super parcours, très bonne ambiance, une crêpe à l'arrivée. Bref, il n'y a que des bonnes raisons pour venir.

Retour : Encore un mois de Novembre chaud, un peu plus de 20°C au soleil. Autant dire que dès le km 2, j'avais le front plus que perlé. Heureusement que les parties à l'ombre et un peu de vent frais nous on permit de nous rafraîchir un peu ! Il faut dire que c'était une superbe édition avec un grand beau temps et quelques 460 participants, toutes courses confondues, ainsi que des supers bénévoles. La marche a également eu son petit succès avec presque 100 participants. Pour ma part, j'ai fait une préparation express sur un profil trail 12km (la récupération d'Odyssea a été difficile), plus couru depuis de long mois, donc c'était une course sans pression où j'ai pu admirer le paysage en gardant mon rythme tout du long. Ce qui ne m'a pas empêché de réaliser mon meilleur temps en 57'45 pour une honorable 71e place sur 212 (et une crêpe à l'arrivée !).

Logo Cross Amnesty International

Cette année 2022 se conclura le dimanche 11 décembre par la 39e édition du Cross d'Amnesty International à Valbonne. 11km (à 11h15) pour les droits de l'Homme dans le bassin Sophiapolitain. Une variante de 4km (10h30) est proposée (et 1km (10h) enfant). L'association proposera à cette occasion une collecte de chaussures de sport pour les réfugiés.

Retour : Peu de monde malheureusement pour soutenir Amnesty cette année (195 participants, toutes courses confondues). Pourtant il faisait beau et la pluie de l'avant veille n'a eu aucun impact sur le circuit (pas de boue). Alors, certes, les 6°C du thermomètre ont pu en rebuter certains, mais quand même ! L'organisation a, comme à son habitude, répondu présente de bout en bout, ce qui fait toujours extrêmement plaisir. Pour ma part, j'avoue avoir été un peu saisi par le froid et les premiers kilomètres ont été difficiles. Je réalise malgré tout un très bon temps en 54'38 (29/126). En espérant mieux l'année prochaine !

Logo course des pères noëm

Petit bonus de fin d'année pour l'association des chaussettes jaunes : La course des pères (et mères) noël qui aura lieu le samedi 17 décembre (départ à 17h sur le cours). Au programme : 3 boucles d'environ 2km dans le centre historique de Grasse (une version enfants se court en parallèle) qu'il est possible de réaliser déguisé ! Autant dire que l'ambiance est très très bonne. Vin chaud et gourmandises à l'arrivée !

Retour : 210 participants (dont 51 enfants et 2 joëlettes) se sont retrouvés devant le palais des congrès pour parcourir dans la joie et la bonne humeur, souvent costumés, toutes les rues et ruelles du centre historique de Grasse ! On a même eu droit à la participation du maire. Seul point négatif : le parcours un peu trop ambitieux, notamment avec deux boucles internes, a semé une grande confusion chez les coureurs et même chez les bénévoles. Mais au final tout le monde s'est retrouvé autour d'un verre de vin chaud (ou autre) sur le parvis de la toute nouvelle médiathèque. Ce qui a permis de financer les associations “Mahyana Petite Lune”, “Ensemble pour Louca” et des "Jeunes Sapeurs Pompiers".

Courses de printemps 2022

Tuesday, 22 March 2022
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Écrit par
Grégory Soutadé

Malgré l'invasion en cours de l'Ukraine, le printemps est là. La vie continue pour nous qui avons, pour le moment, la chance d'échapper à toute cette violence. Il est donc temps de se projeter sur le mois de mai avec deux courses qui nous avaient bien manquées depuis le début de la pandémie.

Affiche ascension du Col de Vence

Le dimanche 1er mai, à défaut de pouvoir en profiter en tant que jour chômé, sera l'occasion de gravir les 10km (12km de course au total) du col de Vence (620m de dénivelé positif, pente moyenne de 6.63% avec un pic à 9%). Un beau challenge en perspective dans un cadre naturel encore un peu préservé.

Retour : "Seulement" 247 participants sur les 400 places ouvertes. Entre les anciennes restrictions COVID et le fait que l'épreuve se déroule un 1er mai, difficile de mobiliser... Il faut aussi compter environ 250 personnes pour la marche solidaire (10.5km) organisée en parallèle par l'agence locale de la ligue contre le cancer, suivant (presque) le même circuit mais avec un départ 1h plus tôt. Pourtant, il faisait bien beau ! J'avais justement peur de souffrir de la chaleur (il n'y a que peu d'ombre), mais l'air frais (et pas froid) est venu contrebalancer. C'était donc une première et j'avoue avoir sous-estimé la difficulté (même si le but n'était pas de gagner). Si le premier kilomètre est tout plat (parcours dans la vieille ville de Vence), on attaque ensuite une première partie raide, mais ça se calme jusqu'au kilomètre 4, on est encore un peu frais. Puis tout bascule, les 2 kilomètres les plus difficiles sont devant nous ! À la sortie, il reste encore 6 kilomètres à 7% de moyenne, qui n'offrent aucun répit, aucun moment pour relancer. L'important est de garder le rythme, mais le rythme est relativement lent (6'30, 6'40), loin de mes standards habituels, et ça continue de monter inlassablement rendant chaque kilomètre plus difficile. Impossible d'accélérer même avec un cardio qui ne monte pas (trop)... Le seul avantage de ce train de sénateur est de pouvoir observer le paysage et de faire un joli sourire au photographe. Dernier raidillon à 500m de l'arrivée, puis 300 mètres de plat (sur une piste de terre avec quelques cailloux). On franchit la ligne d'arrivée, le quatrième ravitaillement nous attend, ainsi qu'un léger vent. Ensuite, trois options se profilent : attendre la navette jusqu'à 11h30 ou redescendre, soit en passant par la route, soit en coupant par le chemin de randonnée qui monte jusqu'au col (6km jusqu’à Vence), option plus courte mais moins roulante à cause des cailloux. Cette dernière que j'ai choisi est plutôt agréable car une fois bien descendu, on se retrouve dans la forêt, parcours relativement plat. Le final, dans un quartier cossue très pentu, n'est pas très plaisant. Bilan, j'ai fait de mon mieux dans une course difficile qui accueillait le gratin régional (étape du tour de France montagne). Alors certes, avec 1"07'38 (138/247), je suis loin des 43'23 du premier, mais ce fut malgré tout une belle expérience et une très belle journée !

Affiche Foulées des Baous 2022

Une semaine plus tard, le dimanche 8 mai 2022 signera le retour de La foulée des Baous. Une course toujours aussi festive au pied du baou de Saint Jeannet. Cette année, l'association Ensemble avec Benoît a passé le relais à Longo Trail, une petite équipe de passionnés de trail qui sillonnent les massifs de la région. Ils ont choisi de reverser les bénéfices à l'association Endo France (notamment parrainé par Thomas Ramos) pour la reconnaissance, le soutien et la lutte contre l'endométriose. Comme à son habitude, la course offre deux formats (5km et 10km) afin que chacun puisse s'épanouir.

Retour : Là encore, petite affluence en ce dimanche 8 mai avec seulement 198 partants (5km et 10km) pour 218 inscrits. Le temps était, certes, nuageux, mais l'on a juste senti quelques larmes tomber pendant la course. Qu'en est-il de la nouvelle organisation ? Et bien, rien n'a changé ! Quelques stands, parcours identiques, des joëlettes pour les PMR ainsi que quelques personnes déficientes visuelles (avec leur guide), des bénévoles toujours aussi sympathiques. Bref, encore un très bon moment. De mon côté, bonne performance avec une allure moyenne d'environ 4'50, temps total 49'09 (ma puce s'étant détachée, j'ai perdu inutilement du temps) et un très bon classement 31/146, en trompe l’œil, le niveau n'était pas très relevé.