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Sur les terres de Savoie

Monday, 13 July 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Château de Menthon Saint Bernard

À l'évocation de la Savoie (et de la Haute Savoie), les premiers mots qui viennent à l'esprit sont "raclette", "tartiflette" et "ski". Cette région est, dans l'imaginaire collectif, ancrée depuis toujours à l'hexagone. En réalité, tout comme la région Niçoise, ces deux départements ne sont rattachés à la France que depuis seulement 160 ans (par le traité de Turin de 1860). Avant cela, ils appartenaient au royaume de Piémont Sardaigne (au sens large) qui, de part sa position géographique privilégiée (des Alpes Occidentales jusqu'à la méditerranée) a joué un rôle géopolitique capital au cours du XVIIIe et XIXe siècle.

La région de Savoie est assez schizophrène. Elle est composée à la fois de grandes zones très rurales avec de petits hameaux sans réel centre de vie, le tout entouré de champs (alpages et cultures) et ponctuellement, de villas cossues, héritage de la puissance d'antan et miroir de la proximité des grands lacs (lac du Bourget, lac d'Annecy, lac Léman) qui en font un lieux de villégiature privilégié pour la bourgeoisie locale, Suisse comprise. L'intérêt de la région réside principalement dans son aspect nature : sports en tout genre (randonnée, cyclisme, parapente, ski, sports aquatique, escalade ...), air pur, grands espaces, tranquillité, plutôt que dans la visite des communes (à quelques exceptions près). En effet, l'architecture locale est plutôt rustique, propice à résister aux hivers rigoureux. On est loin du charme des villages Provençaux.

Abbaye Notre Dame de Tamié

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la démographie a doublée en Savoie et triplée en haute Savoie, signe d'un attrait croissant à la fois économique et touristique. On ressent clairement un étalement urbain de plus en plus important, favorisé par les moyens de locomotion modernes. Le souvenir le plus marquant étant un tout petit champs de blé encore cultivé à quelques mètres du lac d'Annecy et entouré de grosses villas.

Deux points frappent lorsque l'on pénètre en Savoie : le fait que la vallée soit toute plate alors que le dénivelé devient tout de suite important quand l'on attaque les routes de montagne (prisées des cyclistes pour leur beauté et leur tranquillité), et la présence d'immenses platanes centenaires. Ces derniers ne sont pas taillés ce qui leur permet de devenir gigantesque. Le soleil également, qui tape fort sans y paraître. Malgré un air assez sec, il peut vite faire très chaud, surtout entre 15h et 18h/19h.

Aix-Les-Bains

Lac du bourget

Le voyage commence par une halte à Aix-Les-Bains, accolée au lac du Bourget, station balnéaire et thermale mondialement connue. Siège des voitures sans permis Aixam, la ville est principalement tournée vers le tourisme. Si l'on peut admirer quelques villas bourgeoises et hôtels (particuliers) de la Belle Époque, il n'y a pas réellement d'intérêt à prolonger le séjour sur place. On pourra néanmoins lui attribuer un bon point pour sa capacité à développer les activités sportives.

Abbaye de Hautecombe

Chapelle de l'Abbaye de Hautecombe

Site remarquable de la région (plus de 100 000 visiteurs par an), l'abbaye de Hautecombe est elle aussi accolée au lac du Bourget. Deux routes y mènent depuis Aix-Les-Bains : soit par les montagnes (col du Chat), soit par le bord du lac. La première étant plus authentique. On doit le style actuel (qui date du XIXe siècle) au roi de Sardaigne Charles-Félix de Savoie et à son épouse Marie-Christine de Bourbon-Siciles. Il est possible visiter l'église abbatiale, qui possède quelques pièces intéressantes, en dehors des heures de prières car l'abbaye est encore en activité (elle est un centre international de formation biblique et théologique et propose également des séjours spirituels).

Annecy

Quai d'Annecy

Chef lieu de Haute-Savoie, La perle des Alpes se trouve au bord du lac éponyme. Située à moins de 50km de la frontière Suisse, elle attire une population plutôt aisée, tout particulièrement dans les communes bordants le lac, un peu à l'image des grands lacs du nord de l'Italie. Comme souvent, la "nouvelle" ville est assez dense.

Rue de vieille ville Rue de vieille ville

L'ancienne est plutôt mignonne, mais quasiment dédiée aux boutiques touristiques. Le château qui surplombe peut se visiter.

Canal d'Annecy Canal d'Annecy

Le plus intéressant étant néanmoins de se promener le long des différents canaux ainsi que dans le parc du jardin de l'Europe avec son Pont des amours, porte d'entrée sur les quais. Le parc est découpé en deux parties : une ombragée et une grande étendue en herbe "nue". On pourra choisir l'un ou l'autre selon la météo.

Canal d'Annecy

La pression urbaine est encore un peu contenue. Ainsi, Annecy et son agglomération fait la part belle aux immenses allées de platanes, mais également aux déplacements à vélo. Il existe de nombreuses pistes cyclables ainsi que des arceaux un peu partout dans la ville. L'exemple le plus flagrant étant la piste cyclable qui fait le tour du lac (terminée à 80%/90%). Il s'agit, certes, d'un atout touristique indéniable, mais l'on sent qu'il y a une réelle politique cycliste avec des investissements conséquents.

Maison sur le lac d'Annecy

Contrairement au lac du Bourget, on trouve régulièrement des plages ou des accès aménagés tout autour du lac. De multiples magasins permettent la location de vélo, notamment pour faire le tour du lac (~40km). Si l'envie vous prend, il ne faudra surtout pas se tromper de sens, car la côte entre Talloire et Menthon-Saint-Bernard est particulièrement longue et raide. Il faut privilégier uen promenade dans le sens horaire.

Lac d'Annecy

Conflan - Albertville

Conflan Conflan

La seule qualité d'Albertville fut l'accueil des jeux Olympiques d'hiver 1992. Par contre, la cité médiévale de Conflans située juste à côté, et désormais rattachée administrativement à Albertville, vaut vraiment le détour. Elle possède un charme fou, ce qui semble assez rare pour la région.

Chambéry

Invité surprise du voyage, le détour par Chambéry fut une belle découverte. Capitale de la Savoie avant son transfert à Turin dû à l'occupation française de 1563, elle possède un centre historique tout à fait charmante. À cause de sa position stratégique, la ville, et surtout sa gare ferroviaire, fut bombardée en 1944 par les alliés, causant d'importants dégâts et l'amputant d'une partie de son centre ancien. La Sainte Chapelle, chapelle du château, a notamment abrité le Saint Suaire pendant 25 ans. Saint Suaire qui a survécu à l'incendie de cette dernière et qui en porte encore les stigmates (brûlures, traces d'eau). Le château des ducs de Savoie, maintes fois transformé, qui surplombe la ville ne se visite malheureusement que très partiellement car il est aujourd'hui le siège de la préfecture ainsi que du conseil départemental, il y a pire comme cadre de travail !

Grenoble

Le passage par Grenoble, épicentre de la région, fut douloureux, principalement à cause des premières chaleurs : 34°C sur une autoroute dense voire saturée. La concentration de chaleur et de pollution s'explique par le fait que Grenoble est la grande métropole du département, donc densément peuplée. Ajouté à cela quelques industries (de pointe), le tout dans une positions géographique de "cuvette" au creux de la vallée et on obtient un cocktail environnemental assez "moderne".

Mont Aiguille

Champs du Vercors Mont Aiguille

Toujours en Isère, mais dans le parc régional du Vercors cette fois ci, la star locale se nomme Mont Aiguille. Berceau de l'Alpinisme, ce massif a toujours fasciné par sa forme de plateau surélevé, donnant naissance à de multiples fantasmes et légendes. L'endroit offre de multiples activités natures : randonnées, lac, escalade, vtt... Cette partie de l'Isère est vraiment un mélange entre campagne et montagne. Un article spécifique à la randonnée du tour du mont Aiguille est disponible ici.

Tour du mont Aiguille

Monday, 13 July 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Mont aiguille

Situé à la lisière de l'Isère et de la Drôme, le mont Aiguille, membre isolé du massif du Vercors, a de tout temps fasciné par son aspect atypique : un haut plateau qui culmine à 2086m d'altitude entouré de falaises (entre 250m et 350m de haut). Cette forteresse naturelle a nourrit bien des spéculations et des fantasmes. C'est ainsi que Charles VIII, roi de France impatient (ou curieux) diligenta son ascension en 1490 au capitaine Antoine de Ville. Ce qu'il réalisa 2 ans plus tard et qui marqua les premières pages de l'Alpinisme. De nos jours, l'ascension du mont est notée comme peu difficile.

La "promenade" du jour est surtout l'occasion de faire une halte sur la route des vacances. Halte qui ne fut pas de tout repos, puisque le tour du mont Aiguille fait pas moins de 19km avec 1100m/1200m de dénivelé positif. Autant dire qu'il faut être un minimum en forme et surtout démarrer tôt pour éviter au maximum les grosses chaleurs (pic de températures entre 15h et 18h). Selon le niveau, il faut prévoir entre 6h et 7h30 de marche, ainsi que 1L à 1,5L d'eau par personne.

Le mont Aiguille sous toutes ses faces

La randonnée, difficile certes, est plaisante car elle permet d'admirer à la fois le paysage local composée d'une flore exceptionnellement riche, mais également le mont selon différents points du vues. Ses faces offrent toutes quelque chose de nouveau à découvrir. Les photos sont pour certaines un peu floues, l'autofocus ayant eu du mal, j'ai dû faire le point manuellement en un temps court. C'est une petite déception de ce côté.

Champs dans le Vercors

L'idéal est de commencer la randonnée depuis le hameau de la Richardière (avec possibilité de loger à l'hôtel/bar/restaurant Au Gai Soleil), près du village de Chichilianne. Il faut partir en direction du col de l'Aupet afin de réaliser la partie la plus difficile dès le début. Les guides sur la toile conseillent le contraire... Le balisage à suivre est celui en jaune et vert.

Profil de la randonnée

L'altitude de départ est d'environ 1041m, il faut grimper jusqu'au col de l'Aupet situé à 1653m en seulement 4km, puis continuer l'ascension jusqu'à être tout proche de la base du mont à 1720m d'altitude.

Chemin de départ Bifurcation dans la forêt de bouleaux

Le début est plutôt facile, le dénivelé est doux. Puis l'on rentre dans une forêt de bouleaux, on marche à l'ombre mais le chemin se rétrécit, il est parfois un peu dangereux, surtout s'il a plu.

Autour du col de l'Aupet, certains points de vues permettent d'admirer une partie du Grand Veymont. La dernière phase jusqu'à la base du mont Aiguille est très caillouteuse. Les 4.5km suivants ne sont pas agréables du tout, puisque l'on perd de nouveau 600m d'altitude jusqu'au hameau de Pellas.

La pente est raide et caillouteuse quasiment tout le long. On ne peut pas voir le massif rocheux sur cette partie.

La suite est plus champêtre, mais pas facile pour autant avec 3 ascensions (200m, 120m et 60m de dénivelé positif). Une fois atteint le col du Papavet (1330m), il est bon de faire une pause déjeuner, le plus dur étant derrière. Le chemin emprunte assez régulièrement des lits de rivières, ce sont des phases accidentées en été et, je pense, non praticables toute l'année (surtout lors de la fonte des neiges au printemps). Certains lits peuvent se contourner en suivant la route. Chose importante : il est possible de se ravitailler en eau au kilomètre 5 (cours d'un ruisseau) et au kilomètre 14 dans le hameau de Trézanne. Cette dernière halte est l'occasion de visiter l'ancienne chapelle rénovée récemment (2015) par des artisans bénévoles. On appréciera son toit de chaume et ses vitraux modernes.

Quelques photos de l'extraordinaire richesse florale en cette saison :

Opération Narcisse

Monday, 29 June 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

English translation below

Pour les 10 ans du blog, j'organise un grand jeu concours ! Pour participer, rien de plus simple : envoyer un email sur cette adresse avec pour objet "Opération Narcisse". Une seule participation par personne est autorisée, mais les emails chiffrés en GPG compteront double. Une confirmation sera renvoyée dans les 48h. Si ce n'est pas le cas, il faudra réitérer la procédure. Le gagnant sera tiré au sort le dimanche 2 août 2020. Tout le monde aime les jeux concours, mais qu'est-ce-que l'on gagne ? Eh bien, n'ayons pas peur de faire les choses en grand (ce sont les 10 ans quand même) : le gros lot est un déjeuner avec moi au restaurant La cuisine de Morgane (hors boissons). Je sais, c'est un cadeau empoisonné... L'offre est valable 1 an. Pour les personnes n'habitants pas les Alpes-Maritîmes, j'ai prévu (à minima) un séjour dans les Hautes-Alpes et un autre dans le Tarn. Nos amis Italiens ne sont pas en reste puisque je devrais me rendre également à Turin. Selon la participation, les 2e et 3e (ou plus) se verront offrir une consommation dans un bar ou salon de thé. Au delà de l'aspect loterie, j'ai trouvé l'idée amusante de pouvoir rencontrer et échanger avec mes (éventuels) lecteurs.

For my blog's birthday (10 years now) I organize a lottery game ! To take part in, you just have to send an email to my email address with subject "Opération Narcisse". Only one participation per person is allowed, but GPG encrypted emails will have double chance. A confirmation email will be sent back within 48 hours. If not, try again. The winner will be picked up on Sunday 2 of august 2020. Everybody like lottery, but what is the main prize ? Lets make things bigger (this blog has 10 years !). You can win a lunch with me at the restaurant La cuisine de Morgane (without drinks). I know, it's a poisoned chalice... Offer is valid for one year. For people not living in Alpes-Maritîmes (France), I have to go (at least) one time in Hautes-Alpes department and one time in Tarn department. For our Italian friends, I shall go to Turin. Depending on participation, 2nd and 3rd (or more) can win a drink in a bar or a bakery. More than prize interest, I found funny the idea to meet and exchange with my (potential) readers.

Neotion - 10 ans

Friday, 05 June 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Logo Neotion

Cette année 2020 est décidément extraordinaire. Nous pouvons même parler de révolution, au sens politique du terme, tant il y a eu de changements depuis le 1er janvier, mais également d'un point de vue physique, à savoir le retour au point de départ, la fin d'un cycle et le début d'un autre. Dix ans, c'est court et long à la fois. Long quand on jette un coup d'oeil en arrière et que l'on s'aperçoit du chemin parcouru, le monde qui a changé, certaines rides qui sont apparues, et pourtant tellement court au jour le jour, quand on est plongé dans ses activités quotidiennes, dans le rythme très homogène des semaines, seulement ponctuées ça et là de congés. Dix ans, dans notre système décimal, c'est un marqueur fort, synonyme d'un jalon.

Il y a dix ans (bientôt onze au moment où j'écris ces lignes), je faisais mes premiers pas dans la "vie active" après une courte semaine de repos suivant mon oral de stage, dernière épreuve de mon cursus d'ingénieur. Un CDI signé un peu plus tôt afin d'intégrer l'équipe de Sophia-Antipolis, composée d'alors de 9 personnes, dans une société inconnue du grand public : Neotion. Je n'avais pas de plan de carrière, pas d'idées claires sur les tâches que j'aurai à accomplir, mais il fallait bien commencer quelque part et cette opportunité semblait taillé sur mesure.

La taille réduite de l'entreprise (<100 personnes), plus encore celle du site de Sophia, la relative stabilité de l'équipe durant toutes ces années, a forcément fait de Neotion une seconde famille, avec des affinités plus ou moins importantes, des bons et des mauvais moments, des réussites, des échecs.

Qu'en est-il aujourd'hui ? Pourquoi est-ce que cet article n'est pas sorti il y a de cela plusieurs mois ? Parce qu'aujourd'hui c'est le clap de fin. La direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE pour les intimes) vient de valider le plan de sauvegarde de l'emploi proposé par la direction en accord avec les membres du CSE. Plan qui permet, d'une part, un accompagnement d'une partie des salariés vers un retour (on l'espère) rapide à un nouvel emploi et, d'autre part, de restructurer l'entreprise afin que celle-ci puisse continuer son activité de manière rentable.

Certaines personnes peuvent être amères quant à la décision de déclencher un plan social. Avoir le sentiment qu'on leur ôte un acquis. J'ai, personnellement, une vision plus pragmatique des choses. Une entreprise a un comportement proche des êtres vivants : elle naît, elle grandit, elle se transforme, elle explore de nouveaux territoires, parfois revient en arrière. En temps de disette prolongé, il est malheureusement nécessaire de tailler le surplus pour survivre et mieux repartir. Depuis que j'y suis entré, et outre quelques rares exceptions, le bilan annuel est négatif de plusieurs millions d'euros. Sans le support de notre actionnaire pendant toutes ces années le dépôt de bilan aurait été acté depuis bien longtemps.

Dans l'imaginaire collectif, un actionnaire est un individu ou un groupe opaque qui tire les bénéfices du fruit du travail d'autrui sans avoir à faire d'effort. C'est une vision caricaturale qui s'applique principalement aux grands groupes internationaux. La réalité est plus nuancée. Un actionnaire est avant tout quelqu'un qui possède des parts dans une entreprise, ce qui lui offre éventuellement un droit de vote lors des conseils d'administrations ainsi que l'obtention (toujours éventuelle) de dividendes. À ce titre, la très grande majorité des dirigeants d'entreprise sont des actionnaires (majoritaires voire unique). Pas seulement celles du CAC40, il s'agit également du patron du kebab du coin qui a monté sa SARL. On l'oublie trop souvent, mais le monde de l’entreprenariat est un monde de risque, le fameux risque de perte en capital. C'est le cas de notre actionnaire. Son investissement lui a, certes, permis d'accéder à des produits et des technologies de pointe, mais il lui a surtout coûté énormément. Plus que s'il avait fait de la simple sous-traitance externe. Ce n'est pas un actionnaire lointain et anonyme, uniquement intéressé par les dividendes. Il s'est réellement impliqué (pour le meilleur et pour le pire) dans la vie de l'entreprise.

Alors, qui est responsable de la situation actuelle de Neotion ? Si, au même titre que le poste d'actionnaire, on considère que celui de la direction ne consiste qu'à récupérer un gros salaire en échange de quelques ordres autoritaires, on oublie que la responsabilité du succès ou de l'échec d'une entreprise (donc d'un projet entrepris) repose sur les épaules du comité de direction (au sens large). Le responsable est tout trouvé, il s'agit de l'actuel président directeur général. Il est responsable de ne pas avoir pris les bonnes décisions au bon moment. C'est une responsabilité qu'il doit endosser, quel que soit le bilan ou la structure de l'entreprise mise en place par ses prédécesseurs (s'il y en a).

Le rôle du chef d'entreprise m'a toujours fasciné. Car, un vrai bon chef d'entreprise est comme un musicien, le travail ne suffit pas, il faut également du talent. Ce petit quelque chose inné qui va faire la différence. C'est un rôle aux multiples facettes mais qui nécessite avant tout d'être visionnaire. Il ne s'agit pas d'imaginer un produit extraordinaire auquel personne n'avait pensé, mais plutôt d'aller dans une direction qui va permettre d'assurer la viabilité de l'entreprise : trouver le bon marché, de préférence pour produire/créer quelque chose d'utile. Il doit savoir tenir un cap, mais aussi en changer. Il doit savoir gérer les personnes avec qui il travaille, d'un point de vue juridique et humain, savoir gérer les finances et la trésorerie, bien connaître les principes comptables et fiscaux en France et/ou à l'étranger. Pour ne pas mettre l'entreprise en difficulté, il doit négocier correctement ses contrats avec ses fournisseurs et ses clients. Il doit entretenir de bonnes relations avec ses partenaires. Au delà de l'aspect politique, son charisme lui permet de motiver son entourage proche et plus lointain pour la réalisation dans les meilleures conditions possibles de son entreprise. Il doit savoir écouter, comprendre, trancher tout en étant souple et ouvert. Il est réactif, il apprend rapidement de ses erreurs et en tire les bonnes leçons.

Les personnes qui répondent à toutes ces qualités n'existent pas. Ce qui va faire la différence entre un bon et un mauvais chef d'entreprise, c'est sa capacité à bien s'entourer. À trouver des profils complémentaires pour atteindre l'objectif commun. Ceci est vrai quel que soit le niveau hiérarchique : il faut trouver toutes les pièces complémentaires pour que chaque rouage puisse être utilisé au maximum de son potentiel. Il ne s'agit pas d'exploiter les personnes mais plutôt de les mettre dans les meilleures conditions selon leurs capacités et leurs aspirations.

Force est de constater que les directions successives ont échouées dans la transformation de Neotion. L'entreprise, malgré ses tentatives ratées de diversification, s'est ankylosée dans un marché en déclin et n'a pas su s'adapter, ni en se renouvelant, ni en optimisant sa structure de coûts pour assurer sa pérennité alors que la pression concurrentielle n'a cessé de croître au fil des années. On pourra également leur reprocher de ne pas avoir su correctement utiliser tout le talent des personnes qui étaient sous leur ordre, notamment à Sophia-Antipolis, dans le monde si particulier des ASIC. Les guéguerres politique internes et le marketing stérile l'aura emporté sur l'Innovation Attitude.

C'est donc avec une pointe de tristesse et de nostalgie que l'aventure se termine. J'ai un petit pincement au cœur à l'idée de quitter ce cocon confortable que j'ai occupé durant toutes ces années. Il faut dire que les conditions de travail étaient excellentes et nous permettaient de réaliser de grandes choses malgré la taille de l'équipe. Pour autant je n'en retiendrai que des bonnes choses, les gens que j'ai croisé, tout ce que j'ai pu apprendre, la vue imprenable sur le Mercantour enneigé en hiver, les lever de soleil sur la Méditerranée. Car ce n'est pas le point final qui compte, mais bel et bien le chemin parcouru.

Mon bureau

Puy du Naouri

Tuesday, 02 June 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Profitons de ce lundi de Pentecôte pour s'aérer un peu ! Il faut dire qu'entre le confinement et le mauvais temps, il ne fut pas évident de trouver des créneaux, surtout que l'été et ses grosses chaleurs pointe le bout de son nez. La randonnée présentée ici a été faite "à la main" sur un coup de tête et n'est pas optimale. Le mieux étant sûrement de suivre l'itinéraire proposé par Randoxygène qui utilise une partie du circuit du Malvan. Le ciel voilé de ce lundi et les photos qui en découlent ne rendent pas hommage aux paysages que l'on peut admirer une fois sur place. Il permet, à défaut, de ne pas souffrir de la chaleur (même si les Alpes-Maritimes bénéficient malgré tout de températures de saison).

Le départ se situe sur le parking de Tourrettes-sur-Loup. Après avoir contourné l'école, il faut suivre la route de Canorgues jusqu'à rejoindre la route du Caire. Il s'agit d'une route goudronnée à forte déclivité. Son intérêt est assez faible, mis à part qu'il soit ombragé.

Cette entrée en matière permet d'apprécier les fleurs printanières.

Le ranch se situe à mi-chemin.

Le ranch

Au bout de la route, le Mas de la source. On attaque enfin la partie intéressante de la randonnée en suivant le chemin de Saint-Barnabé (caché derrière les villas).

Départ du chemin de Saint Barnabé

Il est très bien entretenu et propose un dénivelé moindre. Le spectacle des pré Alpes peut commencer.

Chemin de Saint Barnabé Chemin de Saint Barnabé

Une fois arrivé en haut, il faudra partir sur la droite en direction du Puy du Naouri.

Chemin du puy du Naouri

Le belvédère offre un panorama à 360°C.

Vue sur la vallée

On se délecte des champs de thym en fleur bourdonnants.

Champ de thym d'altitude

Dans le ciel, les parapentes cohabitent avec les rapaces en quête de proies.

Au milieu des cairnes

Après une pause déjeuner bien mérité, il est temps de faire demi tour et de repartir en direction du Mas de la source. Vers la fin de la descente, il faudra bifurquer sur la droite pour prendre le sentier parallèle au chemin des Courmettes (attention, il n'y a pas d'indications).

Sentier du chemin des Courmettes

Avant de rejoindre ce dernier, on pourra apprécier de plus près les ruines d'une ancienne Bergerie.

Bergerie en ruine

Nous arrivons sur le chemin principal qui mène au domaine des Courmettes. Il est large, tassé, en pente douce, idéal pour une balade en VTT, moins intéressant à pied.

Chemin des Courmettes

Une fois passé la villa du Villars, il faudra prendre sur la gauche à la balise 185 pour redescendre sur Tourrettes. C'est en réalité la second partie de la randonnée du Pié Saint Martin. Cette partie est entièrement boisée et ombragée, agréable pour un retour.

Circuit du Pié Saint Martin Circuit du Pié Saint Martin

Le circuit du Pié Saint Martin commence et se termine dans le quartier cossu de Saint Martin. Le retour se fait par la route jusqu'au village, en passant par la bastide aux violettes. Cette partie de Tourrettes est moins connue des touristes.

Tourrettes-Sur-Loup

Après 5h de marche et 15km/16km avalé, il est temps de rentrer à la maison et de profiter d'une nuit de sommeil qui s'annonce profonde !