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Quand l'espoir se tarit

Friday, 30 October 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Comme près d'un français sur deux, j'étais devant mon poste de télévision mercredi soir à 20h. Par écran interposé, le président de la république, dit "Manu", nous a dévoilé son plan d'urgence. D'abord en posant les faits, puis les axes d'actions, les pistes écartées car jugées insuffisantes pour finalement arracher ce mot qui nous rappelle à un souvenir traumatisant, malheureusement si proche, le confinement.

Ce n'était pas une grande surprise tant la nouvelle avait fuité tôt dans la semaine, tant les mesures prises jusqu'à présent semblent inefficaces par rapport à la réalité des faits et l'augmentation exponentielle des cas de contaminations.

Pourtant, ce fut un sentiment de colère et d'injustice qui est venu le premier. Le même que l'on ressent à l'école lors d'une punition collective. Encore plus pour moi, qui depuis 3 semaines n'a pas pu bouger de mon canapé, attendant patiemment la reconstruction des ligaments de ma cheville. Certes, le confinement durera autant que le reste de ma convalescence, mais je ne pourrais pas profiter des infrastructures externes qui faciliteraient ma ré éducation, ni même m'aérer le week-end maintenant que j'ai retrouvé un peu de mobilité. Ajouté à cela, l'idée que les gens se ruent déjà dans les magasins et créent des pénuries inutiles me débecte au plus haut point.

Bien sûr que j'en ai voulu à Manu, qui n'est finalement pas responsable de la situation. Puisque la responsabilité est collective, c'est le résultat de l'ensemble des comportements individuels ... ou presque. Depuis 6 mois, il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler, sur tous les supports et que l'on parle soi même et avec son entourage de ce virus qui nous gâche l'existence. Depuis 6 mois, les consignes sanitaires n'ont cessées de se renforcer : dans les commerces, dans les lieux de vie, dans les lieux communs, dans le cadre professionnel... Certes, la reprise générale du travail et des écoles est un catalyseur d'épidémie, mais les "gestes barrières" (je commence à ne plus supporter cette expression) sont justement étudiés pour contraindre la propagation du virus dans un milieu restreint.

Je suis ingénieur. Très doué dans mon domaine, même si je ne pourrais être comparé aux lauréats des grandes écoles. Les ingénieurs sont des gens très cartésiens et qui ont tendance à respecter les règles du moment que celles-ci sont cohérentes. Il y a d'ailleurs peu d'ingénieur dans les manifestations nationales et aussi peu qui sont syndiqués. À ce titre, je me contente de suivre les directives nationales : beaucoup de masque dans les lieux publics, un peu de gel hydroalcoolique, respect des distanciations, même si tout n'est pas parfait. Pourtant j'ai vu ces derniers mois des rassemblements importants où les gens (jeunes et moins jeunes) ne respectaient pas ces consignes. On m'a reproché plusieurs fois d'être peureux, quand je portais simplement un masque au milieu d'un public important. Alors qu'en réalité le virus ne me fait pas peur, je suis relativement jeune, en bonne santé et sportif. Parallèlement, j'ai aussi vu qu'au quotidien ces consignes étaient respectées par la plupart des personnes que j'ai croisé.

Pourquoi les gens ont-ils agi de cette manière ? Après une période difficile, il y a un besoin naturel de faire tout le contraire, de jouir de sa liberté retrouvée, de s'extraire des contraintes auxquelles ont a été soumises. Mais le cœur du problème, c'est l'invisible. Ce concept d'action-réaction (cf Kad Merad dans Les Choristes) qui n'existe pas, le fait de ne pas avoir à subir immédiatement les conséquences de ses actes. La transmission et la période d'incubation sont asymptomatiques, indolores, quand ce n'est pas l'infection elle-même. Plus encore parce-que cette maladie est assez peu mortelle.

Les pays asiatiques et nordiques sont habitués à respecter, de manière plus ou moins contrainte, scrupuleusement les règles édictées (ce qui peut poser d'autres graves soucis en cas de sur-contrainte). Le reste du monde, et particulièrement les nations du "sud", vit plutôt dans un mode "On s'en bat les c...." tant qu'il n'y a pas quelqu'un pour surveiller et sévir. C'est un comportement primaire que l'on retrouve dans tout le règne animal et végétal, à savoir exploiter à convenance toutes les ressources que l'on a à disposition.

Parce qu'au final, cette pandémie n'est rien. À très court terme, ce confinement nous fait tous c.... À court terme, il y aura une surmortalité, mais finalement pas tant que ça. Il y aura des séquelles persistantes pour un certain nombre de personnes, mais finalement pas tant que ça. À moyen terme, il y aura une crise économique mondiale non négligeable. Mais à long terme, entre les tests, les mesures, l’hypothétique vaccin ou la résignation, on s'en sortira. On espère juste passer entre les mailles du filet jusqu'à ce que ça se tasse.

Néanmoins, elle met en exergue le comportement individuel et collectif de nos sociétés face à un danger qui n'est pas palpable, malgré le rabâchage intensif que l'on subit. Parce qu'il y a un autre problème tout aussi important dont on entend autant parler et pour lequel on se comporte de la même façon. Il y a une similitude avec la propagation du Covid-19 : les actions que j'entreprends aujourd'hui de manière consciente ou inconsciente auront un impact dans le futur. Il s'agit de l'impact de l'activité humaine sur l'état de notre planète. Cet impact que l'on résume souvent en "réchauffement climatique", mais qui va au delà du simple aspect thermique puisqu'il englobe aussi la pollution atmosphérique, du milieu aquatique, l'appauvrissement des ressources naturelles, la réduction des espaces sauvages, l'artificialisation des sols...

"Notre maison brûle...", mais nous ne regardons pas ailleurs car en réalité (citation) "Notre maison brûle et nous sommes tous des pyromanes". Certes, il n'est pas évident de changer. Certes, nous sommes enfermés dans un système où la (sur)vie passe par l'utilisation d'un certain quota de ressource. Mais nous avons, à l'échelle humaine, un manque cruel d'auto régulation. Si une partie de la population fait réellement des efforts (ou ne peux pas faire autrement), le reste possède un pouvoir de destruction tellement important qu'il semble difficile d'envisager une issue positive. Les conséquences seront bien plus dramatique et à plus grande échelle que la crise actuelle. Nous commençons déjà à en voir les premières conséquences : jusqu'à cette année, personne en dehors de la région n'avait entendu parlé du village de Tende, et pourtant nous n'en sommes même pas au frémissement. Le problème étant que lorsqu'il fera trop chaud et que les conséquences seront lourdes pour l'ensemble de la population, nous ne pourrons pas revenir en arrière. La jeunesse est un peu plus sensible à cette problématique, pour autant les actions entreprises ne sont clairement pas suffisantes (à tous les niveaux).

On se repose sur l'espoir technologique qui est pourtant une source importante du problème. Il faut faire preuve de sobriété, jouir sans détruire, ne pas surconsommer juste pour son petit plaisir personnel. La 5G par exemple, qui est largement décriée à cause de sa consommation énergétique. En réalité, à débit équivalent, elle est moins consommatrice que les réseaux actuels, mais comme elle permet une utilisation plus intensive, la consommation des utilisateurs et donc la consommation électrique explose ! L'outil s'améliore, mais l'usage qui en est fait n'est pas raisonnable. Il n'y a pas de Manu pour siffler la fin de la récrée, pour dire stop, pour dire non. Sur ce point là, c'est même l'inverse vu que le système est basé sur la croissance et que la croissance doit être soutenue par la consommation, alors qu'il pourrait très bien y avoir croissance (inflation) sans consommation supplémentaire. C'est un système fondamentalement déséquilibré alors qu'à l'inverse la vie n'a pu se développer et prospérer sur terre que grâce à un équilibre des forces.

Une inflexion de cette courbe destructrice, si tant soit peu qu'elle soit possible, ne passera que par l'éducation des populations, même si, force est de constater que l'effort fourni dans ce sens et les résultats obtenus (ce fameux rabâchage) sont assez maigres jusqu'à présent, voir faussement intégré dans l'esprit collectif avec le green washing opéré par la publicité autour des produits de consommation courante.

Dix ans !

Tuesday, 04 August 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Gâteau anniversaire 10 ans

Ça y est ! On y est ! Le blog fête ses 10 ans et avec lui tout l'éco système *.soutade.fr !

J'ai déjà évoqué le point de départ, mais il est bon d'y repenser encore. Je m'en souviens très bien. C'était un soir de juillet 2010 à la terrasse du Pontier, en compagnie de mon cousin "Tu aimes bien le cinéma, pourquoi est-ce que tu ne ferais un blog pour en parler ?". L'idée était lancée. Quelques jours plus tard j'achetais mon nom de domaine chez OVH ainsi qu'un SheevaPlug (un des premiers, si ce n'est le premier "plug computer") sur NewIT, un des rares revendeurs.

Miniature du blog

Pourquoi ne pas avoir crée simplement un blog sur Skyblog, blogger ou Wordpress ? J'avais été conquis par le discours de Benjamin Bayart lors des JM2L de 2010 sur l'importance d'un internet neutre et décentralisé. Bien sûr, l'envie d'avoir son petit serveur personnel a beaucoup influé sur ce choix. Au delà du blog, il y a également un serveur de mail, un affichage de mes comptes, un serveur SSH (la base), les statistiques de visite (awstats). Le design de la page d'accueil n'a d'ailleurs pas évolué depuis et reste toujours aussi sommaire. Le premier moteur de blog fut Joomla, un concurrent du célèbre Drupal, à qui j'avais préféré sa simplicité. Le thème utilisé avait été trouvé sur le net. Vint ensuite d'autres services publiques ou privés comme la musique, la forge, l'agrandisseur d'adresse le chiffrement/déchiffrement, la gestion des notes, la gestion des listes de diffusion, la gestion des flux RSS. Et d'autres services non visibles comme le VPN, l'envoi des flux RSS par mail, le fail2ban, l'IPtogeo, un serveur XMPP/Jabber.

Sheevaplug

La connexion d'alors était une simple ADSL (avec quand même 1MB de débit montant). Autant dire qu'il fallait faire attention au poids des pages web afin d'avoir un affichage le plus fluide possible, donc éviter de mettre trop de photos. Je suis parfois un peu trop adepte des solutions maisons (mais je me suis calmé sur ce point). En général le cœur du projet est "rapide" à réaliser, mais derrière il y a tout l'enrobage et surtout la maintenance qui demandent beaucoup de temps. Bref, 2 ans plus tard, en juillet 2012, sort l'Initial commit de Dynastie. Au revoir Joomla et son affichage dynamique qui, pour l'affichage d'un blog stable, n'a finalement pas d'intérêt. Les objectifs étaient multiples : avoir une interface d'édition accessible depuis le web avec possibilité de faire du HTML ou du Markdown, générer des pages statiques (en bon vieux HTML) pré compressées en ZIP, une gestion dynamique des commentaires (mon filtre anti spam est extrêmement efficace contre les robots), gestion de la recherche, un moteur de patron en XML (technologie web), se faire la main sur le framework Django (Python). Malgré une interface toujours aussi brute, l'objectif est atteint. C'est d'ailleurs toujours ce moteur qui est utilisé car, encore aujourd'hui, il n'y a pas d'équivalent en terme fonctionnel. Le résultat a tout de suite été au rendez-vous avec un affichage très fluide malgré le faible débit de la connexion. Désormais, la fibre a remplacé l'ADSL, il n'y a donc quasiment pas de latence, même avec beaucoup d'images affichées. IWLA fut l'autre outils développé spécialement pour le web et venu remplacer AWStats. Ce dernier étant écrit en PERL avec tout le code source dans un seul fichier, ce qui le rend trop monolithique. IWLA a un prémiètre plus réduit (uniquement HTTP en IPv4), mais est beaucoup plus modulaire et donc extensible. De plus, il est écrit en Python (toujours). Les données de base (moteurs de recherche, signature des navigateurs, ...) sont récupérées depuis AWstats et son thème graphique est honteusement copié. Je l'utilise avec joie depuis 2014. C'est également en 2012 que le nom de domaine a été transféré d'OVH chez Gandi, plus cher, mais plus éthique.

Cubox

En 2015, le vénérable SheevaPlug est relégué au rang de serveur de secours. Pour le remplacer, une cubox i2eX avec plus de mémoire et un processeur plus puissant. Je regrette de ne pas avoir pris la version avec encore plus de mémoire (i4Pro), le serveur étant parfois saturé. Néanmoins, j'en suis toujours satisfait. En 2018, pour fêter la nouvelle année et surtout grâce au support des wildcards, j'abandonne mon certificat SSL/TLS personnel pour migrer vers Let's Encrypt. Fini les messages d'avertissement lors d'une navigation chiffrée ! Finalement, pour fêter les 10 ans, et parce que j'ai eu un peu de temps, j'ai retravaillé le design du blog. Les changements sont discrets, mais bien présents : couleur de fond, gestion des images, mise à jour de la page "À propos", menus, logo, et, comble du luxe : gestion des écrans de téléphone ! J'ai également lancé un concours qui m'aura finalement coûté assez peu puisqu'il n'y a pas eu de participant.

Mais, revenons 10 ans en arrière. C'était comment le monde en 2010 ? D'un point de vue strictement personnel, je dirais que c'était le temps de tous les possibles. À l'époque, j'entrais à peine dans la vie active. Les présidents d'alors s'appelaient Sarkozy, Merkel, Poutine, Obama, Berlusconi, Cameron, Jintao, Kan, Harper. À peine remis de la crise des subprimes, ce fut au tour de la Grèce de jeter une incertitude sur la stabilité économique Européenne. La France n'a plus connue d'attentat terroriste sur son sol depuis 15 ans. La révolution Arabe grouille dans les têtes mais Kadhafi tient encore fermement les rênes de son pays. La guerre en Irak est officiellement "terminée". La pandémie de H1N1 nous faisait doucement rigoler. Aux considérations écologiques (un truc de bobos), nous nous empressions d'investir dans le gadget le plus hype de l'époque, signe du renouveau d'Apple : l'iPhone. Son concurrent Android étant confidentiel et Nokia encore leader du marché des "téléphones". La France court après son deuxième titre mondial pour finalement accoucher d'un fiasco légendaire en Afrique du sud. Clermont remporte son premier titre en top 14 après trois revers consécutifs. On note ça et là quelques canicules et séismes, mais pas de quoi fouetter un chat.

Bref, le monde va mal, mais on se soigne. C'est dans ce contexte géopolitique encore relativement serein que naît le blog. Si l'idée originale était de parler de cinéma (catégorie stoppée en 2013 faute d'intérêt), l'objectif général a toujours été le partage : cinéma, musique, informatique, sport, société... Le tout en français (à l'exception de quelques articles techniques plus à même de trouver son public dans la langue de Shakespeare). Un juste de retour de la richesse culturelle et technique disponible sur internet et qui constitue une grande partie de mes connaissances (principalement techniques) actuelles. J'ai toujours voulu proposer un site libre, gratuit et ouvert. Ici, point de cookies traceurs (je hais ces bandeaux plus ou moins invasifs qu'il faut désactiver sur chaque site/page), point de publicité directe ou indirecte, point d'article sponsorisé. Les outils que j'utilise (et que j'ai crées) sont tous disponibles avec leur code source. Pour rendre la lecture plus agréable, j'essaie autant que possible d'ajouter des images ou des illustrations à mes publications. Revers de la médaille, le fait de ne pas être sur une plateforme grand public (github, facebook, twitter, snapshat, instagram, blogger ...) diminue forcément la visibilité des services proposés. D'après IWLA, il n'y a que 8 personnes qui sont abonnées au flux RSS/Atom et les contributions externes à mes projets (pourtant sous git) sont inexistantes. Il faut dire que je ne fais pas particulièrement de publicité. Seule mon extension gPass a spontanément bénéficié d'une diffusion non négligeable avec pas moins de 175 utilisateurs quotidiens. Ainsi, j'écris ce que j'ai envie, sans contraintes, sans être sous le coup de CGV plus ou moins obscures. Au début, j'avais prévu d'écrire un article par semaine, ce qui était facile avec les chroniques cinéma. Désormais, j'aimerais être autour de deux par mois, mais sans m'imposer quoi que ce soit.

Depuis 10 ans je reste fidèle à ce mode d'expression qui est finalement celui qui me convient le mieux. Paradoxalement, je ne suis pas très fort dans le "temps réel" même si mon métier est d'écrire des logiciels qui s’exécutent avec une certaine contrainte de temps. En réalité, il s'agit plus d'optimisation logique et algorithmique qu'autre chose. Je préfère prendre le temps d'écrire des articles, d'y réfléchir, de me documenter quand cela est nécessaire et suis donc moins dans l'instantanéité des plateformes modernes. Ajouté à cela que je ne publie que peu d'articles/d'informations personnelles, même si l'ensemble me concerne de près ou de loin, et qui constitue souvent la partie la plus "croustillante" quand on se balade sur Internet.

Oui, écrire prend du temps. Pour autant, c'est exercice agréable. Tout commence par l'idée (ou le besoin). Ensuite, il faut construire l'ossature (les grandes lignes) dans sa tête, y penser, noter les éléments à incorporer (parfois juste un mot). Puis vient l'écriture. Un premier jet d'abord avec les idées plus ou moins en vrac et sans forcément de lien entre chaque paragraphe. Il faut alors raffiner avec plusieurs relectures, corrections, choix d'un meilleur vocabulaire, reformulations, suppression des répétitions. Il est important d'espacer les relectures de quelques jours afin "d'oublier" le texte et de remarquer certains détails que l'on survole sinon car on connaît déjà la suite. La relecture se fait dans une prévisualisation de l'article afin d'avoir le rendu final et non dans l'interface d'édition, ce qui permet de mieux appréhender le texte. Naturellement, les articles techniques requièrent moins de travail de dissertation. Pour l'anecdote, celui des 10 ans porte le numéro 404 dans Dynastie !

Aujourd'hui, quand je parcours le blog, je suis assez fier du résultat. Je le trouve clair et agréable à lire. La diversité des sujets abordés est à la fois une force et une faiblesse. Force, car c'est une richesse et que le contenu proposé est souvent peu ou pas abordé ailleurs. Faiblesse, car les lecteurs occasionnels sont dans un mode de "picorage" et n'y reviennent donc pas régulièrement pour voir les nouveautés (le flux RSS/Atom est fait pour ça). Il est intéressant de noter que la plupart du trafic (~40%) est drainé par des articles "phares". Il y a également beaucoup de personnes qui ne sont intéressées que par les images (via les moteurs de recherche en mode image). J'ai décidé de les filtrer en 2016 pour n'avoir que les lecteurs réels.

Passons maintenant aux traditionnelles statistiques avec une partie spéciale "10 ans"

Statistiques des 10 ans

Total :

  • 375 articles
  • 147 817 visites
  • 99Go de données envoyés

Par catégories :

  • 136 articles d'informatique (36%)
  • 98 articles généraux (26%)
  • 63 articles de cinéma (17%)
  • 35 articles de sport (9%)
  • 23 articles de musique (6%)
  • 20 articles de configuration PC (5%)

Top 10 des 10 ans :

Statistiques 2019/2020

  • 20 articles publiés (19, 22, 30, 31, 34, 49, 50, 60, 60)
  • 10 357 visites (9 270, 9 580, 9 510, 23 800, 21 300, 25 000, 12 000, 18 000, 9 000)
  • 16.6 Go de données envoyées (15.3, 12.5, 17, 17,9, 9, 5.5, 2.7, 2.5)
  • 19 445 pages affichées (22 230, 19 887, 20 180, 26 700)

Top 10 :

La conclusion se répète d'année en année, mais le blog est toujours là ! La fréquentation reste "moyenne", elle fut étrangement plus importante pendant la période de confinement. Bref, je continue à conserver et alimenter autant que je peux cet espace de liberté jusqu'à ce que, arrivé à bout d'épuisement, il ne s'arrête par lui même. Un des gros chantiers que j'avais espérer mettre en place avec la fibre est l'IPv6, mais ce n'est toujours pas possible avec Bouygues.

Sur les terres de Savoie

Monday, 13 July 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Château de Menthon Saint Bernard

À l'évocation de la Savoie (et de la Haute Savoie), les premiers mots qui viennent à l'esprit sont "raclette", "tartiflette" et "ski". Cette région est, dans l'imaginaire collectif, ancrée depuis toujours à l'hexagone. En réalité, tout comme la région Niçoise, ces deux départements ne sont rattachés à la France que depuis seulement 160 ans (par le traité de Turin de 1860). Avant cela, ils appartenaient au royaume de Piémont Sardaigne (au sens large) qui, de part sa position géographique privilégiée (des Alpes Occidentales jusqu'à la méditerranée) a joué un rôle géopolitique capital au cours du XVIIIe et XIXe siècle.

La région de Savoie est assez schizophrène. Elle est composée à la fois de grandes zones très rurales avec de petits hameaux sans réel centre de vie, le tout entouré de champs (alpages et cultures) et ponctuellement, de villas cossues, héritage de la puissance d'antan et miroir de la proximité des grands lacs (lac du Bourget, lac d'Annecy, lac Léman) qui en font un lieux de villégiature privilégié pour la bourgeoisie locale, Suisse comprise. L'intérêt de la région réside principalement dans son aspect nature : sports en tout genre (randonnée, cyclisme, parapente, ski, sports aquatique, escalade ...), air pur, grands espaces, tranquillité, plutôt que dans la visite des communes (à quelques exceptions près). En effet, l'architecture locale est plutôt rustique, propice à résister aux hivers rigoureux. On est loin du charme des villages Provençaux.

Abbaye Notre Dame de Tamié

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la démographie a doublée en Savoie et triplée en haute Savoie, signe d'un attrait croissant à la fois économique et touristique. On ressent clairement un étalement urbain de plus en plus important, favorisé par les moyens de locomotion modernes. Le souvenir le plus marquant étant un tout petit champs de blé encore cultivé à quelques mètres du lac d'Annecy et entouré de grosses villas.

Deux points frappent lorsque l'on pénètre en Savoie : le fait que la vallée soit toute plate alors que le dénivelé devient tout de suite important quand l'on attaque les routes de montagne (prisées des cyclistes pour leur beauté et leur tranquillité), et la présence d'immenses platanes centenaires. Ces derniers ne sont pas taillés ce qui leur permet de devenir gigantesque. Le soleil également, qui tape fort sans y paraître. Malgré un air assez sec, il peut vite faire très chaud, surtout entre 15h et 18h/19h.

Aix-Les-Bains

Lac du bourget

Le voyage commence par une halte à Aix-Les-Bains, accolée au lac du Bourget, station balnéaire et thermale mondialement connue. Siège des voitures sans permis Aixam, la ville est principalement tournée vers le tourisme. Si l'on peut admirer quelques villas bourgeoises et hôtels (particuliers) de la Belle Époque, il n'y a pas réellement d'intérêt à prolonger le séjour sur place. On pourra néanmoins lui attribuer un bon point pour sa capacité à développer les activités sportives.

Abbaye de Hautecombe

Chapelle de l'Abbaye de Hautecombe

Site remarquable de la région (plus de 100 000 visiteurs par an), l'abbaye de Hautecombe est elle aussi accolée au lac du Bourget. Deux routes y mènent depuis Aix-Les-Bains : soit par les montagnes (col du Chat), soit par le bord du lac. La première étant plus authentique. On doit le style actuel (qui date du XIXe siècle) au roi de Sardaigne Charles-Félix de Savoie et à son épouse Marie-Christine de Bourbon-Siciles. Il est possible visiter l'église abbatiale, qui possède quelques pièces intéressantes, en dehors des heures de prières car l'abbaye est encore en activité (elle est un centre international de formation biblique et théologique et propose également des séjours spirituels).

Annecy

Quai d'Annecy

Chef lieu de Haute-Savoie, La perle des Alpes se trouve au bord du lac éponyme. Située à moins de 50km de la frontière Suisse, elle attire une population plutôt aisée, tout particulièrement dans les communes bordants le lac, un peu à l'image des grands lacs du nord de l'Italie. Comme souvent, la "nouvelle" ville est assez dense.

Rue de vieille ville Rue de vieille ville

L'ancienne est plutôt mignonne, mais quasiment dédiée aux boutiques touristiques. Le château qui surplombe peut se visiter.

Canal d'Annecy Canal d'Annecy

Le plus intéressant étant néanmoins de se promener le long des différents canaux ainsi que dans le parc du jardin de l'Europe avec son Pont des amours, porte d'entrée sur les quais. Le parc est découpé en deux parties : une ombragée et une grande étendue en herbe "nue". On pourra choisir l'un ou l'autre selon la météo.

Canal d'Annecy

La pression urbaine est encore un peu contenue. Ainsi, Annecy et son agglomération fait la part belle aux immenses allées de platanes, mais également aux déplacements à vélo. Il existe de nombreuses pistes cyclables ainsi que des arceaux un peu partout dans la ville. L'exemple le plus flagrant étant la piste cyclable qui fait le tour du lac (terminée à 80%/90%). Il s'agit, certes, d'un atout touristique indéniable, mais l'on sent qu'il y a une réelle politique cycliste avec des investissements conséquents.

Maison sur le lac d'Annecy

Contrairement au lac du Bourget, on trouve régulièrement des plages ou des accès aménagés tout autour du lac. De multiples magasins permettent la location de vélo, notamment pour faire le tour du lac (~40km). Si l'envie vous prend, il ne faudra surtout pas se tromper de sens, car la côte entre Talloire et Menthon-Saint-Bernard est particulièrement longue et raide. Il faut privilégier uen promenade dans le sens horaire.

Lac d'Annecy

Conflan - Albertville

Conflan Conflan

La seule qualité d'Albertville fut l'accueil des jeux Olympiques d'hiver 1992. Par contre, la cité médiévale de Conflans située juste à côté, et désormais rattachée administrativement à Albertville, vaut vraiment le détour. Elle possède un charme fou, ce qui semble assez rare pour la région.

Chambéry

Invité surprise du voyage, le détour par Chambéry fut une belle découverte. Capitale de la Savoie avant son transfert à Turin dû à l'occupation française de 1563, elle possède un centre historique tout à fait charmante. À cause de sa position stratégique, la ville, et surtout sa gare ferroviaire, fut bombardée en 1944 par les alliés, causant d'importants dégâts et l'amputant d'une partie de son centre ancien. La Sainte Chapelle, chapelle du château, a notamment abrité le Saint Suaire pendant 25 ans. Saint Suaire qui a survécu à l'incendie de cette dernière et qui en porte encore les stigmates (brûlures, traces d'eau). Le château des ducs de Savoie, maintes fois transformé, qui surplombe la ville ne se visite malheureusement que très partiellement car il est aujourd'hui le siège de la préfecture ainsi que du conseil départemental, il y a pire comme cadre de travail !

Grenoble

Le passage par Grenoble, épicentre de la région, fut douloureux, principalement à cause des premières chaleurs : 34°C sur une autoroute dense voire saturée. La concentration de chaleur et de pollution s'explique par le fait que Grenoble est la grande métropole du département, donc densément peuplée. Ajouté à cela quelques industries (de pointe), le tout dans une positions géographique de "cuvette" au creux de la vallée et on obtient un cocktail environnemental assez "moderne".

Mont Aiguille

Champs du Vercors Mont Aiguille

Toujours en Isère, mais dans le parc régional du Vercors cette fois ci, la star locale se nomme Mont Aiguille. Berceau de l'Alpinisme, ce massif a toujours fasciné par sa forme de plateau surélevé, donnant naissance à de multiples fantasmes et légendes. L'endroit offre de multiples activités natures : randonnées, lac, escalade, vtt... Cette partie de l'Isère est vraiment un mélange entre campagne et montagne. Un article spécifique à la randonnée du tour du mont Aiguille est disponible ici.

Tour du mont Aiguille

Monday, 13 July 2020
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Mont aiguille

Situé à la lisière de l'Isère et de la Drôme, le mont Aiguille, membre isolé du massif du Vercors, a de tout temps fasciné par son aspect atypique : un haut plateau qui culmine à 2086m d'altitude entouré de falaises (entre 250m et 350m de haut). Cette forteresse naturelle a nourrit bien des spéculations et des fantasmes. C'est ainsi que Charles VIII, roi de France impatient (ou curieux) diligenta son ascension en 1490 au capitaine Antoine de Ville. Ce qu'il réalisa 2 ans plus tard et qui marqua les premières pages de l'Alpinisme. De nos jours, l'ascension du mont est notée comme peu difficile.

La "promenade" du jour est surtout l'occasion de faire une halte sur la route des vacances. Halte qui ne fut pas de tout repos, puisque le tour du mont Aiguille fait pas moins de 19km avec 1100m/1200m de dénivelé positif. Autant dire qu'il faut être un minimum en forme et surtout démarrer tôt pour éviter au maximum les grosses chaleurs (pic de températures entre 15h et 18h). Selon le niveau, il faut prévoir entre 6h et 7h30 de marche, ainsi que 1L à 1,5L d'eau par personne.

Le mont Aiguille sous toutes ses faces

La randonnée, difficile certes, est plaisante car elle permet d'admirer à la fois le paysage local composée d'une flore exceptionnellement riche, mais également le mont selon différents points du vues. Ses faces offrent toutes quelque chose de nouveau à découvrir. Les photos sont pour certaines un peu floues, l'autofocus ayant eu du mal, j'ai dû faire le point manuellement en un temps court. C'est une petite déception de ce côté.

Champs dans le Vercors

L'idéal est de commencer la randonnée depuis le hameau de la Richardière (avec possibilité de loger à l'hôtel/bar/restaurant Au Gai Soleil), près du village de Chichilianne. Il faut partir en direction du col de l'Aupet afin de réaliser la partie la plus difficile dès le début. Les guides sur la toile conseillent le contraire... Le balisage à suivre est celui en jaune et vert.

Profil de la randonnée

L'altitude de départ est d'environ 1041m, il faut grimper jusqu'au col de l'Aupet situé à 1653m en seulement 4km, puis continuer l'ascension jusqu'à être tout proche de la base du mont à 1720m d'altitude.

Chemin de départ Bifurcation dans la forêt de bouleaux

Le début est plutôt facile, le dénivelé est doux. Puis l'on rentre dans une forêt de bouleaux, on marche à l'ombre mais le chemin se rétrécit, il est parfois un peu dangereux, surtout s'il a plu.

Autour du col de l'Aupet, certains points de vues permettent d'admirer une partie du Grand Veymont. La dernière phase jusqu'à la base du mont Aiguille est très caillouteuse. Les 4.5km suivants ne sont pas agréables du tout, puisque l'on perd de nouveau 600m d'altitude jusqu'au hameau de Pellas.

La pente est raide et caillouteuse quasiment tout le long. On ne peut pas voir le massif rocheux sur cette partie.

La suite est plus champêtre, mais pas facile pour autant avec 3 ascensions (200m, 120m et 60m de dénivelé positif). Une fois atteint le col du Papavet (1330m), il est bon de faire une pause déjeuner, le plus dur étant derrière. Le chemin emprunte assez régulièrement des lits de rivières, ce sont des phases accidentées en été et, je pense, non praticables toute l'année (surtout lors de la fonte des neiges au printemps). Certains lits peuvent se contourner en suivant la route. Chose importante : il est possible de se ravitailler en eau au kilomètre 5 (cours d'un ruisseau) et au kilomètre 14 dans le hameau de Trézanne. Cette dernière halte est l'occasion de visiter l'ancienne chapelle rénovée récemment (2015) par des artisans bénévoles. On appréciera son toit de chaume et ses vitraux modernes.

Quelques photos de l'extraordinaire richesse florale en cette saison :

Opération Narcisse

Monday, 29 June 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

English translation below

Pour les 10 ans du blog, j'organise un grand jeu concours ! Pour participer, rien de plus simple : envoyer un email sur cette adresse avec pour objet "Opération Narcisse". Une seule participation par personne est autorisée, mais les emails chiffrés en GPG compteront double. Une confirmation sera renvoyée dans les 48h. Si ce n'est pas le cas, il faudra réitérer la procédure. Le gagnant sera tiré au sort le dimanche 2 août 2020. Tout le monde aime les jeux concours, mais qu'est-ce-que l'on gagne ? Eh bien, n'ayons pas peur de faire les choses en grand (ce sont les 10 ans quand même) : le gros lot est un déjeuner avec moi au restaurant La cuisine de Morgane (hors boissons). Je sais, c'est un cadeau empoisonné... L'offre est valable 1 an. Pour les personnes n'habitants pas les Alpes-Maritîmes, j'ai prévu (à minima) un séjour dans les Hautes-Alpes et un autre dans le Tarn. Nos amis Italiens ne sont pas en reste puisque je devrais me rendre également à Turin. Selon la participation, les 2e et 3e (ou plus) se verront offrir une consommation dans un bar ou salon de thé. Au delà de l'aspect loterie, j'ai trouvé l'idée amusante de pouvoir rencontrer et échanger avec mes (éventuels) lecteurs.

For my blog's birthday (10 years now) I organize a lottery game ! To take part in, you just have to send an email to my email address with subject "Opération Narcisse". Only one participation per person is allowed, but GPG encrypted emails will have double chance. A confirmation email will be sent back within 48 hours. If not, try again. The winner will be picked up on Sunday 2 of august 2020. Everybody like lottery, but what is the main prize ? Lets make things bigger (this blog has 10 years !). You can win a lunch with me at the restaurant La cuisine de Morgane (without drinks). I know, it's a poisoned chalice... Offer is valid for one year. For people not living in Alpes-Maritîmes (France), I have to go (at least) one time in Hautes-Alpes department and one time in Tarn department. For our Italian friends, I shall go to Turin. Depending on participation, 2nd and 3rd (or more) can win a drink in a bar or a bakery. More than prize interest, I found funny the idea to meet and exchange with my (potential) readers.