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LITA.co : L'investissement utile

Wednesday, 20 January 2021
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Écrit par
Grégory Soutadé

Logo LITA

En premier lieu, je tiens à préciser que je ne suis nullement lié à la plateforme ni à leurs dirigeants d'aucune manière (si ce n'est en tant qu'utilisateur) et que je ne suis pas rémunéré pour l'écriture de cet article (ni pour aucun autre d'ailleurs)

Aujourd'hui nous allons parler d'un problème de riches (mais pas que). Que faire quand on de l'argent qui dort sur un compte ? Certes, la tendance actuelle due à l'incertitude pesante est plutôt à l'épargne. À ce titre, en 2018, il y avait 55 millions de Livret A ouverts pour un encours de 263 milliards d'euros et encore plus aujourd'hui ! Pour autant, l'encours moyen de 4800€ est à nuancer puisque seulement 48% des comptes dépassent les 1500€. Malgré son taux de rémunération faible, il reste le placement préféré des français (puisque l'argent est disponible à tout moment).

Mais revenons au sujet initial : que faire quand l'on a des sous de côté ? Les PEL et CEL actuels affichent des taux misérables (directement liés à l'inflation). Votre banquier vous proposera sûrement de souscrire à une assurance vie le plus rapidement possible afin de bénéficier des avantages fiscaux au delà de 8 ans. Certains proposeront également un "prêt à terme". La dernière option étant l'achat total ou partiel, financé ou non, d'un bien immobilier. Même si l'investissement dans la pierre représente un risque moindre, les plus-values ne se font généralement qu'à long terme et demandent beaucoup d'investissement personnel pour un rendement parfois décevant.

En ce qui concerne les assurances vies, ces placements sont en général pilotés par les banques qui les investissent elles-même dans différents produits financiers. C'est le premier rempart à partir duquel on (le client) perd la traçabilité de son argent. Ce dernier peut aussi bien servir à financer Total que le boucher du coin (ou même les deux à la fois). Par exemple, le Crédit Agricole propose un fond "vert" Amundi (labellisé finasol) sans pour autant connaître exactement les bénéficiaires et leur projet.

Depuis quelques années les plateformes de financement participatif, qu'elles soient généralistes ou spécialisées, connaissent un vrai succès. Et dans le cas qui nous intéresse, il s'agit de LITA.co (anciennement 1001pact) dont le but est de soutenir des actions sociales ou environnementales. Ce n'est pas la seule sur ce créneau, mais elle a plusieurs avantages :

  • Les projets sont sélectionnés en amont de manière sérieuse
  • Il y a une véritable analyse de la société/l'association avec les risques associés
  • Il est possible de questionner les porteurs en direct ou par message
  • Les projets sont suivis à long terme
  • Les projets sont tous d'envergure (le montant à lever l'est aussi)
  • Les acteurs institutionnels peuvent participer à la levée de fonds
  • La co-fondatrice (et directrice) Eva Sadoun a un réel passif associatif solidaire

Je trouve que c'est une bonne solution pour financer l'économie réelle et utile. On sait exactement où va l'argent et à quoi il sert (sous réserve du respect des engagements de chacun).

La question qui nous brûle les lèvres : est-ce que l'on peut devenir riche grâce à LITA ? La réponse est non. Même en investissant en action dans une entreprise, il y a peu de chances que le cours de celle-ci s'envole, surtout qu'elles ne sont pas côtés en bourse. Ce n'est pas leur vocation première. Pour ceux que ça intéresse, mais dans ce cas il faut devenir semi-professionnel, la bourse avec les paris sportifs est le meilleur moyen de réaliser des plus-values importantes à court terme.

La question qui fâche : est-ce que l'on risque de perdre son argent ? La réponse est oui. Tout investissement financier est soumis à un risque de perte partielle ou totale en capital. Il faut également rappeler qu'en bon père de famille il faut diversifier ses investissements et toujours garder une marge de sécurité quant à ses liquidités

Deux grandes familles d'investissement sont proposées : les obligations (c'est un prêt à taux fixe avec remboursement in fine) et les parts sociales (investissement soumis à déduction fiscale (18%-25%) ouvrant un potentiel droit de vote et des éventuelles dividendes). Le premier a l'avantage d'être à court/moyen terme (2/3/5/8 ans) quand le second s'inscrit plutôt dans la durée.

Il n'est pas nécessaire d'être riche pour investir puisque le montant minimal est de 100€ auquel il faudra rajouter entre 1% et 3% de commission pour la plateforme. Côté bénéficiaire, LITA prélève également une commission d'environ 2000€ ainsi que 4% à 7% du montant de la campagne. Donc, d'un côté comme de l'autre, on peut considérer que les intérêts de la première (voir la seconde) année revient à la plateforme (un peu comme dans une assurance vie). Cela fait toujours râler de payer des commissions, mais il faut bien faire vivre les personnes qui travaillent pour LITA, surtout que celles-ci font un travail remarquable. On pourra gager que les frais sont clairement indiqués depuis la page d'accueil. Pour information LITA a elle-même bénéficié de levées de fonds (par des acteurs institutionnels) et possède des filiales en Belgique et en Italie.

Rasage droit : le bilan

Saturday, 09 January 2021
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Écrit par
Grégory Soutadé

Set à raser

L'aventure a commencé il y a presque trois ans, je débutait dans le rasage droit. Il est l'heure de faire un petit bilan.

Dans l'ensemble je n'ai pas éprouvé de grosses difficultés dans cette nouvelle pratique, ni de grosses coupures d'ailleurs. Il s'agit plutôt de maîtriser chaque petit aspect de la chaîne (qui sont détaillés plus bas) pour que le rasage soit fluide. Mais avec de la concentration ça marche plutôt bien.

Bol en céramique

Tout d'abord niveau matériel : je n'ai pas changé de lame et il me reste un bon tiers du savon que j'avais commandé. Il faut noter que j'ai commencé à l'attaquer par le côté alors qu'il fallait y aller par le haut. Ensuite, on m'a offert un petit bol à savon en céramique, ce qui permet de conserver une mousse chaude plus longtemps qu'avec son pendant en olivier. Il aurait mérité d'être un peu plus gros et avec des striures à l'intérieur pour mieux faire monter la mousse, mais dans l'ensemble j'en suis satisfait. Le blaireau est resté parfait et le cuir toujours en bon état.

Concernant mes habitudes : je ne me rase plus qu'une seule fois par semaine (j'ai la chance d'avoir un travail qui ne m'impose pas de contrainte de ce point de vue là), ce qui fait que ma barbe (légère) est plus tendre que lorsque j'étais à deux fois par semaine. Mais surtout, je me rase après une douche chaude ce qui augmente d'autant plus la tendreté du poil. Qui dit barbe plus tendre, dit rasage plus rapide, il faut désormais compter entre 15 et 20 minutes (hors préparation). Je fais un premier passage plus un passage d'appoint sur les zones où cela est nécessaire. Malgré l'expérience, il m'arrive encore de me faire des petites coupures (j'ai la peau fine), mais au final je ne pratique pas tant que ça. Il faut noter que les petites coupures (micro coupures) guérissent en une nuit.

D'un point de vue plus technique : la clé d'un bon rasage est l'eau chaude (et la chaleur de manière générale) ! Chose que j'avais un peu négligé (et qui n'était pas forcément accessible par nos aïeux jusqu'à il y a peu). De bout en bout de la chaîne elle est indispensable. Le froid assèche le savon rapidement et donc il glisse moins. Il fait également moins bien monter la mousse. Une lame froide provoque elle aussi une chute de la température du savon sur le visage.

En conclusion : je suis satisfait de ma démarche ! Je me sert occasionnellement de mon rasoir électrique quand je n'ai pas le temps/l'envie/que je ne veux pas me risquer de me couper ainsi qu'un rasoir de sécurité en appoint pour les petits poils que je n'aurais pas vu.

Si je devais donner quelques conseils :

  • Se raser après une douche chaude
  • Pour les débutants, commencer par les joues et le cou avant de finir au rasoir de sécurité le temps de maîtriser la technique
  • Ne jamais passer une lame sans savon ou sur un savon trop sec !
  • Bien tendre la peau
  • Y aller petit à petit pour éviter les bourrelets (surtout en fin de course)
  • Ne pas vouloir un rasage parfait en un seul passage
  • Mettre un maximum d'éclairage
  • Éloigner les personnes et les animaux autour de soi
  • Le rasage doit rester un plaisir et se forcer ou essayer d'accélérer les choses augmente fortement le risque de coupure
  • Ne pas avoir peur de se couper, c'est inévitable

La vallée de l'Estéron

Thursday, 24 December 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Vallée de l'Estéron depuis le Mas

C'est une sortie que je voulais faire depuis longtemps : la visite des villages de l'arrière pays. Pas de l'"arrière pays" tel qu'on le trouve dans les guides touristiques (du style Grasse). Non, le vrai, celui qui borde la frontière des Alpes-Maritimes, avec une percée en terre des Alpes de Haute Provence. Une grande boucle de plus de 200km. En y regardant de plus près, je me suis rendu compte que tous ces villages (ou presque) étaient accrochés sur les pentes de la vallée de l'Estéron. Moins connu que le Var, la Tinée ou la Vésubie, il n'en est pas moins magnifique.

Le voyage s'est déroulé en deux parties : une en janvier 2020 et une autre en septembre 2020, la route après Roquestéron étant coupée pour cause de travaux... Oui je sais, c'est l'article le plus en retard, mais vaut mieux tard que jamais !

Tous ces villages ont comme point commun d'être éloignés des grands centres. C'est à la fois une force, qui leur a permis de garder cette authenticité, ce caractère, cet environnement naturel protégé, et une faiblesse car ils sont vidé peu à peu de leur population. Parfois subsiste un petit commerce de proximité, mais souvent il ne reste (au mieux) qu'un bar. Ils vivent surtout l'été avec l'arrivée de touristes ou de propriétaires en quête de fraîcheur, le reste du temps ils sont plutôt vides. Peu d'actifs y vivent à l'année.

Là-bas, tout le monde se connaît, difficile donc de passer inaperçu !

Gilette

Gilette Gilette

Château de Gilette

La première halte se situe au village de Gilette, non loin de Nice. Il possède un style qui présage des villages montagnards que l'on retrouve plus haut (en direction du Nord) tout en ayant ces influences Provençales que l'on retrouve à Nice. Comme souvent, en haut de la falaise, l'ancien château domine. Ici, c'est celui construit par le comte de Provence.

Roquestéron

Roquestéron

Plus à l'ouest se trouve Roquestéron. Ce dernier est au pied de l'Estéron. C'est une petite bourgade de presque 600 habitants qui vit surtout l'été grâce à ses chemins de randonnées et les sports aquatiques. En dehors, il semble un peu à l'abandon.

Il y a 5km de route jusqu'à Sigale. Cette dernière étant fermée, il a fallu trouver un autre itinéraire pour revenir. Ne voulant pas revenir sur Gilette, une petite route permet de bifurquer par Conségudes, Bouyon, Bézaudun-les-Alpes et Coursegoules. En l'empruntant, on se sent complètement perdu, entouré par les montagnes, sans signe de vie aux alentours, alors que nous sommes à quelques dizaines de kilomètres de la sixième ville de France. Il faut dire que la nuit tombe vite en cette période.

Bouyon

Place du village de Bouyon

Un petit aperçu de la place du village refaite à neuf. Elle offre un panorama fantastique sur les collines avoisinantes. Au fond du ravin, coule le Bouyon.

Le Mas

Le Mas Le Mas

Le Mas

Deuxième partie du voyage huit mois plus tard. Le Mas est un des villages les plus charmant du coin. Situé non loin de Saint-Auban, il offre un cadre verdoyant propice à la méditation. Son architecture Provençale est restée authentique.

Le Mas

Aigluin

Point besoin de se rendre à Disney Land Paris pour avoir des sensations fortes. La route qui relie Le Mas à Aiglun suffit ! À flanc de falaise, sans visibilité, sur une route à double sens à peine assez large pour une voiture, le stress est à son comble. Point d'arrêt dans ce minuscule hameau qui n'offre à priori pas grand chose.

Sigale

Sigale Sigale

Un peu plus froid que le Mas, Sigale nous offre le charme de ses ruelles étroites. Petite anecdote qui ne fera sourire que les citadins : le village est sur la tournée d'une épicerie itinérante.

Sigale Sigale

Saint Antonin

Le Mas

Petit crochet par Saint Antonin situé dans la vallée juste après la frontière des Alpes de Haute Provence. Le paysage y est moins abrupte que précédemment.

Puget Théniers

Grosse déception pour cette "grande" ville (1900 habitants) qui semble livrée à elle même. Un peu comme Grasse au début des années 2000. Elle possède pourtant un riche patrimoine historique.

Entrevaux

Entrevaux Citadelle d'Entrevaux

Plutôt que de faire simplement demi-tour pour rentrer, direction l'ouest. Frappé par la beauté inattendue de ce village, une halte s'est imposée. Bien que très touristique, la ville garde un fort caractère avec sa citadelle au sommet de la colline. La balade dans le dédale des rues offre un spectacle tout aussi intéressant.

le pont levis, désormais scellé, enjambe le Var.

Ruelle d'Entrevaux

Le retour se fera par Vergons, le lac de Castillon, et Castellane.

L'ogre

Wednesday, 25 November 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

En cette période de fin d'année propice à l'achat de cadeaux pour les fêtes, de black friday, on parle beaucoup de numérisation, de digitalisation, afin que les petits commerces soient présents sur le marché, désormais virtuel. D'autant plus en cette année si particulière de confinement général dont les grands gagnants sont les vendeurs de gel hydro alcoolique, de masques jetables et de commerce en ligne.

En France, un des leader et, au demeurant, grand méchant loup est nommé Amazon. Chiffre d'affaire en 2019 : 280 522 millions de dollars pour un bénéfice net de 11 588 millions de dollars. On ne peut pas le cacher : Amazon est un monstre tentaculaire qui a envahit le monde (à l'exception de la Chine où le groupe Alibaba règne en maître).

Si l'on entend surtout parler du groupe via son activité de vente de détail, il a massivement investi dans la high tech : cloud, intelligence artificielle, espace, liseuse, assistant personnel, films. On est loin du vendeur de livre en ligne des débuts, par ailleurs longtemps déficitaire.

En effet, Amazon est devenu incontournable comme place de marché. Il a une situation de quasi monopole. Les grandes enseignes n'hésitent d'ailleurs pas à avoir un compte officiel sur le marketplace d'Amazon en parallèle de leur propre site de vente. Pour les acteurs plus petits, moyennant une commission, le groupe assure un forfait : visibilité, logistique, système de paiement. Une aubaine pour se concentrer sur son activité de vente. Surtout quand on sait combien prennent les banques pour un module de paiement en ligne auquel il faut ajouter le coût de création et de maintien d'un site internet, ainsi que tout ou partie des frais de transport. Mais les griefs contre ce géant sont nombreux, notamment le fait qu'il tue ces fameux petits commerces qui ont du mal à exister en dehors.

C'est pourquoi l'on entend de toutes parts des appels au boycott. Pour sauver les emplois, pour sauver la planète. Pourtant les gens continuent de consommer via Amazon. La raison est simple : il y a tout, c'est simple, l'achat est rapide, la livraison également, le retour est gratuit en cas de soucis. Pourquoi se bouger les fesses pour aller au Décathlon du coin, alors que l'on peut commander et se faire livrer depuis son canapé ? On pourrait faire le parallèle avec les hypermarchés : avant (années 50) on allait au marché pour les fruits et légumes, chez le boucher, chez le poissonnier, chez l'épicier, chez le boulanger... Bref, il fallait faire un circuit pour ses courses. Désormais, on va à l'hypermarché avec un gros caddie : "tout" est disponible à un seul endroit, ce qui permet d'économiser un temps précieux (mis à part lors des heures de pointe). Amazon est devenu cet hypermarché du web.

C'est d'autant plus incroyable, qu'en France, il n'a eu besoin d'aucune publicité pour y arriver. Il a grignoté des parts de marché petit à petit, grossit dans l'ombre du numérique longtemps ignoré des grandes enseignes, profitant du bouche à oreille. Rageant pour la concurrence quand on sait par exemple que E.Leclerc a un budget communication annuel de 325 millions d'euros. Jeffrey Bezos (fondateur et PDG d'Amazon) a eu du flair en proposant un service numérique au début de l'Internet. Il a su investir ce monde d'alors vierge et être le meilleur afin d'engloutir petit à petit ses concurrents (comme eBay) à l'image de Google, Facebook, Paypal, et surtout en se diversifiant !

D'un point de vue environnemental, le groupe pollue incontestablement : ferme de serveurs, entrepôts, transport. Mais quand on regarde de près, il n'y a que peu de produits estampillés Amazon. La grande majorité du business est de fournir des infrastructures physiques et digitales. Beaucoup de gros sites d'entreprises utilisent leurs serveurs directement ou indirectement, surtout quand il s'agit de gérer des pics de charge ponctuels. En ce sens, Amazon est un catalyseur de la mondialisation, un catalyseur de la consommation des ménages. Qui dit consommation et transport, dit pollution.

Quant à Jeffrey, l'homme à la base de cet empire, il n'est rien de moins que l'ex homme le plus riche du monde avec un patrimoine estimé à 183 milliards de dollars. Naturellement, il s'agit de la valeur de son patrimoine et non d'argent sur son compte en banque. Il ne détient "que" 11% du capital d'Amazon, mais garde la majorité des droits de vote (du coup, il reste PDG). À ce titre, il fait beaucoup de jaloux et d'envieux, de personnes qui ne comprennent pas pourquoi et comment on peut être aussi riche, de l'indécence de cette fortune face à la misère du monde. C'est vrai, mais je pense que la jalousie ne mène à rien, elle ne crée rien, est contre productive. Il ne faut pas non plus être dupe : si ce n'avait pas été M. Bezos le fondateur, d'autres l'auraient fait à sa place. C'est le cas pour Jack Ma avec Alibaba en Chine !

Bref, tout ce laïus pour dépeindre partiellement la galaxie du groupe. Rien de bien reluisant à priori, et encore, on passe sur les conditions de travail auxquelles sont soumit les ouvriers du groupe (les ingénieurs étant plutôt chouchoutés) et qui font l'objet d'une campagne de communication récente pour redorer le blason de l'entreprise.

On peut ne pas aimer Amazon, on peut détester Amazon. Sans aller jusque là, je l'utilise moi même en dernier recours. Pour autant, il y a une nouvelle majeure (16 novembre 2020) qui n'a pas été relayée par la presse nationale : via son fond pour la planète (Bezos Eart Fund), Jeff vient de faire un don de 791 millions de dollars à l'attention de 16 associations qui luttent pour la protection de l'environnement. Pour être précis, 5 associations (Nature Conservancy, Natural Resources Defense Council, Environmental Defense Fund, World Resources Institute et World Wildlife Fund) recevront 100 millions de dollars, les autres se partageront le reste soit à peu près 26 millions de dollars par association (en une ou plusieurs fois). L'objectif à terme étant d'investir 10 milliards de dollars via ce fond.

Un super riche qui fait un super don, il y aura toujours des gens pour critiquer, dire que ce n'est pas assez et proposer plus simplement de stopper les activités du groupe pour diminuer la pollution. Je trouve que cet effort est minime par rapport à la tâche globale et collective qu'il faudrait produire pour s'en sortir, mais j'ai envie de dire bravo. Le monde n'est ni tout blanc, ni tout noir et il faut savoir saluer les actions qui vont dans le bon sens. Il faut saluer ce genre d'initiative et les encourager car c'est un geste effectif et concret, loin des vaines paroles et discours en l'air de la plupart des pseudo philanthropes presque aussi fortunés.

De mon point de vue, il ne faudrait pas seulement investir dans des associations qui vont "réparer" la nature, mais également dans l'éducation des populations à ne plus la détruire. Il faut soigner le mal autant que ses conséquences, sinon les actions entreprises par ces associations seront vaines à long terme. Il faut également créer des conditions favorables à une vie en équilibre pour l'ensemble des habitants de la planète, créer des alternatives durables face un système qui joue sur la facilité, l'ignorance, la naïveté, voir la peur des personnes. Le défi est immense, tout reste à inventer.

En bonus (mais pas en promo), le titre Trash Friday des Freddy's sorti pour l'occasion

Black Friday des Freddy's

Quand l'espoir se tarit

Friday, 30 October 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Comme près d'un français sur deux, j'étais devant mon poste de télévision mercredi soir à 20h. Par écran interposé, le président de la république, dit "Manu", nous a dévoilé son plan d'urgence. D'abord en posant les faits, puis les axes d'actions, les pistes écartées car jugées insuffisantes pour finalement arracher ce mot qui nous rappelle à un souvenir traumatisant, malheureusement si proche, le confinement.

Ce n'était pas une grande surprise tant la nouvelle avait fuité tôt dans la semaine, tant les mesures prises jusqu'à présent semblent inefficaces par rapport à la réalité des faits et l'augmentation exponentielle des cas de contaminations.

Pourtant, ce fut un sentiment de colère et d'injustice qui est venu le premier. Le même que l'on ressent à l'école lors d'une punition collective. Encore plus pour moi, qui depuis 3 semaines n'a pas pu bouger de mon canapé, attendant patiemment la reconstruction des ligaments de ma cheville. Certes, le confinement durera autant que le reste de ma convalescence, mais je ne pourrais pas profiter des infrastructures externes qui faciliteraient ma ré éducation, ni même m'aérer le week-end maintenant que j'ai retrouvé un peu de mobilité. Ajouté à cela, l'idée que les gens se ruent déjà dans les magasins et créent des pénuries inutiles me débecte au plus haut point.

Bien sûr que j'en ai voulu à Manu, qui n'est finalement pas responsable de la situation. Puisque la responsabilité est collective, c'est le résultat de l'ensemble des comportements individuels ... ou presque. Depuis 6 mois, il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler, sur tous les supports et que l'on parle soi même et avec son entourage de ce virus qui nous gâche l'existence. Depuis 6 mois, les consignes sanitaires n'ont cessées de se renforcer : dans les commerces, dans les lieux de vie, dans les lieux communs, dans le cadre professionnel... Certes, la reprise générale du travail et des écoles est un catalyseur d'épidémie, mais les "gestes barrières" (je commence à ne plus supporter cette expression) sont justement étudiés pour contraindre la propagation du virus dans un milieu restreint.

Je suis ingénieur. Très doué dans mon domaine, même si je ne pourrais être comparé aux lauréats des grandes écoles. Les ingénieurs sont des gens très cartésiens et qui ont tendance à respecter les règles du moment que celles-ci sont cohérentes. Il y a d'ailleurs peu d'ingénieur dans les manifestations nationales et aussi peu qui sont syndiqués. À ce titre, je me contente de suivre les directives nationales : beaucoup de masque dans les lieux publics, un peu de gel hydroalcoolique, respect des distanciations, même si tout n'est pas parfait. Pourtant j'ai vu ces derniers mois des rassemblements importants où les gens (jeunes et moins jeunes) ne respectaient pas ces consignes. On m'a reproché plusieurs fois d'être peureux, quand je portais simplement un masque au milieu d'un public important. Alors qu'en réalité le virus ne me fait pas peur, je suis relativement jeune, en bonne santé et sportif. Parallèlement, j'ai aussi vu qu'au quotidien ces consignes étaient respectées par la plupart des personnes que j'ai croisé.

Pourquoi les gens ont-ils agi de cette manière ? Après une période difficile, il y a un besoin naturel de faire tout le contraire, de jouir de sa liberté retrouvée, de s'extraire des contraintes auxquelles ont a été soumises. Mais le cœur du problème, c'est l'invisible. Ce concept d'action-réaction (cf Kad Merad dans Les Choristes) qui n'existe pas, le fait de ne pas avoir à subir immédiatement les conséquences de ses actes. La transmission et la période d'incubation sont asymptomatiques, indolores, quand ce n'est pas l'infection elle-même. Plus encore parce-que cette maladie est assez peu mortelle.

Les pays asiatiques et nordiques sont habitués à respecter, de manière plus ou moins contrainte, scrupuleusement les règles édictées (ce qui peut poser d'autres graves soucis en cas de sur-contrainte). Le reste du monde, et particulièrement les nations du "sud", vit plutôt dans un mode "On s'en bat les c...." tant qu'il n'y a pas quelqu'un pour surveiller et sévir. C'est un comportement primaire que l'on retrouve dans tout le règne animal et végétal, à savoir exploiter à convenance toutes les ressources que l'on a à disposition.

Parce qu'au final, cette pandémie n'est rien. À très court terme, ce confinement nous fait tous c.... À court terme, il y aura une surmortalité, mais finalement pas tant que ça. Il y aura des séquelles persistantes pour un certain nombre de personnes, mais finalement pas tant que ça. À moyen terme, il y aura une crise économique mondiale non négligeable. Mais à long terme, entre les tests, les mesures, l’hypothétique vaccin ou la résignation, on s'en sortira. On espère juste passer entre les mailles du filet jusqu'à ce que ça se tasse.

Néanmoins, elle met en exergue le comportement individuel et collectif de nos sociétés face à un danger qui n'est pas palpable, malgré le rabâchage intensif que l'on subit. Parce qu'il y a un autre problème tout aussi important dont on entend autant parler et pour lequel on se comporte de la même façon. Il y a une similitude avec la propagation du Covid-19 : les actions que j'entreprends aujourd'hui de manière consciente ou inconsciente auront un impact dans le futur. Il s'agit de l'impact de l'activité humaine sur l'état de notre planète. Cet impact que l'on résume souvent en "réchauffement climatique", mais qui va au delà du simple aspect thermique puisqu'il englobe aussi la pollution atmosphérique, du milieu aquatique, l'appauvrissement des ressources naturelles, la réduction des espaces sauvages, l'artificialisation des sols...

"Notre maison brûle...", mais nous ne regardons pas ailleurs car en réalité (citation) "Notre maison brûle et nous sommes tous des pyromanes". Certes, il n'est pas évident de changer. Certes, nous sommes enfermés dans un système où la (sur)vie passe par l'utilisation d'un certain quota de ressource. Mais nous avons, à l'échelle humaine, un manque cruel d'auto régulation. Si une partie de la population fait réellement des efforts (ou ne peux pas faire autrement), le reste possède un pouvoir de destruction tellement important qu'il semble difficile d'envisager une issue positive. Les conséquences seront bien plus dramatique et à plus grande échelle que la crise actuelle. Nous commençons déjà à en voir les premières conséquences : jusqu'à cette année, personne en dehors de la région n'avait entendu parlé du village de Tende, et pourtant nous n'en sommes même pas au frémissement. Le problème étant que lorsqu'il fera trop chaud et que les conséquences seront lourdes pour l'ensemble de la population, nous ne pourrons pas revenir en arrière. La jeunesse est un peu plus sensible à cette problématique, pour autant les actions entreprises ne sont clairement pas suffisantes (à tous les niveaux).

On se repose sur l'espoir technologique qui est pourtant une source importante du problème. Il faut faire preuve de sobriété, jouir sans détruire, ne pas surconsommer juste pour son petit plaisir personnel. La 5G par exemple, qui est largement décriée à cause de sa consommation énergétique. En réalité, à débit équivalent, elle est moins consommatrice que les réseaux actuels, mais comme elle permet une utilisation plus intensive, la consommation des utilisateurs et donc la consommation électrique explose ! L'outil s'améliore, mais l'usage qui en est fait n'est pas raisonnable. Il n'y a pas de Manu pour siffler la fin de la récrée, pour dire stop, pour dire non. Sur ce point là, c'est même l'inverse vu que le système est basé sur la croissance et que la croissance doit être soutenue par la consommation, alors qu'il pourrait très bien y avoir croissance (inflation) sans consommation supplémentaire. C'est un système fondamentalement déséquilibré alors qu'à l'inverse la vie n'a pu se développer et prospérer sur terre que grâce à un équilibre des forces.

Une inflexion de cette courbe destructrice, si tant soit peu qu'elle soit possible, ne passera que par l'éducation des populations, même si, force est de constater que l'effort fourni dans ce sens et les résultats obtenus (ce fameux rabâchage) sont assez maigres jusqu'à présent, voir faussement intégré dans l'esprit collectif avec le green washing opéré par la publicité autour des produits de consommation courante.