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Rasage droit : le bilan

Saturday, 09 January 2021
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Écrit par
Grégory Soutadé

Set à raser

L'aventure a commencé il y a presque trois ans, je débutait dans le rasage droit. Il est l'heure de faire un petit bilan.

Dans l'ensemble je n'ai pas éprouvé de grosses difficultés dans cette nouvelle pratique, ni de grosses coupures d'ailleurs. Il s'agit plutôt de maîtriser chaque petit aspect de la chaîne (qui sont détaillés plus bas) pour que le rasage soit fluide. Mais avec de la concentration ça marche plutôt bien.

Bol en céramique

Tout d'abord niveau matériel : je n'ai pas changé de lame et il me reste un bon tiers du savon que j'avais commandé. Il faut noter que j'ai commencé à l'attaquer par le côté alors qu'il fallait y aller par le haut. Ensuite, on m'a offert un petit bol à savon en céramique, ce qui permet de conserver une mousse chaude plus longtemps qu'avec son pendant en olivier. Il aurait mérité d'être un peu plus gros et avec des striures à l'intérieur pour mieux faire monter la mousse, mais dans l'ensemble j'en suis satisfait. Le blaireau est resté parfait et le cuir toujours en bon état.

Concernant mes habitudes : je ne me rase plus qu'une seule fois par semaine (j'ai la chance d'avoir un travail qui ne m'impose pas de contrainte de ce point de vue là), ce qui fait que ma barbe (légère) est plus tendre que lorsque j'étais à deux fois par semaine. Mais surtout, je me rase après une douche chaude ce qui augmente d'autant plus la tendreté du poil. Qui dit barbe plus tendre, dit rasage plus rapide, il faut désormais compter entre 15 et 20 minutes (hors préparation). Je fais un premier passage plus un passage d'appoint sur les zones où cela est nécessaire. Malgré l'expérience, il m'arrive encore de me faire des petites coupures (j'ai la peau fine), mais au final je ne pratique pas tant que ça. Il faut noter que les petites coupures (micro coupures) guérissent en une nuit.

D'un point de vue plus technique : la clé d'un bon rasage est l'eau chaude (et la chaleur de manière générale) ! Chose que j'avais un peu négligé (et qui n'était pas forcément accessible par nos aïeux jusqu'à il y a peu). De bout en bout de la chaîne elle est indispensable. Le froid assèche le savon rapidement et donc il glisse moins. Il fait également moins bien monter la mousse. Une lame froide provoque elle aussi une chute de la température du savon sur le visage.

En conclusion : je suis satisfait de ma démarche ! Je me sert occasionnellement de mon rasoir électrique quand je n'ai pas le temps/l'envie/que je ne veux pas me risquer de me couper ainsi qu'un rasoir de sécurité en appoint pour les petits poils que je n'aurais pas vu.

Si je devais donner quelques conseils :

  • Se raser après une douche chaude
  • Pour les débutants, commencer par les joues et le cou avant de finir au rasoir de sécurité le temps de maîtriser la technique
  • Ne jamais passer une lame sans savon ou sur un savon trop sec !
  • Bien tendre la peau
  • Y aller petit à petit pour éviter les bourrelets (surtout en fin de course)
  • Ne pas vouloir un rasage parfait en un seul passage
  • Mettre un maximum d'éclairage
  • Éloigner les personnes et les animaux autour de soi
  • Le rasage doit rester un plaisir et se forcer ou essayer d'accélérer les choses augmente fortement le risque de coupure
  • Ne pas avoir peur de se couper, c'est inévitable

La vallée de l'Estéron

Thursday, 24 December 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Vallée de l'Estéron depuis le Mas

C'est une sortie que je voulais faire depuis longtemps : la visite des villages de l'arrière pays. Pas de l'"arrière pays" tel qu'on le trouve dans les guides touristiques (du style Grasse). Non, le vrai, celui qui borde la frontière des Alpes-Maritimes, avec une percée en terre des Alpes de Haute Provence. Une grande boucle de plus de 200km. En y regardant de plus près, je me suis rendu compte que tous ces villages (ou presque) étaient accrochés sur les pentes de la vallée de l'Estéron. Moins connu que le Var, la Tinée ou la Vésubie, il n'en est pas moins magnifique.

Le voyage s'est déroulé en deux parties : une en janvier 2020 et une autre en septembre 2020, la route après Roquestéron étant coupée pour cause de travaux... Oui je sais, c'est l'article le plus en retard, mais vaut mieux tard que jamais !

Tous ces villages ont comme point commun d'être éloignés des grands centres. C'est à la fois une force, qui leur a permis de garder cette authenticité, ce caractère, cet environnement naturel protégé, et une faiblesse car ils sont vidé peu à peu de leur population. Parfois subsiste un petit commerce de proximité, mais souvent il ne reste (au mieux) qu'un bar. Ils vivent surtout l'été avec l'arrivée de touristes ou de propriétaires en quête de fraîcheur, le reste du temps ils sont plutôt vides. Peu d'actifs y vivent à l'année.

Là-bas, tout le monde se connaît, difficile donc de passer inaperçu !

Gilette

Gilette Gilette

Château de Gilette

La première halte se situe au village de Gilette, non loin de Nice. Il possède un style qui présage des villages montagnards que l'on retrouve plus haut (en direction du Nord) tout en ayant ces influences Provençales que l'on retrouve à Nice. Comme souvent, en haut de la falaise, l'ancien château domine. Ici, c'est celui construit par le comte de Provence.

Roquestéron

Roquestéron

Plus à l'ouest se trouve Roquestéron. Ce dernier est au pied de l'Estéron. C'est une petite bourgade de presque 600 habitants qui vit surtout l'été grâce à ses chemins de randonnées et les sports aquatiques. En dehors, il semble un peu à l'abandon.

Il y a 5km de route jusqu'à Sigale. Cette dernière étant fermée, il a fallu trouver un autre itinéraire pour revenir. Ne voulant pas revenir sur Gilette, une petite route permet de bifurquer par Conségudes, Bouyon, Bézaudun-les-Alpes et Coursegoules. En l'empruntant, on se sent complètement perdu, entouré par les montagnes, sans signe de vie aux alentours, alors que nous sommes à quelques dizaines de kilomètres de la sixième ville de France. Il faut dire que la nuit tombe vite en cette période.

Bouyon

Place du village de Bouyon

Un petit aperçu de la place du village refaite à neuf. Elle offre un panorama fantastique sur les collines avoisinantes. Au fond du ravin, coule le Bouyon.

Le Mas

Le Mas Le Mas

Le Mas

Deuxième partie du voyage huit mois plus tard. Le Mas est un des villages les plus charmant du coin. Situé non loin de Saint-Auban, il offre un cadre verdoyant propice à la méditation. Son architecture Provençale est restée authentique.

Le Mas

Aigluin

Point besoin de se rendre à Disney Land Paris pour avoir des sensations fortes. La route qui relie Le Mas à Aiglun suffit ! À flanc de falaise, sans visibilité, sur une route à double sens à peine assez large pour une voiture, le stress est à son comble. Point d'arrêt dans ce minuscule hameau qui n'offre à priori pas grand chose.

Sigale

Sigale Sigale

Un peu plus froid que le Mas, Sigale nous offre le charme de ses ruelles étroites. Petite anecdote qui ne fera sourire que les citadins : le village est sur la tournée d'une épicerie itinérante.

Sigale Sigale

Saint Antonin

Le Mas

Petit crochet par Saint Antonin situé dans la vallée juste après la frontière des Alpes de Haute Provence. Le paysage y est moins abrupte que précédemment.

Puget Théniers

Grosse déception pour cette "grande" ville (1900 habitants) qui semble livrée à elle même. Un peu comme Grasse au début des années 2000. Elle possède pourtant un riche patrimoine historique.

Entrevaux

Entrevaux Citadelle d'Entrevaux

Plutôt que de faire simplement demi-tour pour rentrer, direction l'ouest. Frappé par la beauté inattendue de ce village, une halte s'est imposée. Bien que très touristique, la ville garde un fort caractère avec sa citadelle au sommet de la colline. La balade dans le dédale des rues offre un spectacle tout aussi intéressant.

le pont levis, désormais scellé, enjambe le Var.

Ruelle d'Entrevaux

Le retour se fera par Vergons, le lac de Castillon, et Castellane.

L'ogre

Wednesday, 25 November 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

En cette période de fin d'année propice à l'achat de cadeaux pour les fêtes, de black friday, on parle beaucoup de numérisation, de digitalisation, afin que les petits commerces soient présents sur le marché, désormais virtuel. D'autant plus en cette année si particulière de confinement général dont les grands gagnants sont les vendeurs de gel hydro alcoolique, de masques jetables et de commerce en ligne.

En France, un des leader et, au demeurant, grand méchant loup est nommé Amazon. Chiffre d'affaire en 2019 : 280 522 millions de dollars pour un bénéfice net de 11 588 millions de dollars. On ne peut pas le cacher : Amazon est un monstre tentaculaire qui a envahit le monde (à l'exception de la Chine où le groupe Alibaba règne en maître).

Si l'on entend surtout parler du groupe via son activité de vente de détail, il a massivement investi dans la high tech : cloud, intelligence artificielle, espace, liseuse, assistant personnel, films. On est loin du vendeur de livre en ligne des débuts, par ailleurs longtemps déficitaire.

En effet, Amazon est devenu incontournable comme place de marché. Il a une situation de quasi monopole. Les grandes enseignes n'hésitent d'ailleurs pas à avoir un compte officiel sur le marketplace d'Amazon en parallèle de leur propre site de vente. Pour les acteurs plus petits, moyennant une commission, le groupe assure un forfait : visibilité, logistique, système de paiement. Une aubaine pour se concentrer sur son activité de vente. Surtout quand on sait combien prennent les banques pour un module de paiement en ligne auquel il faut ajouter le coût de création et de maintien d'un site internet, ainsi que tout ou partie des frais de transport. Mais les griefs contre ce géant sont nombreux, notamment le fait qu'il tue ces fameux petits commerces qui ont du mal à exister en dehors.

C'est pourquoi l'on entend de toutes parts des appels au boycott. Pour sauver les emplois, pour sauver la planète. Pourtant les gens continuent de consommer via Amazon. La raison est simple : il y a tout, c'est simple, l'achat est rapide, la livraison également, le retour est gratuit en cas de soucis. Pourquoi se bouger les fesses pour aller au Décathlon du coin, alors que l'on peut commander et se faire livrer depuis son canapé ? On pourrait faire le parallèle avec les hypermarchés : avant (années 50) on allait au marché pour les fruits et légumes, chez le boucher, chez le poissonnier, chez l'épicier, chez le boulanger... Bref, il fallait faire un circuit pour ses courses. Désormais, on va à l'hypermarché avec un gros caddie : "tout" est disponible à un seul endroit, ce qui permet d'économiser un temps précieux (mis à part lors des heures de pointe). Amazon est devenu cet hypermarché du web.

C'est d'autant plus incroyable, qu'en France, il n'a eu besoin d'aucune publicité pour y arriver. Il a grignoté des parts de marché petit à petit, grossit dans l'ombre du numérique longtemps ignoré des grandes enseignes, profitant du bouche à oreille. Rageant pour la concurrence quand on sait par exemple que E.Leclerc a un budget communication annuel de 325 millions d'euros. Jeffrey Bezos (fondateur et PDG d'Amazon) a eu du flair en proposant un service numérique au début de l'Internet. Il a su investir ce monde d'alors vierge et être le meilleur afin d'engloutir petit à petit ses concurrents (comme eBay) à l'image de Google, Facebook, Paypal, et surtout en se diversifiant !

D'un point de vue environnemental, le groupe pollue incontestablement : ferme de serveurs, entrepôts, transport. Mais quand on regarde de près, il n'y a que peu de produits estampillés Amazon. La grande majorité du business est de fournir des infrastructures physiques et digitales. Beaucoup de gros sites d'entreprises utilisent leurs serveurs directement ou indirectement, surtout quand il s'agit de gérer des pics de charge ponctuels. En ce sens, Amazon est un catalyseur de la mondialisation, un catalyseur de la consommation des ménages. Qui dit consommation et transport, dit pollution.

Quant à Jeffrey, l'homme à la base de cet empire, il n'est rien de moins que l'ex homme le plus riche du monde avec un patrimoine estimé à 183 milliards de dollars. Naturellement, il s'agit de la valeur de son patrimoine et non d'argent sur son compte en banque. Il ne détient "que" 11% du capital d'Amazon, mais garde la majorité des droits de vote (du coup, il reste PDG). À ce titre, il fait beaucoup de jaloux et d'envieux, de personnes qui ne comprennent pas pourquoi et comment on peut être aussi riche, de l'indécence de cette fortune face à la misère du monde. C'est vrai, mais je pense que la jalousie ne mène à rien, elle ne crée rien, est contre productive. Il ne faut pas non plus être dupe : si ce n'avait pas été M. Bezos le fondateur, d'autres l'auraient fait à sa place. C'est le cas pour Jack Ma avec Alibaba en Chine !

Bref, tout ce laïus pour dépeindre partiellement la galaxie du groupe. Rien de bien reluisant à priori, et encore, on passe sur les conditions de travail auxquelles sont soumit les ouvriers du groupe (les ingénieurs étant plutôt chouchoutés) et qui font l'objet d'une campagne de communication récente pour redorer le blason de l'entreprise.

On peut ne pas aimer Amazon, on peut détester Amazon. Sans aller jusque là, je l'utilise moi même en dernier recours. Pour autant, il y a une nouvelle majeure (16 novembre 2020) qui n'a pas été relayée par la presse nationale : via son fond pour la planète (Bezos Eart Fund), Jeff vient de faire un don de 791 millions de dollars à l'attention de 16 associations qui luttent pour la protection de l'environnement. Pour être précis, 5 associations (Nature Conservancy, Natural Resources Defense Council, Environmental Defense Fund, World Resources Institute et World Wildlife Fund) recevront 100 millions de dollars, les autres se partageront le reste soit à peu près 26 millions de dollars par association (en une ou plusieurs fois). L'objectif à terme étant d'investir 10 milliards de dollars via ce fond.

Un super riche qui fait un super don, il y aura toujours des gens pour critiquer, dire que ce n'est pas assez et proposer plus simplement de stopper les activités du groupe pour diminuer la pollution. Je trouve que cet effort est minime par rapport à la tâche globale et collective qu'il faudrait produire pour s'en sortir, mais j'ai envie de dire bravo. Le monde n'est ni tout blanc, ni tout noir et il faut savoir saluer les actions qui vont dans le bon sens. Il faut saluer ce genre d'initiative et les encourager car c'est un geste effectif et concret, loin des vaines paroles et discours en l'air de la plupart des pseudo philanthropes presque aussi fortunés.

De mon point de vue, il ne faudrait pas seulement investir dans des associations qui vont "réparer" la nature, mais également dans l'éducation des populations à ne plus la détruire. Il faut soigner le mal autant que ses conséquences, sinon les actions entreprises par ces associations seront vaines à long terme. Il faut également créer des conditions favorables à une vie en équilibre pour l'ensemble des habitants de la planète, créer des alternatives durables face un système qui joue sur la facilité, l'ignorance, la naïveté, voir la peur des personnes. Le défi est immense, tout reste à inventer.

En bonus (mais pas en promo), le titre Trash Friday des Freddy's sorti pour l'occasion

Black Friday des Freddy's

Quand l'espoir se tarit

Friday, 30 October 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Comme près d'un français sur deux, j'étais devant mon poste de télévision mercredi soir à 20h. Par écran interposé, le président de la république, dit "Manu", nous a dévoilé son plan d'urgence. D'abord en posant les faits, puis les axes d'actions, les pistes écartées car jugées insuffisantes pour finalement arracher ce mot qui nous rappelle à un souvenir traumatisant, malheureusement si proche, le confinement.

Ce n'était pas une grande surprise tant la nouvelle avait fuité tôt dans la semaine, tant les mesures prises jusqu'à présent semblent inefficaces par rapport à la réalité des faits et l'augmentation exponentielle des cas de contaminations.

Pourtant, ce fut un sentiment de colère et d'injustice qui est venu le premier. Le même que l'on ressent à l'école lors d'une punition collective. Encore plus pour moi, qui depuis 3 semaines n'a pas pu bouger de mon canapé, attendant patiemment la reconstruction des ligaments de ma cheville. Certes, le confinement durera autant que le reste de ma convalescence, mais je ne pourrais pas profiter des infrastructures externes qui faciliteraient ma ré éducation, ni même m'aérer le week-end maintenant que j'ai retrouvé un peu de mobilité. Ajouté à cela, l'idée que les gens se ruent déjà dans les magasins et créent des pénuries inutiles me débecte au plus haut point.

Bien sûr que j'en ai voulu à Manu, qui n'est finalement pas responsable de la situation. Puisque la responsabilité est collective, c'est le résultat de l'ensemble des comportements individuels ... ou presque. Depuis 6 mois, il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler, sur tous les supports et que l'on parle soi même et avec son entourage de ce virus qui nous gâche l'existence. Depuis 6 mois, les consignes sanitaires n'ont cessées de se renforcer : dans les commerces, dans les lieux de vie, dans les lieux communs, dans le cadre professionnel... Certes, la reprise générale du travail et des écoles est un catalyseur d'épidémie, mais les "gestes barrières" (je commence à ne plus supporter cette expression) sont justement étudiés pour contraindre la propagation du virus dans un milieu restreint.

Je suis ingénieur. Très doué dans mon domaine, même si je ne pourrais être comparé aux lauréats des grandes écoles. Les ingénieurs sont des gens très cartésiens et qui ont tendance à respecter les règles du moment que celles-ci sont cohérentes. Il y a d'ailleurs peu d'ingénieur dans les manifestations nationales et aussi peu qui sont syndiqués. À ce titre, je me contente de suivre les directives nationales : beaucoup de masque dans les lieux publics, un peu de gel hydroalcoolique, respect des distanciations, même si tout n'est pas parfait. Pourtant j'ai vu ces derniers mois des rassemblements importants où les gens (jeunes et moins jeunes) ne respectaient pas ces consignes. On m'a reproché plusieurs fois d'être peureux, quand je portais simplement un masque au milieu d'un public important. Alors qu'en réalité le virus ne me fait pas peur, je suis relativement jeune, en bonne santé et sportif. Parallèlement, j'ai aussi vu qu'au quotidien ces consignes étaient respectées par la plupart des personnes que j'ai croisé.

Pourquoi les gens ont-ils agi de cette manière ? Après une période difficile, il y a un besoin naturel de faire tout le contraire, de jouir de sa liberté retrouvée, de s'extraire des contraintes auxquelles ont a été soumises. Mais le cœur du problème, c'est l'invisible. Ce concept d'action-réaction (cf Kad Merad dans Les Choristes) qui n'existe pas, le fait de ne pas avoir à subir immédiatement les conséquences de ses actes. La transmission et la période d'incubation sont asymptomatiques, indolores, quand ce n'est pas l'infection elle-même. Plus encore parce-que cette maladie est assez peu mortelle.

Les pays asiatiques et nordiques sont habitués à respecter, de manière plus ou moins contrainte, scrupuleusement les règles édictées (ce qui peut poser d'autres graves soucis en cas de sur-contrainte). Le reste du monde, et particulièrement les nations du "sud", vit plutôt dans un mode "On s'en bat les c...." tant qu'il n'y a pas quelqu'un pour surveiller et sévir. C'est un comportement primaire que l'on retrouve dans tout le règne animal et végétal, à savoir exploiter à convenance toutes les ressources que l'on a à disposition.

Parce qu'au final, cette pandémie n'est rien. À très court terme, ce confinement nous fait tous c.... À court terme, il y aura une surmortalité, mais finalement pas tant que ça. Il y aura des séquelles persistantes pour un certain nombre de personnes, mais finalement pas tant que ça. À moyen terme, il y aura une crise économique mondiale non négligeable. Mais à long terme, entre les tests, les mesures, l’hypothétique vaccin ou la résignation, on s'en sortira. On espère juste passer entre les mailles du filet jusqu'à ce que ça se tasse.

Néanmoins, elle met en exergue le comportement individuel et collectif de nos sociétés face à un danger qui n'est pas palpable, malgré le rabâchage intensif que l'on subit. Parce qu'il y a un autre problème tout aussi important dont on entend autant parler et pour lequel on se comporte de la même façon. Il y a une similitude avec la propagation du Covid-19 : les actions que j'entreprends aujourd'hui de manière consciente ou inconsciente auront un impact dans le futur. Il s'agit de l'impact de l'activité humaine sur l'état de notre planète. Cet impact que l'on résume souvent en "réchauffement climatique", mais qui va au delà du simple aspect thermique puisqu'il englobe aussi la pollution atmosphérique, du milieu aquatique, l'appauvrissement des ressources naturelles, la réduction des espaces sauvages, l'artificialisation des sols...

"Notre maison brûle...", mais nous ne regardons pas ailleurs car en réalité (citation) "Notre maison brûle et nous sommes tous des pyromanes". Certes, il n'est pas évident de changer. Certes, nous sommes enfermés dans un système où la (sur)vie passe par l'utilisation d'un certain quota de ressource. Mais nous avons, à l'échelle humaine, un manque cruel d'auto régulation. Si une partie de la population fait réellement des efforts (ou ne peux pas faire autrement), le reste possède un pouvoir de destruction tellement important qu'il semble difficile d'envisager une issue positive. Les conséquences seront bien plus dramatique et à plus grande échelle que la crise actuelle. Nous commençons déjà à en voir les premières conséquences : jusqu'à cette année, personne en dehors de la région n'avait entendu parlé du village de Tende, et pourtant nous n'en sommes même pas au frémissement. Le problème étant que lorsqu'il fera trop chaud et que les conséquences seront lourdes pour l'ensemble de la population, nous ne pourrons pas revenir en arrière. La jeunesse est un peu plus sensible à cette problématique, pour autant les actions entreprises ne sont clairement pas suffisantes (à tous les niveaux).

On se repose sur l'espoir technologique qui est pourtant une source importante du problème. Il faut faire preuve de sobriété, jouir sans détruire, ne pas surconsommer juste pour son petit plaisir personnel. La 5G par exemple, qui est largement décriée à cause de sa consommation énergétique. En réalité, à débit équivalent, elle est moins consommatrice que les réseaux actuels, mais comme elle permet une utilisation plus intensive, la consommation des utilisateurs et donc la consommation électrique explose ! L'outil s'améliore, mais l'usage qui en est fait n'est pas raisonnable. Il n'y a pas de Manu pour siffler la fin de la récrée, pour dire stop, pour dire non. Sur ce point là, c'est même l'inverse vu que le système est basé sur la croissance et que la croissance doit être soutenue par la consommation, alors qu'il pourrait très bien y avoir croissance (inflation) sans consommation supplémentaire. C'est un système fondamentalement déséquilibré alors qu'à l'inverse la vie n'a pu se développer et prospérer sur terre que grâce à un équilibre des forces.

Une inflexion de cette courbe destructrice, si tant soit peu qu'elle soit possible, ne passera que par l'éducation des populations, même si, force est de constater que l'effort fourni dans ce sens et les résultats obtenus (ce fameux rabâchage) sont assez maigres jusqu'à présent, voir faussement intégré dans l'esprit collectif avec le green washing opéré par la publicité autour des produits de consommation courante.

Dix ans !

Tuesday, 04 August 2020
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Écrit par
Grégory Soutadé

Gâteau anniversaire 10 ans

Ça y est ! On y est ! Le blog fête ses 10 ans et avec lui tout l'éco système *.soutade.fr !

J'ai déjà évoqué le point de départ, mais il est bon d'y repenser encore. Je m'en souviens très bien. C'était un soir de juillet 2010 à la terrasse du Pontier, en compagnie de mon cousin "Tu aimes bien le cinéma, pourquoi est-ce que tu ne ferais un blog pour en parler ?". L'idée était lancée. Quelques jours plus tard j'achetais mon nom de domaine chez OVH ainsi qu'un SheevaPlug (un des premiers, si ce n'est le premier "plug computer") sur NewIT, un des rares revendeurs.

Miniature du blog

Pourquoi ne pas avoir crée simplement un blog sur Skyblog, blogger ou Wordpress ? J'avais été conquis par le discours de Benjamin Bayart lors des JM2L de 2010 sur l'importance d'un internet neutre et décentralisé. Bien sûr, l'envie d'avoir son petit serveur personnel a beaucoup influé sur ce choix. Au delà du blog, il y a également un serveur de mail, un affichage de mes comptes, un serveur SSH (la base), les statistiques de visite (awstats). Le design de la page d'accueil n'a d'ailleurs pas évolué depuis et reste toujours aussi sommaire. Le premier moteur de blog fut Joomla, un concurrent du célèbre Drupal, à qui j'avais préféré sa simplicité. Le thème utilisé avait été trouvé sur le net. Vint ensuite d'autres services publiques ou privés comme la musique, la forge, l'agrandisseur d'adresse le chiffrement/déchiffrement, la gestion des notes, la gestion des listes de diffusion, la gestion des flux RSS. Et d'autres services non visibles comme le VPN, l'envoi des flux RSS par mail, le fail2ban, l'IPtogeo, un serveur XMPP/Jabber.

Sheevaplug

La connexion d'alors était une simple ADSL (avec quand même 1MB de débit montant). Autant dire qu'il fallait faire attention au poids des pages web afin d'avoir un affichage le plus fluide possible, donc éviter de mettre trop de photos. Je suis parfois un peu trop adepte des solutions maisons (mais je me suis calmé sur ce point). En général le cœur du projet est "rapide" à réaliser, mais derrière il y a tout l'enrobage et surtout la maintenance qui demandent beaucoup de temps. Bref, 2 ans plus tard, en juillet 2012, sort l'Initial commit de Dynastie. Au revoir Joomla et son affichage dynamique qui, pour l'affichage d'un blog stable, n'a finalement pas d'intérêt. Les objectifs étaient multiples : avoir une interface d'édition accessible depuis le web avec possibilité de faire du HTML ou du Markdown, générer des pages statiques (en bon vieux HTML) pré compressées en ZIP, une gestion dynamique des commentaires (mon filtre anti spam est extrêmement efficace contre les robots), gestion de la recherche, un moteur de patron en XML (technologie web), se faire la main sur le framework Django (Python). Malgré une interface toujours aussi brute, l'objectif est atteint. C'est d'ailleurs toujours ce moteur qui est utilisé car, encore aujourd'hui, il n'y a pas d'équivalent en terme fonctionnel. Le résultat a tout de suite été au rendez-vous avec un affichage très fluide malgré le faible débit de la connexion. Désormais, la fibre a remplacé l'ADSL, il n'y a donc quasiment pas de latence, même avec beaucoup d'images affichées. IWLA fut l'autre outils développé spécialement pour le web et venu remplacer AWStats. Ce dernier étant écrit en PERL avec tout le code source dans un seul fichier, ce qui le rend trop monolithique. IWLA a un prémiètre plus réduit (uniquement HTTP en IPv4), mais est beaucoup plus modulaire et donc extensible. De plus, il est écrit en Python (toujours). Les données de base (moteurs de recherche, signature des navigateurs, ...) sont récupérées depuis AWstats et son thème graphique est honteusement copié. Je l'utilise avec joie depuis 2014. C'est également en 2012 que le nom de domaine a été transféré d'OVH chez Gandi, plus cher, mais plus éthique.

Cubox

En 2015, le vénérable SheevaPlug est relégué au rang de serveur de secours. Pour le remplacer, une cubox i2eX avec plus de mémoire et un processeur plus puissant. Je regrette de ne pas avoir pris la version avec encore plus de mémoire (i4Pro), le serveur étant parfois saturé. Néanmoins, j'en suis toujours satisfait. En 2018, pour fêter la nouvelle année et surtout grâce au support des wildcards, j'abandonne mon certificat SSL/TLS personnel pour migrer vers Let's Encrypt. Fini les messages d'avertissement lors d'une navigation chiffrée ! Finalement, pour fêter les 10 ans, et parce que j'ai eu un peu de temps, j'ai retravaillé le design du blog. Les changements sont discrets, mais bien présents : couleur de fond, gestion des images, mise à jour de la page "À propos", menus, logo, et, comble du luxe : gestion des écrans de téléphone ! J'ai également lancé un concours qui m'aura finalement coûté assez peu puisqu'il n'y a pas eu de participant.

Mais, revenons 10 ans en arrière. C'était comment le monde en 2010 ? D'un point de vue strictement personnel, je dirais que c'était le temps de tous les possibles. À l'époque, j'entrais à peine dans la vie active. Les présidents d'alors s'appelaient Sarkozy, Merkel, Poutine, Obama, Berlusconi, Cameron, Jintao, Kan, Harper. À peine remis de la crise des subprimes, ce fut au tour de la Grèce de jeter une incertitude sur la stabilité économique Européenne. La France n'a plus connue d'attentat terroriste sur son sol depuis 15 ans. La révolution Arabe grouille dans les têtes mais Kadhafi tient encore fermement les rênes de son pays. La guerre en Irak est officiellement "terminée". La pandémie de H1N1 nous faisait doucement rigoler. Aux considérations écologiques (un truc de bobos), nous nous empressions d'investir dans le gadget le plus hype de l'époque, signe du renouveau d'Apple : l'iPhone. Son concurrent Android étant confidentiel et Nokia encore leader du marché des "téléphones". La France court après son deuxième titre mondial pour finalement accoucher d'un fiasco légendaire en Afrique du sud. Clermont remporte son premier titre en top 14 après trois revers consécutifs. On note ça et là quelques canicules et séismes, mais pas de quoi fouetter un chat.

Bref, le monde va mal, mais on se soigne. C'est dans ce contexte géopolitique encore relativement serein que naît le blog. Si l'idée originale était de parler de cinéma (catégorie stoppée en 2013 faute d'intérêt), l'objectif général a toujours été le partage : cinéma, musique, informatique, sport, société... Le tout en français (à l'exception de quelques articles techniques plus à même de trouver son public dans la langue de Shakespeare). Un juste de retour de la richesse culturelle et technique disponible sur internet et qui constitue une grande partie de mes connaissances (principalement techniques) actuelles. J'ai toujours voulu proposer un site libre, gratuit et ouvert. Ici, point de cookies traceurs (je hais ces bandeaux plus ou moins invasifs qu'il faut désactiver sur chaque site/page), point de publicité directe ou indirecte, point d'article sponsorisé. Les outils que j'utilise (et que j'ai crées) sont tous disponibles avec leur code source. Pour rendre la lecture plus agréable, j'essaie autant que possible d'ajouter des images ou des illustrations à mes publications. Revers de la médaille, le fait de ne pas être sur une plateforme grand public (github, facebook, twitter, snapshat, instagram, blogger ...) diminue forcément la visibilité des services proposés. D'après IWLA, il n'y a que 8 personnes qui sont abonnées au flux RSS/Atom et les contributions externes à mes projets (pourtant sous git) sont inexistantes. Il faut dire que je ne fais pas particulièrement de publicité. Seule mon extension gPass a spontanément bénéficié d'une diffusion non négligeable avec pas moins de 175 utilisateurs quotidiens. Ainsi, j'écris ce que j'ai envie, sans contraintes, sans être sous le coup de CGV plus ou moins obscures. Au début, j'avais prévu d'écrire un article par semaine, ce qui était facile avec les chroniques cinéma. Désormais, j'aimerais être autour de deux par mois, mais sans m'imposer quoi que ce soit.

Depuis 10 ans je reste fidèle à ce mode d'expression qui est finalement celui qui me convient le mieux. Paradoxalement, je ne suis pas très fort dans le "temps réel" même si mon métier est d'écrire des logiciels qui s’exécutent avec une certaine contrainte de temps. En réalité, il s'agit plus d'optimisation logique et algorithmique qu'autre chose. Je préfère prendre le temps d'écrire des articles, d'y réfléchir, de me documenter quand cela est nécessaire et suis donc moins dans l'instantanéité des plateformes modernes. Ajouté à cela que je ne publie que peu d'articles/d'informations personnelles, même si l'ensemble me concerne de près ou de loin, et qui constitue souvent la partie la plus "croustillante" quand on se balade sur Internet.

Oui, écrire prend du temps. Pour autant, c'est exercice agréable. Tout commence par l'idée (ou le besoin). Ensuite, il faut construire l'ossature (les grandes lignes) dans sa tête, y penser, noter les éléments à incorporer (parfois juste un mot). Puis vient l'écriture. Un premier jet d'abord avec les idées plus ou moins en vrac et sans forcément de lien entre chaque paragraphe. Il faut alors raffiner avec plusieurs relectures, corrections, choix d'un meilleur vocabulaire, reformulations, suppression des répétitions. Il est important d'espacer les relectures de quelques jours afin "d'oublier" le texte et de remarquer certains détails que l'on survole sinon car on connaît déjà la suite. La relecture se fait dans une prévisualisation de l'article afin d'avoir le rendu final et non dans l'interface d'édition, ce qui permet de mieux appréhender le texte. Naturellement, les articles techniques requièrent moins de travail de dissertation. Pour l'anecdote, celui des 10 ans porte le numéro 404 dans Dynastie !

Aujourd'hui, quand je parcours le blog, je suis assez fier du résultat. Je le trouve clair et agréable à lire. La diversité des sujets abordés est à la fois une force et une faiblesse. Force, car c'est une richesse et que le contenu proposé est souvent peu ou pas abordé ailleurs. Faiblesse, car les lecteurs occasionnels sont dans un mode de "picorage" et n'y reviennent donc pas régulièrement pour voir les nouveautés (le flux RSS/Atom est fait pour ça). Il est intéressant de noter que la plupart du trafic (~40%) est drainé par des articles "phares". Il y a également beaucoup de personnes qui ne sont intéressées que par les images (via les moteurs de recherche en mode image). J'ai décidé de les filtrer en 2016 pour n'avoir que les lecteurs réels.

Passons maintenant aux traditionnelles statistiques avec une partie spéciale "10 ans"

Statistiques des 10 ans

Total :

  • 375 articles
  • 147 817 visites
  • 99Go de données envoyés

Par catégories :

  • 136 articles d'informatique (36%)
  • 98 articles généraux (26%)
  • 63 articles de cinéma (17%)
  • 35 articles de sport (9%)
  • 23 articles de musique (6%)
  • 20 articles de configuration PC (5%)

Top 10 des 10 ans :

Statistiques 2019/2020

  • 20 articles publiés (19, 22, 30, 31, 34, 49, 50, 60, 60)
  • 10 357 visites (9 270, 9 580, 9 510, 23 800, 21 300, 25 000, 12 000, 18 000, 9 000)
  • 16.6 Go de données envoyées (15.3, 12.5, 17, 17,9, 9, 5.5, 2.7, 2.5)
  • 19 445 pages affichées (22 230, 19 887, 20 180, 26 700)

Top 10 :

La conclusion se répète d'année en année, mais le blog est toujours là ! La fréquentation reste "moyenne", elle fut étrangement plus importante pendant la période de confinement. Bref, je continue à conserver et alimenter autant que je peux cet espace de liberté jusqu'à ce que, arrivé à bout d'épuisement, il ne s'arrête par lui même. Un des gros chantiers que j'avais espérer mettre en place avec la fibre est l'IPv6, mais ce n'est toujours pas possible avec Bouygues.