Articles

Ukraine : Chapitre 3

Sunday, 18 February 2024
|
Écrit par
Grégory Soutadé

L'invasion de l'Ukraine par la Russie va entrer dans sa troisième année le 24 février. Depuis un an désormais, le conflit s'est mué en guerre de position. La ligne de front, bien que s'étalant sur 2000 kilomètres, n'a quasiment pas évoluée, mis à part quelques points de tension : sur la rive gauche du Dniepr où des soldats Ukrainiens maintiennent une tête de pont après l'abandon de Kherson par les troupes Russes, le sud de Zaporijia où il y a eu une percée de la défense Russe lors de l'été 2023 et autour d'Avdïivka, près de Donetsk, qui, comme l'aciérie Azovstal, représente un symbole à prendre (ou à conserver). Que ce soit pour l'armée, la population locale ou internationale, il y a une certaine normalité qui s'est installée. Entendre des missiles est devenu courant, on espère juste qu'ils tomberont plus loin... Normalité malheureusement régulièrement rattrapée par les nouvelles du front, jamais bonnes.

L'été 2023 fut un moment charnière quant à l'issue du conflit, avec la grande offensive Ukrainienne. Offensive avec des soldats expérimentés et entraînés, mais en sous-nombre, sans maîtrise du ciel ni du champs profond, et face à de solides fortifications défensives. Quelques tests de résistance ont été réalisés le long de la ligne de front avant une première percée au sud de Zaporijia, et puis plus rien... Plus rien ou presque, car les services spéciaux réalisent régulièrement quelques exploits en territoire occupé : élimination de gradés, destructions de bâtiment militaires (qui sont mis en scène non sans une pointe d’orgueil), destructions d'infrastructures et même la jonction de la rive gauche du Dniepr. Ajouté à cela, l'envoie régulier de drones explosifs en territoire Russe afin de rappeler à la population qu'elle est engagée dans une guerre (et pas une opération spéciale réservée aux militaires), mais également disperser les moyens d'interception ennemi. D'ailleurs, si l'Ukraine communique beaucoup sur les pertes ennemies, les chiffres de ses propres pertes sont tenus secret défense.

Face à cet échec, le commandement Russe est passé à l'offensive (et inversement l'Ukraine en position défensive). Arguant d'une nette supériorité numérique, malgré des soldats beaucoup moins bien aguerris, les assauts du côté d'Avdïivka sont quotidiens. Ailleurs sur la ligne de front, c'est l'artillerie qui est de sortie avec un pilonnage régulier des deux côtés. Ce bras de fer tourne à l'avantage de la Russie qui déploie des moyens presque illimités. D'autant plus que les "élections" présidentielles vont se dérouler en mars. Après avoir modifié la constitution, éliminé tous ses adversaires politiques (dont le plus sérieux Alexeï Navalny, prisonnier dans une colonie pénitentiaire proche du cercle arctique) et muselé toute protestation populaire, il ne fait aucun doute que Vladimir Poutine sera ré élu, d'autant plus que les Russes eux-mêmes ne sont pas vraiment prompt à aller voter. Dans cette perspective présidentielle, il est important pour le pouvoir d'offrir à l'opinion publique une victoire militaire, d'où l'intensification des combats depuis le début de l'année, même si le prix à payer en terme de vies humaines et colossal.

Quel que soit le sort d'Avdïivka, l'Ukraine n'est actuellement pas en position de négocier autre chose qu'un cessez le feu avec conservation des frontières. Mais cela ne fait pas partie des objectif du gouvernement de Volodymyr Zelensky. Avec la récente nomination d'Oleksandr Syrsky au poste de commandant en chef des forces armées, le président a clairement une volonté de réaliser une seconde offensive cet été (et probablement sa dernière chance de reconquérir ses territoires). D'où le récent élargissement de la mobilisation militaire, afin de préparer au mieux les futurs soldats appelés à combattre. Soldats qui seront forcément moins performants que la première vague (dont l'état major peine à relever). Ainsi, l'offensive est autant vouée à l'échec que la première si l'Ukraine ne dispose pas d'avantage technologique sur son adversaire. Donc, sans le soutien occidental, avec notamment des missiles longue portée, ainsi que des moyens de reprendre le contrôle du ciel (avions de combat), la défaite est déjà actée. De son côté, l'état major mise beaucoup sur les technologies de drones pour pallier à son infériorité.

Du côté du kremlin, les étoiles semblent s'aligner pour Vladimir Poutine avec les futures élections présidentielles Américaines. Comme à son habitude, l'ingérence et la désinformation Russe tourne à plein régime pour faire monter chez les Républicains un mouvement de contestation face aux milliards dépensés dans un conflit lointain. Mieux encore avec l'imbécile utile qu'est Donald Trump, qui a eu des liens étroits avec des ressortissants Russes lors de sa dernière campagne, et qui jette de l'huile sur le feu à tout va, voyant dans ce conflit une faille béante lui permettant de briguer un second mandat face à un adversaire qui a déjà un pied dans la tombe. Il n'y a pas non plus de lien officiel, mais le conflit entre Israël et le Hamas (proche de l'Iran, lui même proche de la Russie) est une autre épine dans le pied des alliés qui doivent ré orienter tout ou partie de leur effort au Moyen Orient.

Reste l'Union Européenne, qui ne s'engage pas (pour le moment) totalement, mais dont le soutien est fondamental. D'autant plus avec la montée globale de l'extrême droite, signe évident des multiples fractures de notre époque et de son contexte morose à tous les niveaux. Comparé aux autres puissances mondiales, il est forcément plus difficile de s'entendre dans une Europe multilatérale, multiculturelle, où chaque pays défend des intérêts parfois différents. La Hongrie avec Viktor Orban, dont la politique enfreint beaucoup de règles, en est le parfait exemple. Idem au niveau de l'Otan avec la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan, qui, comme une bonne partie de l'Asie, tire profit de ce conflit en jouant sur plusieurs tableaux à la fois. Car, malgré les importantes sanctions internationales, l'économie Russe tient le coup dans sa globalité. Pourtant, je ne suis pas sûr qu'une économie de guerre soit très profitable à la population en général. Les chemins qui étaient autrefois directs entre l'Europe et la Russie passent désormais par des intermédiaires, mais l'industrie Russe continue d'être alimentée. Elle utilisera, à défaut, du matériel Iranien ou Nord Coréen, eux aussi sous le coup de sanctions internationales depuis de nombreuses années...

Il serait ainsi facile de se décourager, ou de rester indifférent, surtout quand l'on n'est pas directement touché par ce conflit. Mais dans ce cas, il est peut-être bon de se rappeler pourquoi dans chaque commune Française, il y a une stèle avec comme inscription majuscule 1914-1918. Abandonner le peuple Ukrainien, c'est abandonner nos idéaux de justice et de liberté, c'est se renfermer sur nous-même jusqu'à ce que, un jour, peut-être, les troupes blanc-bleu-rouge se retrouvent sur nos propres terres. Abandonner l'Ukraine, c'est abandonner tous les peuples qui souffrent ou qui souffriront d'un conflit majeur avec leur voisin, Taïwan en tête. Abandonner l'Ukraine, c'est signifier au monde entier que l'Occident a perdu.

D'ici trois mois, ce seront les élections Européennes. L'occasion de décider de l'avenir des quelques 450 millions de personnes vivants dans l'Union Européenne, à travers 720 euro députés. L'occasion de décider d'une Europe forte et unie, qui crois en un avenir commun et en ses valeurs fondatrices. L'occasion de ne pas abandonner l'Ukraine face à ceux qui prônent le repli identitaire et le chacun pour soi.

Edit: Les troupes de défense Ukrainienne se sont retirées d’Avdïivka le 17 février.

PS: France TV diffuse la série franco-germano-belge Parlement qui nous plonge dans les entrailles du fonctionnement du parlement Européen à travers Samy, jeune assistant parlementaire fraîchement élu. À la fois drôle et instructive, elle permet de mieux nous rendre compte de nos institutions, de ses pouvoirs, des jeux politiques, mais aussi de ses limites.

L'œil de la photographie

Sunday, 04 February 2024
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Photo "Le baiser", Robert Doisneau, 1950

Nous vivons clairement dans l'ère de l'image et des réseaux : instantanéité, visuel et connexion. Cette ère arrivera bientôt à son terme avec l'avènement de l'intelligence artificielle génératrice, capable de produire des œuvres quasiment aussi réalistes que la réalité elle-même (elle est donc en passe de la supplanter). Il faut dire que depuis l'arrivée de l'iPhone, le matériel photographique (conventionnel ou miniaturisé dans un téléphone), ainsi que les outils de retouche numérique ont énormément progressé. Pour un coût acceptable, il est possible d'acquérir du matériel performant et obtenir un rendu professionnel pour peu qu'on y passe un peu de temps. D'ailleurs, parmi le flot continu de contenu poussé sur les méga serveurs des réseaux sociaux, certains sont de très grande qualité.

Le site L'Oeil de la photographie propose de faire un pas de côté. L'objectif est d'être la référence de l'actualité photographique à travers le monde. Non d'un point de vue technique (comme Les Numériques), mais d'un point de vue artistique. Cette actualité ne se trouve pas sur les réseaux, mais bel et bien dans les musées et les galeries à travers différentes expositions. L'occasion donc de mettre en valeur le travail de photographes professionnels qui œuvrent de manière plus "traditionnelle". Il propose également des rétrospectives ainsi que des interviews. Le tout, sans se limiter à un style particulier, ni même en boudant les nouveaux entrants sur ce marché. La preuve en est avec la récente interview d'Ael Pagny. Pour faire face à ses coûts de fonctionnement, le site (traduit entièrement en anglais et français) requiert un abonnement de 8€/mois.

La photographie est un domaine extrêmement vaste. Il est donc enrichissant pour tous les professionnels et même les amateurs passionnés de s'abreuver des travaux passés et présents afin de développer son propre style et de se sortir ainsi des modèles pré fabriqués présents en abondance sur la toile. Il est d'ailleurs amusant de constater à quel point les créations des "véritables" artistes sortent du lot, même quand elles sont simples. Et inversement, les photos d'un artiste reconnu ne sont pas forcément intéressantes.

Argouse

Monday, 08 January 2024
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Branche d'Argousier

Argousier

Focus sur un petit fruit méconnu : l'Argouse. l'Argouse est le fruit de l'Argousier. Il s'agit d'une petite baie orange qui arrive à maturité à la fin de l'automne. Elle a un goût d'agrume (orange) très acidulé. Comme beaucoup de fruits hivernaux et acides, elle possède une forte concentration en acide ascorbique, plus communément appelé vitamine C. Petit aparté : l'acide ascorbique est utilisé à outrance par les industriels de l'agro-alimentaire pour ses propriétés anti-oxydantes. Autre information amusante : pour ceux qui auraient un excès de vitamine C, les urines seront colorées en jaune fluo ! Nous somme donc en pleine saison de l'Argouse, plus souvent consommé sous forme de jus tonifiant. Il est conseillé d'en prendre une cuillère à soupe à jeun le matin en tant que complément alimentaire naturel. Du fait de son acidité, elle peut-être diluée dans un peu d'eau. Attention cependant à privilégier la récolte de l'année pour plus d'efficacité. Outre sa grande concentration en vitamine C, l'avantage est que l'Argousier est endémique (notamment dans les Alpes du sud où la production a repris) et rustique (c'est une des premières variétés à avoir recolonisé les sols après la dernière grande aire glacière. Elle favorise également l'enrichissement des sols), donc plus besoin d'importer des oranges d'Amérique ! Une cure de jus d'Argousier permettra ainsi de lutter contre la grippe qui sévit et qui est particulièrement contagieuse cette année (expérience oblige). Pour les becs sucrés, on peut également trouver des confitures, marmelades, sirops, voire liqueurs d'Argouses.

Arbousier

Arbousier en fleur

Présent sur tout le pourtour méditerranéen, l'arbousier n'est pas le cousin de l'argousier ! Il produit également à la fin de l'automne des petits fruits rouge comestibles et légèrement acidulés bien qu'un peu plus sucrés. À consommer avec modération du fait de sa légère toxicité !

Jus de citron

Restons dans l'acidité avec le jus de citron. Après les fêtes et tous les excès de la fin d'année, mais aussi de manière générale, un bon moyen de drainer le foie est de faire une cure de jus de citron. 1/2 jus de citron jaune (dilué ou non) le matin à jeun pendant 10 jours, 15 minutes avant de prendre le petit déjeuner. Il faut le presser minute pour éviter son oxydation !

Cœur de béton

Friday, 22 December 2023
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Marguerite

La COP 28 vient de s'achever sur un accord "historique" prévoyant une transition vers la sortie des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Personne n'est dupe quant aux engagements pris par des états producteurs d'énergies fossiles et des états hyper dépendants de ces dernières. Concernant les émissions de gaz à effet de serre, le grand public et les médias sont surtout focalisés sur le secteur du transport et du chauffage. Il est toutefois important de ne pas ignorer les autres sources émettrices comme l'acier ou le béton. Le sujet est abordé de manière intéressante dans l'émission Maman, j'ai arrêté l'avion ! en date du mercredi 6 décembre 2023.

On note ainsi que le béton émet 4% à 8% des émissions mondiales de CO2 et l'acier entre 7% et 9%, donc un total compris entre 11% et 17% (même si l'acier n'est pas exclusivement associé au béton). Au-delà des émissions brutes, il faut se poser la question de savoir ce que représente ces matériaux dans notre société. Dans le monde occidental et ses influences, le béton de ciment et l'acier sont à la base de constructions solides et modernes. Cet alliance a ainsi remplacé le traditionnel couple pierre/brique - mortier (traditionnel) car il peut facilement être fabriqué en quantité industrielle et coulé selon les formes choisies (par coffrage) en nécessitant un effort moindre, tout en ayant de bonnes propriétés physiques et en permettant d'obtenir des structures plus fines : gain de temps et de main d'œuvre ! Il est ainsi le socle fondateur de toutes nouvelles constructions.

Côté inconvénients, il y a bien sûr les émissions de CO2 (avec notamment une cuisson pouvant atteindre 1500°C), mais également le fait que le béton nécessite du sable. Hors, le sable disponible en quantité astronomique sur terre, notamment dans le désert du Sahara, est impropre à sa fabrication. Ainsi, les méga buildings du moyen orient ont nécessités l'importation de sable venu de l'autre bout du monde (notamment l'Australie). De manière générale, ce sable est prélevé dans les fonds marins, ce qui perturbe (voire détruit) les éco systèmes présents sur place ! Un autre problème des constructions est l'artificialisation des sols. Celle-ci se fait à la fois au dessus de la terre (avec au moins un étage), mais également en profondeur du fait de la nécessité de creuser des fondations (remplacement de la terre par du béton). Le sol ne respire plus, il n'y a plus d'organismes vivants pour faire fonctionner le cycle de la vie et effet pervers en sus, le béton stocke et émet de la chaleur !

Pourtant, il faut bien loger les gens et leur offrir des infrastructures. L'idée la plus simple est une hyper concentration de la population dans des grandes villes pour limiter l'empreinte au sol. Ceci impose une vie en communauté forte avec des espaces privatifs plutôt restreints. Si la ville offre l'avantage d'avoir des lieux dynamiques et une multitude de services proches, l'inconvénient est que chacun se doit de respecter des règles plus strictes pour ne pas empiéter sur les libertés des voisins. Malheureusement, il y a toujours un faible pourcentage de la population ne respectant pas ces règles (même de manière intermittente), et donc, plus la population augmente, plus le nombre de personnes inciviles augmente. On cherche donc naturellement à avoir plus d'espaces privés et un lien plus limité avec le voisinage : formulation qui se traduit par la maison individuelle. Le ratio empreinte au sol/personne est dans ce cas clairement très mauvais. Surtout que l'on ne mutualise pas certaines ressources comme le chauffage. Cela augmente également le morcellement et le cloisonnement du territoire ; la faune sauvage ne peut non plus seulement vivre à cet endroit, mais elle ne pourra même plus y accéder ! C'est ainsi une perte sèche pour la biodiversité (faune et flore).

Une alternative de construction est proposée en fin d'émission : le mur de carton. Certes, le carton a une réputation bas de gamme. Il n'en est rien ici ! Suffisamment épais et construit avec une structure alvéolée, il offre des propriétés d'isolation à la fois thermique et phonique excellentes. Il faudra bien sûr lui adjoindre une fine couche d'isolation pour éviter le contact avec l'eau, mais sa légèreté lui permet d'être embarqué dans une structure en bois. L'ensemble peut également être posé sur pilotis afin de laisser respirer le sol et d'éviter d'avoir à creuser des fondations. Le bilan en terme de ressources renouvelables est donc très bon. Reste à voir le passage à l'échelle, la possibilité de construire en hauteur et les retours d'expériences sur une période longue (actuellement il n'y a que quelques maisons pilotes).

Mais, au-delà de ces aspects techniques, l'urbanisme est au cœur du fondement de nos sociétés. Le besoin d'être dans un environnement dynamique évolue au fil de nos existences. De manière générale, il est fort pendant la période 15 ans - 40 ans, plus faible en dehors. Pourtant, la construction personnelle (et par extension, celle de la société) se joue principalement entre 0 et 10 ans. Alors, comment réagit-on quand on nous parle de "protection de la nature" si on n'a jamais été en contact avec elle ? Si elle n'est présente qu'à travers des images ? De manière assez indifférente, car on n'a pas crée de liens. En effet, on ne protège que ce que l'on connait : un proche malade ou en danger sera notre priorité. Un étranger à l'autre bout du monde ne suscitera qu'une émotion éphémère. Pourtant, nous faisons partie intégrante de la nature. À la question Quel animal aimeriez-vous être ?, notre imaginaire nous pousse soit vers des animaux domestiques, soit vers des animaux sauvages (à priori puissants), alors qu'en réalité nous faisons déjà parti du règne animal !

Les personnes qui naissent et grandissent dans une mer de béton ne construisent plus ce lien avec la nature. Selon les dirigeants locaux et leur politique, l'urbanisme leur permettra peut-être d'accéder à des espaces verts. Encore faut-il qu'ils soient assez grands et diversifiés pour accueillir la faune sauvage. Dans ce cas, c'est un jardin commun qui apporte également de la fraîcheur. Il en va de même pour les jardins privatifs : ils permettent une première approche de l'environnement. Néanmoins, du gazon et une piscine sont des terres mortes. Le compromis est donc difficile à trouver, plus encore dans une société à croissance exponentielle. Mais à ce jeu là, il ne faut pas oublier que la nature gagne toujours, quitte à tout détruire pour se reconstruire dans les prochains millénaires.

Pic de l'Arpille

Sunday, 26 November 2023
|
Écrit par
Grégory Soutadé

Le pic de l'Arpille était un candidat au côté du Circuit de Charamel lors de mon dernier passage dans le coin. Finalement, j'avais choisi le second car plus ombragé. Il fallait donc attendre une météo plus fraîche pour se lancer. Ce fut le cas fin novembre avec des températures plus basses qu'en septembre, mais largement au dessus des normales de saison : 17°C/18°C au village ! Ce dimanche là, le ciel était bleu et à peine voilé par endroit, le temps idéal donc pour aller se promener.

D'après la description, l'Arpille est l’un des plus remarquables belvédères du département, ce qui est parfois au dessus de la réalité, marketing oblige. Pourtant, cette entrée en matière est plus que véridique ! Le pic de l'Arpille offre une vue à couper le souffle. Une vue à 360°C sur l'un des plus beau endroits des Alpes-Maritimes. Où que l'on regarde, le paysage est magnifique : les montagnes, les vallées, les crêtes, les sommets, les pâturages. Surtout si l'on ajoute cette lumière chaude d'automne avec les feuillus qui se pârent de teintes cuivrées.

Le site randoxygène propose d'emprunter la DFCI de bas en haut. C'est l'option "facile" mais moins intéressante. L'idéal est de partir depuis Le village du Mas, grimper jusqu'à la crête de la montagne de Charamel, puis prendre la direction du col de Bane. C'est d'ailleurs à partir de ce col que le voyage devient vraiment intéressant. Le tracé y est moins difficile et l'on commence à avoir des points de vues splendides côté Nord et côté Sud. Il faut faire des petites pauses régulières pour apprécier l'environnement.

La randonnée (en aller-retour) est donnée comme "moyenne" car la distance entre le village et le pic est relativement courte : ~6,5km. Pourtant, il faut se méfier du dénivelé important (750m), réparti en un premier bloc de 2,4km avec une pente moyenne de près de 20% et un autre bloc de 500m avec un pente moyenne de 22% (les premiers 200m sont à 37% !). Le tout, avec peu de passages ombragés. Il faudra donc bien prendre ses dispositions (eau, crème solaire, lunettes de soleil, coupe-vent...).

Pic de l'Arpille depuis Le Mas

Le départ se fait depuis le parking de l'Eglise. On peut apercevoir l'objectif du jour.

Comme indiqué plus haut, le début est coriace, avec des passages dans les bois.

Une fois atteint la crête, le dénivelé devient moins important.

A l'approche du col de Bane, l'Arpille semble toujours aussi loin. Pourtant, il n'est qu'à 4 kilomètres !

Passé le col de Bane (1379m d'altitude), la randonnée devient vraiment intéressante avec un point de vue à la fois à gauche et à droite. On est vraiment sur le fil, à cheval entre les deux versants. Le chemin n'est pas toujours bien tracé sur cette portion ! Il disparait carrément à un endroit. Dans ce cas, il faut contourner l'obstacle par le versant nord. Complètement à découvert, le vent commence à se faire sentir.

Panorama simplement magnifique. On peut apercevoir le village de Gars en contrebas. Le sommet des montagnes est censé être enneigé en cette saison...

Si on se retourne, on peut apercevoir Le Mas tout en bas de la vallée. À la fin du chemin, on emprunte de nouveau un bout de la DFCI. Le conseil donné est de bifurquer de nouveau après la balise 111. C'est plus court, mais sans grand intérêt, surtout que la pente est de l'ordre de 37% sur 200m !

Une fois le pic atteint (1686m d'altitude), le paysage est à couper le souffle. Le vent y est assez fort et les températures plus fraîches. On pourra déjeuner sur un petit banc à l’abri de la tour de guet.

Il est plus simple de faire le retour par la DFCI.

Retour sur le village du Mas. Si la pente, assez forte, était difficile dans le sens de la montée, elle le sera encore plus dans le sens de la descente !