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Dorloteur d'abeilles

Sunday, 18 August 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Selon les chiffres officiels, chaque Français consommerait environ 1,5kg de miel par an. Soit un consommation globale de 45 000 tonnes, dont 90% seraient importés. Difficile d'y voir clair tant il y a de producteurs qui vendent/donnent en direct. Difficile également de faire la part entre le miel consommé directement ou intégré dans d'autres produits, notamment le fameux pain d'épice. En effet, d'un point de vue personnel, la consommation brute semble relativement faible, notamment du fait de la concurrence d'autres produits plus attractifs : chocolat, sucre, sirop d'agave (ou équivalent)...

Quoi qu'il en soit, le rendement par ruche a été divisé par 2 en dix ans. Entre réchauffement climatique (l'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée et 2024 s'apprête à la surpasser), pesticides, artificialisation des sols (les abeilles ne butinent ni le béton, ni le gazon), maladies et parasites (favorisés par des températures chaudes), nouveaux prédateurs (bonjour le frelon asiatique)... Les abeilles ont la vie dure. Pourtant, l'on sait parfaitement le rôle essentiel joué par les pollinisateurs dans les écosystèmes : sans eux, beaucoup de plantes (dont celles que l'on mange) ne se reproduisent pas, donc pas de fruits, ni de légumes à la clé.

Je parle bien ici de pollinisateurs, car il n'y a pas que les abeilles qui font ce travail, mais également tout un tas d'autres insectes (même le frelon asiatique !). Si on se concentre uniquement sur les abeilles, toutes ne produisent pas de miel. En effet, il existe environ 20 000 espèces différentes ! Notamment les osmies rousses (osmia rufa) et les osmies cornues (osmia cornuta). Ces deux dernières sont des abeilles dites "solitaires", c'est à dire qu'elles ne vivent pas dans une ruche avec leurs congénères. Elles vont utiliser des petites cavités (notamment dans les troncs d'arbres) afin d'y déposer du pollen. Une fois qu'il y a suffisamment de stock, elles vont pondre un œuf et refermer la cavité avec de la terre qu'elles auront humidifié et qui va sécher. Elles pourront faire plusieurs cavités à la suite. C'est un travail qui dure environ un mois avant qu'elles ne meurent. De leur côté, les œufs vont éclore en petits vers qui vont manger le pollen. Ils vont ensuite se transformer en cocons pour passer l'hiver. Une fois le printemps venu (ils ressentent le changement de température), les cocons vont éclore pour donner naissance aux abeilles et recommencer ainsi le cycle.

Les osmies ne sont absolument pas agressives. Elles se contentent de butiner et de se reproduire, ce qui permet de les observer tranquillement. C'est pour toutes ces caractéristiques qu'a été lancée l'initiative "Les Dorloteurs d'Abeille". Le principe consiste à vendre des habitats (plusieurs formes et tailles sont disponibles) pour les osmies (avec ou sans cocons). Le particulier enverra l'année suivante sa "récolte" de cocons afin qu'ils passent l'hiver à l’abri et puissent être en parti re distribués. Il y a un achat récurrent de tubes en carton qui simulent l'habitat naturel des abeilles (elles se reproduisent à proximité de leur lieu de naissance). Les osmies ne sont pas une espèce particulièrement menacées, mais il s'agit d'un outil pédagogique très intéressant (en plus d'avoir une vraie utilité), surtout pour les jeunes générations qui peuvent facilement observer tout le cycle de vie, notamment avec certains tubes transparents et un toit amovible afin de ne pas trop les déranger.

Attention cependant. Comme mentionné plus haut, il ne suffit pas d'élever des abeilles dans une ruche/dorlotoir pour que la vie reprenne. Comme tous les êtres vivants, les abeilles ont besoin de se nourrir. Or, la nourriture se raréfie : hors des villes, l'agriculture prend le pas sur les espaces sauvages. Dans les villes, c'est le béton qui domine et, lorsqu'il y a un jardin, il est souvent taillé ras, avec peu de diversité en terme de fleurs. C'est pourquoi il est important, d'une part, de planter des fleurs mellifères et, d'autre part, de laisser des espaces sauvages non taillées qui seront des habitats à insectes et d'où va naturellement pousser (sans engrais, ni arrosage) des petites fleurs utiles pour la biodiversité. En parallèle, l'idéal est de mettre à disposition des points d'eau (peu profond et avec des cailloux) afin qu'elles puissent s'abreuver après une longue journée de travail. Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de posséder un dorloteur pour mettre en pratique ces conseils !

Quatorze ans !

Friday, 02 August 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

L'heure du bilan annuel est arrivée ! Si on regarde les chiffres, ils se situent dans le haut du tableau en terme de production et de fréquentation. Il s'agit même de la meilleure année depuis 8 ans (et les nouvelles méthodes de comptage, plus restrictives). Il faut dire que libgourou draine énormément de trafic. Plus encore lorsqu'un utilisateur décide de poster un lien sur News Hacker, ce qui a généré en seulement 2 jours un peu plus de 7 000 visites, soit la fréquentation moyenne sur une période de 6 mois ! Sur la semaine suivante, il y a eu 1 000 visites supplémentaires. Quand j'ai découvert ces résultats mi avril, j'ai d'abord cru à une attaque informatique ou à un bug de mon analyseur web. L'effet réseau est ainsi très puissant quand on est relayé par la bonne personne/plateforme, même si ce pic reste ridicule par rapport à d'autres blogs plus populaires. C'est également un effet qui retombe rapidement, comme un soufflé. Surtout que la plupart des personnes ayant cliqué sur ce lien ne sont pas francophones (donc non intéressées par le reste). De plus, le projet semble un peu austère au premier abord (en attendant qu'il soit intégré officiellement dans une distribution majeure, hors Gentoo/NixOS). En mettant de côté l'effet réseau, on peut noter que sans "publicité", il est difficile de sortir lot et ainsi être repéré dans l'océan Internet. Pour autant, je souhaite avant tout garder mon indépendance éditoriale et ne pas devoir écrire des articles attendus par la majorité, même s'ils génèrent du trafic. Car, qui dit trafic, dit publicité, et qui dit publicité, dit argent... En fait non. Il n'y a ni pub, ni cookie chez moi ! Une agence m'a d'ailleurs fait une proposition pour héberger un article sponsorisé contre rémunération. Proposition que j'ai refusé car le contenu n'était pas en ligne avec mes aspirations personnelles.

Toujours au sujet de libgourou, qui a reçu plusieurs correctifs mineurs dans sa version 0.8, mon serveur a vécu un changement important avec l'abandon en début d'année de la forge inDefero, au profit de Gitea. Même si j'aimais beaucoup inDefero, elle devenait trop lourde à maintenir car écrite il y a plus de 10 ans en PHP5... Je suis désormais pleinement satisfait par Gitea. Autre nouvelle concernant la partie matérielle : le retour de mon serveur de secours (quoique transparent pour les visiteurs) qui est un "clone" de mon serveur principal (à 30€ sur le bon coin !). N'ayant pas ré activé le DNS failover, il sert donc uniquement de sauvegarde distante.

Côté actualités, il y a eu les élections Européennes. Un massacre en règle, pour autant annoncé de longue date, qui a révélé une progression importante des partis d'extrême droite partout en Europe. Ce genre de progression est un des marqueurs majeurs de crise économique : repli sur soi à l'échelle individuelle et collective, repli identitaire, vision uniquement à (très) court terme. Alors qu'il y a 5 ans les résultats avaient soulevées beaucoup d'espoir avec une bonne percée des écologistes, désormais que l'on commence à toucher au porte-monnaie, il n'est plus question de sauvegarde de l'environnement. Lors de la soirée électorale, Emmanuel Macron a lui même abusé de la récente légalisation du cannabis chez nos voisins Allemand en invoquant à l'issue des résultats l'article 12 de la constitution :

« Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale »

Article bafoué puisque personne n'a été consulté... et folie pure, car depuis l'instauration de la Ve république, aucune dissolution n'a été favorable au président en place. Particulièrement quand sa côté de popularité est basse.

De l'autre côté de l'Atlantique, la bataille de pour la présidentielle est déjà engagée. Joe Biden a courageusement (ou via de trop fortes pressions) laissé place à Kamala Harris, sans quoi la défaite était inéluctable. Pour autant, rien n'est gagné d'avance. Même si le camps Républicain montre son vrai visage en enchainant les conneries plus grosses les unes que les autres, les Trumpistes semblent encore plus nombreux et motivés, surtout depuis l'attaque à l'arme à feu sur l'ancien président. Il faut dire que l'administration Biden est largement tiraillée entre deux camps : Israël et la Palestine. Si le premier a parfaitement le droit de se défendre après le massacre perpétré par le Hamas, il est depuis largement passé en mode bulldozer (voire carrément criminel) avec le soutien direct des États-Unis, en attaquant aveuglément les civils pris au pièges, faisant fi de toutes les règles internationales; le tout pour un résultat quasi nul, très peu d'otage ayant été libérés (la plupart par voie diplomatique).

Cette dispersion des moyens, ainsi que le blocage par le camp Républicain de l'aide accordée à l'Ukraine a largement profité à Vladimir Poutine. Depuis le début de l'année, l'offensive Russe s'est considérablement intensifiée (avec une production croissante d'armement et le soutien des pays alliés ou semi-allié), ce qui a permit la chute d'Avdiivka ainsi que de nombreuses localités. Conséquence directe d'un manque de munition d'artillerie et de systèmes de défense anti-aérienne, le soutien Européen étant insuffisant pour répondre à la demande. Côté Russe, la stratégie consiste à envoyer continuellement des troupes à l'assaut (avec le soutien de l'artillerie) pour grignoter mètre après mètre. Malgré les pertes importantes (de l'ordre de 1000 soldats/jour en mai/juin), les gains territoriaux restent pourtant mineur (quelques kilomètres seulement), sans pour autant casser en profondeur les lignes de défense Ukrainiennes, qui résistent malgré l'usure des soldats au front. Il est difficile de prédire l'avenir, la Russie est sur une bonne dynamique avec des probables succès plus importants et, tant que l'Ukraine n'aura pas la maîtrise du ciel, c'est à dire des avions de combat avec toute leur logistique (bases, pilotes, pièces, armes, carburant, maintenance, protection anti-aérienne), couplé à la possibilité de détruire les défenses anti-aériennes situées en profondeur sur le sol Russe, une issue positive n'est pas envisageable. D'autant plus que la future élections aux États-Unis risque de sonner le glas du soutien Américain, avec comme perspective de voir les frontières actuelles figées ad vitam æternam. C'est donc une course contre la montre côté Russe pour s'emparer d'un maximum de territoires.

Autre point marquant de cette année : la bulle de l'intelligence artificielle (générative) ne cesse de croître; avec de nombreux acteurs voulant investir le marché et des moyens colossaux déployés. Il faut reconnaître que les résultats obtenus sont parfois bluffant. Ce qui est d'ailleurs très pratique pour générer des fake news / du spam / du phishing ! Reste à savoir jusqu'à quand les entreprises seront capable de perdre de l'argent pour une finalité souvent futile... En tout cas, si on regarde mes statistiques, GPTBot est le deuxième bot le plus gourmand en terme de bande passante, derrière Bing et devant Amazon.

Heureusement, les Jeux Olympiques, dont l'organisation a été longuement décriée, apportent une grande bouffée d'oxygène (en pleine canicule). C'est un plaisir sans cesse renouvelé de voir la ferveur des supporters Français et étrangers sur absolument toutes les épreuves. Ces jeux sont une grande fête (du sport), dont l'esprit Olympique sort grand gagnant. Et que dire du spectacle offert par un tour de France atypique, avec des acteurs bagarreurs ?

Concours

Comme chaque année depuis les 10 ans, le concours est ouvert à toute personne s'inscrivant via message (mail ou commentaire) et ce, jusqu'à fin septembre 2024. À la clé, un repas offert afin de discuter de choses et d'autres.

Statistiques 2023/2024

Nombre d'articles publiés Visites Données envoyées Pages affichées Trafic par domaine Systèmes d'exploitation Type d'IP

Top 10 :

Un top 10 qui représente 44,1% du trafic total du blog. La moyenne quotidienne (tous sites confondus) s'établit à 69 visites/jour.

Adieu Nexus

Monday, 15 July 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

J'étais dans le TGV en direction de Lyon, quelque part dans la Drôme. Peu après m'être connecté au réseau wifi du train, mon téléphone s'éteint. La batterie n'était pourtant pas vide. Impossible de le faire démarrer si ce dernier n'est pas relié au secteur. Le phénomène se reproduit lorsque je reçoit un appel ou que j'active les données. Quelques jours plus tard le calme revient. Il semble fonctionner de nouveau normalement. Je reprends espoir, en vain. En effet, alors que je suis en pleine ascension du Sommet de Robion, je reçois l'appel d'un démarcheur. Mon téléphone ne s'en remettra jamais...

Il faut dire que c'était mon premier smartphone, acheté 10 ans plus tôt (septembre 2013) via le Google Play Store (dont la holding de Google est basée en république d'Irlande). La bestiole était alors en solde (250€ pour la version 16Go, contre 350€ de base) pour préparer la future sortie du Nexus 5. À l'époque, c'était une occasion intéressante de remplacer mon bien aimé Nokia 7373 à clapet rotatif. Malheureusement l'écran s'était fissuré pour la seconde fois en 2018 et je n'avais pas pris soin de le remplacer de nouveau. Récemment, les infiltrations d'eau avaient augmenté, ce qui a provoqué, à mon avis, quelques courts-circuits.

Le Nexus 4 est le second smartphone de Google, co développé avec le Coréen LG (et fabriqué par ce dernier). Le gros avantage d'avoir un smartphone Google fut le support d'Android bien après l'arrêt de sa production, même si la version maximale installable était Android 5 (Lollipop). Pour des raisons de performances, j'avais d'ailleurs rétrogradé le système en version 4.4 (KitKat).

Se pose alors la question cruciale du choix de son remplaçant. Depuis 10 ans les constructeurs ont pris la (mauvaise) habitude de sortir un modèle par an, parfois décliné en plusieurs gammes. Le nombre d'acteurs est lui aussi beaucoup plus important (plus de 10 si on ne compte que les gros). Naturellement satisfait par mon Nexus, j'allais m'orienter vers le nouveau Pixel 8a. Mais en le comparant à ses concurrents, je me suis rendu compte que le format ne me convenait pas. Introduit par Sony avec le Xperia 10, le format 21:9 (ou équivalent) n'est pratique que pour regarder des films. Il l'est beaucoup moins quand il s'agit de manipuler le téléphone à une seule main. De plus, hormis chez Samsung et Apple, les autres constructeurs ne proposent que des smartphone trop gros. Quant à LG, ils ont arrêté l'activité de téléphonie. En réalité, la plupart des fabricants sont dépendants des constructeurs d'écrans.

Ne voulant pas m'enfermer dans l'écosystème Apple, j'ai donc porté mon dévolu sur un Samsung Galaxy S. Le dernier né, le S24, table à 800€. Vraiment trop cher pour mon utilisation. Son grand frère, le S23, n'est pas beaucoup moins cher (600€/700€). Heureusement, les vendeurs vident leurs stocks de S22 pour 500€. Ce qui est déjà un budget ! Les différences matérielles avec les modèles suivants semblent marginales. Mais, est-ce un bon choix sur le long terme vu que tous les services sont censé être dopés à l'intelligence artificielle ? On pourrait en douter vu que le processeur Exynos 2200 du S22 ne semble pas contenir de réseau neuronal programmable.

C'est un choix fait en connaissance de cause. Personnellement, je trouve que la tendance actuelle qui consiste à user et abuser de cette technologie n'est pas bonne. Tant d'un point de vue construction d'une réflexion individuelle et pertinente (travail mâché par la machine), que d'un point de vue utilisation des ressources (bonjour les gigas data centers). C'est comme choisir entre la boîte de vitesse automatique et manuelle. Certes, le régulateur de vitesse est un outil formidable (tâche simple et récurrente), mais la plupart du temps le mode manuel est plus performant.

Galaxy S22 vs Nexus 4

Il faut dire que l'ordiphone est devenu un mode de vie. À la fois par sa puissance de calcul, par le nombre d'appareils qu'il remplace (photo, vidéo, GPS...) et surtout, grâce à la puissance des réseaux télécoms qui nous permettent d'être connecté en permanence au monde réconfortant de l'Internet. Cette connexion virtuelle nous relie aux personnes qui sont physiquement éloignées, mais paradoxalement, nous éloigne des personnes qui sont proches. Et que dire de la dépendance aux notifications ? Savoir qu'il y a quelque chose de nouveau rend difficile les efforts de concentration sur une période longue. D'ailleurs, les plateformes populaires sont celles qui proposent des contenus au format court : X, Instagram, TikTok, story, réels, snap...

En étudiant les différents modèles, j'ai été impressionné de voir la puissance de calcul disponible sur ces machines. Elles sont à la hauteur d'un ordinateur standard. Ainsi, beaucoup de personnes ne possèdent plus que des smartphones/tablettes à la maison. La quasi totalité de leur utilisation de l'informatique passant par un navigateur web. Revers de la médaille, avec l'augmentation constante de la puissance de calcul et de la mémoire vive disponible, les mauvais développeurs ne prennent pas le soin d'optimiser leurs applications web. Idem pour Android et ses applications toujours plus gourmandes en ressources.

Mon utilisation personnelle de cet appareil est plus réduite que la moyenne : principalement du SMS, quelques appels. Parfois un rapide coup d'œil sur Internet. De rares photos quand elles sont plus pertinentes que du texte. La prise de petites notes. Pour le reste, j'ai à ma disposition (de part mon métier) un ordinateur puissant et une connexion Internet en continue. Le passage d'Android 4 à Android 14 n'a donc pas été une révolution côté fonctionnalités, même si j'apprécie le débit plus élevé de la 4G, l'écran de très bonne facture, l'utilisation ponctuelle du GPS et du paiement sans contact (pratique quand on se balade en vélo).

Alors, pourquoi investir autant d'argent dans un appareil ? Et bien, comme pour beaucoup de choses dans la vie, ce qui est important c'est la qualité. Certes, l'on paie le ticket d'entrée plus cher, mais le produit dure plus longtemps. Quel est l'intérêt de payer 200€ tous les 3 ans, alors que l'on peut payer 500€ pour 10 ans ? En plus du coût écologique que cela implique ! Attention : un produit de qualité, n'est pas nécessairement un produit de luxe, ni même un produit cher. Le meilleur exemple est une tomate qui s'est développée en pleine terre et qui aura mûrie lentement au soleil sans apport excessif d'engrais. Un pur bonheur qui se suffit à lui même, mais qui n'est disponible que pendant une courte période. Le reste, c'est de la flotte !

Pour autant, les qualités intrinsèques d'un produit ne suffisent pas à ce qu'il perdure longtemps. Il faut également en prendre soin. L'ennemi numéro 1 des composants électronique est la chaleur. La chaleur détériore le matériel et notamment la batterie. Surtout que l'espace disponible autour de la carte mère du téléphone pour assurer la dissipation thermique est très faible. Sachant également que les constructeurs cherchent à obtenir des téléphones le plus compact et étanche possible. Difficile donc d'être performant dans tous les domaines, surtout si l'on rajoute le critère de réparabilité. Il n'est donc pas étonnant de voir n'importe quel appareil monter rapidement en température dès qu'on le sollicite un peu.

Le talon d'Achille sur le long terme est donc souvent la batterie qui a un nombre limité de cycles de charge. Comme un fumeur, le possesseur de smartphone est toujours en manque de batterie. Dans une course effrénée, il applique des patchs de charge rapide qui la font chauffer encore plus. Côté constructeurs, il est intéressant d'augmenter la taille de l'écran et ainsi embarquer une batterie plus grosse, même si l'écran consomme beaucoup d'énergie ! Il faut pour autant reconnaitre les gros progrès réalisés par les écrans LED (et dérivés) en terme de qualité et de consommation. D'ailleurs, comme sur un ordinateur portable, la qualité de l'écran (et non pas uniquement sa définition en terme de pixels) devrait être un critère de choix majeur, car c'est ce qui va lui permettre de ne pas rendre rapidement l'appareil obsolète. Celui du Nexus 4 était excellent.

Il existe des tas d'astuces pour prolonger la vie la batterie, et de son téléphone en général. Là encore, c'est une question de bon sens, qui devrait également être appliqué dans notre quotidien. Quand les grosses sociétés veulent des consommateurs idiots afin de récupérer leurs données et les faire consommer indéfiniment, il faut être raisonnable et n'activer les services que lorsque cela est nécessaire. C'est également une recommandation de la NSA (hum hum) afin d'augmenter la sécurité. Il n'est ainsi pas nécessaire d'avoir en permanence : le GPS, le bluetooth, le Wifi, le NFC... Dans mon cas, je désactive même en permanence les données et passe en mode avion pendant la nuit. Certes, je n'ai pas accès en temps réel aux applications de messagerie instantanées (Whatsapp n'était de toutes façons plus fonctionnel sur mon Nexus). Cependant, comme pour le mail, rien n'interdit de relever le courrier plusieurs fois par jour et de laisser les données activées quand une conversation s'engage. À ce propos, les "modes et routines" disponibles dans Android pour "programmer" son téléphone sur des événements sont une belle découverte.

Il faut également allumer l'écran moins possible (et désactiver le mode Always On Display/AOD), ce qui permet d'économiser grandement la batterie sans perdre en fonctionnalités. D'ailleurs, je regrette la disparition des LED de notification qui étaient très peu gourmandes en énergie. À la place, j'ai (dû) installé une application de notification qui va afficher un cercle au niveau de la caméra (en mode AOD) lors de différents événements (message reçu, appel manqué...), ce qui évite d'activer régulièrement l'écran pour vérifier les nouvelles notifications.

Finalement, pour parfaire la durée de vie de son téléphone, il faut (malheureusement) l'équiper de l'indispensable coque protectrice (voir d'un film d'écran). Ce qui le rend encore plus gros et diminue sa faculté de dissipation. J'ai l'impression d'avoir une brique entre les mains ! Comme conseillé par le vendeur de chez Darty, j'en ai commandé une sur Rhino Shield. Le choix n'est pas pléthorique comme il peut l'être ailleurs, mais j'avoue avoir été impressionné par la qualité des coques. Coques qui s'adaptent parfaitement au modèle choisi. Seul bémol : le motif sur la face arrière a tendance à s'user avec les frottements des doigts. On verra si elle résiste aux chocs (ce qui est le plus important).

J'espère que mon S22 aura une vie aussi longue que ses aînés !

Escapade en Aveyron

Monday, 24 June 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

Petite escapade dans le 12, superbe département du Sud Ouest. De quoi prendre une bonne bouffée d'oxygène ! Cerise sur le gâteau, même s'il possède de nombreux atouts, ce petit coin vert est encore relativement épargné par le tourisme de masse, ce qui lui permet de conserver toute son authenticité. D'ailleurs les Aveyronnais sont aussi sympathiques que fiers de leur région. Enfin, il faudrait plutôt parler de leur régions, car le département pourrait être découpé en 3 zones :

  • Au Sud : le parc des Grands Causses avec le plateau du Larzac
  • À l'Ouest : une grande partie campagnarde
  • Au Nord : le plateau de l'Aubrac.

Autant d'identités propres qui font la richesse des lieux. Richesse qui se matérialise également par l'immense patrimoine historique et religieux (plus ou moins bien conservé). En effet, on peut retrouver un château dans presque chaque bourgade. La région étant un important point de passage du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, les édifices religieux y sont nombreux et importants. De plus, nombre de communes sont classées "Plus beaux villages de France".

Côté climat, c'est une région très verte avec des températures modérées, bien que le soleil tape assez fort. On pourra profiter de nombreux cours d'eau dont le Lot (Ôlt en Occitan), le Tarn et l'Aveyron, ainsi que de grands lacs (artificiels) comme à Pareloup. De quoi attirer de nombreux campeurs/bungaloweurs/camping-caristes. Point de moustiques ici, mais souvent des mouches nous tiennent compagnie.

Malgré son aspect rural (le chef-lieu étant Rodez avec moins de 25 000 habitants), la vie culturelle y est assez dynamique, surtout en période estivale. Sans compter la présence de nombreux artisans et artistes, dans la lignée de l'adulé Pierre Soulages (1919 - 2022), mais aussi le sculpteur Denys Puech (1854 - 1942).

L’Aveyron est également connu pour être une terre de bonne chair avec le célébrissime Aligot (purée à la tomme de l'Aubrac) - Saucisse. Tellement incontournable, qu'il est parfois difficile de trouver autre chose. Le veau de l'Aveyron et le bœuf de l'Aubrac sont tout autant réputés. Dans un registre plus "léger", les farçous, galettes de légumes, les tripous et le roquefort. Côté sucré, le gâteau à la broche tient le haut du panier derrière les échaudés à l'anis, la fouace (brioche) et la flaune, tarte au fromage et à la fleur d'oranger. Plus généralement, on peut déguster des rissoles (farcies à la myrtille), même si elles ne sont pas strictement originaires de l'Aveyron. Plus récemment, la Mandarelle s'impose comme LA spécialité Rodezienne. En terme de haute gastronomie, le département n'est pas en reste avec pas moins de 3 restaurants 1 étoile, ainsi que le célèbre établissement multi étoilé de la famille Bras, perdu dans les monts d'Aubrac.

Le voyage

Sur le chemin des vacances, on empruntera très probablement le viaduc de Millau. Ouvrage extraordinaire mis en service en 2004, composé de pylônes culminants à 343m de haut (un record) et d'une longueur de 2460m (ex record du monde battu en 2016 par le pont Chinois Jia-Shao).

Viaduc de Millau

Le jeudi se tient le plus grand marché de la région à Villefranche-de-Rouergue. Rouergue (Rouergat en Occitan) fut le nom de l'Aveyron jusqu'en 1790.

Villefranche-de-Rouergue Villefranche-de-Rouergue

Le marché

Belcasatel renaît de ses cendres dans les années 1980 avec le concours de l'architecte Fernand Pouillon qui restaura le château alors en ruine et donna un nouvel élan au village. Le Restaurant du Vieux Pont, dirigé par Nicole Fagegaltier, possède 1 étoile au guide Michelin. Ce fut l'établissement d'apprentissage de Cyril Lignac.

Château de Belcasatel Château de Belcasatel

Château de Belcasatel

Le village de Salles-la-Source a la particularité de regrouper trois anciens villages limitrophes avec chacun un château et une église !

Conques-en-Rouergue est un lieu de passage majeur du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. La commune abrite la gigantesque abbaye dédiée à Sainte Foy. Le pèlerinage est d'ailleurs un business plutôt lucratif pour certains établissements qui n'hésitent pas à pratiquer des tarifs normaux tout en se disant "accueillants des pèlerins".

Espalion est une sympathique petite commune aux portes de l'Aubrac. Elle possède notamment une table gastronomique avec la maison Burgarella (déclinée en brasserie). C'est ici, à 200km de la mer, qu'ont vu le jour en 1860 et 1864 deux inventions majeures : un régulateur pour l'écoulement des gaz comprimés (par Benoît Rouquayrol, ingénieur des mines) initialement destiné aux mineurs pris au piège et qui inspirera Auguste Denayrouze pour la création du premier scaphandrier.

Depuis Espalion, il est possible d'emprunter à vélo (ou à pieds) l'ancienne voie de chemin de fer aujourd'hui reconvertie en voie verte. Après 11km de balade, on arrive dans le bourg de Bozouls et son célèbre canyon patiemment creusé par le Dourdou. Canyon en forme très particulière de fer à cheval et d'une profondeur de 100m ! De quoi nous rappeler que rien n'est éternel, pas même les montagnes (surtout quand elles sont calcaires).

Trou de Bozoul

En poursuivant 11km de plus, on arrive à Bertholène, une commune relativement récente qui a attiré une population minière à partir du XIXe siècle. On y extrait principalement du charbon jusqu'au milieu du XXe siècle, puis, après guerre, de l'uranium et de la baryte.

Les monts d'Aubrac, sur un plateau situé entre 1300m et 1500m d'altitude, sont un véritable havre de paix. Le climat rude laisse une nature sauvage qui se pare de genêts au printemps et permet le pâturage de la race Aubrac. Les habitats caractéristiques sont nommés les "burons", espèces de fermes/bergeries où est produit du fromage. Certains sont transformés partiellement ou complètement en restaurants, plutôt prisés. On y déguste principalement de l'Aligot (saucisse) fabriqué sur place. Il existe de nombreux chemins de randonnées sur le plateau, ainsi qu'une fois par an le(s) Trail(s) de l'Aubrac (10km, 17km, 31km, 45km, 72km). Le village de Laguiole est un haut lieu de la coutellerie.

S'il ne fallait faire qu'une seule visite, ce serait Sainte-Eulalie-d'Olt. Sur les berges du Lot, ce village possède un charme incroyable.

Sainte-Eulalie-d'Olt Sainte-Eulalie-d'Olt

Sainte-Eulalie-d'Olt Sainte-Eulalie-d'Olt

Avant de partir, on pourra faire un crochet par Estaing. Le château est la propriété depuis 2005 de plusieurs membres de la famille Giscard d'Estaing, dont notamment l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing. Il est amusant de noter que le patronyme d'Estaing n'a été acquis qu'en 1922 par la famille Giscard, qui possède une filiation assez éloignée avec une Estaing. La demande a notamment été faite par le père de Valéry.

Sommet de Robion

Sunday, 02 June 2024
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Écrit par
Grégory Soutadé

J'attendais ce créneau depuis le début de l'année : quelques jours d'affilé sans pluie, temps ensoleillé et température correcte. Pas évident en ce début d'année très humide. Il a fallu patienter jusqu'à fin mai ! Ni une, ni deux, petit RTT surprise avant de se lancer à l'assaut du sommet de Robion. Est-ce que la balade vaut le coup ? Oui ! Par contre, il faut bien préciser que c'est une randonnée difficile. Il faudra être un minimum entraîné, avoir de l'expérience et du matériel spécifique (chaussure, sac à dos...). La difficulté ne vient pas tant de la distance (14km en aller-retour), mais surtout du dénivelé : 950m d'après ma montre (sur 7 km donc). La partie finale, notamment, est assez raide. Ajouté à cela un piste souvent étroite, à fleur de colline, encombrée par les végétaux (surtout cette année) et pas toujours clairement balisée. De manière générale, la randonnée enchaîne entre parties douces et parties raides.

Point important, 500m après la balise, il faudra tourner à 180°C et non continuer tout droit sur une fausse piste encombrée d'arbres morts ! Je me suis fait avoir... Mais vu les traces de pas, je n'étais pas le seul ! Dans ce cas, on se retrouve quasiment à escalader la montagne jusqu'à retomber sur la piste. Au final, on gagne un kilomètre, mais quel kilomètre...

Pour éviter cette déconvenue aux suivants, j'ai balisé le chemin en reformant le tas de pierre et en mettant un bout de bois à la verticale. En espérant que ça tienne au moins pour la saison...

Pour joindre le départ, il faut suivre la direction de Robion en tournant sur la gauche juste avant de le pont qui permet de rentrer dans Castellane (depuis Grasse). On s'engage alors sur environ 2km dans une route plutôt étroite jusqu'à dépasser une barrière (sur la droite). Il y a un parking 30m plus loin. De là, deux options s'offrent à nous : continuer 5/10m pour prendre le départ officiel ou rejoindre la barrière et prendre le chemin jusqu'à tomber sur le circuit. La deuxième option est beaucoup plus facile. Il faudra, pour la suite, suivre le balisage jaune/rouge, puis rouge.

On commence alors par descendre jusqu'à enjamber un petit court d'eau.

La randonnée peut réellement commencer avec les premiers dénivelés !

Au fur et à mesure que l'on s'élève, la vue sur Castellane et ses alentours s'ouvre de plus en plus grand.

L'avantage est que l'ascension se fait côté Nord. Le circuit est donc plutôt ombragé (surtout le matin).

Ça et là, il y a encore les stigmates des sécheresses passées.

On arrive alors à sur un pallier. Une prairie très verte et boisée.

Mais c'est un piège ! La dernière partie (~1,5km) est très raide (15%/20%) ! Le chemin est le plus souvent indiqué par du scotch autour de piquets/arbres. Cette dernière ascensions est divisée en deux blocs avec un petit replat au milieu.

Avant d'arriver au point culminant à 1660m. On aurait aimé quelque chose de plus prestigieux qu'un simple piquet indiquant le sens du départ.

Mais le panorama à 360°C est là pour nous rappeler qu'il y a des choses plus importantes.

La falaise tombe à pic

Sur tout le chemin et à toutes les altitudes, la nature nous offre une myriade de fleurs à observer. Particulièrement pendant cette période cruciale qu'est le printemps.